Savoir est-ce cesser de croire

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Savoir, est-ce cesser de croire ?

Pourquoi la question semble ne pas se poser ?

Il semble évident que savoir c'est se libérer de la crédulité. Non seulement il n'y a de savoir que pour celui qui a fait preuve d'esprit critique, qui donc a cessé de croire ce que, spontanément, il tenait pour vrai - et en ce sens la cessation de la croyance serait le moyen du savoir - mais le savoir, une fois possédé se substitue à la simple croyance : l'opinion qui se contente de prendre pour vrai ce qui apparaît, ce qu'on dit ou ce qu'on espère laisse sa place à un discours solide qui peut rendre raison de lui-même et en ce sens la suppression de la croyance serait l'effet d'un savoir qui révèle que quand on croyait, on ne faisait précisément rien, c'est-à-dire rien d'autre que consentir plus ou moins passivement.

Pourquoi la question peut se poser néanmoins ?

La question se pose cependant pour deux raisons. Primo, la pure destruction de la croyance engendre bien plutôt le scepticisme que la connaissance et ainsi, un mathématicien qui ne tiendrait pas pour vrais ses axiomes ne pourrait pas même commencer à penser. Secundo, s'il y a bien un effet que l'on escompte du savoir, c'est qu'il produise une adhésion de l'esprit à ce qui a été démontré. En ce sens le savoir serait essentiellement croyance.

Formulation de l'opposition

Bref : n'y a-t-il de savoir que par la suppression de la croyance, ou n'est-il au fond qu'un enrichissement de celle-ci ?

Formulation des risques

Il est donc essentiel de d'affronter la question, car si on affirme trop vite que le savoir met effectivement un terme à la croyance, on risque le fantasme d'un savoir absolu, qui ne reposerait que sur sa propre évidence. Mais si on affirme que le savoir ne peut faire cesser la croyance, voire l'entretient, on risque de faire du savoir une activité inutile, impuissante, voire dangereuse et idéologique.