LES FIGURES DE STYLE
Plan
1. La métaphore
2. La métonymie
3. La synecdoque
4. L'euphémisme
5. La litote
6. L'hyperbole
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1. La métaphore
* La métaphore : est une figure de style qui sert à créer des images. C'est une forme de comparaison plus subtile que la comparaison et fondée sur la ressemblance (de caractère, de comportement, ...) de deux choses mais sans mot de comparaison, c'est-à-dire une comparaison sous-entendue. La plupart du temps, elle se signale par un écart dans l'énoncé, par une incompatibilité logique entre les termes de l'énoncé (le nom et son complément, le nom et son épithète, le sujet et son verbe, le verbe et son complément).
- La métaphore est annoncée : le comparé et le comparant sont tous deux présents dans l'énoncé et sont liés grammaticalement. Ex. : "Les steppes de la neige des nappes blanches"
- La métaphore est directe : rien n'annonce l'entrée dans une autre réalité. Le comparé est absent de l'énoncé.
Ex. : "Des mains frisées couraient de toutes parts". Le comparé = le vent.
Pierre est rusé comme un renard (comparaison) / Pierre est un renard. (métaphore)
L'homme est un loup pour lui-même.
poisson-chat
il est mort ---> il s'est éteint
le roi de la savane ---> le lion
le roi de la forêt ---> le tigre
La pluie tambourine sur le toit
Quand nous pianotons sur l'ordinateur, nous avons acquis un don d'ubiquité. (Tout va bien ! 2)
Ne soyez pas des dinosaures !
La nomination d'Edouard Philippe suscite une pluie de réactions dans la classe politique française, toujours marquée par l'élimination historique des candidats de la droite et de la gauche socialiste dès le premier tour de la présidentielle. Le choix d'un Premier ministre issu des rangs des Républicains suscite espoir et déception dans les deux camps. A l'image du chamboule-tout créé par l'élection d'Emmanuel Macron. Voici un florilège de réactions.
(France Info, le 16 mai 2017)
2. La métonymie : C'est une figure de style. Elle marque une relation de proximité entre deux mots : le contenant pour le contenu, l'effet pour la cause, l'origine pour l'objet, l'instrument pour l'utilisateur, le symbole pour la réalité, etc.
C'est un ivrogne ---> il lève le coude
Il est ivre ---> il a trop bu.
Différentes formes de métonymie :
- le contenant pour le contenu : "il a mangé tout le plat" pour "le contenu du plat", "un coup de fil a réveillé toute la maisonnée" pour "les membres dans la maison", "videz le verre" pour "le vin"
- le contenu pour le contenant : "rendez-vous devant le club" pour le "lieu de réunion du club"
- l'effet pour la cause " "il tremble" pour "il a peur"
- la cause pour l'effet : "il a un empêchement" pour "ilne viendra pas"
- le moyen pour le but : "il se pique" pour "il se drogue"
- le but pour le moyen : "le remonte-pente" pour "le téléski"
- la date pour l'événement : "l'esprit soixante-huit" pour "l'esprit de la révolution de 1968", "le 11 septembre" pour "l'attentat terroriste"
- l'organe pour la fonction : "il n'a pas de nez" pour "il a un odorat peu développé"
- la partie pour la partie contiguë : "soutien-george" pour "souvêtement qui soutient la poitrine"
- l'outil pour l'objet fabriqué : "un fusan de Picasso" pour "un dessin au fusan"
- l'outil pour l'utilisateur : c'est une bonne raquette = un bon joueur de tennis
- la fonction ou le service pour le lieu d'exercice : "elle est à la maternité"
- le lieu de production pour le produit : un camembert, du cantal, du beaujolais, du comblanchien, du bordeaux
- le nombre de membre pour le groupe : les Quinze de la France pour "l'équipe de France de rugby"
- la fonction représentative ou symbolique pour la personne concernée : le Créateur pour Dieu
3. La synecdoque : C'est une figure de style. Elle marque une relation d'inclusion : la partie pour le tout, la matière pour l'objet, etc.
- La partie pour le tout :
+ l'élément constitutif pour l'ensemble constitué : un toit pour une maison, âme pour personne, pied d'oranger pour l'arbre
+ la caractéristique distinctive pour la personne, l'animal, la chose caractérisée : un casque bleu pour un soldat de l'ONU, un col blanc pour un employé de bureau.
+ L'attribut représentatif pour la fonction, la professio, le sexe : il va recevoir la mitre pour être nommé évêque, les Bleus pour l'équipe de France, courir le jupon pour les femmes
+ le matériau pour l'objet : un fer à repaser, les cuivres pour les ustensiles ou instruments en cuivre
+ l'instrument pour l'utilisateur : le tambour major, le trompette du régiment
+ le titre ou le début d'un texte pour le texte : le De profundis, le Credo, l'Ave maria
- Le tout pour la partie :
+ L'ensemble pour l'élément : un marteau de vison pour en fourrure de vison, un portefeuille en vachette pour en cuir de jeune bovin
+ Le pays pour ses représentants : la France bat l'Écosse pour "les équipes de rugby" des deux nations.
4. L'euphémisme : c'est la substitution d'une forme (mot ou locution) plus anodine moins choquante à une forme qui serait susceptible de gêner l'interlocuteur ou le locuteur lui-même. Autrement dit, c'est l'emploi d'un mot de sens atténué pour dissimuler une idée brutale ou désagréable.
le quatrième âge ---> les grands vieillards
Il est temps que je me repose ---> que je meure (Hugo)
Il a très peu de cheveux ---> il est chauve
les personnes âgées ---> les vieillards
les demandeurs d'emploi ---> les chômeurs
les enseignants d'ancienneté importante ---> les vieux enseignants
les personnes de mobilité réduite
sa mère n'est plus = sa mère est morte
La substitution peut se faire au niveau des phonèmes ou des lexies.
- au niveau des phonèmes, par exemple vingt-diou ou vingt-bleu pour vingt-dieux (forme phonétiquement voisine) ; sapristi pour sacristi 9afin d'éviter les séquences prononcées [sakr] et [krist]
- au niveau des morphèmes, lexies ou syntagmes, phrases : différents moyens linguistiques sont appelés :
+ l'antonyme négativé ou négation du contraire, dite une litote : il est sot ---> il n'est pas malin.
+ la métaphore : il est mort ---> il s'est éteint.
+ la métonymie : c'est un ivrogne ---> il lève le coude, il est ivre ---> il a trop bu
5. La litote : identique à l'euphémisme. C'est souvent le verbe à la forme négative. La litote permet d'exprimer beaucoup plus qu'il n'est dit
Va, je ne te hais point. (Corneille) = Je t'aime toujours
il n'est pas malin = il est sot.
insuccès = échec
6. L'hyperbole :
Emploi de termes trop forts, exagérés pour créer une emphase, un style ampoulé. Cette figure de style est courant dans la langue familière, support de la parodie.
De ses mots savants les forces inconnues
Transportent les rochers, font descendre les nues,
Et briller dans la nuit l'éclat de deux soleils"
(Corneille)
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Nicole Tournier et Jean Tournier, Dictionnaire de lexicologie francaise, Ellipses
[2] F. Crépin et al. (1988) , Français. Méthodes et techniques, Nathan