O’GLOU la cité aquatique du peuple des hommes-bêtes

C’est l’immense cité sur pilotis des hommes-bêtes. Elle a été bâtie il y a si longtemps par les premiers de leurs aïeux que désormais la végétation et la ville ne font plus qu’un. Ses quatre ports aux points cardinaux sont la clef de voute de son économie. Et l’imbroglio de pontons qui les constituent est tel un labyrinthe où seuls les plus chevronnés sont capables de se frayer un chemin jusqu’au bord de la cité. Entre chaque port un vaste marché s’est développé où les équipages et leurs compagnons animaux y marchandent leurs denrées. La ville est séparée de cette première zone commerçante par de hauts murs de défense, recouverts aussi bien de lierre que de champignons. On y trouve de nombreux petits animaux sans doute liés au maître dompteur.

Cette enceinte forme un gigantesque octogone où huit grandes portes munies d’une herse la protègent des pirates ou d’éventuels envahisseurs. Surnommée la cité verte par les habitants de leur monde, elle est au centre du lac maritime des âmes perdues. Bon nombre de légendes, plus terribles les unes que les autres, lui ont valu cette appellation. Le lac aussi vaste qu’un océan est bordé par un marais à la fois étendu et dangereux. Il répond au doux nom de « Plaine de la Désolation ». Infesté par les insectes et les parasites, c’est un formidable rempart contre les hommes sorciers et les surhommes. Vase acide et sables mouvants sont aussi de parfaits pièges pour ceux qui n’ont pas la force de s’en extraire et qui s’y aventurent sans être préparés.

Les hommes-bêtes sont protégés par la lune de cobalt. Ils communiquent, grâce à son influence, avec les créatures des marais qui semblent leur obéir et parler avec eux. Mais les plus puissants d’entre eux peuvent entrer en contact avec n’importe quel animal. Leur corpulence plutôt avantageuse et leur immunité à la magie leur donnent un avantage sur les hommes-sorciers mais ils ne peuvent rivaliser avec la force des surhommes.

O’Glou est aussi le centre du vaste réseau commercial intervillage du peuple des hommes bêtes. Pour ce faire, une énorme flotte de canot de grande taille a été créée. Partant des quatre ports d’O’Glou un flux ininterrompu d’embarcations véhicule de nombreuses denrées sur le lac des âmes.

Le roi plusieurs fois millénaire Icht’yos veille sur la cité et le royaume. Il est enfermé dans son sarcophage immergé dans les profondeurs de la ville. Son lien psychique avec toutes les créatures ayant fait le Melt’ham avec lui, offre au veilleur millénaire une vue globale de l’univers dont il est physiquement séparé. Selon la tradition sa “descendance” animale lui offre ses derniers mois de vie pour prolonger son existence. Le moment est décidé par l’animal qui met fin à sa vie. Son nom ainsi que son cadeau sont inscrits sur le livre des pieux. C’est lors d’une étrange cérémonie qu’a lieu un sacrifice. Après de longues prières à Mythr’é déesse de la lune bleue, le donateur se jette dans le puits d’éternité. Chaque sacrifice prolonge non seulement la vie du roi, mais il accroit aussi ses capacités psychiques. Tous ses descendants lui donnent ainsi plusieurs années de vie, son savoir et la capacité de communiquer avec plus de créatures en même temps. Tous les cent cycles, il sort de son sarcophage pour effectuer de nouveau Melt'ham, avec les créatures qu'il a repérées grâce à ses "antennes" lors de nombreuses transes.

Selon la légende, des pouvoirs lui sont aussi accordés en plus, mais ce n’est qu’une légende.