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Les marbres du Parthénon, en profondeur, partie 5 Nouvel élan (et ce que les électeurs britanniques peuvent faire)

Alors que la campagne de près de 40 ans pour la réunification des marbres du Parthénon prend un nouvel élan, voici ce que les électeurs britanniques peuvent faire pour réparer un grand tort historique.

Duncan Howitt-Marshall | December 22nd, 2021

Le British Museum possède déjà l'une des meilleures collections d'artefacts grecs anciens exposés au monde, et il ne manque certainement pas d'attractions touristiques pour attirer les foules. Le retour des sculptures du Parthénon ne diminuerait en rien cela.

Créer un bon précédent a été le retour en 2006 d'un fragment sculptural de la frise du Parthénon conservé dans la collection de l'Université de Heidelberg. Le fragment provient de la frise nord, représentant le bas du pied de la « figure 28 » (un thalophoros, personnage tenant un rameau d'olivier) et une partie du bord du vêtement. Cet acte symbolique de retour constituait le premier rapatriement d'une partie de la décoration architecturale ou sculpturale du Parthénon d'un musée en dehors de la Grèce.

Il a été suivi plus tard cette année-là par le retour d'un fragment architectural de l'Érechthéion de la collection du Musée des antiquités méditerranéennes et du Proche-Orient à Stockholm, en Suède. Lors d'une cérémonie spéciale de rapatriement à Athènes, des représentants du musée suédois ont exprimé l'espoir que le retour du fragment enverrait un signal clair au British Museum.

Des efforts de médiation internationale dans ce problème de longue date sont en cours depuis 1983. Menant de front, le Comité intergouvernemental de l'UNESCO pour la promotion du retour des biens culturels (ICPRCP) a adopté au moins 16 recommandations pour des négociations bilatérales sur les sculptures du Parthénon, qui, appellent entre autres la Grèce et le Royaume-Uni à "intensifier leurs efforts en vue de parvenir à un règlement satisfaisant".

En 2013, à la suite d'une rencontre entre le ministre grec de la Culture et des Sports et la Directrice générale de l'UNESCO, l'UNESCO a officiellement invité le gouvernement britannique et le British Museum à engager des pourparlers de médiation. L'invitation a été refusée, deux ans plus tard, en 2015, citant les mêmes arguments anciens et fatigués concernant l'acquisition légale et la propriété des sculptures par le British Museum.

Mais il y a de l'espoir. En septembre 2021, année de bon augure pour être l'année du bicentenaire du début de la révolution grecque qui a mis la Grèce sur la voie de devenir un État libre et indépendant, le gouvernement grec et l'ICPRCP ont fait une percée significative. Au cours de la 22e session de l'ICPRCP à Paris, après d'intenses discussions, le comité a reconnu pour la première fois qu'il s'agissait d'une question intergouvernementale, et non entre l'État grec et les administrateurs du British Museum. Parallèlement à sa recommandation, qui faisait référence aux mauvaises conditions dans lesquelles les sculptures sont conservées dans la galerie Duveen, l'ICPRCP, soutenant pleinement les revendications juridiques et morales de la Grèce, a voté à l'unanimité une décision demandant le retour des sculptures du Parthénon :

« La décision de la 22e session de la Commission de l'ICPRCP exprime son profond mécontentement face au fait que la question reste non résolue en raison de la position du Royaume-Uni. En outre, il exhorte le Royaume-Uni à reconsidérer sa position et à engager un dialogue de bonne foi avec la Grèce, en soulignant la nature intergouvernementale du différend.

DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS ET CE QUE LES ÉLECTEURS BRITANNIQUES PEUVENT FAIRE

Si vous êtes inscrit pour voter au Royaume-Uni et que vous souhaitez aider la campagne pour la réunification des sculptures du Parthénon, nous vous invitons à écrire à votre député local pour lui demander de soulever la question à la Chambre des communes. Il est important que vous souligniez que la question devienne une question intergouvernementale - une entre l'État grec et le Royaume-Uni.

Dans l'état actuel des choses, le gouvernement britannique soutient aveuglément la position des administrateurs du British Museum concernant leurs revendications légales de propriété des sculptures depuis 1816, et tient à ce que les professionnels des musées en Grèce et au Royaume-Uni poursuivent le dialogue. Le gouvernement grec, d'autre part, maintenant avec le soutien total et sans équivoque de l'ICPRCP, continue de faire pression sur le Royaume-Uni pour qu'il revalorise la question de longue date et entame des pourparlers directs au niveau intergouvernemental.

