L'histoire du mot
La notion de « classicisme », dont le terme apparaît au XIXe siècle, pose quelques problèmes de définition. C'est pourquoi il peut être utile de revenir à l'histoire du motpour en comprendre l'utilisation. Le terme classicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le terme a désigné la classe des auteurs, c'est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu'on étudie dans les classes. C'est à partir de ce sens que le mot a été utilisé pour désigner d'une part les auteurs de l'Antiquité dignes d'être imités et d'autre part les auteurs français du XVIIe siècle qui ont développé un art de mesure et de raison en défendant le respect et l'imitation des Anciens (Antiquité). Le terme de classicisme est utilisé pour la première fois en 1817 pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l'art antique par opposition aux œuvres romantiques.
L'imitation des Anciens
Le classicisme à la française ne se définit cependant pas seulement par des critères historiques. Il répond également à des critères formels. Les œuvres classiques reposent sur une volonté d'imitation et de réinvention des œuvres antiques. Elles respectent la raison et sont en quête d'un équilibre reposant sur le naturel et l'harmonie. De ce fait, de nombreuses œuvres du XVIIe siècle ont été écartées par les partisans du classicisme car elles ne répondaient pas aux normes classiques. Le terme baroque a été plus tard emprunté aux arts plastiques pour désigner cette littérature qui ne rentrait pas dans les cadres théoriques de l'époque, en particulier la littérature de la première moitié du XVIIe siècle. Mais il va de soi que les auteurs du XVIIe siècle n'avaient pas conscience de ces catégories et que la littérature dite baroque a très largement nourri la littérature dite classique.
L'enseignement des doctes est en effet fondé sur des règles tirées des modèles grecs et latins. On lit et relit à cette époque La Poétique d'Aristote dont l'interprétation est à l'origine de la plupart des règles du théâtre classique. En poésie, c'est L'Art poétique d'Horace qui sert de référence. Enfin, les auteurs classiques puisent dans les modèles antiques pour créer leurs propres œuvres. Pour autant, elles ne relèvent pas de l'imitation pure. Les grands auteurs ne réutilisent ces modèles que pour en faire des œuvres modernes. Ainsi, si La Fontaine reprend les fables d'Esope et de Phèdre, c'est pour en donner une version moderne dont la morale sociale et politique ne peut être comprise que dans le contexte du XVIIe siècle.
L'amour de l'ordre et de la clarté
Le classicisme du XVIIe siècle est loin de se limiter à une imitation des Anciens. Doctes et littéraires inventent en fait une esthétique fondée sur des principes d'ordre assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler classicisme et respect des règles.
(...)
Avant donc que d'écrire apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
(...)
Hâtez-vous lentement; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
(…) Boileau, L'art poétique, 1674
La grande règle de toutes les règles : « plaire et instruire ».
L'écriture classique se veut fondée sur la raison. Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels mais leurs passions, souvent violentes, sont analysées par l'écriture qui les rend intelligibles, compréhensibles. Les fables sont des apologues qui délivrent une morale aux lecteurs, les comédies doivent corriger les vices et les défauts par le rire : il s'agit donc bien d'un mouvement qui vise à plaire à travers des formes plaisantes mais également à instruire les hommes
Les règles du théâtre classique
C'est la règle de vraisemblance qui est à l'origine de toutes les règles du théâtre classique.
« Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. »
Ces deux vers de Boileau résument la fameuse règle des trois unités : l'action doit se dérouler en vingt-quatre heures (unité de temps), en un seul lieu (unité de lieu) et ne doit être constituée que d'une seule intrigue (unité d'action). Ces règles poursuivent deux buts principaux. D'une part il s'agit de rendre l'action théâtrale vraisemblable car les décors n'ont pas besoin de changer et l'action se déroule en un temps qui pourrait être le temps de la représentation. D'autre part l'action est plus facile à suivre car les intrigues compliquées mêlant de nombreux personnages sont éliminées au profit d'intrigues linéaires centrées sur peu de personnages. Ces règles ont mené à une forme d'intériorisation des actions. En effet la parole s'est développée au détriment du spectaculaire et les pièces classiques accordent beaucoup de place à l'expression des sentiments et à l'analyse psychologique.
La règle de bienséance oblige à ne représenter sur scène que ce qui ne choquera pas le public. On écarte la violence physique mais aussi l'intimité physique. Les scènes violentes doivent ainsi être racontées par un personnage. Quelques exceptions sont restées célèbres comme les morts de Phèdre et de Don Juan dans les pièces éponymes de Racine et de Molière ainsi que la folie du personnage d'Oreste dans Andromaque.
Quelques auteurs
Racine
Peintre :
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Corneille
artiste:
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Molière
peintre :
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Jean de La Fontaine
Le classicisme caractérise l'école de peinture française du XVIIeme siècle. En réponse aux extravagances du baroque, le mouvement s'inspire des maîtres de la renaissance classique et devient un langage pictural au service de la monarchie absolue.
Louis XIV
peintre :
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Le classicisme puise ses racines en Italie. On revient aux influences de l’Antiquité et à une conception idéalisée de la beauté .
Contrairement au baroque qui recherche le débordement et le mouvement, le classicisme offre une composition claire et ordonnée dans laquelle le message s’énonce de manière évidente et sans détour. La composition est souvent fermée, c'est à dire que la scène est entièrement contenue à l'intérieur du cadre, contrairement à la composition ouverte du style baroque dans laquelle motifs et personnages sortent de la surface de la toile. La mise en page préfère la construction selon des lignes verticales ou horizontales, ce qui donne à l'image un aspect serein et rigoureux.
Cardinal de Richelieu
peintre :
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Comment le pouvoir est-il représenté dans les deux précédentes toiles ?
Charles Le Brun
http://www.galeriedesglaces-versailles.fr/html/11/collection/pics_compo/c21.jpg
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