Mouawad
Source : La comète scene nationale de Chalon en Champagne
WAJDI MOUAWAD est né en 1968 au Liban. Il a vécu en France avant d'immigrer au Québec. Cofondateur du Théâtre Ô Parleur, il est comédien, auteur et metteur en scène. Diplômé de l'École nationale de théâtre du Canada en 1991. À tout juste 30 ans, il déclare avoir découvert sa propre logique de metteur en scène : « Non pas mettre en scène, mais mettre en esprit : diriger les acteurs pour les amener à trouver un état d'esprit qui leur soit propre, et propre aussi au spectacle dans lequel ils jouent, pour contaminer les spectateurs... ».
Le jeune metteur en scène s'est aussi vu honoré par le prix du Gouverneur Général du Canada dans la catégorie théâtre en 2000. Figure marquante du jeune théâtre québécois depuis des années déjà, il signe des adaptations et des mises en scène pour les plus importants théâtres de Montréal. La création de Willy Protagoras enfermé dans les toilettes fut élue meilleure production à Montréal, en 1998, par l'Association québécoise des critiques de théâtre. Wajdi Mouawad est plusieurs fois boursier pour son écriture (Conseil des Arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Ministère de la culture, etc.).
À l'automne 1998, Wajdi Mouawad triomphait à Limoges avec Littoral, qui fut créée au Festival de théâtre des Amériques en juin 1997 et fut présentée au Festival d'Avignon en 1999. Il a dirigé, de 2000 à 2004, le Théâtre de Quat'Sous de Montréal. Son premier roman, Visage retrouvé, paraissait en 2002, chez Leméac/Actes Sud et en 2004, chez le même éditeur, ses entretiens avec le metteur en scène André Brassard, Je suis le méchant !.
Wajdi Mouawad est un incendiaire. Brûlant de fièvre. De cette fièvre contagieuse que nous rêvons tous de contracter. Il est un conteur, un bonimenteur, un ensorceleur. Un vrai moulin à paroles. Un auteur qui nous permet de redécouvrir le plaisir simple de se faire raconter des histoires. Et il en arrive des choses dans une œuvre de Mouawad, que ce soit au théâtre ou sous forme de roman ! Ses œuvres sont d’immenses bordels (oui, oui, le mot est juste !), de formidables foutoirs, des overdoses d’images-chocs et d’émotions contradictoires. Elles forment un tapis persan d’histoires entremêlées. Wajdi Mouawad n’explique rien : ni la guerre, ni les rapports mèrefils, père-fils, ni les terreurs de l’enfance, ni la nécessité de création, ni la part de courage qu’il faut pour parvenir à rompre et ainsi se retrouver. Il tente seulement de mieux s’appartenir en élaborant des récits permettant la conquête de soi. Il a dans la tête un monde prodigieux et effroyable. Il ne saurait être question de le retenir ou le contraindre, car sa survie en dépend.
Incendies
Et si la tragédie dans ce qu’elle a de plus classique vibrait aujourd’hui encore sous la plume d’un auteur bien vivant, plongé dans les drames du siècle présent ? Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène québécois d’origine libanaise, directeur artistique du Théâtre de Quat’sous de Montréal, célèbre théâtre d’avant-garde, s’approprie la tradition plurimillénaire de la tragédie grecque et classique. Il nous transporte aux confins de l’humaine condition, questionne, harcèle le sort, les personnages et les spectateurs pour les pousser à toucher leurs limites avec des accents de tragédie grecque, purgeant les passions à vif dans une catharsis immémoriale pour s’interroger sur l’homme. Wajdi Mouawad noue et dénoue les nœuds de la tragédie aux résonances œdipiennes ou du moins, sophocléenne dans le mouvement et la rigueur des mécanismes à l’œuvre. Avec une invention permanente, il active continuellement les flammèches de l’incendie qui va bientôt tout ravager.
