La Demeure de Lug
“L'Île Blanche, l’Avallon mystique ambassade de Vénus, résidence tangible de Kristos, le Seigneur Shambha, l’instructeur de la Terre dans son présent cycle, l’Imam Maadi, le Seigneur Maitreya…
Hier, aujourd’hui, demain, la Grande Source a pris, prend et prendra soin de séparer les quatre éléments premiers, laissant s’enfuir hors d’elle un peu de leur union afin de mettre au monde une extraordinaire écume, un bouillonnement incandescent. Cette écume, fuyante, imparfaite, légère comme l’oiseau, pesante comme le plomb et belle comme un mercure engendre un monde suspendu à la surface des eaux éternelles. C’est un monde qui invariablement tourne et suit la ronde des énergies cosmiques, c’est l’île tournoyante… Étrange vaisseau sans capitaine qu’il convient de découvrir et de maîtriser. Le chevalier du Graal y découvre son flambeau : l’épée sacrée que d’un geste il extirpera de sa gangue.”
Extraits de “Le voyage à Shamballa” de A & D Meurois Givaudan
Je voyais une île, une île qui n'était peut-être pas entourée d'eau mais néanmoins une île… Ou était-ce plutôt une Lumière virginale sur laquelle "quelque chose" donnait la sensation de flotter ? Aujourd'hui, je ne saurais toujours pas le dire mais c'était immaculé et j'aurais tant voulu m'y noyer! Oui… Il y avait bien de l'eau… et peut-être même un Arbre immense en son centre avec, tout autour, une Nature aux reflets cristallins.
Où étais-je ? L'Idée d'une Île toute blanche et infiniment sacrée s'est alors imposée, une Île Blanche tombée du Soleil.
Et là, surgi de nulle part, un Enseignement s'est lentement et amoureusement déversé en moi, dépourvu de mots mais que ma mémoire a voulu immortaliser pour en sauvegarder la Toute-Puissance et la Fraîcheur.
"Melkisedek, Johannès... Souviens-toi... Cette île est son Corps et son Cœur au sommet de ce qui porte et soutien la race des hommes. Melkisedek… tu connais Son Nom et Sa Présence… L'Émanation du Soleil de Mihaël sur cette Terre." *
* Il est fait allusion ici à Melkisedek en tant qu'émanation directe de l'Archange Mihaël - le Christ de notre système solaire - sur Terre. Une émanation est une manifestation semi-matérielle autogénérée. C'est à partir de celle de Melkisedek que s'est organisé le monde de Shambhalla - Shimbolom, la "Jérusalem céleste" - et que s'est constituée sa Fraternité de Maîtres ascensionnés parfois appelée "Ordre de Melkisedek". C'est donc la Présence Solaire, projection directe de Mihael, qui a adombré Jeshua dans la Grande Pyramide avant que Celui-ci ne soit adombré une seconde fois par le Logos dans le Jourdain.
Les Apocalypses de Jean - Chapitre XVII - Daniel Meurois - Le Passe-Monde
Au sujet de l'île tournoyante voir également :
Mireille Séguy, «Récits d'îles. Espace insulaire et poétique du récit dans l'Estoire del saint Graal», Médiévales, 47 (2004)
L'Estoire del saint Graal constitue le premier volet du plus grand cycle romanesque en prose composé au xiiie siècle (entre 1215 et 1235 environ), le Lancelot-Graal. Ce roman privilégie très largement l'espace insulaire : plus du tiers de l'histoire racontée se passe en séjours dans des îles, ou en navigations d'île en île. Bien entendu, l'Estoire del saint Graal n'est ni le seul ni le premier roman de la matière de Bretagne à comprendre des navigations ponctuées par des séjours insulaires, sur le modèle de la Navigation de saint Brendan1. Il se trouve cependant qu'aucun autre roman arthurien n'accorde autant d'importance que l'Estoire à l'île, moins comme thème narratif que comme espace diégétique privilégié et surtout, nous aimerions le montrer, comme espace dans et par lequel le récit trouve à résoudre les principaux problèmes que soulève son élaboration.
