Ateliers d'été 2023

Antonia, Brigitte, Nour, Pasqualine, Paul et Thierry participent à cet atelier. Certain.e.s inscrit.e.s de longue date, d'autres à la dernière minute. Immédiatement, un certain "esprit d'équipe" s'installe. L'écriture se fait plus facile d'heure en heure. Emotion et humour sont au rendez-vous. Voici quelques tranches de ce joli gâteau...  

Parlons "travail", cette chose qui a fait fuir mon père de son pays natal, l'Italie. Il n'y avait pas de travail, il fallait aller ailleurs. Au fond des mines de charbon, mon père y travaillait de longues heures, c'était un travail posté comme on dit, "les 3 fois 8", tournée matin, après-midi et nuit. Il fallait faire silence pour qu'il puisse se reposer et enchainer ainsi les heures de travail. 

Des combats et des luttes ouvrières pour améliorer les conditions de travail des mineurs. 

Très tôt, j'ai pris conscience de cette dure réalité. A 16 ans, j'ai commencé à travailler pour avoir une petite autonomie financière. Je me souviens à l'âge de 9 ans avoir dit à ma mère : "Ne t'inquiète pas, quand je serai grande, je serai docteur et je t'achèterai une belle maison". 

Pasqualine

10 minutes d'écriture - thème imposé  

Le travail est selon le dictionnaire une activité en vue de produire, d’obtenir un résultat.

Dans ma tête, il résonne comme contrainte, obligation, horaire, ponctualité, responsabilité, collègues, parfois épanouissement, défi, enrichissement.

Néanmoins, corvée au fil du temps.

Pour ma part, j’en ai fini après quarante-trois ans de labeur.

Aujourd’hui, mon temps est synonyme de plénitude avec des activités choisies, riches et agréables à une rythme qui me convient.

Antonia

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

AUCUN

 

Artistes Ulcéré.e.s par des Questions d’Utilité et de Novation

 

« La course au rendement et l’obligation de production étouffent la créativité autant que le plaisir de faire. »

 

Administration Ubérisée Centralisée et Uniformément Numérique

 

« Si elles ont le mérite d’accélérer les traitements administratifs, les interfaces numériques impersonnelles enferment les situations personnelles dans des rapports de pouvoirs et de dominations sans corps et sans visages. »

Thierry

Sigle

Le travail c’est la santé, dit-on... pour autant que les conditions soient favorables.

C’est aussi évoluer dans la société. En outre, il permet d’améliorer sa condition de vie.

C’est parfois malheureusemnt aussi le rêve inatteignable pour beaucoup de personnes en marge de la société.

Comment sera vu le travail par les générations à venir ?

Mais, travail et métier sont-ils liés ?

Antonia

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

Le travail dont je veux vous parler, c'est ...

... “le travail de production”.

Grâce à cet exercice, j'ai réalisé encore une fois combien, à quel point c'est difficile de produire quelque chose qui n'existe pas.

Nour

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

J’ai travaillé pendant de longues années dans une maison d’enfants en difficulté, au Service, dit « des Enfants ».

J’organisais leurs activités, leur vacances et autres jouissances.

Quel bonheur quand j’avais leurs retours, quand je lisais leur joie dans leurs yeux, quand je répondais à leurs attentes. Être à leur écoute, leur apporter de l’évasion dans leur quotidien morose. Belle récompense !

Puis, au fil du temps, cela a évolué, mes tâches sont devenues de plus en plus administratives.

Alors, j’ai changé de cap et me suis mise à la disposition des parents en leur offrant des cours d’alphabétisation, après une formation de trois ans.

Bonheur retrouvé !

Antonia

10 minutes d'écriture - thème imposé

Quand j’étais petit je travaillais….

 

 

 

Quand j’étais petit je travaillais ardemment, comme chaque enfant. Intensément, à temps plein. Sans arrêt, sans rechigner. À être aimé. Pour être aimé. Pour être aimable. Pour exister pour mes parents. Mériter leur attention. Obtenir le graal : leur amour.

Ce travail demande des compétences. Un porte-feuille bien garni de compétence. Survivre est une bonne motivation. Leur plaire, un moyen. Répondre à leur attente, une solution.

Ce travail à temps plein, personne me l’a demandé. Je ne sais plus qui, quand, ni comment je l’ai commencé. Je sais par contre tout ce que ce « pourquoi » m’a coûté, et a couté à l’enfant que j’étais. Retenir ses élans. Écouter l’autre avant de s’écouter soi. 

Jouer ce rôle demande pas mal d’effort. 

Quand j’étais petit je travaillais intensément. Pour pas risquer de ressentir de manque. Ce travail m’a protégé de mes peurs mais aussi coupé de mes envies, de mes élans. 

Une sorte de déformation professionnelle.

Thierry

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

La petite dame du plombier a pris sa pension »

 

Jeannine, la femme du plombier, a mis aujourd’hui sa plus belle robe. Elle soigne, plus que les autres jours, sa tenue. Son chignon serré ne laisse échapper aucune mèche grise rebelle. Elle se regarde enfin dans la glace, le résultat la satisfait. La voilà prête à partir.

Émue, elle se dirige, sous un soleil resplendissant, vers l’école, située au bout de la rue. Son cœur s’emballe un peu, ses mains tremblent légèrement.

Arrivée devant l’établissement, elle pousse délicatement la porte de la grille.

