Therisso est un village de l'île de Crète que la Grèce nomme Therisson; Elle se trouve dans la région de la Canée (voir Canea sur image ci-dessus). A notre époque en grec moderne elle s'appelle Thérisson

Un peu d'histoire

De 1894 à 1896, des massacres entre chrétiens et musulmans faisaient rage, et épouvantés par la perspective d’une prolongation de cette guerre gréco-turque l’Italie, la Russie, l’Angleterre et la France signèrent un accord en 1897 permettant à la Crète d’être autonome.

Ces quatre nations installèrent tout naturellement des bureaux afin de communiquer avec leurs pays respectif et bien sûr entre eux, afin d’essayer de faire respecter cette paix.

Pour gouverner cette nouvelle Crète, ces quatre entités d’un commun accord désignèrent le Prince Georges issu du roi Gorges 1^er et de la reine Olga. Ce monarque régna comme haut commissaire de 1898 à 1906.

Les insurgés de Therisso

Ce prince désigne Elefthérios Venizélos au poste de premier ministre. Cet homme avait fait ses étude en Grèce et de retour dans son île il professa comme journaliste puis avocat et fut élu comme membre de l’Assemblée Crétoise. Cette association prône le ralliement de la Crète à la Gréce.

Entre ces deux hommes, des controverses arrivent rapidement.

- Ce Prince veut un palais digne de son rang et bien sûr son 1^er ministre s’y oppose. Finalement il ne sera pas construit.

- Venizélos accuse le Prince et son entourage de malversations financières dommageables pour la Crète.

- Bien que des articles de 1897 garantissent la liberté de religion pour les musulmans et les chrétiens M. Venizélos juge que le prince possède trop de droit et peut favoriser une religion par rapport à l’autre.

- Le Prince aimerait rallier la Crète à la Turquie dans un premier temps et par la suite à la Grèce de par la volonté de son peuple. Son premier ministre trouve les démarches trop lentes pour ce ralliement ce qui ajoute à la controverse. A cela s’opposent les 4 puissances installées dans l’île qui refusent tout changement de statue.

(D'autres versions indiquent que le Prince voulait rester maître de l'île, d'où la construction ratée de son palais). Pour ce dernier point mentionné dans de nombreux site, j'ai lu qu'en 1904 dans un rapport édité par des ambassades, que le Prince se déplaçât en Europe pour que la Crête soit reliée à la Grèce.

Cette insurrection dura peut de temps du 10 mars à fin novembre 1905.

Les timbres

Première série

Cette série fut utilisée pour les courriers et les colis seulement dans la région de Cana. (Attention les faux sont nombreux)

Philatélie Hellénique à voir pour l'histoire totale de la Crète

Deuxième série

Cette série ne fut jamais utilisée, par contre les insurgés l'envoyèrent dans toute l'Europe afin d'exprimer la souffrance des Crétois. Ils servirent surtout à la propagande politique de Venizélos (Attention les faux sont nombreux).

D'après M. Maury les quatre premiers représentent la Crête enchainée, pleurant de se voir encore l'esclave de la Turquie, en tenant à la main le fusil de la délivrance.

Lettre du Consul général de France à la Canée au Ministre des Affaires étrangères M. Delclassé le 26 mars 1905.

Je vous joins la copie d’une lettre que les chefs du rassemblement de Thérisso m’ont adressée. […] Cet appel respire un ardent esprit d’union à la Grèce, ce ne serait là qu’une attitude de forme s’imposant à tous les Crétois comme dominante de leurs manifestations, et M. Venizelos et ses amis ne seraient pas au fond plus impatients que les autres chef de partis au point de vue de la réalisation des vœux annexionnistes.

L’origine première […] proviendrait de ce fait que que ces notables crétois ont été exclus et systématiquement tenus à l’écart du gouvernement, alors qu’il eût été plus habile de chercher à utiliser, dans la mesure du possible, leur capacités réelles. […] Mais l’injustifiable tort de ces politiciens est d’avoir eu recours à une agitation séditieuse pour faire valoir leurs revendications, alors que la voie des élections leur était ouverte. […]

Le fait pour les chefs venizélistes d’avoir repoussé cette faculté légale peur justifier à leur endroit la suspicion d’arrière-pensées inquiétantes pour le maintien du statut politique de l’île.

Rapport du Commandant de la gendarmerie crétoise au Consul général de France en Crète le 27 mars 1905.

J’ai l’honneur de vous rapporter que la situation actuelle dans l’île va toujours de plus en plus devenir sérieuse, parce qu’on a signalé des bandes nouvelles qui sont au point d’être formées, etc.

Le 2 avril 1905 Le Lieutenant-Colonel Lubanski écrit :

J’ai proposé à mes interlocuteurs (M. Venizelos ) de condenser eux-mêmes le programme de réformes politique et administratives qu’ils concevaient, (délais 1 heure ou deux). Refus de M. Venizelos de tracer ainsi, au pied levé, un programme touchant à de si graves questions….

Plus tard le 13 juin 1905 M. Venizelos déclare que les insurgés ne se contenteront plus de réformes et ne céderont qu’à la force.

Le 25 octobre 1905 Lettre des chefs thérissiotes.

Nous nous inclinons devant la décision des Puissances Protectrices et nous avons réunie 150 armes, que nous allons vous remettre.

Le 30 novembre 1905 tout est rentrés dans l’ordre et les insurgés se sont dispersés soit dans l’île soit en Grèce.

Fin 1905 Le Prince Georges quitte l’île et il est remplacé par par Alexandre Zaimis, ancien président du conseil hellénique. Cette nomination stoppa le conflit car ce nouveau Haut Commissaire appelle de nouveau Venizélos comme premier ministre.

En 1909, Elefthérios Venizélos devient premier ministre en Grèce

En 1913 la Crète est officiellement rattachée à la Grèce.

Sources : Wikipédia Gallica BNF et le Site touristique Crétois

A bientôt PATJOA