Actualités - Agenda

L’association russe Mémorial menacée

Comité de Vigilance face aux usages publics de l’histoire, 25 novembre 2021

Le jeudi 11 novembre, le procureur général de Russie a demandé la dissolution de l’ONG Mémorial au motif qu’elle ne respecterait pas la loi de 2012 sur les « agents de l’étranger »[1] et violerait la constitution. On peut y voir la poursuite de la politique répressive de Vladimir Poutine, qui touche non seulement le célèbre Alexeï Navalny, mais aussi de simples manifestants ou de jeunes militants de gauche. Sachant ce que signifiait l’existence de l’association en URSS à la fin des années 1980, seuls les plus de 50 ans peuvent toutefois comprendre la charge symbolique de l’attaque contre Mémorial. À lire ici.

* * *

Cinéma : Une tragédie rouge

Le Monde Diplomatique, novembre 2021

Bien accueilli à sa sortie en France en septembre, Prix spécial du jury au Festival de Venise, le film Chers Camarades !, d’Andreï Konchalovsky, a subi le feu des critiques en Russie. Ce récit d’une révolte ouvrière réprimée à Novotcherkassk en 1962 aurait joué la carte de l’« antisoviétisme » en épousant la « russophobie » occidentale afin d’avoir une chance aux Oscars : tel était le point de vue des communistes, mais aussi des nationalistes et de certains médias proches du pouvoir. À lire ici.

* * *

Framing the Construction of a Revolutionary State: The Example of a Volost ​ in Soviet Ukraine in Early 1919

Ukraïna Moderna, #29/2020

The article explains how the Bolsheviks succeeded in gaining rapid control over a vast swath of Ukraine’s territory at the beginning of 1919, inasmuch as what was established under the name of "Soviet power" cannot be described as mere military occupation. It highlights the state-building processes at the lowest possible level, the volost (community) in the interaction between the guidelines prepared by the central bodies and their local interpretation and implementation. The article aims to show the legal and normative tools that were designed for local supporters of the Bolsheviks and how the latter used them. The establishment of a civilian Soviet administration in a village in Kharkiv gubernia in early 1919 will be studied through the “policy materials” that were sent from the Soviet capital to the remote village of Oleksandrivka. These documents reveal the kinds of administrative and legal information that the central power deemed useful locally. The author examines the form of the documents that were aimed at rural areas, focusing on the issue of the language that the Bolsheviks used to address the locals; discusses how the study of new Soviet laws reveals the Bolsheviks’ priority policies in early 1919; pinpoints the different forms of the newly established communist institutions; and describes the people who embodied the new power locally. Thanks to the Bolsheviks’ radical, class-oriented lawmaking, small cohorts of plebeians who had drifted more to the left since 1917 were formed. Thus, the establishment of a new state apparatus from scratch allowed for the involvement of people, especially working-class individuals, in Bolshevism. This was enough to gain power locally in early 1919 but proved to be insufficient to retain it a few months later.

Text here.

* * *

Polish Leftists in the Russian Revolution in Ukraine: The Difficult Construction of a Soviet Memory

in Personal Trajectories in Russia’s War and Revolution. 1914-1922, (ed. Korine Amacher

and Benjamin Schenk), Slavica, Russia's Great War & Revolution Series, Bloomington, 2021.

This paper presents a collective biography of Polish activists in the Russian Revolution in Ukraine. Their personal files, kept in the Kiev and Kharkov archives, make it possible to understand their individual involvement in the 1917 Revolution and the Civil War. Finally, for those who survived Stalinism, their fate until the 1960s underlines the upward social mobility induced by their participation in the revolution. The trace of these Polish activists was, however, long indistinguishable. Indeed, in the 1920s one would put forward political belonging rather than national. Then, Polishness became a dangerous character during the Great terror of the 1930s, imposing silence on their memory. Even though, the constitution of a “socialist” Poland allowed to rediscover the existence of a Polish component within the communist movement, it was not until the de-Stalinization that the contribution of foreigners in the revolution was revealed in the USSR.

Text here.

