Célestia


A l’ouest des plaines du Grého, non loin des premières dunes brûlante du désert de Méduz, s’élève la cité des mille tours. Elle est le fleuron des hommes, au pouvoir trop faible où n’ayant pas voulu intégrer l’académie. C’est une caste d’ingénieur vivant reclus dans leur domaine. Dans cette région, balayée par les vents naturels et lieu de naissance des tempêtes de sable, l’art des ailes, des voiles et des hélices est source de créativité et d’ingéniosité. Si bien qu’au cours des âges s’est développé une caste. Celle des Ig’nus.

La cité n’est accessible seulement par ceux dont l’invention est capable de la rejoindre. Nommé aussi Académie du vol, rappelant ainsi qu’il n’y a pas qu’un seul lieu dans le Grého ou l’on peut enseigner, elle lévite à quelques centaines de mètres du sol. Chaque tour la composant est le logement d’un créateur de sa famille et de ses disciples.

Bien que très imposante, la cité vole au gré des vents depuis des siècles, et ne s’est jamais posée. Il n’y a que très peu de règles et de lois qui y sont en vigueur. L’interdiction de feu, de faire entrer une nouvelle personne sans l’accord du conseil Célestien et le meurtre. Les rixes, agressions ou même toute forme de violence ne sont pas interdites mais n’existent pas, tous les conflits se réglant par des affrontements d’aéronefs d’une ou deux places, le vainqueur gagnant l’aéronef du perdant et faisant gagner un point d’honneur de son clan.

Le fait d’être constamment soumise aux alizés, la cité se devait d’être malléable, si bien que les différentes tours sont reliées à des structures communautaires via des ponts et des passerelles. Elles en assurent le maintient en altitude, et de ce fait une interdépendance entre chaque habitant est omniprésente. La solidarité est la deuxième devise de la cité. La première étant, la créativité. L’enchevêtrement de bois, de toile et de cordage reliant les bâtiments entre eux donne à la ville l’aspect d’une gigantesque toile d’araignée dans laquelle seraient pris des centaines d’oiseaux et d’insectes.

Malgré tout ces méandres chaotiques, partant aléatoirement dans toutes les directions, une certaine harmonie en émerge. Voiles, ailes et hélices imbriqué entres elles, s’appuyant sur les flux des autres sans se toucher. Mais il y a quelques décennies une nouvelles tendance a réussi à s’imposer malgré des siècles d’interdiction. Celles des vents capturés et chauffés. Cette technique, longtemps prohibée à cause du feu, a connu un renouveau grâce à une technique révolutionnaire aussi secrète qu’invisible.

Un inventeur de génie a mis au point un type de toile permettant à l’air et au gaz qu’elle retient de rester chaud beaucoup plus longtemps y compris la nuit. Et ce, malgré les températures fortement contrastées de la région. Mais aussi découvert un gaz miscible à l’air, non inflammable qui abaisse la température nécessaire à la l’air pour se dilater. Cette nouveauté fut un “souffle” salvateur pour la cité qui perdait de sa superbe tellement Guémina brillait par sa splendeur architecturale, son économie et sa puissance magique, tout en attirant les nouveaux talents.

Initialement réparties en différents secteurs dépendant de leur style, les tours affichaient un équilibre global précaire au début mais qui devint fort à mesure que de nouveaux quartiers se créaient. Depuis ses débuts, la cité a toujours été itinérante, limitant dans un sens ses échanges avec le reste du monde. Mais avec l’avènement de ces nouveaux concepts, celle-ci pu avoir des moments sédentaires, lui permettant de développer son commerce et améliorer son économie à l’instar de la cité des mages.