La Fileuse et le Bouvier

  • Selon une légende originaire de Chine et qui a poursuivi sa carrière au Japon, la fille du maître du Ciel filait d'un coté de la Voie lactée. C'est l'étoile la Fileuse (Véga de la Lyre). Son père lui choisit pour fiancé le Bouvier (autre étoile - Altaïr de l'Aigle - de l'autre coté de la Voie lactée). Les amants passaient tant de temps l'un avec l'autre qu'ils négligèrent leur travail. Le père les condamna à vire séparés et à ne se voir que la 7eme nuit du 7eme mois, où ils se réunissent enfin - si, du moins, le temps est clair et le permet. Ce jour-là on fête au Japon depuis l'an 691 la réunion du couple. Il est d'usage que les jeunes filles qui prennent part à la fête fassent des vœux pour trouver un mari aussi fiable que le Bouvier.
  • Le Bouvier et la Tisserande

Le bouvier Niu-lang ("bouvier" / l'étoile Altaïr) rencontre 7 fées qui se baignent dans un lac. Sur les conseils de son bœuf, il vole leurs vêtements. Le plus jeune des fées, Zhi-nu (= "tisserande" / l'étoile Véga) vient lui demander de les lui rendre. Mais il l'oblige à l'épouser et ils ont deux enfants. Un jour cependant elle retrouve ses vêtements cachés dans un puits. elle les remet et retourne au ciel. Cependant l'empereur céleste est furieux que Zhi-nu ait abandonné son travail de tissage des nuages pendant tout ce temps pour vivre avec un simple mortel et il l'empèche de redescendre. Niu-lang s'installe alors avec ses enfants dans un panier qu'il fait tirer par son boeuf qui est capable de voler (ou alors il s'installe dans la peau du bœuf qu'il a tué). Il peut ainsi monter au ciel pour retrouver son épouse. Mais l'empereur céleste crée un grand fleuve pour le séparer les deux époux. Niu-lang devient ainsi l'étoile Altaïr et Zhi-ni devient l'étoile Véga, et tous les deux sont séparés par le fleuve céleste, la voie lactée. Niu-lang / Altaïr est accompagné de ses enfants : les étoiles Béta et Gamma Aquilae (les deux Hé-gu). On dit que, chaque année, le 7ème jour du 7ème mois lunaire, une entremetteuse (correspondant à l'étoile Deneb) rassemble toutes les pies du monde pour former un pont appelé Que-Qiao ( "pont des pies") afin de permettre aux deux époux de se rejoindre. (dans Les femmes-cygnes)

La Fête Thât-Tich (Sept Obscur) ou du Double Sept (7e jour du 7e mois), commémore le souvenir des amours malheureux du Bouvier et de la Filandière.

Lui était gardien de buffles, mais plein de prétention, puisqu'il osait aimer la propre fille de l'Empereur de Jade.

Informé de cet amour, l'Empereur permit cependant l'union des jeunes gens et leur accorda généreusement sa bénédiction

Mais les deux amoureux se donnèrent entièrement à leur passion, délaissant ainsi l'un, son travail de bouvier et l'autre son occupation de fileuse de soie.

Cette conduite leur valut le grand courroux céleste et l'Empereur sépara les deux amants en traçant entre eux l'immense Voie Lactée. Mais tous les ans, au 7e jour du 7e mois, il leur accorda la permission d'une brève rencontre- sur le pont O-Thuoc jeté par dessus la Rivière Argentée (Ngân-Hà) par la grâce des Corbeaux, Aussi, à cette époque de l'année, la tête des Corbeaux se dégarnit-elle de plumes à force de porter les cailloux destinés à la construction du Pont de la Brève Rencontre.

Et tous les ans, aux jours qui précèdent la Fête, la filandière, tout heureuse du bonheur en perspective, travaille avec une célérité telle qu'elle inonde le ciel de flocons de soie blanche et veloutée, appelés « fils de la Vierge ».

Le soir de la rencontre, elle pleure son éphémère bonheur, et ses larmes perlées tombent sur la terre sous la forme d'une pluie fine et bien faisante, appelée « Mua Ngâu », ou Pluie du Bouvier.

"Les Chinois voient dans ces deux constellations - La Lyre et l'Aigle - essentiellement leurs deux étoiles principales.

Vega dans la Lyre et Altaïr dans l'Aigle. Véga s'appelle en Chinois Djeu-Nu, "la Fileuse".

Dans la légende, elle est la fille du Soleil (Cf. Savitri), et quand commence l'histoire, elle est assise dans une des salles du palais de son père, occupée à filer et à tisser. C'est parce qu'elle était réputée pour savoir filer extrêmement bien qu'elle a conservé ce surnom de la Fileuse.

Un jour, occupée donc à filer, la jeune princesse, regardant par les fenêtres du palais, aperçut le Bouvier de son père en train de mener les troupeaux aux champs célestes. Le garçon s'appelait Tchienn-Nieou, en chinois "Celui qui Garde les Boeufs".

La Fileuse et le Bouvier se regardèrent, et, dans l'instant - comme dans tous les contes - ils tombèrent follement amoureux l'un de l'autre…

Contre toute attente, le père de la jeune princesse ne s'opposa pas au mariage de sa fille avec le garde-bœuf, et ils commencèrent à vivre ensemble au palais. Mais ils étaient tellement occupés l'un de l'autre que peu à peu, ils abandonnèrent leur travail : Djeu-Nu cessa de filer, et surtout Tchienn-Nieou ne se préoccupa plus du tout des troupeaux du Roi ! Les bœufs se répandirent dans tous les coins du ciel, dérangeant astres et constellations… le Roi haussa la voix, et menaça de sanctions si le Bouvier ne rassemblait pas tout de suite les animaux… Celui-ci obtempéra, mais l'affaire se reproduit plusieurs fois, et les plaintes affluaient sans discontinuer au palais.

