La lecture du texte

La méthode

La lecture du texte

Règle d'or : on ne comprend jamais un texte philosophique du premier coup

La première chose à faire, c'est de lire le texte plusieurs fois, stylo posé sur le table. Un texte de philosophie appelle toujours de nombreuses relectures, il contient toujours des passages difficiles à comprendre - même pour le professeur - et il faut être un peu plus patient que devant Harry Potter à l'école des sorciers !

Quatre types d'impressions peuvent émerger en lisant, et cela appelle une attitude différente de votre part :

Le texte vous paraît simple à comprendre :

Méfiance : si vous pensez avoir compris rapidement de quoi il s'agit, c'est que justement, vous n'avez pas très bien compris, ou au moins que certains points vous ont échappé. Conséquence : relire plus attentivement et chercher où se trouvent les difficultés, les pièges. Partez toujours du principe qu'il y a plus à trouver que ce que l'on pense.

La raison de ce type d'erreur est qu'on a tendance - sans s'en apercevoir - à lire un texte en essayant d'y reconnaître des choses que l'on sait ou que l'on croit savoir par ailleurs, et à les plaquer sur ce qu'on ne connaît pas. En procédant ainsi, on projette nos préjugés sur le texte au lieu de le lire, et au final on commente un texte qui n'est pas celui qu'on a sous les yeux !

Le texte vous paraît idiot ou faux :

Cela peut arriver ! Mais en général, c'est parce qu'on l'a mal compris, ou que nos préjugés résistent - qu'on ne veut pas accepter le point de vue de l'autre. Il y a une astuce méthodologique pour lutter contre ce phénomène : le principe de charité.

Il consiste à partir virtuellement du principe que l'auteur a toujours raison, et que le lecteur a toujours tort. C'est une fiction, mais elle contraint à se remettre en cause et à trouver des idées qu'on a pas spontanément. Faites en sorte - méthodologiquement - de toujours abonder dans le sens de l'auteur, de justifier sa position, et de trouver des raisons pour lesquelles c'est vous qui pensez mal.

Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas critiquer l'auteur, mais qu'il ne faut pas le faire dès le début de la réflexion. Cela vous empêcherait de lire le texte. De plus, une critique qui émerge d'une vraie compréhension du texte plutôt que de nos préjugés est une critique beaucoup plus puissante.

Le texte vous paraît difficile à comprendre :

Repérez les passages les plus faciles : en général, ce sont les exemples ou les analogies, les définitions, les explications. Relisez bien le début du texte et la fin, le plus souvent ils contiennent le cœur du texte (ce que l'auteur va faire, ou ce à quoi l'auteur est arrivé).

Servez-vous de ce que vous avez bien compris pour aller vers ce qui est plus résistant. Il y a toujours des choses que l'on comprend, mais il faut penser à les utiliser, c'est-à-dire à les appliquer sur le reste.

Le texte est impossible à comprendre :

En principe, ça ne doit pas arriver. Il y a sans doute un problème de travail ou de compréhension plus profond auquel il faut remédier. Exceptionnellement, il arrive que le texte ne soit pas très bien choisi par le jury - l'erreur est humaine.

Si c'est le cas : choisissez la dissertation ! Ne prenez jamais un texte auquel vous ne comprenez vraiment rien, vous aurez forcément une meilleure note en choisissant un autre exercice.

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