Tatùl Chemb'ùl l’agenceur du chaos.

Premier né d’une famille de seize enfants, il en était aussi le plus fort. Ses parents reposaient sur lui leurs plus grands espoirs, désireux de faire de lui le plus puissant des guerriers. Mais celui-ci fut loin de devenir le combattant qu’il aurait pu être. Il était capable de soulever un buffle avec chaque main il s’attela, dans un premier temps, à porter et lancer des rochers, mais pas sur les ennemis comme l’aurait espéré les membres de sa tribu. Ils atterissaient dans un gigantesque ravin engoncé entre deux montagnes si profondément reculées qu’il n’y venait jamais personne. Après quelques temps apparurent d’énormes colonnes. Plus il transportait ces pierres plus il devenait fort et agile. Rapidement, sa force devint telle, qu’il commença a forcer sur les roches pour qu’elle entre dans des trous plus petits qu’il était possible de les insérer tout en y parvenant, ce qui rendit encore plus solide ses constructions. A mesure qu’il érigeait son oeuvre il déblayait et aménageait en même temps les routes de toutes la régions rendant le site de ses travaux de plus en plus accessible à tous. Mais rares furent ceux de son peuple qui s’en préoccupèrent. Ce fut bien au contraire des explorateurs du Grého, spectateurs nettement plus inquiétant qu’il s’intéressèrent aux constructions qu’ils créait, mais ils restèrent toutefois à distance et discret.

Après quelques mois, apparu enfin sa première grande réalisation. Il ne restait plus qu’une seule route menant à son site. Celle-ci était large et hautement praticable tellement terre et roche avaient été tassées par son passage. Et c’est en arrivant à l’entrée du collosal chantier qu’on pouvait apprécier l’arche de trois kilomètres qui reliait les deux flancs des montagnes opposées. Plus d’un kilomètre de haut était nécessaire pour atteindre le bas de la voute de cette dernière. Il fallait parcourir deux cents mètres pour la franchir. Mais le plus impressionnant était l’escalier aménagé à l’intérieur il permettait de traverser l’arche et de profiter d’une multitude de fenêtres donnant de part et d’autre de l’arche offrant une vue incroyable sur les environs. Un imposant chemin était praticable en son sommet, assez vaste pour que plusieurs chars se croisent de front. Et bien qu’il n’y eu aucun mortier ou autre colle d’utilisé, la structure ne laissait paraitre aucun interstice ou la lumière pouvait passer.

Des ingénieurs du Grégo, grand bâtisseur de leur état, eurent vent de cet immense construction et furent intrigués par les méthodes de son concepteur. Quelques individus s´aventurèrent sur le chantier et lorsqu'il croisèrent Tatùl, à leur grande surprise celui-ci ne montra aucune hostilité mais s´intéressa plutôt à la raison de leur présence. Il s´en suivi une discussion entre les hommes en présence qui comparèrent leur technique de construction, l’échange fut enrichissant pour chaque interlocuteur. Ce fut la premier rencontre non militaire entre les deux peuples depuis deux siècles. Fort de ces nouvelles informations,Tatúl poursuivi son oeuvre avec un regard neuf. Dès lors, il s´attela à ériger l'enceinte qui protègerait son oeuvre des attaques du temps et des hommes. Il s'appuya partiellement sur les flancs des montagnes pour harmoniser sa construction à l’environnement, des infractuosités il fit des lieux de prière pour s'y arrêter de temps à autres et s'adresser au dieu des montagnes. Source d'inspiration les courbes de la montagnes guidèrent la structure de son vaste projet, mêlant ainsi la nature à la technique.

Une vie d’ermite commença pour Tatùl. Après vingt ans de travail et de rare visite des hommes-sorciers était apparu une sublime cité dont les habitations et les monuments s’enchevètraient relié par une multitude de ponts, d’arches et de passerelles, un système de canaux faisait circuler l’eau de sources souterraines qu’il avait dévié pour alimenter la cité. De nombreux jardins à la végétation luxuriante avaient fait leur apparation dans le désert de pierre sur lequel avait été bâti la ville. Mais Tatùl était insatisfait de son oeuvre qui faisait déjà parler d’elle partout dans Fley’ra. La ville n’était pas totalement autonome etil lui restait encore d’énormes étendues de libres. Il s’attela alors au plus grand chantier jamais entreprit dans la contrée. Il décida d’ériger une montagne plus haute que celle déjà présente afin que celle-ci surplombe l’ensemble de sa cité et la protège des intempéris et bloquant ainsi le passage de la vallée des glaces menant à sa cité.

Quatre-vingt années s’écoulèrent, une montagne grandiose était née, prolongée par un dome qui surplombait des champs en étages remontant le long de la vallée intérieure mais protégeant aussi toute la cité. L’impressionant dome laissait à la fois passé la lumière du soleil et des lunes, éclairant ainsi jour et nuit les cultures et la ville. De l’eau tombait en pluie du dome sur les cultures la nuit, elle s’écoulait d’une source qui jaillissait de la nouvelle montagne. Et le jour celle-ci alimentait une cascade qui se déversait d’un coté dans un lac aux eaux poissonneuses, et de l’autre faisait circuler l’eau dans les canaux et apportait l’eau partout dans la cité. Tout le monde imaginait alors que le travail de Tatùl était terminé. L’homme plus fort que jamais, malgré son âge avancé semblait être prêt à ouvrir les portes de son oeuvre au monde. La cité si vaste pouvait sans aucun doute accueillir la totalité des habitants de Fley’ra, mais Tatùl n’en fit rien et se lança dans un nouveau projet encore plus fou. Il décida de creuser sous les montagnes et de trouver des pierres assez solide pour construire une tour au coeur de la cité afin d’atteindre les lunes.

Deux cents ans plus tard la tour atteignait cinq kilomètres de haut, elle était étayé par d’énormes blocs de pierre sculptés appuyés sur les montagnes. Mais personne ne revit plus Tatùl. Pourtant après plusieurs millénaires la tour est toujours de plus en plus haute et est visible de partout dans Fley’ra. Les pierres la constituant sont toutes gravées et semble raconter une histoire que personne n’est encore parvenu à déchifrer. La cité n’est pas vraiment habité et les cavernes qui s’étendent au delà de la cité sont de plus en plus vastes et regorge de nombreux mystères tellement de nombreux explorateurs s’y sont perdus.