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Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme
I : un monde en pleine expansion , caractéristiques de la Renaissance
point de vue historique
fin Xvème début XVIème
1) Progrès des états
Naissance des grands états politiques : France, Angleterre
Multiplication des voies d'échanges : Indes, Amériques
2) Progrès de la science
Modification de la carte du monde : découverte de contrées nouvelles, C.Colomb, V.de Gama, Magellan. Le vieux continent n'est qu'une infime partie du monde, les récits de voyages se multiplient et permettent la connaissance de l'autre, d'autres cultures, d'autres sociétés. Dans le même temps les échanges commerciaux se multiplient.
Héliocentrisme : Copernic. Depuis l'Antiquité les hommes ont pu penser que la terre était le centre de l'univers (cf Genèse et création du monde dans la bible). On découvre que le soleil est central et la terre un satellite. Bouleversement des pensées : les liens entre les hommes changent ainsi que le rapport à la religion, à Dieu.
Imprimerie : Gutemberg, 1450, le savoir se diffuse et les idées circulent plus vite.
3) Bouleversements religieux :
la Réforme, les protestants
4) L'essor artistique
Tout vient de l'Italie et du Quattrocento
- causes : échanges artistiques, économiques (installation de banquiers et d'artisans italiens), politiques (Marguerite de Navarre et François 1er sont des mécènes, ils font venir des artistes italiens en France dont L.de Vinci
-conséquences : la mode, le mode de vie, l'architecture s'inspirent de l'Italie : au Moyen-Age on ne construisait que des lieux saints, à la renaissance on commence à construire des châteaux très luxueux, on accepte le luxe, l'aspect festif donc des plaisirs de la vie qui n'ont plus rien à voir avec Dieu. L'art au Moyen-Age est religieux, à la renaissance les thèmes se diversifient (mythologie), la langue évolue, on passe du latin du Moyen-Age au français qui peu à peu va finir par s'imposer : volonté de forger une seule langue commune à partir du « patois » de Paris.
II : Le retour à la culture antique : héritage et influences
1) Le retour aux textes antiques
Humanisme/humanité/homme, Les humanités « étude des lettres qui rend plus digne du nom d'homme »
Importance de l'Homme et de ce qui le rend digne : visible dans les œuvres antiques.
Re-naissance : Le Moyen-Age aurait été une période de « mort » culturelle et artistique et aurait oublié l'Antiquité qui est la source de tout.
- Rejet du Moyen-Age
- Retour aux textes de l'Antiquité :
- Mise à disposition des ouvrages aux étudiants : Fuite des intellectuels de Constantinople qui tombe aux mains des turcs, ils arrivent en Europe avec leurs manuscrits grecs (1448), Imprimerie et multiplication des librairies et des bibliothèques, création du collège de France : nouvelle université où on enseigne grec, latin, hébreu.
- Abondance des traductions (Erasme traduit la bible, Rabelais traduit Herodote…)
2) L'Antiquité source d'inspiration
- Multiplication des références aux anciens : Montaigne, dans les Essais cite en latin et en grec, Néoplatonisme : courant qui reprend Platon, l'âme est prisonnière du corps et est attirée par le monde des idées, les poètes appliquent cet idéal à l'amour qui ne peut être qu'une perfection recherchée mais inaccessible (amour platonique), goût pour la mythologie (« Heureux qui comme Ulysse », Du Bellay…)
3) Influence de l'Italie
Pétrarque (XIVème) : poésie qui sera le modèle de l'amour courtois, culte presque religieux de la femme. Mais de plus en plus on critique le pétraquisme trop compliqué et maniéré, on revient à un langage plus simple.
III- D'un enthousiasme sans borne à un certain pessimisme
Point de vue culturel : l'humanisme
1) Un nouveau regard sur l'homme : nouveau monde, nouvelle place de l'homme dans ce monde
- Le rapport à Dieu : Dieu laisse sa place à l'homme, au M-A les hommes ne sont pas considérés comme des individualités mais comme des enfants de Dieu qui doivent être humbles et se fondre dans la masse, les plaisirs de la vie ne sont pas justifiés. A la Renaissance la place de Dieu change, laisse un peu de place à l'homme : chacun est une personne avec un caractère unique et universel car lié à l'ensemble de l'humanité. L'art se développe.
- Education et réhabilitation du corps :
la place de l'esprit au M-A :l'éducation= répétition mécanique/apprentissage par coeur, à la Renaissance on veut enseigner de manière ludique et adaptée à chaque élève pour qu'il se construise une culture et qu'il pense par lui même.
Le corps est méprisé au M-A car seul l'esprit accède au ciel : nu interdit dans l'art, refus de l'incarnation, du réalisme, beaucoup de représentation de la mort, les vanités, rappellent la condition mortelle de l'homme. Renaissance : révolution « un esprit sain dans un corps sain », Rabelais et le travail du corps, on peint la beauté des corps (Michel Ange, chapelle Sixtine, L;De Vinci, l'homme de Vitruve)
2) Aspiration au bonheur, confiance dans l'homme et dans le progrès.
Optimisme, croyance dans le progrès social : tolérance/ paix
3) Pensée politique : on repense le rôle du souverain et du pouvoir, on condamne les excès des guerres de religion.
Petit à petit cet enthousiasme se ternit et on invente des Utopies qui témoignent d'une volonté de repenser le monde : Rabelais, Thomes More (bonheur collectif, modèle de société idéale fondée sur l'amour du prochain, Erasme « Institution du prince chrétien »: c'est un traité qui dit sur quelles valeurs doit se fonder un bon prince, La Boétie, « servitude volontaire » : le peuple entretient sa soumission et son esclavage s'il ne se révolte pas.
4) L'esprit critique
- remise en cause des valeurs : celles du vieux continent sont relatives (grâce aux échanges, aux découvertes d'autres cultures), Montaigne insiste sur ce point : la découverte de l'autre permet de mieux se connaître soit même « chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage »
- les écrivains recourent à la satire (Rabelais Gargantua, Erasme) les religions sont très critiquées : redonner sens à la fois face à un clergé décadent (indulgences : les grands seigneurs pouvaient monnayer leur accès au paradis)
5) Une nouvelle conception de la religion qui aboutit à un certain pessimisme : redéfinition de la religion
- affaiblissement : le pouvoir ecclésiastique s'affaiblit, l'humaniste veut une relation plus directe entre l'homme est dieu, se débarrasser des intermédiaires (le clergé, le pape) et revenir au texte sacré directement sans commentaire (Erasme souhaite un retour aux sources des textes sacrés : évangélistes)
- schisme : Séparation entre l'église catholique et la Réforme, les protestants. Tout commence en Allemagne avec Luther qui refuse l'autorité du pape et traduit la bible en allemand pour qu'elle soit accessible à tous, Calvin suit Luther et en France poursuit son œuvre :« Tout homme est pape, une bible à la main ».
- guerre de religion : retournement tragique de l'idéal humaniste, exil de Calvin, persécution et massacre des protestants, Saint Barthélémy.