La structure générale du plan
Règle d'or : il est nécessaire que chaque partie et chaque sous-partie soit une réponse claire à la question du sujet
Règle d'argent : votre devoir doit être organisé de l'idée la plus évidente à la plus complexe, de la plus simple à la plus intelligente, vous laisserez ainsi votre correcteur sur une bonne impression ! Cela implique donc de commencer par examiner l'idée suggérée par le sujet.
Règle de bronze : faire un plan en trois parties / trois sous-parties est moins risqué qu'une forme plus exotique (deux ou quatre parties), cependant, si vous parvenez à le justifier de façon convaincante, rien ne l'interdit
Exemple : la vérité est-elle le fruit du hasard ?
I) La vérité
II) Le hasard
III) La vérité est-elle le fruit du hasard ?
Ce plan est le pire possible car il est à 2/3 hors sujet. Au mieux vous aurez 6-7 sur 20 si vous l'adoptez
Exemple : La lucidité est-elle un obstacle au bonheur ?
I) La lucidité est un obstacle au bonheur
II) La lucidité n'est pas un obstacle au bonheur
III) Il faut trouver un juste milieu entre clairvoyance et naïveté.
Ce plan a le mérite de répondre à la question mais il a deux énormes défauts : il y a contradiction entre les deux premières parties et la troisième partie, non seulement, n'apporte rien, mais est une contradiction à elle toute seule. Comment peut-on à la fois être clairvoyant et naïf ??? Ce plan a été trouvé sur dissertation gratuite.com btw.
Au mieux, vous aurez 8-9 sur 20 avec un tel plan.
Pour que l'organisation soit progressive : on peut s'appuyer implicitement sur trois définitions successives du concept principal pour organiser le plan.
Pour qu'il y ait formulation de thèses : il faut comprendre la différence entre une opinion et une thèse. L'opinion est une affirmation, la thèse est une affirmation défendue. "J'aime le cinéma" est une opinion ; "j'aime le cinéma parce que c'est un art qui permet de penser tout en se divertissant" est une thèse. Comme on le voit, on peut défendre ou critiquer une thèse, et donc on peut discuter, développer, alors qu'il n'y a pas grand chose à dire d'une opinion.
Exemple :
Philosopher est-ce apprendre à désirer ?
I) Philosopher c'est apprendre à désirer car en raisonnant ses désirs on en est plus esclave
II) Mais cette maîtrise est contre-productive car elle remplace la tyrannie du désir par celle de la raison
III) Problème : dans les deux cas, on ne s'attache qu'à savoir s'il faut ou non satisfaire le désir, or ce à quoi initie la philosophie, c'est à cultiver l'art de désirer indépendamment de sa satisfaction. Autrement dit, philosopher nous apprend à ne plus traiter nos désirs comme des besoins
On défend d'abord une thèse, on la critique ensuite sans la contredire, mais en la poussant dans ses retranchements. Enfin on remet l'opposition elle-même en cause en montrant que le concept principal ne se réduit pas à la définition un peu rapide qu'on a adoptée, en l’occurrence, au fait que le désir est une tendance qui vise sa satisfaction.
On s'appuie ici sur trois conceptions du désir qui articulent implicitement le plan :
1) la satisfaction du désir réside dans sa disparition
2) la satisfaction du désir réside dans le fait même de désirer
3) la satisfaction du désir réside dans le fait d'engendrer
Exemple :
Peut-on ne pas être soi-même ?
I) Ne pas être soi-même est impossible car l'identité est une condition de l'existence
II) Mais il ne suffit pas d'être pour être soi-même : le moi est spontanément le produit de déterminations qui lui sont étrangères
III) Mais cela n'empêche pas qu'il soit possible de construire son identité
On s'appuie ici sur trois conceptions de l'identité qui articulent implicitement le plan :
1) L'identité, c'est le donné biologique
2) L'identité, c'est le donné social, autrement dit, tout ce qui justement ne m'appartient pas et que je ne suis pas
3) L'identité, c'est ce à quoi j'arrive par la construction de mon existence
Exemple :
Le bonheur est-il une illusion ?
I) Le bonheur est une sentiment, il ne peut être une illusion
II) On fait l'expérience de la joie, du plaisir, mais pas du bonheur, car le bonheur est un idéal que l'on imagine.
III) Conséquences : faut-il alors renoncer à l'espoir ?
On s'appuie ici sur trois conceptions du bonheur qui articulent implicitement le plan :
1) Le bonheur est un sentiment de contentement qui ne laisse rien à désirer
2) Le bonheur est un idéal de l'imagination et non un sentiment vécu
3) Le bonheur est dans le fait même de désirer
C'est souvent le cas quand les sujets sont un peu longs. Il s'agit de déplacer l'accent de la question sur les différents mots qui la composent et voir si elle ne change pas de sens en fonction de cela.
Exemple :
Est-il dans la nature de l’État de mettre en péril la liberté ?
I) L’État met-il la liberté en péril ou la préserve-t-il ? (Est-il dans la nature de l’État de mettre en péril la liberté ?)
II) Cette destruction est-elle le fait de sa nature, autrement dit, est-elle le fait de tout État (démocratie comme tyrannie), ou de son type de régime ? (Est-il dans la nature de l’État de mettre en péril la liberté ?)
III) L’État détruit-il la liberté ou la met-il seulement en péril, et cette mise en péril ne peut-elle être salutaire au fond ? (Est-il dans la nature de l’État de mettre en péril la liberté ?)
On s'appuie ici sur trois conceptions de la liberté qui articulent implicitement le plan :
1) La liberté comme licence, faire ce qu'on veut
2) La liberté comme autonomie politique : respect de la loi que je me suis donnée à moi-même par le vote
3) La liberté comme exercice actif de résistance à la tendance naturellement autoritaire du pouvoir