Aller plonger un 19 décembre est une coutume désormais bien ancrée dans l'ADN du club. Nous ne sommes pas tout à fait en hiver, mais l'automne déjà bien moribonde nous donne encore quelques journées à la chaleur ténue, hoquetant ses derniers râles, tel le noyé accroché par un fil à la vie !
La petite troupe s'était donné rendez-vous à la jetée de Port Vendres, tôt le matin. C'est un vrai bonheur que d'observer les plongeurs s'équiper, avec leurs petits rituels compulsifs, d'écouter les photographes lubrifier leurs joints toriques, de voir des inventeurs évaluer des dispositifs d'étanchéité en posant des noeuds papillons à leurs chaussons, d'entendre des détendeurs qui fuient un peu et des bouteilles parfois vides qui ne font plus beaucoup de bruit. Il y a un robinet qui tourne dans le vide, un problème technique sur un joint torique, et un Jean-Paul qui tourne comme un avion avec sa boîte à outils magique ! Il y a les pressés qui trépignent, les bavards qui retardent les premiers, les nonchalants qui énervent les pragmatiques, les rigolards qui étonnent les taciturnes.
Au bout d'un moment, tout ce petit monde se retrouve dans la flotte, qui, bien que fraîche, semble plus chaude que l'air. En cette saison, pour peu que les nuages s'en mêlent, on est dans le vert, et la visibilité s'en ressent. Il faut savoir débusquer la langouste baladeuse, la murène famélique qui hante la chaudière du Pythéas, le poulpe photogénique et les planaires colorées.
Il y a en ce lieu, un courant plutôt farceur, dit "liguro-provençal", qui entraîne parfois les palanquées qui loupent le Pythéas vers d'autres rivages, obligeant les oublieux à un retour musclé. C'est un peu pour cela qu'on s'entraîne avec assiduité... La plongée est une activité de pleine nature qui égrène son lot de surprises.
Souvent, la mer met en corrélation les entraînements esclavagistes avec les réalités du terrain !
Le repas de midi était un vrai repas d'hiver. Une soupe de sanglier bien réchauffée par les soins de Robert, des entrées, des gâteaux succulents.
L'animal fétiche des Corbières nous donnera t'il les forces nécessaires pour la plongée de l'après midi ? Certains en ont douté , fuyant les eaux fraîches de la deuxième plongée.
Pour ma part, cette après midi là, j'ai appris enfin l'utilité des gants de plongée en néoprène ...
J'ai vu Dominique tripoter une raie torpille ! Étonné de ne pas la voir foudroyée place, je l'entrainais d'autorité vers un endroit plus tranquille !
Fichus plongeurs qui ne peuvent pas s'empêcher de toucher tout !
C'était la fin d'une belle journée. Julien fit décoller son drône pour un dernier adieu au phare du Cap Bear et au vénérable phare de Port Vendres.
Nous quittions 2021 !
GY
Merci à Guy pour sa plume et pour sa pub surprenante sur l'utilité des gants néoprènes :)))
Merci à Jacques et à Robert pour les photos et à Juju pour son film !
Très bonnes fêtes de fin d'année à tous !