Date de publication : Nov 20, 2012 5:51:40 AM
Condition préalable à sa reprise par l'Américain UPS, le groupe de messagerie rapide néerlandais le Néerlandais TNT Express a enclenché le démantèlement de ses activités européennes, afin de se conformer aux objections de la Commission. Bruxelles a notamment estimé que l'offre publique d'achat (OPA) amicale lancée en mars dernier par UPS, numéro un mondial de la messagerie express, va fausser la concurrence dans ce secteur en Europe. La question du devenir des compagnies aériennes de TNT Express était en outre posée, compte tenu du fait que des sociétés hors Union européenne ne peuvent pas détenir plus de 49 % du capital de compagnies européennes. Le groupe néerlandais a donc apporté une réponse sur ce dernier point en annonçant, en fin de semaine dernière, la cession de sa flotte aérienne détenue à travers TNT Airways (45 appareils) et Pan Air Lineas Aereas (7 appareils) à ASL Aviation pour une montant qui n'a pas été révélé.
Ce groupe aérien, détenu à 51 % par la Compagnie Maritime Belge et basé à Dublin en Irlande, exploite une flotte de 90 avions pour le transport de fret et de passagers. ASL est notamment propriétaire de la compagnie française Europe Airpost, mais aussi de la sud-africaine Safair, de l'irlandaise Air Contractors et de deux sociétés de services, Aclas Global et Air Contractors Engineering.
Soumise à condition, l'opération, qui complétera donc le dispositif d'ASL, ne sera effective que si la fusion entre UPS et TNT Express a bien lieu, c'est-à-dire si elle reçoit le feu vert des autorités européennes. Pour l'heure, l'OPA d'UPS remontant au printemps dernier et valorisant sa cible d'environ 5,16 milliards d'euros (9,5 euros par action), est au point mort.
Plusieurs scénarios restent possibles. Sachant que Bruxelles fronce les sourcils à propos d'une position dominante éventuelle du groupe fusionné dans 25 Etats membres, de nouvelles cessions de pans d'activité sont plausibles. « Des compensations substantielles sont nécessaires », a récemment indiqué Joaquim Almunia, commissaire européen à la Concurrence.
Dans ces conditions, des analystes néerlandais tablent d'ores et déjà sur l'échec de l'offre amicale d'UPS sur son concurrent européen, à l'instar de la fusion avortée entre Nyse Euronext et Deutsche Börse. Pour certains, loin d'être un pas en avant, la cession de la branche aérienne était même à l'agenda de TNT Express de longue date.
L'action du groupe néerlandais à la Bourse d'Amsterdam, qui s'était alignée sur le montant de l'offre en mars, est passée hier sous les 7 euros, pour une capitalisation boursière de 3,7 milliards d'euros.
Source Didier BURG les Echos.fr 20/11/2012