…
1 - Le Perlesvaus, la Queste del saint Graal se terminent sur de telles navigations, et l'on sait l'importance de l'Irlande dans les récits tristaniens et de l'île d'Avalon dans la légende arthurienne – Avalon constituant d'ailleurs pour le Joseph de Robert de Boron le lieu d'arrivée du Graal en Occident.
Vision (extraits) d’Elaine Courchinoux en Dordogne, au cours de l’automne 93 :
“… j'ai été tiré dans des espaces qui filaient comme des vagues de nuages, et me suis trouvée dans une lande verte ; l'air était troublé d'embruns ; c'était comme un rêve mais j'étais parfaitement réveillée. Je voyais comme dans des ondes de télé, mais bien que très lointain c'était là ; sur cette lande un groupe de danseurs en blanc, serrés bras contre bras, exécutaient en chantant une danse en cercle à petits pas très précis. Leur chant semblait être du gaélique très archaïque.
Deux êtres en blanc, que je voyais plus grands, mais un peu déformés comme dans une sorte de nuage, venus de très loin dans le temps, m'ont parlé très clairement dans ma tête. Ils se sont nommés DERWRUIN et GWINNOLEN à plusieurs reprises.
…
J'ai vu un alignement de pierres et une plus grande levée gris anthracite.
…
Les murs étaient entièrement ruisselants d'une eau transparente qui n'était pas mouillée. J'ai suivi avec tout mon corps le contour des parois, et la sensation que j'éprouvais est indescriptible. Puis j'ai vu que le pavé lui aussi étincelait de cette eau pas mouillée. Les lettres du nom de DERWRUIN brillaient en pierres de lumière dans ma tête. Soudain elles ont changé et j'ai vu KERWRUIN.
DERWRUIN m'a dit fait attention à cette transformation, je suis DERWRUIN mais aussi KERWRUIN ce qui veut dire la pierre rouge.
A la place du nom j'ai vu une pierre rouge, faite de poudre comme du sang séché ; et cette poudre s'étalait sur une immense blancheur immaculée. Je savais que c'était la Vierge sainte.
… cette expérience est celle de l'énergie de la pierre ; de la mémoire originelle de la Force de Vie…[2]
[2] - Plus tard DERWRUIN déclinera son troisième nom : GUERWRUIN.
Soit les trois aspects Puissance / Force / Action - Parole - Pierre / Science / Pensée
Le Baile in Scail raconte une très bénéfique aventure survenue à un roi de Tara, Conn, sous le règne de qui tout prospéra sans difficulté :
« Un jour, Conn était à Tara après la destruction des rois.
Il alla de bon matin à la forteresse royale de Tara, avant le lever du soleil ; ses trois druides étaient avec lui, à savoir Maol, Bloc, Bluicne ; et ses trois filid, à savoir Ethain, Corb, Cesarn. La raison pour laquelle il allait chaque jour avec ce nombre d'hommes en surveillance était que les gens du sidh ne devaient pas s'emparer de l'Irlande sans qu'il les eût remarquées. A l'endroit où il allait toujours, il rencontra une pierre sous son pied si bien qu'elle fut entendue de tout Tara et de tout Brega. Conn demanda alors à ses druides pourquoi la pierre avait crié, quel était son nom et qui l'avait apportée à Tara.
Ce que le druide dit à Conn, c'est qu'il ne répondrait pas avant cinquante-trois jours. Quand le nombre de jours fut écoulé, Conn interrogea à nouveau le druide. Le druide dit alors : “Fal est le nom de la pierre. Elle a été apportée de l'île de Fal. C'est à Tara dans la terre de Fal qu'elle a été dressée. Elle restera à jamais dans la terre de Tailtiu et c'est sur cette terre qu'aura lieu l'assemblée des jeux aussi longtemps que subsistera la souveraineté de Tara. Et le dernier jour de l'assemblée, si un prince n'en porte pas témoignage, l'année sera maigre. Fal a crié sous tes pieds”, dit le druide, “et elle a prophétisé. Le nombre de cris qu'a poussés la pierre, c'est le nombre de rois qui seront issus de ta race à jamais. Ce n'est pas moi qui te les nommerai”, dit le druide.
