Date de publication : Jan 14, 2013 11:3:45 AM
La fusion au sommet entre le groupe américain United Parcel Service (UPS), numéro un mondial de la messagerie, et son rival néerlandais TNT Express n'aura pas lieu. « UPS a informé TNT Express qu'il ne voyait pas de perspective réaliste pour un accord de la Commission européenne et que (par conséquent) il n'allait pas poursuivre l'opération », a indiqué TNT Express dans un communiqué publié lundi. Les autorités européennes de la Concurrence au sein de la Commission européenne ont informé les deux sociétés lors d'une rencontre le 11 janvier qu'elles s'orientaient vers un refus de l'acquisition, sur base des plans actuels. « TNT Express regrette cette situation, ayant cru que cette fusion était faisable et bénéfique pour tous les actionnaires », a ajouté l'expressiste européen.
De son côté, UPS, qui anticipait un veto de la Commission européenne à son projet de rachat de TNT Express pour 5,2 milliards d'euros, a fait savoir qu'une fois ce refus de Bruxelles officialisé, il retirerait son offre sur le groupe néerlandais, à qui il versera une somme de quelque 200 millions d'euros pour annulation du projet de fusion.
Cette OPA avait été annoncée le 19 mars dernier pour un montant de 5,16 milliards d'euros et les deux groupes espéraient, après plusieurs reports, que celle-ci puisse être finalisée au début de 2013. TNT Express, qui opère dans plus de 200 pays et emploie environ 77.000 personnes (*), est le numéro deux européen de la messagerie rapide derrière l'allemand DHL, tandis qu'UPS est le leader mondial de la livraison de colis. Le quatrième grand acteur du secteur en Europe est un autre américain, FedEx.
La Commission européenne, qui rendra sa décision demain mardi, redoutait que la passage de TNT Express dans le giron d'UPS ne nuise à la concurrence sur le marché du transport et de la logistique de colis en réduisant le nombre des acteurs du marché de la messagerie à trois: UPS, FedEx et DHL (filiale de Deutsche Post). Sur le papier, la fusion UPS-TNT aurait donné naissance à un nouvel ensemble de 45 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Les intéressés visaient de synergies annuelles de 400 à 550 millions d'euros avant impôts à partir de 2016.
Pour apaiser les craintes de José Almunia, le commissaire européenne à la Concurrence, UPS et TNT avaient annoncé en novembre leur intention de vendre des actifs, TNT avait même cédé sa flotte aérienne . Mais ce programme de cession a été plombé, selon le Financial Times, par le refus FedEx de reprendre une partie des actifs mis en vente. La possibilité de voir DPD, la bras armé de La Poste française à l'international, reprendre des actifs de TNT Express avait aussi été évoquée . Mais, semble-t-il, cette option n'a pas suffi à lever les réticences de Bruxelles.
La sanction a été immédiate. Le titre TNT Express chutait de près de 50% dans les premiers échanges à la Bourse d'Amsterdam (voir la cotation du titre TNT Express). L'action du groupe postal PostNL, qui détient 30% de TNT Epxress, cédait de son côté plus de 33%.
JEAN-MICHEL GRADT
(*) TNT Express, basé à Hoofddorp, à l'ouest des Pays-Bas, est issu de la scission en 2011 du groupe néerlandais TNT en deux sociétés distinctes: TNT Express et le groupe postal PostNL, principalement actif aux Pays-Bas
source : Jean Michel Gradt lesechos.fr 14/01/2013
UPS renonce à acheter TNT Express. - DR