Certes, les lieux sont nombreux, situés au Québec comme au Liban, et les scènes extrêmement variées dans leur forme ou leur ton mais la tragédie est bien là, l’unité se fait par cet incendie fait des multiples incendies éponymes attisés par les mots et le destin de personnages aux accents dantesques… Les tableaux, aussi terribles que les scènes et les actes mécaniquement agencés d’une tragédie de Racine, se succèdent, s’entrecroisent, se chevauchent parfois sans jamais nous perdre et en nous maintenant toujours attentifs, aux aguets, comme on est fasciné par des flammes qui dansent devant nos yeux.
La triple figure de Nawal, à 14 ans, 35 ans et 60 ans se fonde en un trio inséparable, se déplaçant ensemble et revivant chaque épisode avec ses âges et sa sensibilité fluctuante ou sa dureté propre à chaque temps de la vie. Car Nawal a passé les dernières années de sa vie enfermée dans un silence inexpliqué et cela suffit. Lorsque son notaire Hermile Lebel découvre ses dernières volontés à ses jumeaux Jeanne et Simon, ceux-ci sont confrontés à un questionnement existentiel concernant leurs origines et notamment la vie de leur mère. Jeanne doit remettre une lettre à leur père qu’ils croyaient mort, Simon à leur frère dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Jeanne se noie dans le silence de sa mère et décide de partir dans le pays natal de Nawal, à la recherche de cette jeunesse libanaise mais aussi de cette vie jamais racontée, une vie de violences sans nom…
D’une crudité imparable par sa force simple, les mots de Wajdi Mouawad fusent : « L’enfance est un couteau planté dans la gorge ». Nawal et ses enfants portent d’ailleurs cette marque rouge à la gorge, infamie ou élection peu importe, signe en tous cas que le passage de l’enfance à l’âge mûr ne se fait pas en douceur mais qu’avancer dans la compréhension du monde se fait inexorablement, sans retour possible vers l’innocence, là est l’essence de la tragédie de Mouawad.
Et d’ailleurs, face à son propre texte en gestation et qui s’annonce d’une force rare et d’une construction complexe, polymorphe, polyphonique, W. Mouawad s’appuie sur la nécessaire confrontation au plateau qui exige encore plus d’inventivité et d’audaces scénographiques. Nawal accouche en haut d’un escabeau, Le notaire Lebel parle seul face aux coulisses, le musicien absent et présent à la fois devient soudain franctireur, sniper artistique visant presque les spectateurs... Rien n’est politiquement correct ni convenu, loin s’en faut. L’eau inonde le plateau, lave et révèle le sang versé, se jette, se répand, les bruits de marteau-piqueur couvrent le bruit des voix des acteurs soudain en proie au monde... L’univers qui nous est offert ne peut laisser le spectateur tranquille ou content de lui car il lui ouvre toutes sortes d’imaginaires qui se précipitent vers lui dans l’urgence absolue. Au-delà de cette performance créatrice, artistique et fondatrice d’une esthétique originale, W. Mouawad déploie de nombreuses métaphores qui nous sont très parlantes : par exemple l’apprentissage des lettres et des chiffres d’une enfant renvoie à la tentative de s’émanciper de sa condition ou, disons, de son destin. On peut évoquer aussi l’engagement dans la guerre et la tentation stupide de la vengeance, le jugement des criminels de guerre et l’impuissance face au passé, le questionnement du processus de mémoire aussi et enfin, peut-être l’espoir de reconstruire pardessus les ruines.
