L.A n° 4: Massambalo

Lecture analytique : Massambalo

problématique : comment, au-delà de l'ancrage réaliste, le texte présente-t-il une fable intemporelle qui bouleverse l'auditoire ?

I- L'ancrage réaliste

1) Le moment

Une scène nocturne « le soir tombait », « attendant le lendemain », « dans la nuit »

L'éclairage du feu : assis en rond autour d'un feu/ pour profiter un peu de la chaleur du feu/à quelques pas du bûcher/

2) Le lieu

Un lieu énigmatique/lieu de transit

vétusté du décor de la scène : quelques baraquements pauvres/ une sorte de terre-plein circulaire qui servait de/veilles voitures/poussière

modalisation

véhicules de passage/qques vieilles voitures y stationnaient en attendant de repartir/y mourir/2 camions s'y étaient arrêtés/campement/ attendant le lendemain pour reprendre la route

3) Les personnages

Des hommes/une bonne trentaine/groupe/petite foule+ Piracci

pluriel/singulier : il est l'étranger/regard extérieur « se rapprocha timidement »/ « s'approcha encore et prit plac parmi » »se surprit à attendre la réponse avec une véritable curiosité »

« un grand homme aux yeux brillants comme des torches »/ un Malien ou un Ivoirien se détache du groupe

II- La mise en abyme du récit

1) Un conteur au centre de l'attention

l'idée des cercles : un terre-plein circulaire/ en rond autour du feu// au centre du cercle/ convergeaient dans son récit un mot revint/il prononça/ répondit/ répondit-il/reprit le conteur/ les mots du conteur

2) Piracci : un spectateur attentif : Salvatore Piracci se concentra pour comprendre/ se surprit à attendre … véritable curiosité »Salvatore Piracci regarda/ Salvatore Piracci contemplait : il est en retrait, effacé, déjà une ombre invisible pour le groupe de migrants « Personne ne fit attention à lui »

3) Un récit dans le récit

la mise en scène de la parole : un conteur » était en train de parler »/ On l'écoutait/ Il parlait/ce qu'il disait/Il parla/

D'abord un récit lacunaire rapporté au style indirect puis style direct

III- Une fable intemporelle

1) Un schéma narratif/actanciel :

Les migrants sur la route/ rencontre avec une ombre de Massambalo/ le voyageur devine, questionne, offre un cadeau/ l'ombre accepte/ le périple se passera bien

Massabalo :

un dieu puissant « le dieu des émigrés »/ Il a plusieurs noms Hamassala ou El- Rasthu / il a des « esprits qui voyagent pour lui » + amplification : un dieu/des ombres/ les centaines de milliers d'hommes qui ont quitté leur terre » + hyperbole « Du Sénégal au Zaïre. De l'Algérie au Bénin »

et mystérieux : il vit qque part en Afrique terré dans un trou dont il ne sort jamais », on ignore à quoi il ressemble « Lui, on ne sait pas »/ les « ombres de Massambalo »/ différentes formes/enfant-vieille femme-chauffeur « étrange »/ne disent rien/toujours en route/ne disent rien/ne parlent pas/ne révèlent jamais

2) Une fable sur le voyage et les migrants

Dans un lieu de transit il est question dans un discours rapporté de de voitures et de voyage, le récit direct (on se rapproche) met en scène les mêmes motifs « voyagent/ sillonnent/ bord d'une route/chauffeur de camion/ ont quitté leur terre/en route/une halte/ un voyage/demander son chemin/voyageur/périple/ Le récit cadre comme le récit encadré traitent des mêmes problématiques. Le procédé est accentué par le fait que Piracci deviendra une des ombres de ce dieu auquel il ne croit pas.

3) Un récit qui redonne espoir

symbole du feu/ de la lumière : « feu 2fois, bûcher, les yeux brillants comme des torches (enthousiasme)/ une sorte d'emphase/ « visages ébahis » » buvaient les mots du conteur/ une lumière de soulagement coulaient dans leurs yeux/ se racontaient des histoires pour faire briller les yeux

Le récit : présent de vérité générale : image de la foi/ certitude renforcée par l'usage ultérieur du futur « se passera bien/veillera »

On remarque que la lumière qui émane des yeux du conteur s'est transmise à ceux des auditeurs : pouvoir magique de la parole qui redonne force et espoir : Il existait donc, le monde n'était pas vide, des ombres couraient...qui embrassaient… Ici les imparfaits témoigne que l'histoire/mythe/conte est devenue croyance : une réalité dans l'imaginaire collectif des migrants « émerveillement », « redevenaient enfants », « ils rêvaient », souriaient au rêve »

Réactivation des dieux anciens et des croyances qui permettent d'affronter la dureté du monde réel « traits cardés par la misère et par l'effort »