Le barbouillage
Règle d'or : le crayon de papier s'efface ...
Pour s'approprier un texte, il est plus facile en général d'écrire directement sur lui. Cela permet de distinguer les moments importants, les connecteurs logiques, le plan, etc. Cependant, il arrive aussi qu'on change d'avis sur le plan, sur la valeur d'un connecteur logique, etc. Donc je déconseille l'usage du marqueur indélébile sauf si vous êtes absolument sûr de vous.
Que faut-il sélectionner sur le texte une fois que vous l'avez lu plusieurs fois ?
Ce qu'on peut faire sans trop réfléchir et qui donc, permet de se décontracter :
1. Numéroter les lignes du texte :
Il faut numéroter les lignes du texte pour pouvoir le citer facilement pendant le commentaire. Je vous conseille de numéroter chaque ligne et pas seulement une sur cinq. Cela permet de ne pas avoir à compter à chaque fois, et de ne pas se tromper.
2. Relever les connecteurs logiques
Ainsi :
- Parce que, à cause de, en effet, car, puisque, en principe, etc.
- Par conséquent, donc, d'où, partant, il s'en suit de là que, ainsi, aussi, en conclusion, bref, c'est pourquoi, etc.
Il faudra, par après, analyser la valeur de chacun d'eux, se demander à quoi ils se rapportent (à tout ce qui précède, ou seulement à l'élément d'avant ?) et s'en servir pour comprendre le plan du texte.
Ainsi :
- Cependant, au contraire, mais, par contre, bien que, malgré, par opposition, par contre, etc.
Encore une fois, il faudra en analyser la valeur précise : est-ce qu'il se rapporte à la thèse que l'auteur essaie de critiquer ? Ou seulement à une objection qu'il se fait à lui-même ? A un contre-exemple ? A une distinction ? etc.
Ainsi :
- Par exemple, ainsi, aussi, on peut voir cela en, c'est le cas quand, etc.
- De même que, comme, il en va ainsi pour, aussi etc.
Exemple :
"Les gens ont des parapluies. Il pleut." On utilise ici un point, mais, on pourrait à la place utiliser "en effet, car, parce que", bref un connecteur marquant la cause : "Les gens ont des parapluies parce qu'il pleut"
Ce qu'il faut faire en réfléchissant :
1. Repérer les unités de sens.
Mettre un trait là où s'arrête une idée. Cela permet de délimiter le nombre d'idées du texte, et le nombre de paragraphe que vous aurez à rédiger dans le commentaire (la règle "1 paragraphe = 1 idée" s'applique en dissertation comme en explication de texte). De plus, c'est de cette manière que la structure du texte et donc le plan commencent à apparaître.
Exemple :
Ce qui, par-dessus tout, contribue le plus directement à notre bonheur, c'est une humeur enjouée, car cette bonne qualité trouve tout de suite sa récompense en elle-même. / En effet, celui qui est gai a toujours motif de l'être par cela même qu'il est. / Rien ne peut remplacer aussi complètement tous les autres biens que cette qualité, / pendant qu'elle-même ne peut être remplacée par rien./ Qu'un homme soit jeune, beau, riche et considéré ; pour pouvoir juger de son bonheur, la question sera de savoir si, en outre, il est gai ; / en revanche, est-il gai, alors peu importe qu'il soit jeune ou vieux, bien fait ou bossu, pauvre ou riche ; il est heureux.
Arthur Schopenhauer - Aphorismes sur la sagesse dans la vie.
2. Commencez à vous interroger sur le plan
Hiérarchisez ces unités de sens. Peut-on en regrouper plusieurs sous une idée ? Et ajouter une barre, par exemple, pour indiquer que la rupture dans le texte est plus forte.
Exemple :
Ce qui, par-dessus tout, contribue le plus directement à notre bonheur, c'est une humeur enjouée, car cette bonne qualité trouve tout de suite sa récompense en elle-même. // En effet, celui qui est gai a toujours motif de l'être par cela même qu'il est. / Rien ne peut remplacer aussi complètement tous les autres biens que cette qualité, / pendant qu'elle-même ne peut être remplacée par rien.// Qu'un homme soit jeune, beau, riche et considéré ; pour pouvoir juger de son bonheur, la question sera de savoir si, en outre, il est gai ; / en revanche, est-il gai, alors peu importe qu'il soit jeune ou vieux, bien fait ou bossu, pauvre ou riche ; il est heureux.
3. Soulignez les concepts centraux sur lesquels il faudra s'arrêter
Il s'agit ici de repérer dans chaque unité de sens, si possible, le mot ou l'expression principale sur laquelle il faudra s'arrêter pour commenter.
4. Repérer les répétitions d'un mot ou d'une racine dans un texte.
Un concept est-il répété ? A-t-il changé de sens ? Retrouve-t-on un mot de la même famille plus tard dans le texte ? Bref, cette étape permet de faire des liens dans le texte.