Sans le latin...
Sans le latin... Paris, Fayard, 2013.
Un riche recueil des seize premières conférences de l'ALLE
Nous avons le plaisir d'annoncer la sortie, chez Fayard-Mille et une nuits, d'un recueil des seize premières conférences de notre association, préfacé par Rémi Brague, postfacé par Yves Bonnefoy et précédé d'un avant-propos de Cécilia Suzzoni et d'Hubert Aupetit.
« Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde » chantait Georges Brassens. Après lui, malheureusement, l’ennui a gagné du terrain, à commencer par celui de l’école, au point que c’est le sens même de notre langue qui finit par se perdre. Le latin est la langue mère du français et la conscience de l’Europe. Que goûter de la culture, que comprendre de l’histoire, que savoir de la science et de son évolution, si l’on renie cette filiation ?
Alors qu’on exalte le patrimoine avec fébrilité, on liquide, avec une logique soft de taliban, tout ce qui fait l’enracinement du français dans son passé. Sans le latin, c’est tout bonnement notre « roman familial » qui devient illisible. Raconter cette histoire, ce n’est pas idéaliser une sorte d’épopée nationale. C’est se montrer d’abord attentif aux avatars linguistiques et littéraires d’un français qui s’est édifié sous l’égide et la tutelle éclairée de la langue latine.
Chasser le latin, comme on le fait actuellement dans l’enseignement secondaire par toutes sortes de moyens directs ou détournés, c’est désapprendre le français. Organiser la disparition des filières qui permettaient de maintenir un bon noyau de langue et de culture latines chez les enfants de France, c’est rendre inaccessible aux générations futures notre patrimoine littéraire, philosophique et historique ; c’est ramener le français à un simple outil de communication, qui perd toute chance de s’affirmer dans un monde dont la plupart des communications sont désormais assurées dans un anglais pauvre mais commun. On peut rêver : quel président, quel ministre courageux oseront enfin renverser la tendance en instituant le fait latin à l’intérieur même de l’enseignement du français ?
Seize auteurs, poètes, écrivains et professeurs attachés à des institutions prestigieuses, rappellent avec érudition et simplicité que le latin est encore une langue vivante non seulement en poésie et en littérature, mais aussi en médecine, en science, en droit, en politique, en philosophie, et ce dans tous les pays européens."
Voici le sommaire de cet ouvrage savoureux de 420 pages, vendu 20 € :
Préliminaires
Sans le latin…
Avant- propos par Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit, p. 9
Perdre son latin
Préface par Rémi Brague, p. 51
Conférences
Le latin, langue philosophique ?
par Vincent Descombes et par Denis Kambouchner, p. 65
La Voie romaine
par Rémi Brague, p. 93
Rome comme problème philosophique
par Pierre Manent, p. 105
Le jeu du latin dans la poésie anglaise
par Michael Edwards, p. 123
« … Je mettrai en branle l’Achéron » : une citation de Virgile, de Goethe
et de Schiller à L’Interprétation des rêves de Freud
par Jacques Le Rider, p. 139
Le rôle du latin dans la Renaissance italienne
par Yves Hersant, p. 157
L’humanisme de Cervantès
par Jean Canavaggio, p. 169
« Macte animo, generose puer… »
par Michel Deguy, p. 209
Victor Hugo, latiniste et poète
par Romain Vignest, p. 223
Le latin dans la traversée des savoirs
par Jackie Pigeaud, p. 247
Le latin des documents pontificaux et de la Curie romaine
par Mgr Waldemar Turek, p. 291
Le temps d’Augustin et le nôtre
par Frédéric Boyer, p. 319
Les dieux des Romains
par John Scheid, p. 329
Le double destin des études classiques
par François Hartog, p. 353
Postface
Le latin, la démocratie, la poésie
par Yves Bonnefoy, p. 385
Faisons un rêve
par Cécilia Suzzoni et Hubert Aupetit, p. 395
Sur les auteurs, p. 399