L’histoire de Nawal est particulière et à la fois vraie depuis toujours. C’est celle d’une femme qui s’est retrouvée plongée dans une guerre sans savoir pourquoi, y a souffert le martyre au point que sa vie pour toujours y soit mêlée. On ne sort jamais intact d'une pièce de Wajdi Mouawad. Son texte, sa mise en scène, son intention, tout est bouleversant, rien n'est gratuit. Bien au-delà du Liban, on comprend l'absurdité de la guerre et la difficile consolation, comment la violence et la colère marquent à jamais une vie. Comment se libérer de cette colère, de cette guerre qu'on a au fond de soi, qui ne nous quittera peut- être jamais, comment offrir la rédemption à ses bourreaux, l'amour à ses enfants, peut-on contenir autre chose que la haine quand on l'a vue et sentie d'aussi près ? Peut-on se réconcilier, pardonner, avancer ? Pour Mouawad, la reconstruction est possible grâce à la parole libérée qui permet de régler les choses.
P.V.
ARGUMENT : Celui qui tente de trouver son origine est comme ce marcheur au milieu du désert qui espère trouver, derrière chaque dune, une ville. Mais chaque dune en cache une autre et la fuite est sans issue. Raconter une histoire nous impose donc de choisir un début. Et nous, notre début, c’est peut-être la mort de cette femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire et n’a plus jamais rien dit. Cette femme s’appelle Nawal et elle sera enterrée bientôt. Notre histoire commence peut-être par ses dernières volontés, adressées à Jeanne et Simon, ses enfants jumeaux. Mais peut-être notre début c’est cette jeune fille qui, à peine sortie de l’enfance, vient de tomber la tête la première dans sa vraie vie et porte en elle un amour adolescent et un enfant. Cette très jeune fille s’appelle Nawal. Peut-être que c’est là que notre histoire commence, juste avant que sa vie ne se brise. Et INCENDIES serait alors l’histoire de Nawal et d’un acharnement à lire, écrire et penser pour donner un sens à ce qui la dépasse. Peut-être notre histoire commence-t-elle par un territoire déchiré par une guerre civile et occupé par une armée ennemie. INCENDIES serait alors l’histoire d’une résistance. INCENDIES suit en parallèle chacune de ces trois histoires qui sont intimement liées car chacune trouve sa source dans l’autre. Incendies est alors l’histoire de trois histoires qui cherchent leur début, de trois destins qui cherchent leur origine pour tenter de résoudre l’équation de leur existence et tenter de trouver, derrière la dune la plus sombre, la source de beauté.
Wajdi Mouawad
INCENDIES « reprend la réflexion autour de la question de l’origine. » INCENDIES est une pièce dont le processus de création est pour le moins innovant. Elle est écrite pendant qu’elle est mise en scène. En d’autres termes, c’est une œuvre où l’intensité créatrice du moment scénique est commandée par la réalité des personnages comme ces derniers sont commandés par la force de ce qui est joué. C’est le rapport incessant et fusionnel de l’Imaginaire le plus personnel et de l’Histoire la plus universelle qui permet de « révéler l’acteur par le personnage et de révéler le personnage par l’acteur, pour qu’il n’y ait plus d’espace psychologique qui puisse les séparer ». « Le seul espace permettant à l’acteur et au personnage de ne pas totalement se confondre [est] celui de la fiction, du faire semblant, de l’imagination.» dit Mouawad lui-même dans l’introduction de sa pièce (Une consolation impitoyable). Et cette frontière, sans cesse transgressée, sans cesse matérialisée par les transgressions multiples qu’elle subit et permet, est cruciale puisque l’auteur a questionné ses acteurs sur leurs rêves et leurs fantasmes, car « tout désir porte en lui une vérité incontestable », pour les réemployer au