Après avoir traversé la cours, elle se dirige vers sa classe. La porte s’ouvre d’un coup, « Surprise ! » crient de nombreux bambins, parents et personnel scolaire. La classe est joliment décorée pour l’occasion, une explosion de couleurs. Une chanson est entonnée à l’éloge de cette institutrice qui a tant donné, tant partagé, tant offert.

Jeannine ne retient pas ses larmes, touchée par autant d’affection et de reconnaissance. Elle ne trouve pas les mots, elle parvient finalement à bredouiller des remerciements discrets.

Le directeur lui adresse un discours relatant sa carrière, menée avec savoir-faire et générosité.

Il conclut en levant son verre à la nouvelle vie qui s’offre à la jeune retraitée, retraite bien méritée.

Jeannine bien que heureuse de pouvoir bientôt s’adonner à ses loisirs préférés - jardinage, lecture, musées – regrettera ses chérubins qui lui ont tant apporté.

La journée se poursuit avec le récit d’anecdotes, de rires, de souvenirs touchants et par un délicieux repas préparé par tous.

Robert « Monsieur le plombier » comme appelé par les enfants, a pu se libérer et partager avec son épouse ce moment, Ô combien important dans leur vie.

Ils se sentent privilégiés d’être encore à deux, d’être en bonne santé et de démarrer une nouvelle vie avec espoir et promesses de jours heureux.

Antonia

40 minutes d'écriture - texte inspiré par un titre

Le tram qui ne s'arrêtait jamais

ou

la vraie histoire vraie de Madeleine et Jef.

 

Madeleine est hors d'haleine.

Elle a couru, elle sue.

Elle est à temps, elle attend.

 

Mais qu'est ce qu'y se trame ici ?

Dit-elle.

 

Le tram 33 tarde, le tram traîne.

 

Non Jef, t'es pas tout seul.

Quand l'tram s'ra là,

quand tu s'ras plus dans l'tram,

on ira boire une Leffe, Jef.

On s'enfilera une 33 Jef,

un cul sec et bref.

 

Au loin le tram trime.

Le tram tracte, tire, se tord.

Le trame couine, crisse, crie.

 

Le tram tourne ?

 

Le tram se rue.

 

Il sue, il craque, il court.

Le tram rue, le tram craque, le tram court.

 

Mais le tram passe.

 

Au loin, file sa carapace.

Madeleine se sent lasse,

personne ne l'enlace.

 

Oui, Jef, t'es tout seul,

dans l'tram qui s'casse.

Paul

Texte écrit à partir d'un titre - 40 minutes d'écriture

Mâleur :

Homme moderne qui a su faire abstraction de l’éducation ancestrale. Il est porteur d’idées

nouvelles et émancipatrices. Considère son ou sa partenaire comme son égale à tout point de vue.

Combattant vaillant du malheur, avec H, pour le plus grand bien de la société.

Antonia

Annonce : cherche femme de ménage pour le 14/10

 

Mettre en ligne à 12h50 votre annonce pour le jour-même témoigne autant de votre organisation déplorable que de votre mépris de classe. C’est plus une offre d’emploi c’est une livraison !

Vous voudriez qu’en 4h une femme de ménage (une femme forcément puisque votre condescendance semble ne pas se priver de sexisme) une femme vienne faire le ménage dans votre appartement dont vous venez de terminer la rénovation.

Félicitation.

Payer au lance pierre une personne précaire pour laver un chantier, à plusieurs dizaines de milliers d’euros, qui augmente la valeur de votre bien, fait montre d’un cynisme assumé. Ce sentiment de légitimité construit sur des années. Parfois des générations. Ce bon droit s’accompagne souvent de la plainte face aux gens qui ne veulent plus travailler. 

Lavez vous-même votre appartement. Vous sentirez dans votre chair que ces 4h dure 3 jours. Vos courbatures vous le rappellerons. 

Être à quatre pattes dans votre crasse n’est pas humiliant en soi. L’humiliation est dans votre regard, votre attitude. Laver est une tâche noble, un ceva en Inde. une prière.

La crasse est dans votre bouche et en cet instant dans la mienne. 

Mal à vous,

Thierry

Lettre de non-motivation

Dans mon enfance, j’aimais apprendre.

J’avais un petit cartable rose que mes parents avaient payé. Ils étaient généreux.

En août 36, il y eu un accident dans la mine du Nord.

Chaque homme et femme allait crier famine, plus de charbon !

Ma mère avec le métier de lessiveuse payait les grains.

Mon père donnait des leçons.

De temps en temps, la voisine, aux cheveux blancs, rentrait et parlait de J.Jaurès, de silicose, de coup de grisou, de gueules noires.

Moi, à défaut de comprendre, je dansais, je chantais jusqu’à la nuit.

Un jour, j’ai trouvé, dans un trou dans la montagne, un petit diamant.

Maintenant, notre horizon est bleu, nous sommes heureux. Et la cigale chante à chaque saison.

Antonia

40 minutes d'écriture - mots sélectionnés dans une liste de mots imposés

Le travail, c'est ...

... quelque chose qui était loin, très loin, mais il m'appelait tout le temps.

Depuis mon enfance, j'ai eu cette idée que c'est le travail qui m'offrirait la liberté.

C'est grâce au travail que je gagnerais MA liberté.

Liberté de gagner mon argent, liberté de décider sur mes choix, liberté de vivre MA LIBERTÉ.

Nour

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

Le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver...

Est-ce bien vrai dans notre société où justement ne rien faire est synonyme d'exclusion, de parasites, de fainéants... 

Le travail, c'est peut-être un chemin pour s'épanouir... mais pas que... il ne doit pas aliéner mais libérer chaque potentiel...

