Magenta recto verso

Pour moi ce que je viens de voir est incroyable.

J'ai toujours pensé que c'était bien que des personnes riches achètent des timbres de grandes valeurs, je me disais qu'ils pouvaient en prendre grand soin, les mettre dans un écrin adapté, dans un coffre pour les protéger, les insérer dans des pochettes protectrices en plastique transparent sans acide, les manipuler avec beaucoup de précaution des gants par exemple etc. 

Je pensais encore, que moi avec mes faibles moyens, j'étais incapable d'en prendre soin correctement.

Mais ce que j'ai appris sur le timbre le plus chère du monde, le Magenta m'a sidéré.

Sur cette face pas de problème, si ce n'est qu'il a été réparé, ayant passé beaucoup de temps à la lumière, et que maintenant il fane un peu. Cela se voit aux différences de couleurs magentas.

Timbre de la Guyane Britannique n° 12 chez Y§T          

Note : C'est la couleur magenta du papier qui lui a donné son nom. En son centre on distingue un voilier.


Créateur : William Dallas et Joseph Baum     

Imprimeur : Joseph Baum


Vente au public du mois de février 1856 au ?

Valeur faciale : 1 cent guyanaise

Taille : 25 x 25     Dentelure :  sans      Quantité : 1 connu

Couleur : noir

Imprimé en typographie

Affranchissement : ?

Mais au dos il en est tout autrement.

On remarque beaucoup de graffitis. On ne peut pas qualifier toutes ces paraphes autrement. Des inqualifiables signatures. Ce n'est plus un timbre mais un jouet pour les  propriétaires

En regardant bien on remarque :

1. Deux frappes de la célèbre marque "Trèfle" du comte Philipp von Ferrary, une impression très faible, en bas à gauche. Il s'est vendu pour 32 500 $ US en 1922.

2. Un grand "H" faible du nouveau propriétaire, le milliardaire américain Arthur Hind. Cet homme d'après certaines rumeurs aurait brûlé un deuxième exemplaire qui lui a été vendu. 

3. Un petit "FK" de Finbar Kenny, le directeur du département des timbres de Macy, qui a négocié la vente par la veuve de Hind à Fred Small pour 45 000 $ US en 1940.

4. Grande étoile ornée à 17 branches d'Anna Hind, placée sur le trèfle et un "AH" de son mari. 

5. Une petite étoile filante discrète en bas à droite, ajoutée par le héros australien né à Gallipoli, Frederick Small, qui l'a possédée dans le plus grand secret de 1940 à 1970.

6. Un "IW" au crayon par Irwin Weinberg, chef d'un groupe d'investisseurs qui l'a acheté en 1970 pour 280 000 $ US à Sielgels, puis l'a vendu à Dupont via Siegel Auction.

7. Un grand "JE d P" au crayon, les initiales de feu John E. DuPont qui l'a acheté pour 935 000 $ US en 1980 et est mort en prison. Ses héritiers l'ont vendu en 2014.

8. Le dernier vandale a ajouté en 2019 un "SW" et un gribouillis vertical au crayon ou au stylo, loin d'être un collectionneur c'est un vendeur de chaussures de New York, Stuart Weitzman, qui l'a acheté 9,48 millions de dollars. Ce dernier aurait pu prendre au minimum une pince à timbre, ses doigts sans gant en coton, l'on attrapé, posé sur un support quelconque et paraphé avec un semblant de chaussure de femme et ses initiales. PUB

Que va faire le nouveau propriétaire ? ???

D'après Glen Stephens philatéliste renommé d'Australie

Vidéo de Stuart Weitzman gribouillant le Magenta.

Maintenant chacun fait ce qu'il veut de ce qu'il possède, mais un timbre comme celui-là devrait être considéré comme les billets de banque. Même si on en dispose de beaucoup, il est interdit de les détériorer volontairement. D'ailleurs qui irai détruire son propre argent. 

Pourtant le livre de la Bible en Ezéchiel chapitre 7 et le verset 19, affirme quand il parle de la fin d'un monde méchant, dit " Qu'ils jetteront leur argent dans les rues" ou par "la fenêtre" selon certaines versions. 

Histoire du Magenta

Le timbre a été découvert en 1873 par un écolier de 12 ans, Vernon Vaughan, dans la ville guyanaise de Demerara, parmi les lettres de son oncle.

Nétant pas repertorié dans son catalogue de timbres, il l'a vendu quelques semaines plus tard pour quelques shillings à un marchand local, NR McKinnon.


Puis, acheté par une succession de collectionneurs les prix petit à petit grimpèrent et il fut repéré par Philippe von Ferrary dans les années 1880, qui l'acheta 150 $ US. Ferrary était l'un des hommes les plus riches d'Europe, mais il s'habillait comme un clochard, ne s'était jamais marié et ne buvait pas, ne fumait pas, ne faisait pas de fête et n'avait pas d'amis.

Obsédé par les timbres, son manoir entièrement remplit se constituait d'un véritable musée avec de nombreuses raretés mondiales ! Il n'a jamais vendu de timbres et ne les a montrés à presque personne.


Après la mort de Ferrary en 1917, toute la collection a été prise par la France à titre de réparations de guerre après la fin de la Première Guerre mondiale.


L'agent d'Arthur Hind achète la Guyane lors de la série de quatorze ventes aux enchères Ferrary en 1922, pour 352 500 francs. Il s'agissait de 7 343 £, un record du monde à l'époque, et il aurait surenchéri sur Maurice Burrus et 3 rois - dont le roi George V. Un deuxième exemplaire aurait été retrouvé dans les années 1920 et vendu à American Hind. La rumeur dit que Hind a allumé une allumette en dessous et a dit: "Je possède toujours le seul exemplaire".