service de la pièce dans toute sa complexité, son universalité qui s’incarne en chaque personnage. « Il était question avant tout d’une troupe de théâtre, avec ses techniciens et ses comédiens, qui œuvraient pour dégager le chemin à l’écriture.» répète volontiers Mouawad. Par ce retournement expérimental et crucial, calculé, du mode ordinaire de la fiction, l’auteur, nous pouvons le supposer, entend inverser son rapport au travail de la création, lui rendre une forme orientale, fondée sur l’oralité et l’expérience. En fait, il s’agit d’intégrer à l’écrit la puissance du chant, qui sied à la tragédie ! Dès lors, l’acte d’écriture devient, plus qu’une jouissance collective, un plaisir tiré du monde et de ses crimes, ce qui est le fondement essentiel de tout processus cathartique, profondément lié à un groupe constitué, Cité ou troupe, ce n’est guère différent... « Tout cela se vérifie dans l’œuvre grâce au poids équitable gagné par les expressions du plaisir et du Mal, avec la certitude qu’il n’est là question que d’une lutte qui, au long comme au court terme, ne peut que nous aider à émerger la tête des décombres du temps. » (Ali Chibani) « Lutter contre la misère du monde, peut-être, ou bien tomber dedans » voilà l’alternative pour Nawal et chacun de nous. Mais que peut l’art face à un monde en guerre, en ruine. Cette question, qui taraude les auteurs de tragédie, qui préoccupe Sophocle qui met si bien scène les décombres de Thèbes la pestiférée, se pose fortement INCENDIES, notamment dans la bouche de Sawda, l’amie de Nawal : « “Joli. Beau. Intéressant. Extraordinaire” sont des crachats au visage des victimes. Des mots ! À quoi ça sert, les mots, dis-moi !». Pourtant, les mots sont les seules « munitions » des personnages embourbés dans un destin à la recherche de ses fondations, oubliées ou bombardées ou, pire, niées dans et par le souvenir. Ce sont aussi les munitions de l’auteur lui-même puisque INCENDIES gagne une valeur autobiographique. Il se déroule pendant la guerre du Liban en 1978, année pendant laquelle Wajdi Mouawad et sa famille partent en exil. Jeanne, diminutif du prénom arabe Janaane (Paradis), et Simon, variante de Sarwane, sont chargés par leur mère défunte, Nawal Marwan, de transmettre deux lettres, l’une à leur frère, dont ils ignoraient l’existence, l’autre à leur père, qu’ils croyaient mort. Pendant le périple des jumeaux vers leur pays natal, le Liban, l’histoire de Nawal brise la linéarité du récit et révèle les linéaments œdipiens d’un destin qui se montre par bribes, ou plutôt par bris, par « petites valeurs de fortune. ». À l’âge de 14 ans, elle met au monde un enfant. Refusé par sa famille, surtout par sa mère Jihane ( la Géhenne !), il est confié à l’accoucheuse du village, Elhame (le Malheur) qui, à son tour, le confie à un orphelinat. Quelques années plus tard, la jeune mère part à la recherche de son fils, en compagnie de Sawda, « la femme qui chante », qui lui demande de lui apprendre à lire et à écrire. C’est ainsi qu’elles traversent l’histoire de leur pays dans toute sa violence. Fusillades, meurtres, camps de réfugiés, elles font l’expérience de la mort avant même de la connaître. Une fois sortie de cette histoire, réfugiée au Canada, elle est brusquement silencieuse après une journée passée au tribunal, où elle apprend la vérité sur elle-même et sur ses enfants, lors du procès d’un tortionnaire libanais appelé Nihad Harmanni. C’est ce silence là que Jeanne et Simon sont conviés à briser. Tout cela est évoqué dans une forme de d’onirisme historique et scénique, qui fait « exploser » le cadre spatio temporel. Le cœur des personnages est nourri par le feu du silence qui veut nommer le monde pour gagner une épitaphe. C’est son « impitoyable consolation ».