Le travail, ce n'est pas mettre dans des cases jugeantes...

Le travail, c'est se sentir en harmonie avec son environnement et les autres... 

On ne peut n'exister qu'à travers le travail, l'Etre est bien plus.

Le travail, c'est se respecter.

Le travail ne doit pas rendre malade. 

Choisir de travailler ou de ne pas travailler, est-ce possible ? 

Pasqualine

10 minutes d'écriture. Thème imposé.

Je me suis senti inutile quand je travaillais pour moi et uniquement pour moi. Quand je m’étire par exemple. C’est con à dire mais j’ai associé mon plaisir gratuit, libre, spontané, amusé, vibrant à une perte de temps. Alors que tout ce qui a toujours émergé de ça a été toujours fructifiant, enrichissant, productif et finalement utile à d’autres. A posteriori.

Je traîne encore cette idée de devoir être utile ou - et c’est un « ou » exclusif - d’aimer ce que je fais et (derrière) d’aimé ce que je suis.

Bah je dois pas être le seul. Amateur, étymologiquement c’est celui qui fait par « amour ». Et c’est pas un pro. Au foot, t’as les amateurs et les pros. Dire c’est du boulot d’amateur c’est souvent un dénigrement.

Dilettante, étymologiquement (par l’italien) c’est celui qui fait par délice. Là aussi faire avec délice apparemment c’est mal vu. Tu bosses comme un dilettante c’est rarement un compliment.

Pourquoi on dit « toutes peines méritent salaires. » Et pas toutes « joies » ?

Et pourquoi je crois que si je vibre c’est pas utile ? Utile à qui pour qui ?

ou plutôt je crois que c’est pas rentable ! 

C’est ça putain ! Je crois que la seule façon d’être utile pour moi « financièrement », c’est d’être utile au besoin de l’autre (et non utile à mon besoin).

Rââââa la vache ! Une prise de conscience en direct live. 

j’vous dois combien ? 

À qui ?

Thierry

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

Je me suis sentie utile quand je travaillais...

... là-bas. Que c'était beau de témoigner cette fiertè qu'on pourrait voir dans les yeux et sur le visage de ces femmes !

Nour

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

Rose ne se préoccupe pas des conventions sociales. À quatre-vingt balais, mamie rose n’en a plus rien à fiche des bienséances, des modes de vie petits-bourgeois, de la taille de la fourchette tout à gauche ou du respect des temps de parole... Quand le discours de quelqu’une l’ennuie, elle lui dit. Quand on lui fait remarquer que sa posture n’est pas adaptée au contexte, elle sourit. L’apparence et les codes sociaux c’est pour celles et ceux qui veulent jouer un rôle dans le monde. Rose, elle, a un pied dans l’au-delà, pis elle est de l’ethnie des « j’m’en foutiste ». 

 

Son taff, c’est de dénicher des talents en médiumnité. Dans l’au-delà j’vous dit. Et y a pas de temps à perdre. Entre les charlatans, les faux médiums et celles et ceux qui n’assument pas leur don. Elle a du pain sur la planche pour faire le tri, orienter, encourager, inviter les unes les uns à prendre toutes leurs places, et les autres les arrivistes incompétents. Bon ça… les arrivistes… elle limite l’attention qu’elle leur porte. Mieux vaut se consacrer aux talents. Découvrir leur particularité, les inviter à assumer leur singularité sans en faire une identité, un orgueil. C’est toujours pareil. C’est pénible mais c’est souvent comme ça… les gens n’osent pas et quand iels osent enfin, ils et elles en tirent une gloire. Ça va ! T’as juste un don de médiumnité ! T’écoute des messages et tu retranscrits… c’est tout ce qu’on te demande. 

 

C’est tout ce qu’on te demande mais on en a besoin. Parce que la planète, elle en a marre d’être vue comme une ressource naturelle à exploiter. Bandes de nouilles.

 

Cheveux bouclés au vent, elle arpente les rues d’un pas rapide d’un rendez-vous à l’autre. Les rendez-vous, c’est elle qui les fixe. La personne ne s’y attend jamais. Chez elle, au boulot, dans un centre commercial. Rose sait où et quand les trouver. Le plus dur, après c’est de se faire entendre. Y a pas plus sourd qu’une personne qui est persuadé de se connaître, et en vient à douter de l’évidence. 

 

Mais puisque je vous dis que vous avez ce talent ? Hier, dans votre salle de bain, vous avez entendu. Quand Michel faisait sa présentation PowerPoint, vous avez perçu aussi à ce moment là. Pas les Slides. Au moment où vous aviez l’impression de rêvasser. Qu’avez-vous entendu ? Le soir qu’avez-vous dit ?

 

À chaque question, ses petites lunettes vous fixent avec une évidence amusée. La voix ferme mais ouverte de l’octogénère, pétille dans les oreilles. Il est rare qu’on prenne selon mètre soixante-six de haut. Soixante-deux kilos ancré dans une assurance vive ne donne pas envie de prendre ses questions à la légère. D’autant plus que souvent, elles résonnent. 

 

Sophie, Nour, Benjamin, que sais-je… ça fait longtemps qu’il ou elle se demande quoi faire de ce qu’il et elle perçoive, entende. C’est pour devenir fou ? À qui en parler ? Bonjour j’entends des voix qui me parlent des gens que j’ai en face de moi. Bien sûr asseyez-vous là ! Jamais de la vie. 

