L.A N°1 : Chez le notaire
Comment la scène met progressivement en place la réémergence du passé ?
I : Une situation concrète
1) Le lieu/le moment : chez H.L travaux/autobus/repas, détails concrets/conversation anodine
2) La question du testament : papiers/signent/papiers règlent la succession/ses dernières volontés
3)Les personnages en présence et leurs relations
- Jeanne/Lebel : curiosité quant à ce que le notaire connaît de Nawal, questions de Jeanne « pourquoi/comment », importance de l'autobus associé à la peur (autobus 3 x HL/Jeanne 1x/HL »phobie » repris 3x/ « autobus »+ mitrailler/affaire effroyable » « Quand elle était jeune »)
- Jeanne/Simon : conflit et fusion, Simon mis à part, il n'a pas pris l'enveloppe /colère de Simon (vocabulaire grossier/ironie/tournures négatives et restrictives/multiplication des questions et des réponses négatives, ponctuation fortes répétitions), il est fusionnel (pas de père pas de frère, juste toi et moi : pour Simon leur monde se limite à leur gémellité, il refuse que quiconque fasse intrusion entre eux : il ne s'adresse qu'à Jeanne, pas à H.L, fin « Jeanne je n'ai plus que toi, tu n'as plus que moi...)+ Jeanne ne répond pas à Simon et parle à H.L.
II : L'intrusion/la superposition de deux espace-temps
1) L'intrusion des voix « Sawda » appelle Nawal, elle prononce le nom de Nawal (4fois), elle s'adresse à Jeanne qui ne répond pas (fantôme?) puis deux répliques de Nawal et disparition des voix de Jeanne, Simon et H.L. On comprend que Jeanne s'en va « Simon : Jeanne, Jeanne, reviens ! »
2) Le récit de l'effroyable affaire : mise en abyme du récit
- évoqué brièvement par Lebel avec un vocabulaire de la guerre « elle a vu un autobus de civils se faire mitrailler devant elle » « elle m'a raconté qu'elle venait d'arriver dans une ville... » « un autobus est passé devant elle » « Des hommes sont arrivés en courant, ils ont bloqué l'autobus, ils l'ont aspergé d'essence et puis d'autres hommes sont arrivés avec des mitraillettes et... »
Le discours de H.L répond à la question de Jeanne « qu'est-ce qu'elle vous a raconté ? »/ »elle m'a raconté » HL relaie le discours de Nawal il est entrecoupé par la voix de Sawda qui appelle Nawal, comme si l'évocation du souvenir faisait ressurgir le passé et s'éloigner Jeanne vers ce passé.
- relayé par la scénographie : concrètement apparaissent deux personnages qui viennent du passé et qui se mêlent aux vivants : signe que Jeanne et Simon sont hantés par ce passé, que passé et présent sont mêlés+ deux espaces se superposent le jardin de Lebel/une ville en guerre Orient
- relayé par la mise en scène : métaphore des arrosoires qui crachent du sang inondent tout+ bruits des marteaux-piqueurs qui deviennent le substitut des mitraillettes (cf didascalie « inondent/réplique Nawal « le sang nous inonde »)
- développé par Nawal elle même qui fait le récit détaillé de cette « effroyable affaire »
III- L'irruption du tragique
1) Le contraste des tonalités (début texte très prosaïque :travaux/autobus/pizza/pepperoni ; fin tragique : description d'horreur) contraste dans les répliques : courtes/longue réplique de Nawal
2) Un récit vivant : à la 1ère pers+ reproduction des paroles au style direct+ponctuation forte et expressive+ répétition qui marquent l'émotion
3) Un récit tragique : champ lexical violence, guerre+(pluriels, vieux enfants femmes) et puis focus « tableau de la femme à l'enfant » victimes.
Du mal à réaliser ce qu'elle voit
-Brutalité/soudaineté des faits
-Répétition litanie : flambé/fenêtre/feu/fondu
-Portée tragique : image du temps « il n'y a plus de temps/le tps est une poule à qui on a tranché la tête/le tps court comme un fou, à droite à gauche et de son cou décapité, le sang nous inonde et nous noie » voc de l'horreur+ inversion du temps en rapport avec la scène qui met en scène ce « temps décapité » puisque, au plateau, le passé ressurgit dans le présent, l'Orient dans l'Occident, Nawal vivante dans la transmission de Nawal morte chez son notaire…. Et Jeanne remonte le temps vers son passé.