Finalement le Roi alla trouver les amoureux et rendit sa sentence : ils devaient se séparer. La princesse eut beau supplier, le Roi demeura inflexible, et le jeune bouvier dût aller s'établir avec les animaux dont il avait la charge, loin du palais; de l'autre côté du "Fleuve Céleste" (en chinois Tienn-heu) de la Voie Lactée. Les amoureux étaient à présent séparés l'un de l'autre par toute la largeur du fleuve céleste, bouillonnant d'étoiles, qu'ils ne pouvaient franchir. La jeune princesse était inconsolable.

Alors les Dieux Célestes décidèrent d'adoucir la peine : tous les ans, le septième jour du septième mois chinois, les deux amoureux pourraient se rencontrer. Mais comment faire pour traverser le Fleuve Céleste? Il fut décidé de demander à toutes les pies de Chine de se rassembler par-dessus la Voie lactée pour former un pont sur lequel les amoureux pourraient traverser celle-ci.

L'intermédiaire pour organiser ce rassemblement aurait été notre constellation du Cygne, non loin aussi bien de la Lyre que de l’Aigle, et que les Chinois nommaient quant à eux "la Pie"...

Ainsi une fois par an à cette date, Tchienn-Nieou et Djeu-Nu peuvent-ils se retrouver. Ce jour-là, au matin, tombe une légère pluie : les larmes de bonheur du couple qui se retrouve enlacé. Mais le soir, ces légères gouttes deviennent une véritable averse, car les amoureux pleurent de tristesse, cette fois, de devoir se séparer durant une longue année..."

PS : le bouvier chinois ne correspond pas à "notre" bouvier. C'est ici le garde-bœuf.)

Note au sujet de Savitri (Cf: L'Arbre Cosmique.pdf) :

« La légende de Satyavan et Savitri est présentée dans le Mahabbarata, cycle de la mythologie Védique, comme une histoire d’amour conjugal conquérant la mort. Satyavan est l’âme qui porte en elle la divine vérité d’être, mais est descendue dans les serres de la mort et de l’ignorance ; Savitri est le Verbe Divin, la fille du Soleil, la déesse de la suprême vérité qui descend et naît pour sauver. Toutefois, il ne s’agit pas seulement d’une allégorie, les personnages ne sont pas des qualités personnifiées, mais des incarnations ou des émanations de Forces vivantes et conscientes montrant à l’homme le chemin qui va de son état mortel à une conscience divine et une vie immortelle. »

Sri Aurobindo

Voir également : Izanagi et Izanami & Amaterasu.

  • Altaïr
    • a Aql, 53, HR 7557, HD 187642, magnitude 0,77, hémisphère nord
    • Altaïr est l'étoile principale de la constellation de l'Aigle. Avec Déneb, du Cygne, et Véga, de la Lyre, elle forme le fameux Triangle d'Été, la figure distinctive du ciel d'été dans l'hémisphère nord. "At-Ta'ir", en arabe, signifie "celui qui vole". Altaïr est une étoile de classe A7V. Elle est de couleur blanc-jaune. Elle est brillante parce que proche de nous (17 années-lumière seulement). Son rayon est de 1,6 rayons solaires. La rotation très rapide de l'étoile -aux alentour de 8 jours comparés aux 25 du Soleil- amènent une forme très aplatie. En Chine, Altaïr s'appelle "l'étoile du troupeau" et elle est liée au mythe du berger et de la fileuse (l'histoire du mariage d'un humain et d'une fée qui, finalement, furent séparés, dans le ciel, par la Voie Lactée -Altaïr et Véga- et qui, une fois, par an, sont réunis par pont formé de pies, qui se forme au-dessus de Déneb).
  • Véga
    • a Lyr, 3, HR 7001, HD 172167, magnitude 0,03, hémisphère nord
    • Autres noms: Harp Star, Fidis. Véga est l'étoile principale de la constellation de la Lyre. Avec Déneb, du Cygne et Altaïr, de l'Aigle, elle forme le Triangle d'été, cette figure distinctive du ciel d'été dans l'hémisphère nord. Véga est une étoile bleuâtre-blanc. C'est une étoile de classe A05a. Véga est brillante parce qu'elle est proche de nous, à 25 années-lumière. Son rayon est de 2 rayons solaires. Véga était l'étoile polaire il y a 14000 ans et le sera de nouveau d'ici 12000 ans. Véga est aplatie du fait de sa forte vitesse de rotation. "Véga" a peut-être une origine arabe: de "al-nasr al-waki", "l'aigle -ou le vautour- en piqué") Chez les Romains, le coucher de l'étoile déterminait le début de l'automne. Véga est, avec Altair, l'élément de la légende chinoise du berger et de la fée séparés par la Voie Lactée.
    • La fête des étoiles « Shitamachi Tanabata » tire son origine de la légende chinoise des étoiles de la Fileuse (Véga) et du Bouvier (Altaïr), amoureux qui ne peuvent se rencontrer qu’une fois l’an, le 7 juillet. Pendant cinq jours au début juillet, les rues commerçantes sont embellies par les décorations pour célébrer cette fête. Un défilé a lieu dans l’après-midi du samedi et du dimanche.
  • Tanabata
  • Qi Qiao Jie
  • PIE Ts'io ou Hi-Ts'io