Sinann

La Déesse de la fameuse Rivière Shannon d'Irlande était - comme la plupart des autres Déesses Celtique des rivières - originellement une femme curieuse et insouciante. Recherchant la connaissance du puits sacré de l'autre bout du monde, Sinann enragea les eaux de la sagesse avec son audace. Le Puits de Connla, comme il était nommé, se leva en furie et la noya, mais ne put retourner dans sa cage et ensuite s'écoula à travers l'Irlande comme une rivière.

    • Sinann, Sinand, Sinend, Sinent, Sinainn, Sionnainn, Sionann. Goddess of the River Shannon and granddaughter of Lir (2), the sea-god. In her best-known story Sinann goes to Connla's Well (sometimes the Well of Cóelrind) seeking esoteric knowledge. Apparently because she has violated certain protocols, Sinann is denied knowledge. Instead, the well in its anger rises up and drowns her, her body washing up on the banks of a river, the Shannon, which is then named for her. A nearly identical story is told about Boand [the Boyne] at the Well of Segais, which may be identified with Connla's Well.

A Dictionary of Celtic Mythology | 2004 | JAMES MacKILLOP | originally published by Oxford University Press 2004.

Sinann [1] , la Déesse qui a donné son nom à la Shannon (ndt : rivière irlandaise), qui signifie également « Ancienne ». Son histoire dit comment elle s’est approchée du puits sacré, tenu secret, retenu et statique, bordé de neuf noisetiers possédant les noisettes rouge sang de la sagesse. Il était connu de « quelques-uns » seulement, la prêtrise initiée. Elle alla au puits, emplie de curiosité et dansa avec l’eau. L’eau s’éleva et déborda joyeusement pour devenir une rivière et libérer le saumon de sagesse à la mer. Pour moi, cette histoire représente le partage de la source continuelle de vie et de créativité de tout. Sinann s’est donnée à la rivière, accueillant la transformation et devant une source de régénération intarissable.

Dans un très intéressant livret de William Battersky, « Three Sisters at the Well » (Trois Sœurs au Puits), j’ai trouvé confirmation des mes propres explorations de l’histoire de Sinann. Il mentionne une Sheela-Na-Gig (ou Sile-Na-Gig) sur les murs de l’église de Dowth. Elle était connue sous le nom de Sainte Shanahan et l’église était dédiée à Sainte Sinann. Une légende locale parlait d’un puits derrière l’église, asséché après qu’une femme y ait lavé ses vêtements.

Presque tous les puits et rivières ont été baptisés du nom de Déesses. Les histoires, comme elles sont parvenues jusqu’à nous, sont toutes très similaires. Mais elles ont toutes pris une certaine tournure (déformations), peut-être parce qu’elles ont été rapportées par des hommes sans femmes, des moines cloîtrés. Aujourd’hui, elles parlent de puits et de rivières libérés, sauvages, dont n’avait pas pris soin, ou, dans le cas susdit détruits par le principe féminin. A propos de l’origine de la Shannon, du Boyne et d’autres, toutes les histoires racontent la même chose. Il existe même un lac près d’ici, Lough Fenagh, qui fut formé lorsqu’une femme ne replaça pas le couvercle d’un puits et un logique débordement s’ensuivit. Cependant dans la version « monacale », un homme à l’esprit vif était tout près, il prit sa faux, lui coupa les pieds et empêcha de ce fait le développement d’une nouvelle rivière !

Il existe une vieille histoire du gallois Mabinogion qui dit qu’une terre fertile devient une terre désolée lorsque les Déesses donneuses de vie des puits s’écoulant librement sont abusées. Il est dit que la terre serait restaurée lorsque le Rire des Puits serait à nouveau entendu une fois dans le pays et qu’à ce moment les gardiens seraient reconnus et honorés.

La Sheela-Na-Gig est la source, la voix du puits. Si ses dons de vie, qui incluent transition et changement, sont pleinement acceptés, alors les eaux nourricières et régénérantes couleront librement pour être partagés pour tous.

Ainsi, elle siège, attendant au-dessus de sa porte, offrant la joyeuse abondance pour vivre, pour créer. Son nom contient l’élément Sidhe (Shee. Ndt : sidhe se prononce shii), elle apportera la transformation mais elle n’a pas à être crainte.

Extrait de : Sheela-Na-Gig

Par Chris Thompson, Traduction adaptation Lune

Les Portes du Sidh - La wicca francophone.

[1] Sainte Shanahan est la nymphe Shinanna de la rivière Shanonn.

Remarquons Shi + Nanna, ce qui fait de cet écoulement la Fécondité venue des Sources, ce qui explique le nom de la Shanonn river…