Ballons postaux en 1870

Contexte

En 1870, à aucun moment, la population pensait à une défaite de l’armée française dans le nord-est de La France.

Dans la précipitation, à Paris, le gouvernement engage un colossal effort de travaux de défense et réalise, en peu de temps, une capitale imprenable.

En septembre Paris, isolé du monde est encerclé par 400 000 prussiens.

Pour sortir de l’isolement quelques hommes résolus, pensèrent à se servir de la seule voie possible l’air, et d’employer des ballons ou charlière pour envoyer des nouvelles de la ville.


Le premier ballon « le Neptune » s’éleva de la ville, place St Pierre à Montmartre, à 8h du matin, un autre « le Lavoisier » emporta 125 Kg de dépêches et de lettres écrites sur papier mince. Les courriers devaient peser moins de 2g et 3g pour les cartes postales.

Au total, 75 ballons partirent durant le fameux siège de Paris.

Timbre France n° 1018 chez Y&T

Note : Départ d'un ballon postale à Paris en 1870

Journée du timbre 1955


Créateur et graveur : Raoul Serres


Vente au public du 21 mars au 9 juillet 1955

Valeur faciale : 12F + surtaxe de 3F pour la Croix-Rouge

Taille : 36 x 21,45 Dentelure : 13 Quantité : 50 timbres par feuille

Couleur : brun-rouge, olive et bleu

Imprimé en taille douce

Affranchissement : carte postale usuelle

Le Ville d'Orléans

Monsieur ROLIER

Ce ballon s’éleva le 24 novembre 1870 à 23h45, devant la Gare du Nord, emportant avec lui, 250Kg de dépêches et 6 pigeons voyageurs.

Les aéronautes, un ingénieur du nom de Rolier et un franc-tireur comme passager nommé Bézien devaient se diriger vers Tours. Bientôt, l’aérostat atteignit une hauteur de 2000 m, mais les vents changèrent et ils convergèrent vers le nord, puis un épais brouillard les empêchèrent de connaître leur véritable destination. A un moment, ils crurent entendre un bruit qui ressemblait à des locomotives ; ils pensèrent être au-dessus d’une grande cité, mais quand le soleil apparu, ils planaient au-dessus de la mer.

Cependant le ballon descendait et ne tardait pas à effleurer le sommet des vagues, menaçant d’engloutir nos passagers. Notre ingénieur, d’un sang froid et d’un courage peu ordinaire, se décida alors à abandonner une partie de ses sacs et il coupa la corde, qui retenait un sac de dépêches de 125 Kg.

Le ballon en 10mm remonta à une altitude de 5 200 m et se dirigeait toujours poussé par le vent vers l’est. A nouveau d’épais brouillards entourèrent l’aérostat et, durant plusieurs heures les affres de l’angoisse envahissent nos voyageurs complètement perdus en plein ciel et transis par le froid.

Impossible d’entrevoir leur position et dans cette brume épaisse, leur charlière (3) recommence à descendre, leur vision ne va pas au-delà de un mètre. Tout à coup, la cime d’un sapin se dessine au dessous de la nacelle, pas de choix possible, dès que le ballon touchera le sol, il faudra sauter avant que ce dernier ne remonte.

Timbre République Française n° 45 chez Y&T

Note : Poste aérienne émis pour le centenaire de la Poste par ballons montés.


Créateur et graveur : Pierre Béquet


Vente au public du 18 janvier au 17 décembre 1971

Valeur faciale : 0,95F

Taille : 21,45 x 36 Dentelure : 13 Quantité : 50 timbres par feuille

Couleur : orange, bleu, gris et outremer

Imprimé en taille douce

Affranchissement : ?


Perdus dans la neige

Rolier se jette à terre, mais Bezien se blesse à la main, s’embarrasse dans les cordages de l’ancre et se trouve tenu par la jambe. Le ballon remonte, son compagnon voit le danger, aussitôt et malgré sa fatigue il se cramponne au guiderope (4), ralentissant l’ascension et laissant ainsi du temps à l’infortuné de se dégager. Tous deux roulent dans la neige qui amortit leur chute.

Leur aéronef repart emportant tout avec lui, pigeons, instruments dépêches et vivre. Il est 2h20. (1)

Ils marchent dans 60 cm de neige avant de découvrir une cabane abandonnée où ils s’endormirent. A 6h00 ils affrontent de nouveau la neige, ils s’affaiblissent, aucune trace humaines à perte de vue. Tous deux pensent mourir en cet endroit sans accomplir leur mission.

Puis à force de persévérance, ils aperçoivent enfin des traces de traineau et les fers d’un cheval. Rassemblant leurs dernières forces, et leur dernier espoir, ils marchèrent de nouveau et en fin de journée, ils trouvèrent une nouvelle cabane, cette fois-ci habitée. Ils reprirent de la vigueur après un bon repas offert.

Mais impossible de se comprendre (sauf pour demander à manger, ce doit être un signe commun à tous les peuples que de balancer d’avant en arrière sa main devant la bouche). Rolier les avait salués à la russe, ils avaient répondu poliment, mais pas de véritable contact.

