Histoires vertes

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Cette page contiendra plusieurs histoires de collectionneurs, truands, qui magouillèrent pour gagner quelques (ou beaucoup de) billets, des histoires d'Etats.

Première histoire

Timbre République Française n° 95 chez Y&T Notes : Timbre émis pour la Cote Françaises des Somalis. Ce timbre concerne notre histoire.

Créateur : A. Montader     

Graveur : Georges Hourriez


Vente au public du   1915

Valeur faciale : 50c ou 50F somaliens

Taille :  ?    Dentelure :  131/2 x 14       Quantité : ?

Couleur : rose et noir

Imprimé en typographie sur papier couché

Affranchissement :  ?



LE TIMBRE ET LE PRISONNIER, (La vache et le prisonnier est aussi un titre approprié)


Dans l'ex-colonie de la Côte Française des Somalis, depuis 1915, le timbre de 50f (c) ne servait à aucun usage postal, et les autorités locales françaises, ne sachant qu'en faire décidèrent de l'utiliser en timbre amende. Donc, ce timbre justifia pendant quelques années l'acquit des amendes judiciaires et policières.

Certains philatélistes désirant avoir ces timbres oblitérés, quelques commerçants de ce joli lieu qu'est Djibouti, avaient imaginé le stratagème suivant, non dépourvu d'intelligence :

Escomptant le caractère indolent des indigènes, on engageait un ou plusieurs individus, à tour de rôle, à commettre une légère infraction. La peine est invariablement une amende de 50 francs ou 5 jours de prison. Bien entendu, l'indigène ne paie jamais et on le met en prison.

A sa sortie pour preuve qu'il a payé par cet "habeas corpus", on lui remet un document sur lequel est appliqué le fameux timbre de 50 francs. Il s'empressait alors d'aller trouver le commerçant avec lequel il avait comploté le délit, qui lui versait 10 francs.


Et tous les deux avaient fait une bonne affaire.


L'indigène s'était reposé cinq jours, et avait été nourri et avait touché 2 francs par jour, ce qu'il ne gagne pas en temps ordinaire ; le commerçant vendait avec facilité le timbre à un amateur, à la valeur faciale. 


Le tour était joué, c'est l'administration qui était roulée.  


Elle n'avait rien reçu, mais avait donné un timbre qui ne lui coûte il est vrai que quelques centimes; avait entretenu un paresseux pendant 5 jours; mais par contre occupé : un juge qui a prononcé la sentence, un employé pour l'expédition du document et enfin un geôlier pour la garde du prisonnier, tout cela pour faire plaisir à un philatéliste. 

Timbre France n° 2030 chez Y&T 

Avec notre histoire il aurait eu fort à faire car sa devise est:

"La paix par la justice sociale". 

Il a vécu à la période de notre histoire, donc aurait pu y intervenir.

Il a reçu le Prix Nobel de la Paix.


Créateur : Jean Chesnot

Graveur: Jacques Combet                                     


Vente au public du 12 mai au 7 décembre 1979

Taille : 21,45 x 36    Dentelure : 13   Quantité : 50 timbres par feuille

Couleur : noir et bistre

Imprimé en taille douce 

Affranchissement : lettre usuelle 

Sources : Gallica

Deuxième histoire

L' ESCROC AMUSE TOUT UN PAYS
Comment vivre en société alors que pendant 30 ans, la prison constitua le seul univers de Wilhenlm Voigt.
Alors qu'il travaillait, à l'âge de 17 ans, comme apprenti cordonnier et habitait seul à Berlin, sa mère lui envoyait par la Poste un petit mandat de 3 thalers de temps en temps. Avec si peu d'argent il vivotait péniblement, pourtant il voulait à tout prix amasser fortune et biens. D'ailleurs il avait quitté ses parents pour cela ... 
Timbre de la République Fédérale d'Allemagne n° 2559 chez MichelNote : Timbre valorisant les films réalisés sur le personnage 
Créateur : Carsten Wolff Imprimeur : Giesecke&Devrient 
Vente au public du 7 septembre 2006 au ?Valeur faciale : 55 c. d'€Taille : 35 x 35    Dentelure : 13 x 131/4     Quantité : ?Couleur : multicoloreImprimé en offsetAffranchissement : lettre usuelle 