Sophie, elle, entend les âmes qui accompagnent les vivants. Après le Power Point, face à Michel, le soir, au bar de l’hôtel qui accueillait le team building. Elle lui a dit, Sophie. À Michel. Une fois qu’ils étaient à deux au bar et qu’il tentait de la draguait lourdement. 

 

« Pardon Michel, je vous coupe, mais voilà. Vous faisiez de la moto avec votre père. C’est une Yamaha 812. Vous aviez une sœur handicapée. À l’adolescence de votre sœur, quand sa maladie s’est dégradée. Votre père s’est plus occupée d’elle et a passé moins de temps à faire de la moto avec vous. Bon ben… il tient à vous dire qu’il vous aime. Et qu’il a adoré ces moments avec vous. »

 

Bon ben Michel, 110Kg, tatoué sous sa chemise. Il était en pleur Michel.

Et ça Sophie, elle savait pas quoi en faire. Elle sait pas quoi faire de tout ce qu’elle perçoit. C’est là que mamie Rose intervient. Partout autour du globe. Pour trouver des gens comme Sophie, et les accompagner.

 

Thierry

60 minutes d'écriture

Je me suis sentie utile quand je travaillais...

Utile... je n'aime pas vraiment ce mot, il me donne l'impression d'être instrumentalisée...

Je préfère "épanouie"...

Quand je travaille, j'ai besoin de vision, d'entrer en résonance, grandir, m'émerveiller, m'éveiller, une posture qui a pour effet miroir de permettre à l'autre aussi de s'épanouir. 

Sortons de ce cadre limitant pour faire exploser nos potentialités en créant des synergies, des complémentarités, et des collaborations constructives. 

Essayons de construire le travail qui nous convient et non de se faire construire par le travail. Le travail est multidimensionnel comme l'humain avec ses mille et une facettes. 

Pasqualine

10 minutes d'écriture - début du texte imposé 

Pourquoi votre patron a autorité sur vous ?

 

Parce que j’aime sentir que je n’ai pas le choix

parce que j’aime appliquer les ordres

Parce que j’autorise son autorité

Parce que je ne tiens pas à être l’auteur de mes actes et des mes pensées

Parce que je le vaux bien

Parce qu’on me répète depuis tout petit que travailler c’est travailler pour un patron

Parce que mon père me le rappelle et je lui obéis à mon père

Parce que l’école me le rappelle et je lui obéis à l’école

Parce que mon entraîneur me le rappelle et je lui obéis, aussi, évidemment

Et on voudrait que j’agisse par moi-même ensuite

Que Neni

Je préfère lui laisser toute, pleine et entière autorité sur moi

Parce que c’est bien sur moi qu’il a autorisé

Qu’il est autorisé de penser pour moi

D’orienter mes pensées vers ces pensées là, les siennes

C’est sur moi qu’il a autorité et pas sur ma mission

C’est sur moi qu’il a autorité, je me le répète et ça me rassure

Le cadre la hiérarchie déresponsabilise 

Comme dans l’expérience de Millgramm

Là je choisis Millgram

Je mets mon cerveau et mon coeur entre ses mains

Thierry

3 minutes d'écriture

Un livre qui cherche son titre


Chère lectrice, cher lecteur,

homme, femme ou enfant,

 

Je suis un livre qui cherche son titre.

Pourrais-tu m'aider à le trouver ? S'il te plaît !

 

Je n'arrive pas à trouver, moi,

parce que ce livre est sur TOI, sur TON histoire, sur TA vie.

 

Toi, qui a réussi à survivre,

toi, qui a continué à vivre

jusqu'à ce moment où tu as pu venir devant moi !

 

Toi, qui a sûrement vécu des tas de choses dans ta vie :

déception, angoisse et tristesse,

peur, colère et des moments amères,

ainsi que joie,

des hauts et des bas...

 

Toi, qui a vécu tout cela...

Dis-moi, comment je peux mettre un titre sur ton livre!

 

C'est toi qui est le héros et l'héroïne de l'histoire de ta vie!

C'est toi qui est le héros et l'héroïne de TON livre!

 

Tu cherches en vain quelque chose de plus original, plus riche dans ces rayons.

 

Installe-toi quelque part

et regarde un peu de près tout ce que tu as vécu,

tout ce que tu as laissé derrière toi !

Je suis sûr que tu continueras

à enrichir cette histoire de vie qui n'appartient qu'à toi.

 

Regarde ta force, ton énergie

qui t'accompagnent partout et qui t'ont permis d'écrire ce livre à toi.

 

Donc, maintenant, c'est à toi!

Réfléchis et trouve un titre pour ce livre qui est devant toi.

 

Moi ?!

Je te salue avec l'émerveillement en ôtant mon chapeau devant ta réussite.

Nour

50 minutes d'écriture - texte rédigé à partir d'un titre

Vermisseau a fait son temps. Il parlait comme Jaurès. Chaque nuit, ses yeux diamants mouillaient ses semblables, les hommes, d’un chant fier et chaud, fier d’être des mineurs, d’être rentré en terre, d’être noir chaque jour. Noir de charbon. Noir par devoir. Noir du fond à l’horizon. 

 

Il pleut. Sur la photo de son pays sans cigale. Son pays de famine, de fourmi, de gueules hautes et généreuses, de gueules jamais seules. Dans la photo, il pleut. Elle était posé sur sa fenêtre, au nord, avec vue sur le terril. La mairie. À côté d’un verre de vin.

 

Il parlait des kermesses, du métier de sa mère, lessiveuse, des campagnes heureuses, des montagnes de terril, des corons toutes saisons.

