L'analyse du plan du texte

La méthode

L'analyse du plan du texte

Règle d'or : faire le plan du texte, c'est révéler la stratégie de l'auteur pour emporter la conviction du lecteur

    • Il faut reconstruire le plan du texte

Une telle reconstruction s'appuie sur un travail préliminaire de repérage des unités de sens, que l'on fait en barbouillant le texte

Petit rappel : pour trouver le passage d'une idée à une autre, il suffit en général de s'aider des changements de paragraphe, des mots de liaison et des changements de ton ou d'idée.

Une fois ces unités repérées, il faut les organiser dans un plan structuré en parties, sous-parties et éventuellement sous-sous parties ou remarques. Pour cela il faut voir qu'une grande idée peut être composée de plusieurs plus petites. Par exemple l'auteur peut énoncer un idée (a), l'illustrer par un exemple (b) et la justifier (c). Le tout formant une grande idée (A) composée de trois petites idées (a), (b), (c). Nous faisons cela en classe systématiquement, il y a donc de très nombreux exemples dans le cours.

Vous devez au brouillon avoir quelque chose comme cela (à adapter, évidement, en fonction du texte !) :

A) (l.1 à 8)

a) (l.1 à 3)

b) (l.3 à 6)

c) (l.6 à 8)

B) (l.8 à 14)

a) (l.8 à 10)

b) (l.10 à 14)

    • Il faut se forcer à formuler le plan au brouillon

Il ne suffit pas de faire apparaître cette structuration, il faut s'en servir pour comprendre le texte et dévoiler la stratégie de l'auteur. Tout texte de philosophie est argumentatif et vise à convaincre celui qui le lit. L'auteur met donc en place un plan ( plan de bataille et plan de texte !) pour parvenir à créer cette conviction chez le lecteur.

Cela se reconnaît à partir de deux questions que vous devez vous poser pour chaque unité de sens : que dit l'auteur et que fait l'auteur en disant cela.

Notez bien que parfois, le fait de répondre à cette question permet de revenir sur la façon dont on a découpé le texte, et de l'améliorer. Ces deux étapes sont donc en réalité indissociables et s'enrichissent l'une l'autre.

Question 1 : Que dit l'auteur ?

Il faut comprendre l'idée que l'auteur énonce à tel moment du texte, ce qu'il affirme dans cette partie. Par exemple : l'auteur dit que le bonheur c'est l'ataraxie, que l'imagination produit un plaisir particulier, que le travail est le propre de l'homme, que la richesse ne garantit pas le bonheur puisque parfois, elle multiplie nos ennemis, etc.

Vous pouvez donc compléter ainsi la structuration précédente (et fictive), à adapter en fonction du texte, évidement :

A) (l.1 à 8) L'auteur dit que [à compléter]

a) (l.1 à 3) L'auteur dit que [à compléter]

b) (l.3 à 6) L'auteur dit que [à compléter]

c) (l.6 à 8) L'auteur dit que [à compléter]

B) (l.8 à 14) L'auteur dit que [à compléter]

a) (l.8 à 10) L'auteur dit que [à compléter]

b) (l.10 à 14) L'auteur dit que [à compléter]

Que fait l'auteur ?

Il s'agit ici de comprendre ce qu'essaie de faire l'auteur, ce qu'il vise, quand il énonce une idée. Est-ce qu'il affirme sa thèse ? Est-ce qu'il la justifie ? etc.

Il faut à tout prix éviter de dire "il affirme que", car on pourrait dire cela de toutes les phrases du texte et donc ce n'est pas assez précis. Préférez : il donne sa thèse, il critique une thèse adverse ou un préjugé, il définit, il justifie (on reconnaît une justification, en général à l'usage des mots "car","parce que", "en effet", etc.), il illustre (on reconnaît cela à l'usage des mots "ainsi", "par exemple", etc.), il déploie les conséquences d'une idée (on reconnaît cela à l'usage des mots "ainsi", "c'est pourquoi", "et donc", "aussi", etc.) , il fait une analogie (on reconnaît cela à l'usage des mots "de même que", "comme", etc.), il fait une distinction ou une classification.

Par exemple, on peut compléter la structuration précédente, toujours à adapter en fonction du texte car ceci n'est qu'un modèle fictif :

A) (l.1 à 8) L'auteur énonce se thèse en disant que [à compléter]

a) (l.1 à 3) L'auteur commence par énoncer sa thèse en disant que [à compléter]

b) (l.3 à 6) L'auteur illustre sa thèse en disant que [à compléter]

c) (l.6 à 8) L'auteur justifie sa thèse en disant que [à compléter]

B) (l.8 à 14) L'auteur par conséquent montre que nous avons spontanément un préjugé sur cette question en disant que [à compléter]

a) (l.8 à 10) L'auteur énonce le préjugé en disant que [à compléter]

b) (l.10 à 14) L'auteur justifie sa faiblesse en disant que [à compléter]

De cette manière le texte devient compréhensible en un clin d’œil pour vous comme pour le correcteur !

    • Enfin, il faut articuler le tout !

Une fois que tout cela est fait, il faut comprendre le rapport qu'entretient chaque partie avec la précédente et la suivante. Ce travail sert à articuler le texte, et à montrer l'interdépendance des parties entre elles. Plus simplement, il faut montrer que toutes les parties sont importantes, et qu'on aurait pas pu en supprimer une, car elles s'appellent l'une l'autre. Ce travail permet de préparer la rédaction des transitions.

Reprenons notre exemple :

A) (l.1 à 8) L'auteur énonce se thèse en disant que [à compléter]

a) (l.1 à 3) L'auteur commence par énoncer sa thèse en disant que [à compléter]

Il doit alors l'illustrer, parce que l'idée n'est pas simple. Si on ne le faisait pas on pourrait risquer un contre-sens.

b) (l.3 à 6) L'auteur illustre sa thèse en disant que [à compléter]

Il doit alors justifier ce qu'il dit, parce qu'un exemple ne vaut pas preuve !

c) (l.6 à 8) L'auteur justifie sa thèse en disant que [à compléter]

Sa thèse étant établie, il peut maintenant montrer pourquoi spontanément nous pensons le contraire afin de nous corriger.

B) (l.8 à 14) L'auteur par conséquent montre que nous avons spontanément un préjugé sur cette question en disant que [à compléter]

a) (l.8 à 10) L'auteur énonce le préjugé en disant que [à compléter]

Après avoir énoncé le préjugé en question, il en révèle la faiblesse, il montre pourquoi on a tort de penser ainsi.

b) (l.10 à 14) L'auteur justifie sa faiblesse en disant que [à compléter]

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