Ils étaient là et ils virent un grand nuage autour d'eux, si bien qu'ils ne savaient plus où ils allaient tant était grande l'obscurité qui était survenue. [3]
Là-dessus un cavalier leur jeta trois coups de lance et le dernier qu'il lança vint bien plus vite que le premier. “C'est une blessure de roi, en vérité, dit le druide, quel que soit celui qui a frappé Conn à Tara.” Le cavalier cessa alors de jeter des coups de lance, vint vers eux, souhaita la bienvenue à Conn et l'emmena à sa maison.
Ils s'avancèrent et entrèrent dans une belle plaine. Ils y virent une forteresse royale avec un arbre d'or [4] devant la porte, et ils virent une belle maison avec un toit de bronze blanc ; elle avait trente pieds de long.
Ils entrèrent dans la maison et ils y virent une belle jeune fille avec un diadème d'or sur la tête. Un chaudron d'argent avec des anses d'or à côté d'elle et il était plein de cervoise rouge avec, à côté, un vase d'or. La jeune fille avait une coupe d'or aux lèvres. Ils virent le champion lui-même dans la maison, devant eux, sur le siège royal. On n'aurait pas trouvé à Tara d'homme qui le dépassât pour la taille, pour l'amabilité, pour la beauté de sa forme et la nature étrange de son visage.
Il leur parla et leur dit : “Je ne suis pas un champion en vérité et je te révèle quelque chose de mon mystère et de ma gloire : c'est après la mort que je suis venu, et je suis de la race d'Adam. Voici mon nom : Lug, fils d'Ethlenn, fils de Tigernmas. Je suis venu pour te révéler le destin de ta propre souveraineté et de chaque souveraineté qui sera à Tara.” La jeune fille qui était dans la maison avant eux était la souveraineté éternelle d'Irlande.
C'est la jeune fille qui donna les deux choses à Conn, à savoir une côte de bœuf et une côte de porc. La côte de bœuf avait quatre-vingts pieds. Il y avait huit pieds entre le point le plus élevé et la terre. Quand la jeune fille vint à la distribution, elle leur dit : " A qui sera donnée cette coupe ? " Le champion répondit que serait nommée chaque souveraineté, depuis Conn jusqu'à l'éternité. Ils sortirent de l'ombre du champion et ne virent plus la forteresse royale ni la maison. On avait laissé à Conn le vase d’or et la coupe. C’est de ceci que viennent le Rêve du Champion, les aventures et le voyage de Conn…”
Notes :
3 - “…Un paysage d’une incroyable splendeur émerge de la lumière, petit à petit, parcelle par parcelle tel un puzzle féerique composé de mille pailettes chatoyantes. Une langue de terre et de végétation au milieu d’une étendue d’eau… une exubérance de plantes au cœur d’une onde frissonnante et irisée. Quelques arbres, des pierres, le jeu des vagues… Paix et Beauté !…”
4 - “…A l’orée d’un bois, un arbre immense surgit du sol, droit comme un jet de lumière ; image d’un génial élan créateur, il déploie ses ramures et déroule alentours un impressionnant réseau de racines noueuses. Ses lourdes branches qui descendent en épaisses masses feuillues paraissent tenir un discours… A moins que ce ne soit un chant car on distingue un rythme en elles.
Son feuillage est magnifique, et l’on peut voir le dessin de chaque feuille, vert et doré autour. Une sorte d'éclair ou de tige d'or apparaît du haut en bas et du bas en haut, traversant l'arbre et se fichant dans la terre. C'est un rayon de soleil qui relie le Ciel à la Terre…”