PROPOSITION SUBORDONNÉE COMPLÉTIVE
Examinons la phrase :
Michel m’a annoncé son départ à la retraite le mois prochain.
--- > Michel m’a annoncé qu’il partirait à la retraite le mois prochain.
Dans la phrase ci-dessus, on a remplacé le groupe « son départ à la retraite le mois prochain» complément d’object direct de « a annoncé » par une proposition qui a la même fonction. Cette proposition est appelée proposition subordonnée complétive.
Nous sommes convenus ici de mettre sous l'étiquette "proposition complétive" toute proposition dont le rôle est complément : complément du nom, complément de l'adjectif, complément du verbe, complément de l'adverbe.
1. Fonction de la subordonnée complétive
a. Complément d’objet direct.
Verbes usuels : attendre, avouer, confier, croire, déclarer, dire, penser, reconnaître, sentir, vérifier, etc.
Ex. Nous avons attendu que la pluie s’arrête pour repartir.
Avant de quitter la salle d’examen, vérifiez que vous n’avez rien oublié.
François Hollande a annoncé il y a une semaine qu'il renonçait à briguer un second mandat.
b. Complément d’objet indirect
Ø Les verbes suivis de de : s’apercevoir que, douter que, se douter que, se souvenir que,
Ex. Je doute qu’il vienne demain.
Je me souviens très bien que nous n'emportions rien pour partir.
Ø Les verbes suivis de à : veiller à ce que, s’attendre à ce que, faire attention à à ce que, consentir à ce que, etc.
Ex. En forêt, veillez à ce que votre passage soit le moins visible possible.
c. Complément du nom
Ex. J’ai une idée que vous sortiez de la salle et que vous fassiez 30 minutes de gymnastique.
J’ai impression qu’il ne va pas très bien.
J’ai peur que son projet ne tienne pas longtemps.
Que pensez-vous du fait qu'on part en ville travailler le matin et qu'on rentre à la campagne dormir ?
d. Complément de l’adjectif
Les adjectifs usuels sont : (être) + certain, content, convaincu, désolé, fier, heureux, sûr, etc. + que…
Ex. Nous sommes heureux que tu aies réussi ton bac. Félicitations !
Je suis sûr qu’il pleuvra.
De plus en plus de responsables sont convaincus que le manque d'espaces verts est un handicap lourd pour le développement durable d'une ville.
e. Complément de l’adverbe
Des adverbes usuels : peut-être, évidemment, heureusement, bien sûr, etc. que...
Peut-être qu’il viendra.
Il a eu l’accident. Heureusement qu’il n’a rien eu de grave.
2. Mode du verbe de la subordonnée
- L’indicatif : Les temps présent, passé composé, imparfait et plus-que-parfait sont les plus utilisés.
- Le conditionnel : Le plus souvent, c’est le conditionnel qui s’emploie pour marquer une action antérieure à celle de la principale (le conditionnel présent ici est aussi appelé le futur dans le passé)
Ex. Il m’a annoncé qu’il reviendrait dans l’après-midi.
- Le subjonctif : Le subjonctif est employé lorsque le verbe de la proposition principale exprime le doute (douter), la volonté (vouloir, désirer, aimer, attendre, ...), le sentiment (être heureux, content, désolé, ... ; avoir peur, craindre, ...), un ordre ou une demande (demander, exiger, ...), etc. (voir le subjonctif). Ou quand il y a négation ou question avec inversion du sujet.
Ex. J'aimerais bien que tu viennes.
Ma père m'a dit que je rentre avant 21h. (ordre)
Je ne crois pas qu'il vienne. (= doute)
Croyez-vous qu'il y ait une autre vie après la mort ?
Attention !
- La concordance des temps : voir Concordance des temps (module 1)
- La construction verbale : quand on passe du groupe nominal complément à la subordonnée, certains verbes changent de construction, tels :
+ s’apercevoir que, sentir que et non apercevoir que, se sentir que
+ douter que, se souvenir que et non douter de ce que, se souvenir de ce que
- Pour certains verbes et dans certains cas, quand le mode de la subordonnée change, le sens change aussi. Comparons :
Ex. Je comprends qu’elle parte.
J’ai compris qu’il n’a pu faire autrement.
Mon père dit qu’il était fatigué et qu’on le transporte à l’hôpital.
EXERCICES