Prélude

DES MESSAGERS À PART ENTIÈRE.

Les pigeons servent les humains depuis de très nombreuses années, aussi longtemps que l'histoire des terriens peut nous informer, les marins égyptiens de leur bateau, pour annoncer leur retour à leurs épouses les envoyaient dans les ports de destination.

Premier souvenir

Flimsie histoire de pigeon "seul lien avec le continent"

Deuxième souvenir

Remontons en 1575, en Hollande, (Pays-Bas) la ville de Leyde est assiégée par les Espagnols et ses habitants commençaient à souffrir de la faim, de la peste et pensaient à capituler. Cependant, une proposition de la part d'un prince hors de la ville plut aux autorités, il s'agissait de percer une digue qui inonderait la plaine où demeuraient les envahisseurs. Et pour communiquer et exposer ce plan de guerre, les pigeons messagers (comme on les appelait à l'époque)informèrent les habitants de Leyde.

Cette nouvelle inspira un tel courage aux citadins qu'ils applaudirent triomphalement persuadaient de leur délivrance proche, et lorsque les Espagnols leur sommèrent de se rendre ils rétorquèrent fermement qu'après avoir mangé leur bras gauche, ils défendraient encore leur ville du bras droit.

Les digues furent percées, un vent favorable poussa les eaux vers la ville et les Espagnols durent quitter leurs positions tandis que le prince envoyait des vivres vers les assiégées par bateaux plats.

Sans conteste ce sont les pigeons messagers les véritables sauveurs de Leyde.

Troisième souvenir

En 1870 avant le siège de Paris par les Prussiens 800 pigeons arrivèrent dans la capitale et séjournèrent dans les volières du Muséum d'histoire naturelle suite à un courrier écrit au Ministère de la Guerre, mais sans grande conviction.

La société colombophile "l'Espérance" offrit ses services aux autorités et le bureau du gouverneur accueillit leurs propositions avec un grand éclat de rire leur disant qu'ils étaient les soixante-deuxièmes qui venaient lui parler de pigeons et qu'il espérait qu'ils seraient les derniers.

Pourtant, quand les prussiens encerclèrent la ville M. Steenackers, directeur général des télégraphes, chargea M. Traclet appartenant a "l'Espérance" de faire sortir de la ville quelques Pigeons voyageurs juste avant son investissement. Et il se déplaça avec quatre paniers aménagés vers Tours avec l'intention de les renvoyer sur Paris.

Le 25 septembre le ballon "Ville-de-Florence" emporta a son bord 3 pigeons à son bord, le même jour au soir, ils étaient de retour à Paris, apportaient la dépêche suivante attachée à la queue : " Nous sommes descendus heureusement près de Triel, à Vernouillet. Nous allons porter les dépêches officielles à Tours. Ballots de lettres vont être distribués."

A l'époque, les Parisiens, qui n'avaient jamais entendu parler auparavant du remarquable instinct d'orientation des Pigeons voyageurs restèrent émerveillés de ce succès inattendu. Les journaux illustrés se couvrirent de dessins représentant d'une manière élogieuse ces charmants volatiles.

C'est ainsi que commença l'utilisation des Pigeons voyageurs, ils servirent beaucoup entre Paris et la zone libre, cependant des tireurs d'élites du côté prussien réussirent à les intercepter leur apportant ainsi de précieuses informations.

Quatrième souvenir en images

Cinquième souvenir

De toutes ces histoires, la dernière que je vous écris dans ce billet, me semble la plus importante, en effet à ma connaissance, de tous les humains qui ont utilisé les pigeons très peu éprouvèrent de la reconnaissance pour ce simple volatile, et ce, malgré les précieux services rendus.

Connaissez-vous ce pigeon nommé "Bel-Ami" qui relia son pigeonnier sur une distance de plus de 40 km.

Durant son parcours, il perdit une patte et il a un trou rouge dans la poitrine, et pour cause une balle l'a perforé, et ce voyage, que l'on peut qualifier d'héroïque, permit de sauver une compagnie américaine complètement isolée aux alentours de Verdun en octobre 1917.

Les vétérinaires réussirent à le sauver et le général en chef du contingent américain décora "Bel Ami".

Mais son histoire ne s'arrête pas là, les Américains, par reconnaissance, emportèrent leur précieux pigeon aux États-Unis et à sa mort ils le naturalisèrent et le conservèrent au musée de Smithsonian à Washington où il réside toujours.

Bel hommage ne trouvez-vous pas ?