* * *

Marc Ferro (1924-2021) : un historien dans son siècle

Site Contretemps.eu, le 5 mai 2021

Les hommages unanimes suscités par la disparition de Marc Ferro lui ont conféré le statut de monument de l’historiographie française. Si la reconnaissance assez tardive dont il fit l’objet dessine surtout en creux le conservatisme de la corporation historienne, deux aspects de son travail peuvent plus légitimement intéresser les lectrices et lecteurs de Contretemps : sa conception de la discipline et le contenu de ses travaux sur la révolution russe.

* * *

From Militants to Secret Agents: Ukrainian Communists under General Denikin

Quaestio Rossica · Vol. 9 · 2021 · № 1, p. 91–108

Pendant la guerre civile, le Parti communiste et ses militants ont dû s'adapter en permanence à des situations changeantes. Cet article vise à étudier leur réaction en Ukraine en 1919 après que Dénikine a pris le contrôle du pays. 800 militants ont été envoyés derrière les lignes ennemies de juillet à novembre 1919. En utilisant les archives des organes spéciaux créés par le Comité central (CC) du Parti communiste (bolchevik) d'Ukraine (CP (b) U) pour lutter contre cette (Zafrontbyuro - bureau de l'arrière; Voenotdel - département militaire; Otdel Svjazi - département des communications), l'article interrogera d'abord la manière dont les militants clandestins ont été sélectionnés. Deuxièmement, il mettra en évidence la façon dont les missions derrière les lignes ennemies ont été conçues et organisées. Troisièmement, il examinera les missions elles-mêmes et les épreuves endurées une fois que les militants avaient atteint le territoire contrôlé par Dénikine. Quatrièmement, il faut se demander ce que les militants ont tenté de faire et ce qu'ils pensaient de leur dangereux travail et ce que leurs missions ont effectivement apporté aux bolcheviks. Cela nous aidera à comprendre en quoi la guerre civile fut effectivement une «expérience formatrice» (selon les mots de Sheila Fitzpatrick) pour les communistes, façonnant leur vision du monde et leur comportement.

* * *

Histoire partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne sous la direction de Korine Amacher, Eric Aunoble et Andrii Portnov

Éditions Antipodes, Lausanne, 2021, Illustrations couleur et noir/blanc, 437 pages, 38 fr.

Déboulonnement de statues de Lénine en Ukraine ; réhabilitation du passé impérial et stalinien en Russie ; nouvelle « politique historique » officielle en Pologne : depuis la chute du communisme en 1989-1991, les questions mémorielles sont au centre de l’actualité polonaise, ukrainienne et russe. Elles alimentent les batailles géopolitiques en cours autour de l’ancrage européen de la Pologne ou de l’Ukraine, de l’annexion de la Crimée ou de la guerre dans le Donbass.

Or, la Russie, l’Ukraine et la Pologne sont liées par une histoire commune où les conflits font disparaître les cohabitations et la diversité humaine de ces territoires. En éclairant des espaces, des événements et des figures qui ont été l’objet de récits historiques divergents, voire conflictuels, cet ouvrage montre comment, de l’histoire à la mémoire, des « romans nationaux » antagonistes sont écrits.

Plus d'infos et commande

* * *

Kommouna : la Commune au pays des soviets

Contretemps – Revue de critique communiste, (éditions Syllepse), n°48 – janvier 2021, pp. 58-69

Cet article analyse l’appropriation de la Commune de Paris en Russie puis en Union soviétique. Ces usages seront considérés dans le sens le plus large pour comprendre comment les acteurs se sont emparés d’un drame du passé pour le jouer sur une scène étrangère, forcément à contre-temps. En effet, ils l’incarnaient en le chargeant de leurs propres passions et tourments, lesquels évoluaient eux-mêmes au gré du temps. Des révolutionnaires du « mouvement de libération russe » qui préparaient la chute du tsarisme aux bolcheviks qui aspiraient à édifier le socialisme, la référence à la Commune est de plus en plus stratégique, guidée par les questions « Par où commencer ? » ou « Que faire ? » Ces questions s’estompent après 1921, tant les réponses semblent s’imposer. C’est le début d’une longue période où la Commune se réduit progressivement à un motif dans la culture populaire.