Les voyageurs avaient beau répéter « France, ballon, Paris », les paysans les regardaient, ahuris en ne comprenant absolument rien. Puis Rolier saisit une boite d’allumette et lut avec étonnement ces mots :

"Nitidals taends tickler Il sund Christiania" (2)

Pendant ce temps, un des paysans avaient trouvé une botte de l’aéronaute et en cherchait la marque, il lisait :

"T…. fournisseur de l’impératrice, Paris Il s’écria : « Parisss ! Parisss ! vo French, French »"


Le retour

Ainsi nos aéronautes se trouvaient en Norvège.

Pensant à leur mission, ils sortirent et saisissant les rênes d’un traineau ils pointèrent leurs bras en disant « Christiania, Christiania ».

Les paysans comprirent et ils les guidèrent jusqu’à un hameau à deux heures de marche, de là ils se rendirent à la capitale éloignée d’environs 300km.

Leur voyage fut une traversée triomphale, à travers cette partie de la Norvège, où les péripéties de leur voyage furent immédiatement connues.

A Kongsberg, où ils trouvèrent le télégraphe dans une poste, ce qui leur permit d’envoyer une dépêche au consul de France de Christiania, ils furent l’objet d’une ovation étonnante. Ils traversèrent le pont de la ville au milieu d’une double haie de drapeaux français et norvégiens, confectionné à la hâte par les dames de la ville, qui avaient acheté tout ce qu’elles avaient pu trouver d’étoffes blanche, rouge et bleue, salués par des vivats sonores de « Vive la France » (Voir image à côté de M. Rolier).

Ce fut la même chose à Hongsund, première station du chemin de fer.

Arrivés à Christiania, ils furent traités avec tous les égards dus à leur courage par les notabilités de la ville, et eurent la joie de recevoir leur ballon et tout ce qu’il contenait. L’aérostat avait été retrouvé au mont Lid, à plus de 100km de l’endroit où ils étaient tombés.

Ils pouvaient maintenant terminer leur mission en rapportant le courrier restant. Ils passèrent de la Norvège, au Danemark, en Belgique, de là ils rejoignirent l’Angleterre pour arriver enfin à Tours en France.

A leur arrivée le gouverneur de Tours recevait les dépêches dont une « réglait une sortie de l’armée de Paris, pour opérer une jonction avec l’armée de la Loire ». Message combien important à cette époque.

Timbre République Française n° 313 chez Y&T

Notes : Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes effectuèrent la

1ère ascension en ballon en 1783, elle dura 25 mm.


Créateur : Claude Kieffer Graveur : Jules Piel


Vente au public du 4 juin 1936 au 23 septembre 1937

Valeur faciale : 75 c.

Taille : 36 x 21,45 Dentelure : 13 Quantité : 50 timbres par feuille

Couleur : bleu-vert

Imprimé en taille douce

Affranchissement : ?

Petites notes :

(1) Le sac délesté dans la mer fut récupéré par un navire dont la position ne lui permettait pas de secourir ces naufragés de l’air. L’agent consulaire de Mandal (Norge, inscription du pays sur les timbres) le renvoya en France.

(2) Christiania s’appelle maintenant Oslo capitale de la Norvège, il ne s’agit pas de la ville du Danemark.

(3) Le ballon utilisé dans cette histoire est à gaz appelé aussi charlière, ou aérostat . On peut le supposer car dans une partie de son récit il dit « avoir tiré sur la corde de la soupape ».

(4) Le guiderope est un long cordage qu’on laisse traîner sur le sol depuis la nacelle d'un ballon pour freiner, horizontalement et verticalement, le ballon lors de sa descente ou pour lui permettre de conserver une altitude relativement constante.

C'est la note d'humour

(Illustrated London News, 1er Octobre 1870).

Notre réputation en Angleterre à cette époque "on note écrit sur la bâtisse du fond "Marchand de Vin"


Sur cette illustration les parisiens se moquent de l'invasion prussienne et ils sont prêts à partir les combattre.





Sources de l'histoire : Gallica, Wikipédia, Wiktionary, journal London News.

Conclusion

Tout à beaucoup changé maintenant, entre les postiers voleurs, sans conscience professionnelle, ceux qui pensent à terminer leur travail avant de l'avoir commencé en roulant à des vitesses folles dans les villages.

Avec une organisation postale qui se moque éperdument de nos plaintes. Souvent leur réponse est " Merci de votre remarque, nous allons améliorer notre service". Pourtant rien ne change et peut-être même que certains d'entre-nous ont perdu de l'argent, attendant en vain leur chèque, alors que la banque "embellie grâcement" le découvert. Personnellement j'ai reçu une enveloppe toute déchirée dans un sac plastique, et devinez ce qu'elle contenait : des timbres (je veux dire la moitié des timbres).

Maintenant il faut aussi reconnaître, que parfois notre courrier part dans toutes les directions à cause d'une mauvaise adresse inscrite, et là ils ne regardent pas à la dépense pour trouver le propriétaire de l'enveloppe. Je pense à cela car dans notre histoire le courrier s'est bien baladé, avant d'arriver à sa destination.


PATJOA

PS : Je sais que le mot grâcement n'existe pas, mais c'est moi qui raconte alors !...