 

Vermisseau aimait ses parents, son enfance. Il avait son cartable sur lui le jour où… sa mère criait.  Trente six. Son père, ses voisins… c’était en trente six. Sa mère criait. C’était avant. Trente six. C’était avant. Un coup de grisou. Un accident. Son père, ses voisins… sans fenêtre. Au fond.

 

Et les intérêts des emprunteurs contre le trou. Et son père dépourvu de ciel, au fond. 

 

Il n’a pas compris. Qui sait comprendre.

 

En bleus, en blancs en rose, il en parlait bien Vermisseau. Dans ses chants. bleu blanc rose, C’était son devoir à lui qu’il disait. Déplaire aux emprunteurs. Danser plutôt que de les croire. Aimer avant de subsister.

 

Thierry

40 minutes d'écriture - mots sélectionnés dans une liste de mots imposés

Antonia et Brigittte

Mots à placer dans un dialogue de bureau

LE bonheur que tu cherches est ailleurs mon ami.e !

TRAVAIL, travail, travail ! Tu entends ce mot dans toute ta vie !

C'EST ce qu'il te faut ?! :  donner un sens à ton existence !

LA joie t'accompagnera à ce moment-là partout et t'apportera

SANTÉ, sérénité et... LA PAIX !

Nour

Acrostiche

Les hérissons de Central Park

Chaque jour à la même heure, quel que soit le temps, Ma John se rendait à Central Park.

Elle devait parcourir 30 minutes à pied à partir de son domicile. Bien apprêtée, lèvres rougies, paupières fardées et pommettes rosées. 

D'un pas cadencé, et d'humeur joviale, elle chantonnait tout le long du chemin. 

Arrivée à Central Park, un banc à son effigie l'attendait. 

Elle s'y installait, rêvassait et observait les hérissons qui se pavanaient. Elle avait donné un nom à chacun car ils étaient devenus si familiers. Elle pouvait y rester des heures, jusqu'à la tombée de la nuit. Le temps s'arrêtait. Elle revivait tous les moments de sa vie où elle fut une actrice de renom. 

Elle avait consacré toute sa vie à sa carrière, découvert le monde, adulée. Toutes ces vies vécues à travers tous les personnages qu'elle avait incarnés. Une vie exaltante et excitante...

Mrs John à l'aube de sa vie. 

Sur ce banc de Central Park. 

En compagnie des hérissons...

Enfin en lien avec elle-même. 

Aucun personnage derrière lequel se cacher. 

Quelle chance j'ai eue de vivre cette vie. Libre et indépendante. 

Ce n'était pas une vie de labeur. C'était une vie de bonheur. Même si la solitude m'accompagne aujourd'hui. 

Cette solitude est remplie de souvenirs, où chacun est le chapitre d'un livre. Le livre de ma vie. 

Pasqualine

50 minutes d'écriture à partir d'un titre choisi

Tous les jours, au petit matin,

les mains-d'oeuvre prenaient désespérément

le chemin de l'usine.

 

Une fois y arrivés, ils se mettaient à l'ouvrage

jusqu'à ce qu'ils s'épuisent complètement.

 

S'ils avaient d'autres moyens de gagner leur pain,

ils ne s'efforçeraient à supporter ni cette usine

ni la façon du patron

qui consumait leur vie goutte par goutte.

 

La seule action du patron était de grogner et de bouffer toute la journée.

Nour

20 minutes d'écriture - mots à  placer

Pasqualine, Paul et Nour

Mots à placer dans un dialogue de bureau

Quand j'étais petite, je travaillais...

... la plupart du temps dans la cuisine.

 

Mes deux activités quotidiennes et ordinaires

étaient de cuisiner et de faire la vaisselle là-bas.

 

Mais, j'y avais deux autres activités secrètes :

chanter et rêver...

 

Rêver

MA liberté !

Nour

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

PHENIQUISTE

Depuis peu de temps, un nouveau métier est né. Le.la phéniquiste est une personne qui crée des phénomènes basés sur l'alchimie du phénol et du CO2. Ces phénomènes consistent à faire disparaître de ton cerveau les souvenirs douloureux. 

Après une formation de 5 ans à l'Université de Yale, tu peux devenir phéniquiste. 

Pasqualine

Métier inédit

Lettre de Non-motivation

 

Monsieur Rubio,

 

C'est tout à fait par hasard que j'ai été au courant que vous recherchiez un électricien pour votre service Maintenance.

 

Dans ce domaine électrique et électrotechnique, je n'ai pas seulement d'études, je vous assure que je n'ai aucune expérience non plus. J'ai toujours eu peur de l'électricité surtout lorsque j'étais enfant. J'entendais souvent dire que les électriciens qui tentaient de monter sur les poteaux électriques et de réparer les câbles, mouraient à cause des chocs électriques. Nous avons souvent entendu dire que les électriciens avaient été carbonisés.

Pendant que leurs familles se noyaient dans le chagrin, nous, les enfants, faisions des cauchemars de peur.

C'est la raison pour laquelle mon rythme cardiaque est accéléré, croyez-moi, à chaque fois que je dois brancher un cable électrique à une prise. Outre cette peur, j'aimerais vous faire savoir que je n'ai aucune envie de travailler en tant qu'électricienne ni dans une entreprise en lien avec ce domain.

 

J'espère que vous serez assez compréhensible pour ne pas retenir ma candidature pour ce poste qui ne m'intéresse pas du tout.

Veuillez vous porter bien Mr Rubio et ne pas vous approcher de l'électricité !

Avec mes salutations distinguées.

