Date de publication : Oct 17, 2010 6:22:12 PM
Libéral de la première heure, Mark Rutte, le nouveau Premier ministre qui entre vendredi en fonction à La Haye, entend coûte que coûte remettre le royaume sur les rails. Après le dérapage des déficits publics qu'a laissés filer le gouvernement de Jan Peter Balkenende pour amortir les effets de la crise mondiale sur l'économie batave, la nouvelle équipe à la tête du pays articulée autour du parti libéral et des chrétiens démocrates, entend remettre de l'ordre dans les finances publiques. « Mon ambition est que les Pays-Bas sortent plus forts de la crise », avait indiqué Mark Rutte (quarante-trois ans) en présentant son accord de gouvernement fin septembre.
D'où la mesure phare de son programme visant à réduire de 18 milliards d'euros les dépenses publiques d'ici à 2015. Dans le même temps, le déficit public sera ramené dans les limites fixées par le Pacte de stabilité. Pour y parvenir, Mark Rutte entend baisser de 6,1 milliards d'euros le train de vie de l'Etat : le salaire des fonctionnaires sera gelé jusqu'en 2013 et quelque 35.000 postes seront supprimés dans les administrations et le secteur semi-public.
Au niveau social, l'âge de la retraite va être relevé de 65 à 66 ans. Coupes aussi dans le budget de la santé qui sera amputé de 2,1 milliards d'euros sur les quatre prochaines années.
Sur la scène internationale, les Pays-Bas entendent réduire de 1 milliard d'euros leur contribution à l'Union européenne. Une diminution du même montant du budget de l'aide au développement est aussi prévue.
Quant aux mesures concernant la société civile, elles portent la marque des populistes. Indispensable au gouvernement minoritaire de Mark Rutte, le Parti de la liberté du politicien islamophobe Geert Wilders a monnayé sa promesse d'apporter ses voix à la coalition à l'Assemblée. Le leader de l'extrême droite populiste a déjà ainsi annoncé l'interdiction de la burqa, une baisse de moitié de l'immigration et un durcissement des regroupements familiaux. De l'avis des observateurs, cette participation directe des populistes aux affaires de l'Etat est le talon d'Achille de ce gouvernement susceptible de le faire tomber avant terme.
lesechos.fr 14/10/2010 Didier Burg à Amsterdam