* * *

“To Reflect the History of the Party As it Was”: The Ukrainian Branch of the Marx-Engels-Lenin Institute in Critical Times (1945–1949)

in Official History in Eastern Europe (Eds. : Korine Amacher, Andrii Portnov and Viktoriia Serhiienko),

Fibre – Deutsches Historisches Institut, Osnabrück – Warsawa, 2020, pp. 65-86.

Info about the book.

“People say of us: because you work in the Marx-Engels-Lenin Institute that means you are on the gravy train and that you do not do anything”. This paper aims to reconsider the Kyïv Marx-Engels-Lenin Institute (IMEL) as an institution defined both by its function and the way in which it functioned. It is focused on the crucial 1945–9 period. These five years encompass the Institute’s recovery from the war and the tightening of Stalin’s rule in the form of Zhdanovism. This short period had a particular resonance in Ukraine in redefining the entanglement of national and Soviet identities especially in the field of history. This paper will first tackle historiographical questions, shedding light both on the working methods of historians and on the conceptual debates between them. Then the focus will shift to their activities, from writing books and reviews to participating in social agitation. Finally, the staff of the institute will be studied because the role of individual characters and their career interests appears to be as important as their ideological motives. This paper will also shed light on the major crisis faced by the Kyïv IMEL during these years, a crisis which obliged the Central Committee of the Communist Party of Ukraine to intervene, with the personal involvement of Lazar’ Kaganovich and Nikita Khrushchev.

* * *

"La question ouvrière dans la Révolution russe"

Préface au livre de Simon Pirani, La Révolution bat en retraite, La nouvelle aristocratie communiste et les ouvriers (Russie 1920-24), [2008] Les Nuits Rouges, Paris, 2020

* * *

"Les révolutions russes vues de France" dans

Aux alentours du Congrès de Tours - 1914-1924 Scission du socialisme & fondation du Parti communiste, Musée de l’Histoire vivante, Montreuil, 2020

Présentation ici et là en vidéo.

* * *

Il y a cent ans, les communes dans la révolution Russe

Alternative Libertaire, décembre 2019 et janvier 2020, LIRE ICI et LIRE LÀ.

* * *

Russie – Ukraine, 1917 – 2017 : Quelle révolution pour quelle commémoration ?

in Marie-Claude L’Huillier et Anne Jollet (ed.),

RÉVOLUTION(S), Entre commotions et commémorations, 1917-2017,

Editions Effigi, Arcidosso, 2019, pp. 125-145.

En 2017 en Russie et en Ukraine, la révolution de 1917 apparaît toujours comme un moment de dissensus, propice aux errements. Pour comprendre pourquoi ces « jours qui ébranlèrent le monde » ne peuvent pas jusqu’aujourd’hui former un chapitre du roman national qu’il soit ukrainien ou russe, on interrogera la façon de désigner l’événement depuis un siècle.

* * *

L’internationalisme en actes : La Révolution russe dans le destin de militants polonais en Ukraine,

Cahiers du Mouvement ouvrier (Paris), n°84/2019

Les dossiers personnels de 29 de révolutionnaires polonais engagés auprès des bolcheviks sont conservés aux archives de Kiev et de Kharkov, les deux principales villes d’Ukraine soviétique. Ces dossiers consistent en des souvenirs sur la révolution, des questionnaires administratifs et des relevés d’états de service rédigés pour l’appareil d’État ou celui du Parti communiste, ce qui permet de retracer précisément leurs trajectoires individuelles. On peut suivre les migrations et comprendre leurs causes. L’implication individuelle dans la Révolution de 1917 et la guerre civile apparaît ensuite à travers les différentes formes d’action adoptées par les uns ou les autres. Enfin, le parcours ultérieur des 29 révolutionnaires polonais jusque dans les années 1960 donnera une idée de l’impact de la commotion révolutionnaire sur l’ensemble de leur vie, tant professionnelle que politique.

Le texte de l'article ici.

* * *

The Militarisation of Political Action from the Example of the CP(b) of Ukraine in 1919

La Guerre civile du Dniestr au Pacifique après 1917 : Les échelles d’un conflit

Colloque international, Paris, 12-14 décembre 2019

* * *

Post-revolutionary Syndromes: The Case of Ukrainian Communists after 1920

Post-revolutionary hopes and disillusions. Interpreting, promoting and disqualifying revolutions.