Nour

50 minutes d'écriture - lettre de non-motivation

Lorsque je travaille, je m'installe à ma table et je sors tous mes stylos pour décorer et trouver l'inspiration merveilleuse. Je regarde par la fenêtre pour sentir les odeurs et les humeurs des oiseaux qui piaillent. Là, je suis prête !

Mes neurones sont chauffés. Je me lance sans hésiter, les idées fusent et jaillissent. Quel bonheur d'accomplir des tâches épanouissantes. Je m'imagine sur le flanc d'une montagne enneigée d'où je peux glisser et m'émerveiller du silence. 

Écrire, le bonheur absolu ! 

Écouter Mozart nous transporter dans l'univers de l'imagination, la poésie des notes, qui me fait accoucher d'un chef d’œuvre inachevé. Oh, prétention, quand tu nous inspires et nous presse pour l'envol du poète ! 

Brigitte et Pasqualine

Ecriture à deux, 4 mots à la fois

Je me suis sentie inutile quand je travaillais...

... dans ce “journal de consommateurs”.

Ce n'était pas seulement inutile, je me suis aussi sentie torturée.

Comme si je faisais un cauchemar.

Oh mon dieu, j'avais été piégée.

Je n'arrivais pas à y croire!

 

On m'a engagée comme une informaticienne et on me demande d'effectuer des tâches

qui n'ont rien à avoir avec le travail pour lequel on m'engage !

 

Je me suis énormément forcée pour supporter ce travail jusqu'à la pause du midi.

Une fois l'heure de table, je suis partie

sous prétexte d'aller chercher de la nourriture, pour ne plus jamais y revenir.

Nour

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

P.A.S.C.A.L.

Promoteurs Activistes de Sauvetage des Consciences Assoiffées de Liberté : groupe de personnes désirant mettre les libertés au cœur de leurs actions. 

Pasqualine

Lorsque je travaille, je me demande pourquoi mes parents ne m'ont pas accompagnée tout au long de ma recherche d'emploi malgré qu'ils aient été très présents pendant mes études pour lesquelles je n'étais jamais très sure. Je commence à faire du bon travail mais ça m'a pris beaucoup de temps pour trouver quelles étaient les raisons de mes choix professionnels. Heureusement qu'aujourd'hui, je ne doute plus : j'ai enfin trouvé mon chemin qui, à travers les flammes, n'est plus si lointain. Je serai donc pompier ! Depuis des années, on m'a dit que c'était impossible d'y arriver mais pourtant, je l'ai fait et je suis fière de mes galons gagnés. Maman, je te remercie de m'avoir portée jusque-là. 

Anne et Nour

Écriture à deux, quatre mots à la fois

Avant de partir, Monsieur Caracole a donné un bisous à son épouse qui était en train de préparer sa petite valise pour sa conférence à Paris.

Leur fille et leur fils avaient déjà pris le premier train du matin pour aller suivre leur cours de médecine à l'université.

Mr Caracole, pensif, s'éloignait de la maison en marchant calmement vers l'arrêt de bus.

Il était un peu plus calme aujourd'hui, l'air encore très triste, mais cette tristesse disparaîtrait sûrement comme tous les jours à l'entrée de l'hôpital où Mr Caracole travaillait en tant que clown.

Il y a une semaine, un enfant gravement malade avait perdu la vie.

C'était une passion pour Mr Caracole de passer toutes ses journées à faire des choses drôles pour les enfants hospitalisés qui ne vivraient pas longtemps et à les rendre heureux comme le clown qui l'avait fait rire énormément lorsqu'il avait été une fois hospitalisé dans son enfance et avait miraculeusement guéri de sa maladie incurable.

Nour

L'industrie pour laquelle j'ai travaillé toute ma vie, corvéable à merci, oubliant femme et enfants...

D'un fonctionnement paternaliste, où de nombreux services (centre culturel, activités sportives...) furent mis en place pour le personnel... Petit à petit, l'industrie bascule vers une logique de business où les mots d'ordre étaient rendement, rentabilité, chiffre d'affaires, performance. 

Le travail perdit tout son sens, le sentiment d'appartenance à une grande famille de travailleurs s'envole aussi. 

Ce qui faisait corps se dissipa en une juxtaposition d'individualités égocentrées. 

Les temps changent ! 

Pasqualine

20 minutes d'écriture - mots imposés

Lorsque je travaille, je mets de la musique dans mon casque de scaphandrier. Tu trouves cela sexy ? Sûrement, je te propose de souffler de plaisir, dans ce cas. Souffler dans le tuyau comme dans un instrument et espérer te faire écouter cette musique ! C'est le seul moyen de partager mon amour de la voix des baleines ! Mes sirènes professionnelles chantent plus fort que tes doutes. Elles vont te faire comprendre que Sylvie dit autrement "s'il vit". Elle exprime que tu respires du silence quand au bord de ton désespoir ou de ta fausse joie tu demandes rien d'autre que de te laisser être cette musique, ta musique, ce chant qui danse avec le silence. 

Paul et Thierry

Écriture à deux, quatre mots à la fois

LE jour s’est levé et déjà mes pensées jaillissent et me TRAVAILLENT, me tracassent, m’assombrissent et me préoccupent d’une to-do list qui n’en finit plus de s’étirer à l’infini. C’EST pénible de s’entendre râler et pire encore de se voir râler de râler, pester d’agacement. LE râle, la bile, le mauvais sang nuisent à ma SANTÉ, m’aigrissent et m’assèchent mais je ne sais comment retenir ces pensées qui se lèvent chaque jour et font que chaque jour me nuit.