Pour s'enrichir plus vite, sur le mandat, l'idée lui pris d'ajouter un zéro au 3, le tribunal le condamna à 15 ans de prison. A sa sortie, il changea son identité pour travailler, il fit 15 ans de plus. Pour certains, la peine semble sévère, mais on peut penser que le tribunal prit en considération ses antécédents, avant ses 17 ans, ses vols et usages de faux participèrent sûrement à dégrader son image.


A sa libération, il a 56 ans. Et il repartit à nouveau en prison pendant 1 an. Voyons pourquoi !... 

On ignore véritablement ses mobiles, peut-être le hasard, la peur de se retrouver dans la société, mais en passant devant une sorte de fripier-brocanteur, sur un coup de tête, il s'acheta avec ses derniers sous, un uniforme de capitaine prussien bien en évidence dans la vitrine.


On peut supposer que rien de prémédité ne trottait dans sa tête, en effet avec son nouvel habit, lorsqu'il croisa une patrouille, cette dernière le salua et après avoir rendu le salut, il s'en éloigna tranquillement. Puis il se ravisa, fit demi-tour et pris sous son commandement ce petit contingent de 10 soldats avec leur sergent. Il leur ordonna de le suivre jusqu'à la mairie, car il avait une mission très importante à accomplir dans les plus brefs délais.


A cette époque, un soldat restait un soldat, il devait (surtout en Allemagne) obéir sans discuter à un supérieur. 

Arrivé avec sa troupe, à la mairie de Köpenick, il arrêta le maire et le trésorier, non bien sûr, sans avoir pris tout l'argent des coffres, pour une somme de 4 000 marks.


Imaginer la scène, quelques soldats emmènent le maire et le trésorier au poste de police, tandis que d'autres le protège à sa sortie de mairie. De là il réquisitionne une calèche en disant qu'il doit se rendre de toute urgence à Berlin. 

Voici ce qu'un journal écrit (traduction approximative) 


D'ou son nom ou pseudo : LE CAPITAINE DE KÖPENIK 

Tout le pays s'esclaffa en apprenant la nouvelle et bien sûr les tribunaux le condamnèrent à 2 ans de prison, mais comme l'Empereur s'amusa énormément de cette histoire il le  gracia et il sortit au bout d'un an.

En prison il amassa beaucoup d'argent en vendant sa signature, il reçut de nombreuses lettres, des encouragements, des demandes en mariages, des mandats, il épousa même la fille de son geôlier. A sa sortie l'aventure continua, il vendit énormément de cartes postales (ci-dessous). Il amusa contre argent pendant de nombreuses années la population en réitérant ses actes de capitaine avec son uniforme. Il écrivit un livre "Comment je suis devenu le Capitaine de Köpenick". Il mourut au Luxembourg le 3 janvier 1922 à l'âge de 73 ans.

On estime à plus de 45 000 exemplaires de cartes postales illustrées

et signées misent en vente par le capitaine de Köpenik. Le tribunal de Bonn le condamna à 720 francs d'amende pour ce "méfait".

A l'époque ils s'appelaient les "bandits cartophiles". 

Le record de cartes postales vendues en prison est détenu par le célèbre bandit "El Vivillo" né Joaquin Camargo, lors de son "séjour" en Argentine avec plus de 50 000 exemplaires. 

Sources : Fait divers tiré de nombreux journaux Allemands

Troisième histoire

DE LA PERSE A LA BELGIQUE


Sur cette histoire j’ai peu d’éléments à fournir malgré mes recherches, que je veux toujours précises et assidues, aussi pour l’heure je vous renseigne sur ce que je connais et espère trouver d’autres preuves dans le futur.

Comme il s’agit d’un truand philatélique il a toute sa place dans mon site. 