Pour sortir de l'impasse, les électeurs britanniques doivent demander au Parlement de débattre et de modifier le British Museum Act de 1963, qui décrit la composition et les pouvoirs généraux des administrateurs du British Museum. Les administrateurs tout-puissants existent sous la forme d'une personne morale de 25 personnes, un membre nommé par la Reine, 15 par le Premier ministre, quatre par le secrétaire d'État et cinq nommés par les administrateurs du Musée. Leur rôle est la gestion générale et le contrôle du British Museum, y compris la conservation et l'inspection des collections, et l'élimination des objets.

Un débat parlementaire permettrait à la Chambre des communes d'examiner attentivement la question des sculptures du Parthénon et de réfléchir davantage aux responsabilités qu'elle souhaite confier aux administrateurs du Musée.

Accorder aux administrateurs le droit de restituer volontairement les sculptures affirmerait le respect et l'admiration de la nation britannique pour l'immense héritage de la Grèce antique, favoriserait l'indivisibilité de l'art grec classique et renforcerait la réputation et l'estime du British Museum aux yeux des monde. Ainsi, le rapatriement des sculptures créerait une situation gagnant-gagnant.

Saisissant l'élan actuel, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a pressé son homologue britannique Boris Johnson sur le dossier de la réunification. Fidèle à elle-même, la réponse du Premier ministre Johnson a réitéré la position de longue date du gouvernement britannique selon laquelle les sculptures ont été «légalement acquises par Lord Elgin…» et que la question n'est pas une question intergouvernementale.

Dans une riposte rapide, le Premier ministre grec a fait appel à l'admiration autoproclamée de Johnson pour la Grèce antique dans un article du Mail britannique du dimanche : "Je crois que l'érudit classique de Boris Johnson sait qu'il a une occasion unique de saisir le moment et faire de cette génération celle qui a finalement réuni les sculptures du Parthénon. Il a ajouté que le retour des sculptures ouvrirait la porte à des prêts à long terme au British Museum d'autres artefacts grecs emblématiques.

Immédiatement après, il y a eu une vague de soutien de la part des médias du Royaume-Uni et du monde entier en faveur de la cause grecque.

Malgré le refus obstiné du gouvernement britannique d'engager un dialogue significatif avec la Grèce, la décision potentiellement révolutionnaire de l'ICPRCP donne un nouvel espoir à la campagne de près de 40 ans, surtout maintenant que l'opinion publique en Grande-Bretagne s'est clairement prononcée en faveur du retour. des sculptures à leur domicile légitime à Athènes.

Christopher Hitchens (1949-2011) - Journaliste, chroniqueur et orateur ; auteur de "The Parthenon Marbles: The Case for Reunification" (1997)

« La « ligne Elgin », de partition sculpturale et d'annexion, traverse un poème dans la pierre qui a été sculpté comme une unité et qui raconte une seule histoire. Il traverse même les personnages et les personnages de cette histoire. Le corps de la déesse Iris est maintenant à Londres, tandis que sa tête est à Athènes. La partie avant du torse de Poséidon est à Londres et la partie arrière est à Athènes. C'est grotesque."

Nadine Gordimer (1923-2014) - lauréate du prix Nobel, écrivain et militante politique

«La galerie du Parthénon du nouveau musée de l'Acropole offre un espace contigu pour la procession panathénaïque de 160 mètres de long, car elle ne pourrait jamais être vue ailleurs, face au Parthénon lui-même sur le rocher sacré. Mais il y a des manques dans leur magnifique frise, laissée en blanc. Ils sont là pour être comblés par un retour honorable des pièces manquantes du British Museum.

Stephen Fry - Acteur, écrivain et philhellène ; auteur de "Mythos: A Retelling of the Myths of Ancient Greece" (2017)

«Nous discutons d'une partie spécifique d'un bâtiment existant, dont nous savons maintenant qu'elle peut être correctement et professionnellement conservée et exposée… La Grèce nous a créés. Nous leur devons. Ils sont prêts pour leur retour et n'ont jamais eu autant besoin d'une telle réussite pour remonter le moral. Et ce serait si gracieux, si approprié, si juste.

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