Date de publication : Feb 21, 2012 12:27:48 PM
Il aura suffi d'un mois de discussions pour que le management de TNT Express, ancienne filiale de la poste hollandaise, accepte les propositions d'UPS. Le géant américain de plus de 400.000 salariés dont le chiffre d'affaires en 2011 a dépassé plus de 50 milliards de dollars a su faire évoluer son offre à un moment où TNT Express traverse une mauvaise passe. Ce dernier a en effet affiché une perte nette de 270 millions d'euros en 2011 contre un bénéfice de 66 millions d'euros en 2010.
Approchés par UPS mi-février, les dirigeants de TNT Express avaient rejeté une offre qui valorisait l'entreprise 4,9 milliards d'euros. Mais à 5,16 milliards d'euros, UPS a fait l'unanimité. Cette acquisition va permettre au groupe américain surtout présent outre-Atlantique de rattraper son retard. Dans le métier de la messagerie express, le transport de petits colis, UPS ne représentait que 7,7% du marché européen contre 9,6% pour TNT Express, 3,3% pour Fedex et 17,6% pour DHL, la filiale de la Deutsche Post, selon les chiffres du cabinet Transport Intelligence.
En se rapprochant, les deux grands noms du transport express deviennent un leader européen de taille à croiser le fer avec DHL et surtout un champion mondial puisque leurs positions continentales se complètent. Un atout pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence même si la Deutsche Post estimait hier que la Commission européenne allait examiner la fusion avec circonspection.
Le nouveau groupe ainsi formé devrait peser un chiffre d'affaires de 60 milliards de dollars et 477.000 employés. Par comparaison, l'autre géant américain, Fedex, a réalisé un chiffre d'affaires de 41 milliards de dollars en 2011 et emploie 290.000 personnes.
La présence d'UPS TNT dans les différentes régions du monde devrait se rééquilibrer: les ventes aux États-Unis passeront de 74% pour UPS seul à 64% pour le nouveau groupe et l'Europe atteindra 22% après l'opération contre 14% pour le seul groupe américain.
«Pourquoi TNT est-il très séduisant?», a demandé Kurt Kuehn, le directeur financier d'UPS, lors d'une conférence de presse à Amsterdam: «Parce qu'il gère des opérations dans des zones du monde qui n'étaient pas desservies: le Brésil, l'Australie, le Moyen-Orient, les réseaux routiers et ferroviaires en Europe.» L'objectif annoncé par UPS est d'atteindre 50% des ventes à l'international dans les cinq prochaines années contre 26% à l'heure actuelle.
Financièrement, le rachat doit permettre de réaliser un milliard d'euros d'économies, une fois que l'intégration de TNT Express sera accomplie. En clair, le groupe prévoit 400 à 550 millions d'euros d'économies par an dès 2015 grâce à une meilleure efficacité des plates-formes logistiques, à une optimisation des flottes d'avions, aux achats… En revanche, le directeur financier d'UPS n'a pas souhaité répondre aux questions portant sur d'éventuelles suppressions d'emplois parmi les rangs de TNT. L'opération, qui doit être rentable dès la première année, pourrait être conclue au troisième trimestre de l'année.
Il est vraisemblable que le concurrent d'UPS, Fedex, ne va pas contrarier cette OPA. D'autant que le concurrent d'UPS ne dispose pas de 3 milliards de dollars de cash.
source: lefigaro.fr 19/03/2012
Le leader mondial de la livraison de colis, l'américain UPS (United Parcel Service), serait sur le point de racheter le numéro deux européen du secteur, le néerlandais TNT Express, après avoir relevé sa première offre. Selon l'agence Bloomberg, il aurait proposé 9,50 à 10 euros par action et l'accord pourrait être présenté dès aujourd'hui. A ce prix, UPS va débourser 5,16 milliards d'euros.
TNT avait indiqué, vendredi, poursuivre les négociations avec UPS après avoir décliné en février une première offre à 4,9 milliards d'euros (9 euros par action). Une offre rejetée par le conseil d'administration de TNT au motif que, pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, l'opération se serait traduite par des cessions d'actifs, avec à la clef des plans de licenciement.
Pour UPS, déjà leader mondial de la messagerie express et principal concurrent de FedEx aux Etats-Unis, l'acquisition de TNT Express (82.000 salariés) apparaît comme la dernière opportunité de réaliser une grande opération de croissance externe.
Les observateurs attendaient depuis longtemps une percée d'UPS en Europe. La sortie de TNT de l'opérateur postal néerlandais, en mai 2011, a redonné corps à ce scénario. De fait, selon des données 2010, UPS contrôlait 7,7 % du marché européen de l'express en 2010, contre 9,6 % pour TNT et 3,3 % pour FedEx. Tous loin derrière l'allemand DHL (groupe Deutsche Post) avec 17,6 % du marché.
TNT a gagné 1,3 % vendredi à la Bourse d'Amsterdam pour atteindre les 9,35 euros alors que l'action UPS a reculé de 0,7 % à New York. Le groupe américain a précisé, vendredi, qu'il espérait soumettre une offre aux autorités néerlandaises dans les douze semaines suivant le début des négociations, soit d'ici au 11 mai.
source: lesechos.fr 19/03/2012
Courtisé par UPS, TNT affiche une perte nette pour 2011
Le groupe néerlandais de courrier express, sous le coup d'une tentative de rachat par son rival américain, a publié un résultat net négatif de 270 millions d'euros en 2011. Il s'attend à un année 2012 difficile.
Un an après sa séparation de la Poste néerlandaise, le groupe de livraison rapide TNT Express a annoncé, ce mardi, avoir enregistré une perte nette de 270 millions d'euros sur l'année 2011. En 2010, TNT avait affiché un bénéfice net part du groupe de 66 millions d'euros. Son chiffre d'affaires est en revanche en hausse de 2,7% sur un an, à 7,25 milliards d'euros.
Ce résultat négatif s'explique principalement par des conditions de marché «difficiles» en Europe et en Asie ainsi que par des pertes opérationnelles au Brésil, indique le groupe. «Au vu de l'incertitude de l'environnement économique, nous nous attendons à ce que l'année 2012 soit difficile», a par ailleurs déclaré la directrice exécutive du groupe, Marie-Christine Lombard, citée dans un communiqué. Elle évoque notamment les risques de «récession européenne».
Cela ne semble pas entamer la motivation de l'américain UPS, qui continue de penser que le marché européen est porteur, et a lancé une offre non sollicitée de 6,45 milliards de dollars (4,9 milliards d'euros) pour reprendre son rival néerlandais. Cette offre a été rejettée ce week-end par TNT Express, mais les discussions entre les deux groupes continuent.
Mardi, Marie-Christine Lombard n'a souhaité donner aucune information sur l'avancée de ces discussions. «Nous ne commenterons pas plus que ce que avons dit vendredi», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse téléphonique. En fin de matinée, l'action TNT était en baisse de 2,91% à la Bourse d'Amsterdam, à 9,88 euros.
source: lesechos.fr 21/12/2012