 

LE flux du corps au réveil est un délice : TRAVAIL des organes, du souffle, tout pétille et s’anime. C’EST gai de sentir la tactilité des sens s’éveiller. LA surprise de goûter ce qui se lève chaque matin. SANTÉ est sûrement un état, c’est aussi peut-être une saveur, une qualité de saveur. Est-ce pour ça qu’ont Chine en prononçant ce mot juste avant de goûter ?

 

LE jour où je questionne mon TRAVAIL, est-ce un signe positif ? C’EST sûrement sain de questionner. LA réponse est-elle utile ? SANTÉ question, sans réponse. Sens tes questions, est-ce une réponse ?

Thierry

Quand j'étais petite, je travaillais...

Mon père cumulait deux emplois pour joindre les deux bouts et nourrir une famille de quatre enfants. Il ne ménageait pas ses efforts... et pour que nos assiettes soient toujours remplies, il cultivait une parcelle de terrain dans laquelle de bons légumes poussaient. 

Ma mère quant à elle, ses journées étaient bien remplies, toutes les corvées pour tenir une maison et élever quatre enfants en bas âge. 

Alors chacun.e de nous mettait la main à la pâte : vaisselle, cueillette des légumes, repassage...

Je ne voyais pas ça comme du travail, c'était amusant et mes parents avaient toujours une façon ludique de nous faire participer aux tâches quotidiennes. 

Très tôt, j'ai pris conscience de la nécessité de travailler pour devenir autonome et indépendante. Mon premier job, plongeuse dans une colonie de vacances. Pas assez épanouissant pour moi. J'ai passé mon BAFA et j'ai commencé à animer des centres de vacances. J'ai toujours travaillé, il fallait payer mes études. 

Pasqualine

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

Torturer un corps demande une certaine TECHNIQUE. Je fais pas ça uniquement pour le plaisir. Y a tout un savoir-faire, des heures d’apprentissage, beaucoup d’observation. On commence tous par observer. S’habituer aux odeurs, aux cris, à la musique des cris. 

Faire taire ou faire parler nécessite des connaissance en biologie, anatomie, psychologies, neurologie… les gens ne se rendent pas compte. C’est des heures et des HEURES SUPPLÉMENTAIRES à étudier des techniques du monde entier. L’humanité semble torturer depuis l’antiquité. Il existe tellement de sources d’inspirations possibles à portée de main. Ça demande juste ces heures et ces heures de visionnage, d’écoute, de lecture. Tout ce travail est rarement reconnu. 

J’ai commencé à écraser des doigts et des genoux comme GAGNE-PAIN. J’utilisais une masse. Je répondais à des commandes. J’aimais bien ça. Lire la terreur dans les yeux juste avant que je frappe. 

Puis je me suis professionnalisé. Être payé pour sa passion donne un autre goût à sa RÉMUNÉRATION. Et j’avais besoin de matériel, de sentir que je faisais parti d’un collectif, d’un réseau, tout ça. 

Bien sûr je suis passé par une phase prima le, brute, sanguinaire mais les résultats sont incertains, les informations obtenues trop douteuses et le NETTOYAGE ! N’en parlons pas. Ça gicle, c’est beau. Mais après… trop de boulot. 

Maintenant j’utilise des techniques de privations sensorielles. C’est l’école américaine. Inconfort postural, torture psychique… Dénaturer une personne est si facile. Briser est l’acte le plus facile.

Moi, je ne me préoccupe pas des causes, des raisons, des… ça c’est pour les politiques. Moi j’aime juste briser, sans raison. 

Faire craquer psychiquement demande peu d’effort et la jouissance reste la même. Mon pouvoir sur l’autre reste total. J’aime ça. 

Parfois je reprends une tenaille par nostalgie. Pour me souvenir de mes débuts. 

 

Que de chemin parcouru.

Thierry

20 minutes d'écriture - 5 mots à placer

Règlement de travail en chanson

Une chanson douce

que me chantait mon Auchan

Une approche douce

pour connaître le règlement


Aux coups de 9 heures

en chantant vous arriverez

Et à 18 heures

souriants vous repartirez


39 heures de travail par semaine

vous prestez et weekend récupèrerez éééé

Droit aux chèques vous aurez

mais vot'salaire attendrez éééé


Vêtements colorés

et signes extérieurs dorés

Vos outils perchés

aux consignes de sécurité


A vos supérieurs,

managers vous obéirez

Quant aux syndicats

svp vous vous en foutrez


Pour les lieux de travail, les WC

grand soin prendrez éééé

De l'alcool du vin

en liberté consommerez éééé


Pour une promotion

vot' supérieur contacterez

et avec iel

en jouant vous organiserez


Cette chanson douce

est écrite à La Fonderie

A toutes les frimousses

Brigitte vous en remercie

Brigitte

50 minutes d'écriture - genre imposé

Je me suis sentie inutile quand je travaillais...

"Inutile" n'a jamais fait partie de ma sphère professionnelle. Chaque mission que j'ai menée, j'étais pleinement présente et je déployais toutes mes ressources. Tout vibrait et me faisait sentir vivante. Quand je sentais que j'arrivais au bout du chemin, d'un parcours, je mettais tout en œuvre pour aller butiner et polleniser d’autres horizons professionnels. Étancher ma soif d'apprendre mais aussi transmettre ce que j'avais engrangé dans ces différents univers. Changer de perspective. Faire un pas de côté. Sortir du cadre. Une parade à l'inutilité. Une danse qui ne s'arrête jamais. S'étourdir de savoirs !

