Les utopies révolutionnaires

Sur les utopies dans la révolution russe, voir :

Préface au livre d'Oskar Anweiler, Les Soviets en Russie, 1905-1921 [Traduit de l’allemand par Serge Bricianer], Marseille, Agone, 2019. Texte ici et présentation vidéo là.

« Communes », « Culture prolétarienne », « Soviets » : articles que j'ai écrits dans le Dictionnaire des Utopies, sous la direction de Michèle Riot-Sarcey, Thomas Bouchet et Antoine Picon (Larousse, Paris, 2002 ; rééditions en 2006 et 2008). Textes ici.

Ces notices sur quelques aspects mythiques de la révolution russe sont l'occasion de montrer l'historicité d'expériences couramment qualifiées d'utopiques : les projets d'auto-organisation dans les sphères politique (soviets), culturelle (Proletkult) et sociale (communes) rencontraient les attentes des contemporains. Elles sont leurs pensées devenues des actes dans un temps court, sorte d’incise invisible dans l’histoire révolutionnaire avant l'étouffement totalitaire.

Deux livres indispensables sur la question :

de Leonid HELLER et Michel NIQUEUX, Histoire de l'utopie en Russie, Paris : PUF écriture, 1995.

de Richard STITES, Revolutionnary Dreams : Utopian visions and experimental life in the russian revolution, New York & Oxford : Oxford University Press, 1989.

Sur les rapports entre utopie, histoire et politique, voir :

« Qu’est-ce que l’utopie ? » Exposé pour la conférence prévue le 18 octobre 2007 à l’Université des Sciences et Technologies de Lille, pour l'ouverture du cycle « Questions de sens 07/08 : Utopie et altermondialisme ».

La conférence ayant été annulée suite au mouvement de grève des cheminots, on en trouvera tout de même le canevas ici.

« Les utopies, moteurs d'histoire », Revue des deux Mondes, dossier « Utopies », avril 2000.

Théories insérées dans l'histoire des idées ou discours dont on dégage la structure, les utopies paraissent bien éloignées du processus réel de l'histoire. Elles n'y entreraient qu'au titre de leurs effets, dont font partie les expérimentations, les « utopies concrètes ». L'aspect contradictoire de cette dernière expression montre à lui seul les difficultés auxquelles l'historien des utopies est confronté. C'est que l'utopie a été placée à l'écart de l'écriture de l'histoire dès les années 1830-1848, quand le sens du concept s'est fixé. Comme l'a montré Michèle Riot-Sarcey, la bataille d'interprétations qui se livra alors en France dégage en creux, par ses enjeux, «Le réel de l'utopie». Mais elle énonça également les règles du jeu politique et social pour l'époque contemporaine. C'est le respect ou la remise en cause de ces règles qui rendent compte de la profondeur des tentatives de changer la société, comme en Russie soviétique dans les années 1920. Ainsi, le plus souvent invisibles, les utopies sont malgré tout un moteur de l'histoire.

de Michèle RIOT-SARCEY, Le réel de l'utopie. Essai sur le politique au XIXe siècle, Paris : Albin Michel, 1998

Un livre indispensable sur la question :