INCENDIES et le MYTHE
Incendies regorge de résonances mythiques qui se cristallisent notamment autour du personnage d’Œdipe. On connaît d’ailleurs l’importance du motif de l’aveuglement dans la production de l’auteur, particulièrement sensible dans son dernier spectacle, Seuls, où un personnage finit par se crever les yeux. Le titre énigmatique Le Soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face, dans cette autre pièce de Wajdi Mouawad renverrait lui aussi, d’après le metteur en scène Dominique Pitoiset, à cette question d’une vision aveuglée . Wajdi Mouawad affirme d’autre part que Jeanne n’est autre qu’Antigone . On est alors tenté de voir en Nawal « une nouvelle Jocaste » livrée au fils maudit. Jeanne et Simon mis dans un seau devaient être noyés par une nuit d’hiver, mais l’eau était gelée. Ils sont alors confiés à Malak, « un paysan qui rentrait avec son troupeau » . La présence de l’eau dans lequel on veut perdre un nouveau-né et la figure du paysan ne sont pas sans rappeler une nouvelle fois le mythe d’Œdipe . L’exposition liée à un cours d’eau est un motif célèbre que l’on retrouve dans le récit de l’enfance de Moïse mais aussi dans la légende de Romulus et Rémus. Dans certaines versions, Réa, la mère des jumeaux aurait même été violée par le dieu Mars durant son sommeil , dimension qui pourra être rapprochée de la pièce. Enfin, la gémellité est un autre aspect de cette résurgence mythique. Jeanne et Simon sont jumeaux comme le sont Romulus et Rémus. Cet écho est renforcé par le motif du loup récurrent dans la pièce mais aussi perceptible sur la première de couverture . Lino signe là une nouvelle illustration pour Wajdi Mouawad qui sera d’ailleurs utilisée comme affiche lors de la création de la pièce par l’auteur.
On pense ici à la célèbre sculpture de la Louve romaine mais sous une forme inversée. Dans le dessin de Lino, un loup rouge (seul élément coloré) s’abreuve au sein d’une femme. La gémellité est effacée mais l’association fait sens. Charline Grand, l’une des comédiennes interprétant le rôle de Nawal dans le spectacle de Stanislas Nordey, reconnaît immédiatement Nawal en train de nourrir le monstre, Nihad, figure allégorique de la guerre. Dans la pièce de Wajdi Mouawad, il ne s’agit pourtant pas de construire une ville comme le feront les célèbres jumeaux. À travers les villages évoqués dans Incendies, ce sont d’autres villes qui s’effondrent, celles du Liban mais aussi celles de tous les pays en guerre. On peut donc s’interroger sur cette présence du mythe. L’auteur emprunte bien des motifs, les ressemblances ne peuvent être fortuites, mais semble les superposer les uns aux autres. Certaines comédiennes de la pièce ont d’ailleurs été attentives à la contamination opérée. Jeanne serait bien sûr Antigone, mais aussi Œdipe, déjà représenté par Nihad . La jeune fille se retourne sur son passé quitte à y perdre la vue, cette rationalité mathématique qui la caractérise jusque-là. La plupart des entités féminines se répondent, comme si elles formaient un seul et même personnage, celui de la révolte. À la fin de sa vie, Nawal garde le silence, pourtant elle continue d’une autre manière à résister. Elle finit d’ailleurs par retrouver la parole, comme son nom, enfin gravé sur la tombe. Si l’auteur fait référence, comme il paraît l’exprimer, au mythe d’Œdipe, on constate également qu’à la différence de Sophocle, il raconte l’histoire du point de vue de Nawal-Jocaste, mettant ainsi en relief la voix féminine.
INTERVIEW, extrait
Alors, ce qui me ferait battre le cœur c’est de savoir que ce spectacle restera, à travers vos yeux, ancré avant tout dans la poésie, détaché de toute situation politique, mais ancré dans la politique de la douleur humaine, cette poésie intime qui nous unit. Comme si, l’ombre d’un instant, INCENDIES se présentait à vous non pas à travers une lecture ponctuellement politique, sociale ou biographique, mais qu’au contraire, délivrée de la haine et de la fièvre de cet été, elle puisse vous apparaître à travers la transparence des plafonds. Pour ce regard autre que vous pourriez porter, pour préserver le mystère et résister à la tentation de la justification, je vous suis sincèrement reconnaissant.
Wajdi Mouawad