Le 30 octobre 1935, mis en vente aux enchères par Harmer Rooke & Co 2704 et une offre de 7 500 £ a été reçue de Percival Loines Pemberton . Cependant, le lot a été retiré et rendu à Mme Scala (anciennement Mme Hind).


En 1940, Madame Scala l'a proposé à la vente privée par l'intermédiaire du département philatélie du grand magasin Macy's à New York. Il a été acheté pour 40 000 $ par Fred "Poss" Small, un ingénieur d'origine australienne de Floride, qui voulait posséder le timbre depuis qu'il en avait entendu parler pour la première fois dans son enfance. En l'acquérant, Small a complété une série complète de timbres de la Guyane britannique.


L'Australien Frederick Small l'a acheté à la veuve de Hind en 1940. 

En 1970, Small a vendu aux enchères toute sa collection de timbres (estimée à 750 000 $), et le timbre 1c a été acquis par un syndicat d'investisseurs pennsylvaniens, dirigé par Irwin Weinberg, qui l'a payé 280 000 $ et a passé une grande partie de la décennie à l'exposer dans un tournée mondiale.


Puis John E. du Pont l'a acheté pour 935 000 $ en 1980. Par la suite, on pense qu'il a été enfermé dans un coffre de banque pendant que son propriétaire était en prison et qu'il s'y trouve probablement toujours car le propriétaire est décédé alors qu'il était encore incarcéré. Sous l'emprise de sa folie, il assassina un homme de son village.

Vendu aux enchères à New York le 17 juin 2014  par Sotheby's, à Stuart Weitzman pour la somme de 9 480 000 dollars. 

En son centre un voilier entouré de la devise en latin de la colonie : « Damus Petimus Que Vicissim[us] » (« Nous donnons et attendons en retour »). 

Quatre lignes fines encadrent le navire. Le pays d'émission et la valeur du timbre en petites lettres majuscules noires entourent à leur tour le cadre. 




Irwin Weinberg accompagné de policiers, avec son précieux timbre entamant une tournée mondiale pour l'exposer au public.



Avec une inviolable et insolite valise attachée à son poignet par une menotte, il monte dans un fourgon blindé.

Au dessus : Exposition du timbre Magenta, lors d'une vente.

Ne trouvez vous pas que le fort éclairage porte atteinte au timbre?


A droite : Certificat d'authenticité du Magenta

Petite histoire des timbres de la Guyane Britannique.

Cette vente aux enchères de juin a suivi une semaine seulement après que le timbre unique du Pont 1856 1 ¢ British Guyana Black on Magenta a été vendu pour plus de 10 millions de dollars australiens par Sothebys New York, le 17 juin 2014.

Maintenant un différend très important se déroulait devant un tribunal de Manhattan fin 2014, concernant le paiement d'environ 7,5 millions de dollars pour des timbres de la Guyane britannique, achetés à la collection John du Pont.

Ces timbres ont été mis aux enchères par David Feldman en Suisse en juin. 

L'acquéreur de la quasi-totalité des lots était un visiteur totalement inattendu de la salle des ventes, un cheikh arabe - décédé subitement à l'âge de 48 ans en novembre… AVANT que les timbres ne soient payés !

Le cheikh Saud Al-Thani, membre de la famille dirigeante du Qatar, avait une telle réputation de collectionneur d'art haut de gamme, que Feldman s'est écarté de son protocole, acceptant de le laisser payer l'achat par versements mensuels.

Cependant, le cheik a fini par renégocier les conditions habituelles, a remis à Feldman un acompte de 10%, et n'a effectué aucun des paiements ultérieurs avant sa mort subite.

Feldman Auctions poursuit la succession du Sheik, ainsi que Sotheby's Financial Services, qui détient 83 millions de dollars d'objets de valeur du Sheik en garantie, pour un prêt de près de 30 millions de dollars. « Prêteurs sur gages aux Arabes » !

Autrefois largement considéré comme le collectionneur d'art le plus riche et le plus puissant du monde, le cheikh Saud bin Mohammed Al-Thani du Qatar a été président du pays du Conseil national de la culture, des arts et du patrimoine, de 1997 à 2005.

"Il enchérit, gagne et ne paie pas" , a déclaré le représentant légal des concessionnaires, Jeffrey Gruder. "On ne peut que conclure qu'il s'agit d'une personne agissant de manière déshonorante et déshonorante. Il enchérit alors qu'il sait qu'il ne pourra pas payer."

Quelques semaines après sa mort, pour récupérer une partie de leur argent, Sothebys Genève a proposé sa montre gousset à vendre, et elle a été facturée 24 millions de dollars, bien au-dessus de leur estimation de 15 millions de dollars.

Le prix record effectivement payé pour le 1 ¢ Noir sur Magenta, après l'ajout de la scandaleuse maison de vente aux enchères de 20 % "Buyer Fee", s'est élevé à 9,48 millions de dollars, soit 10 154 536 dollars australiens le jour de la vente. 

A ce jour, l'affaire est toujours à ma connaissance en cours.


Au dessus : Portrait D'arthur Hind qui acheta le timbre en 1922.



A gauche: 

Une très mauvaise tradition, détail du dernier graffiti (pour l'instant) au dos du timbre. Espérons que le prochain propriétaire ne le coupe pas en petit morceau, pour en vendre un petit bout à chacun de ses acheteurs.

PATJOA      Sources : Glen Stéphen, Wikipédia en anglais, Youtube