Timbre de Perse officiel (Iran) n° 178 chez Y&T                         

Notes : timbre provisoire officiel dit "Muzzaffar ad-din Shah n° 1319"  


Créateur et graveur : directeur des postes en place en Perse


Vente au public du : à partir de 1902

Valeur faciale : 2 kran

Taille : ? Dentelure : non dentelé         Quantité : ?

Couleur : vert-rouge à vert foncé, surcharge noire

Imprimé en typographie 

Affranchissement : lettre usuelle 

1) CONTEXTE

Nous sommes en 1902, et comme dans beaucoup d’endroits à cette époque, lorsque les timbres viennent à manquer et devant les difficultés d’approvisionnement, les autorités permettaient la fabrication de timbres mais à titre provisoire. 



Notre biographie commence en Perse (actuellement l’Iran) dans la ville de Meshed ou Mashhad,  et se

termine en Belgique, lieu de la contrefaçon.


A titre d’information :

En langue arabe perse Castaigne s’écrit Kastyn.

Depuis 1868, la Perse (aujoud’hui l’Iran) émet des timbres et ses oblitérations commencèrent dès le début du 19ème  siècle. 

2) VICTOR CASTAIGNE EN PERSE

Monsieur Victor Castaigne dirige la poste de cette ville importante de Meshed et le territoire dont il a la responsabilité se trouve en pénurie de timbre.

Bien sur il fabrique ses propres timbres comme le lui autorise la Poste sous certaines conditions.

Etant un très bon dessinateur, peut-être même un peu fier de son savoir, il réalise une matrice sur laquelle il inscrit au centre du timbre  les initiales de son nom VC.

D’ailleurs la série de ses timbres s’appellent « Les VC de Perse ».

Ils possèdent cette particularité en Perse ; ils portent tous la signature colorisée à l'encre rouge de Victor Castaigne. 

Les photos ci-dessous prouvent toutes les difficultés pour acheminer le courrier et le transport des timbres-poste par voie routière. Cela peut expliquer pourquoi M. Victor Castaigne dans l'urgence élabora ses propres timbres 

Ci-dessus : Dans un relais de poste, des chevaux attendentleur maître pour transporter le courrier.
En haut à droite : Un petit camion remplit au delà de ses limites transporte sur des routes dangereuses un chargement de plis et colis. Sur l'avant une inscription en arabe démontrant son appartenance aux postes de Perse. 

Ci-contre : Des facteurs s'apprêtent à distribuer le courrier dans villes et villages. 

Jusque là aucun problème, tout se passe selon la réglementation postale en vigueur, à ceci près que notre personnage se passa de l’aval du gouvernement en place et de la poste centrale de Téhéran.

Leurs ventes débutèrent le 7 mars 1902 et ils circulèrent à Mahad (autre forme de Mashhad) et dans quelques villes aux alentours (surtout Quchan) pendant deux mois.

On estime à 2 000 exemplaires maximum le nombre de timbre vendu.

Devant cette initiative, on peut supposer que Monsieur Victor Castaigne fut prié de renter chez lui au plus vite. En effet il quitta la Perse le 28 novembre 1902.

3) VICTOR CASTAIGNE EN BELGIQUE
On se sait comment, mais notre opportuniste emporta avec lui sa matrice et quelques autres ustensiles postaux en Belgique.De là, sur du papier et de l’encre légèrement différents, il reprit sa fabrication mais cette fois-ci en timbres neufs et il les écoula sur le marché philatélique.Il en réalisa aussi quelques uns avec un faux cachet.
S’il se montra pointilleux en Perse, dans son propre pays ses scrupules disparurent vite pour son profit.Maintenant beaucoup pensent que son acte était prémédité, car à cette époque, les collectionneurs enrichissaient assez facilement les vendeurs de timbres.Je n'ai trouvé aucun récit condamnant Victor Castaigne.