Pasqualine

10 minutes d'écriture - début du texte imposé  

LE repos - Le repas

TRAVAILLE donc l'araignée, moi je me couche.

C'EST donc toi qui me nargue la mouche ?

LA chose que tu crois hamac, n'est-ce point la toile que je tisse ?

SANTE, et que Dieu te bénisse.

Paul

Acrostiche

Règlement de travail de PASCAL asbl

Promoteurs Activistes de Sauvetage des Consciences Assoiffées de Libertés

Vous venez d'intégrer l'asbl PASCAL, nous sommes fiers de vous accueillir parmi nous. Afin de vous accompagner au mieux dans l'intégration de cette grande famille à laquelle vous appartenez désormais, nous vous transmettons le règlement de travail. 

ARTICLE 1 TENUE VESTIMENTAIRE

Chaque semaine un nouveau dresscode. Il vous faudra venir avec une tenue représentant la communauté LGBTQueer++ ou déguisé.e en héros.ïne.

ARTICLE 2 LIEUX DE TRAVAIL

Le lieu changera chaque jour et vous sera communiqué par code le jour-même. 

ARTICLE 3 MODALITÉS DE PROMOTION

 Le salarié qui effectue le plus de journées de bénévolat sera promu. Nous voulons aussi encourager la natalité : chaque parent pourra bénéficier de 3 ans de congé avec rémunération complète. 

ARTICLE 4 AVANTAGES EXTRA-LÉGAUX

Afin de libérer votre créativité, chaque mois vous recevrez un colis contenant champignons hallucinogènes, cocaïne, beu...

ARTICLE 5 BIEN-ÊTRE

Pour participer à votre bonheur et à votre accomplissement, un comité organise chaque année au château Renoir des séances de libertinage. 

ARTICLE 6 HIÉRARCHIE ET ORGANIGRAMME

Ici, l'organigramme est plat. Pas de chef. Chaque jour, vous pouvez choisir la fonction et le rôle qui vous conviennent. 

ARTICLE 7 TEMPS DE TRAVAIL ET HORAIRES DE RECUPERATION

Les horaires dépendront de votre humeur du jour. Ici le temps s'est arrêté. 

Pasqualine

50 minutes d'écriture - genre imposé : humour

Quand j'étais petite, je travaillais comme un bon p'tit gars.

J'épluchais les patates à l’Opinel,

Je faisais la vaisselle au karsher,

Je repassais les chemises au rouleau compresseur,

et je me coiffais à la moissonneuse batteuse.


Du moins dans mes rêves.

 

Quand j'étais petite, Papa était si grand, Papa était si costaud, que je ne rêvais que d’Opinel, de Karcher, de rouleau compresseur et de moissonneuse batteuse.

Paul

10 minutes d'écriture - début du texte imposé

La terre crie

Le ciel chante

La pluie danse

La bise prie

L'horizon ne trouve pas le temps d'apprendre les leçons données par les généreux hommes. 

La buée parle

Le charbon subsiste

Le diamant déplait

Le grisou mouille

Les saisons ne comprennent pas la famine et les coups de gueule.

La fourmi prêteuse

La cigale heureuse

La mouche généreuse

Fières d'aimer sans intérêts

Mères, voisines, mineurs, vermisseaux, montagnes

Jean Jaurès de sa fenêtre pose ses yeux généreux sur la montagne bleue. Subsiste maintenant l'enfer chaud d'une nuit semblable à la foi. 

Pasqualine

60 minutes d'écriture - mots choisis dans une liste de mots imposés 

Règlement de Travail

Genre érotique

 

VASELINE CORPORATION S.A.

Dérèglement de travail

 

1. Règlement premier.

- Chaque matin, le personnel se réunit un quart d'heure avant l'heure légale de début des activités professionnelles pour chanter le "ça glisse au pays des Merveilles".

- Chaque matin, la statue de notre Directeur Mr Michel est relevé. Il s'agit de l'érection matinale du God Michel.

 

2. Durée du travail

Chaque employé, chaque employée se donne corps et larmes à son labeur, selon ses capacités fantasmagoriques, l'état de ses artères, sa sensibilité au toucher et son niveau d'errance sentimentale.

 

3. Vêtements de travail - Outils de travail

- Il 'y a pas de vêtements de travail.

- Les piles ne sont pas fournies pour les outils de travail.

 

4. Hiérarchie.

4a - Le droit de cuissage est non négociable et unilatéral.

4b - Néanmoins, si ce droit de cuissage devient bilatéral, l'employée concernée perd son droit au salaire.

 

5. Avantages extraconjugaux.

-Une fois par an, chaque employé de sexe masculin non célibataire reçoit un flacon de 150ml de vaseline de la Vaseline Corporation S.A.

Le point 4a s'applique alors à son épouse - concubine - Milf.

 

6. Pratiques libidineuses.

Les pratiques libidineuses ne sont pas désapprouvées.

 

7. Lieu de travail.

-A l'aube, derrière le sous-bois le soleil se lève lentement et découvre une pente herbeuse et tendre.

Le piaillement des rouges gorges y est délicat.

La brise matinale et la fragrance des orchidées sauvages, délicieuses.

 

- La tôle supérieure de la chaudière à mazout convient également très bien pour toute activité lubrifiée par la vaseline de la Vaseline Corporation S.A.

 

8. Télétravail.

Le télétravail est réalisé à l'aide d'une caméra 3D en odorama. La rémunération est alors calculée par quart d'heure.

Paul

60 minutes d'écriture - genre imposé