Sources :

" The stamps of Iran" par Farahbakhsh

P. Chelkowski, “Stamps of Blood,"

Photos : site officiel de la poste d'Iran

4) TIMBRES ET ENVELOPPES
Ces timbres ne portent normalement aucune numérotation, même si certains catalogues les répertorient. Cette nomenclature se rapporte uniquement aux timbres émis en Perse.Soit une série de 7 timbres provisoires.
RR = très très rareRRR = extrêmement rarech = chahi iranienK = kran iranien 

- le 1 ch


- noir


- neuf RR


- oblitéré RR


- existe avec centre inversé

  RRR

  

- Le 2 ch

- noir ou gris


- neuf RR

- oblitéré RR

- pas de centre inversé. 

- Le 3 ch

- noir ou gris


- neuf RR

- oblitéré RR

- pas de centre  inversé 

- Le 5 ch

- violet


- neuf RR

- oblitéré RR

- pas de centre inversé 

- Le 5 ch

- noir


- neuf RR

- oblitéré RR

- existe avec centre inversé

  RRR 

- Le 12 ch

- bleu


- neuf RR

- oblitéré RR

- existe avec centre inversé

  RRR 

- Le 1 K

- rouge


- neuf RRR

- oblitéré RR

- pas de centre

  inversé 

Désolé il me manque 1 timbre, si vous le connaissez je suis preneur. Merci pour votre coopération PATJOA

5) CONCLUSION

Mon sentiment dans cette affaire concerne la vente de ces faux timbres.

En effet, les faux de Fournier, les faux de Pons (émission de Bordeaux) etc… normalement ne possèdent aucune valeur intrinsèque, alors pourquoi dans ce cas précis leur attribut on plus de valeur qu’aux vrais timbres ?

Comment peut-on valoriser de faux timbres ?

Cela fait partie de mon dégout de ne penser qu'à la valeur des timbres.

6) PHOTOGRAPHIES SUPPLEMENTAIRES 

Cette photo représente peut-être la poste de Téhéran

(à confirmer, si vous avez des éléments je suis preneur. Merci). 

Vue de Meshed 

Quatrième histoire

Pour une lettre anonyme !!!

Timbre de Russie66 chez Y&T                         

Notes : Ce timbre causa bien des soucis aux collectionneurs polonais


Créateur et graveur : Compagnie R.O.P.i.T.


Vente au public de : 1909 à 1917

Valeur faciale : 7 KOIIEEA (pas d'écart entre les II) lire Kopecks 

Taille : ? Dentelure : 14 x 141/2        Quantité : ?

Couleur : bleu

Imprimé en typographie 

Affranchissement : ? 

Pologne en 1909, ouille! aie! ça fait mal. Et pour rien.


Comme quoi il ne faisait pas bon d'être philatéliste en Pologne à cette époque.


Il s'agit d'un courrier anonyme (dans l'histoire on comprend pourquoi) envoyé à Gibbons Stamp Weekly.


Voici une partie de son contenu.

" Vos savez que des timbres russes de 7 kopecks oblitérés ont été lavés et remis en circulation.


Il y a une quinzaine de jours 26 collectionneurs ont reçu simultanément à minuit la visite d'un inspecteur de police, accompagné de trois agents et de deux détectives qui leur ont ordonné de leur remettre leur collection de timbres et leurs doubles.


Ces collections furent mises sous pli cacheté et chacun d'eux fut conduit à la station de police de l'Hôtel de Ville et retenu là jusqu'à midi du lendemain. Ils furent alors laissés libres, mais les timbres furent retenus.

Ensuite, à plusieurs reprises, ils furent examinés en leur présence et finalement rendus à leur propriétaire.


Il y a un proverbe polonais qui dit : La peur a de grand yeux.


Les fonctionnaires recherchaient ceux qui faisaient le commerce des timbres avec les israélites dans l'espoir de trouver parmi les philatélistes des trafiquants illicites en timbres lavés.


Cette expédition ne produit rien, si ce n'est qu'une grande terreur aux femmes et enfants des malheureux collectionneurs, arrachés de leur domicile au milieu de la nuit".

Heureusement dans ce pays tout à bien changé.


Extrait de la revue "Le Timbre-Poste" du 10 mai 1909

Pour l'utilisation de cette histoire merci de lire entièrement la page d'accueil.

Cinquième histoire