International Conference – Doctoral and student workshop, CEFRES, Prague, 6 & 7 December 2019

* * *

Écrire l’histoire des soviets en Russie : préface à la réédition du livre d'Oskar Anweiler

Extrait de la préface ici

Oskar Anweiler, Les Soviets en Russie, 1905-1921 [Préface d’Éric Aunoble

Traduit de l’allemand par Serge Bricianer], Marseille, Agone, 2019, XXX-546 p.

* * *

Lenin and Dzerzhinsky as Transnational Movie Heroes in Soviet-Polish Productions (1960’s-1980’s)

slides of the presentation here.

International Conference Divided Memories, Shared Memories Poland, Russia, Ukraine:

History Mirrored in Literature and Cinema

Geneva, 13-14 December 2018

* * *

“To Reflect the History of the Party as it was” : The Ukrainian Branch of the Marx-Engels-Lenin Institute in Critical Times (1945–1949)

slides of the presentation here.

Official History in Eastern Europe: Transregional Perspectives

German Historical Institute in Warsaw, 13–14 June 2018

* * *

Voir l'onglet 1917 : la Révolution russe, 100 ans après pour d'autres interventions liées au centenaire de la Révolution russe

* * *

Constructing a Revolutionary State. The Example of Soviet Ukraine in Early 1919

slides of the presentation here.

The Ukrainian Experiment: State-Building in Practices (1917–1922),

Workshop at the German Historical Institute in Paris, 12.12.17

* * *

Comment la Révolution russe ébranle le monde en 1917 : l’exemple de la France

IFEAC - Alliance Française à Bichkek (Kirghizstan), 4 décembre 2017,

* * *

Questioning the Use of Marxism: Yuli Martov’s Analysis of 1917

Socialist History, No 52, Autumn 2017,

« Legacies of October » (Ed. by Francis King & Matthew Worley)

* * *

Le communisme tout de suite ? Les bolcheviks, les communes et les paysans

18/11/2017, Maison des Sciences de l'Homme Paris-Nord, colloque

Le souffle d'Octobre Centenaire de la révolution russe de 1917

* * *

Makhno, le paysan anarchiste d'Ukraine

France Inter, La Marche de l'histoire, mercredi 8 novembre 2017

* * *

Des parcours plébéiens dans la révolution, de l’utopie à la bureaucratie

3/11/2017, Bruxelles Colloque international

1917-2017 : Espoirs, utopies et héritages de la Révolution russe

* * *

La lame de fond de la contestation sociale

Dans une Russie ruinée et affamée par la guerre, le parti bolchevique s’avère la seule force organisée capable d’accompagner la révolution sociale. La radicalité de ses militants rencontre celle des couches populaires...

Le Monde Diplomatique, octobre 2017,

Dossier « 1917 : La révolution russe en questions »

* * *

100 ans après la révolution, 20 ans après le « Livre noir » : La question de la violence

16/09/2017, Université Paris 8,

colloque Penser l’Émancipation

* * *

Polish Leftists in the Russian Revolution in Ukraine. From Militancy to Memory

slides of the presentation here.

13-15/09/2017, Bâle,

Russia 1917 and the Dissolution of the Old Order in Europe.

Biographical Itineraries, Individual Experiences, Autobiographical Reflections.

* * *

1917 in Russia and Ukraine: A matter of noun and adjective

slides of the presentation here.

31/08-3/09/2017, Budapest, Ruptures, Empires and Revolutions

Fifth congress of the European Network in Universal and Global History (ENIUGH),

Panel Translating the people's will : Struggles around the concept of revolution

* * *

Du "Grand Soir" à "l’espoir levé à l’Est", comment le mythe révolutionnaire a-t-il perduré ?

Entretien avec le Syndicat Unifié du Bâtiment et des Travaux Publics de la Région parisienne - CNT

* * *

La question du communisme dans la Révolution russe: traces d'utopie ou moteur d'histoire ?

Colloque « Communisme, Théories et pratiques », Université de Rennes I, 30 mai - 1er juin 2017

Le parti qui prend le pouvoir en Octobre 1917 s'appelle officiellement "Parti Ouvrier Social-Démocrate Russe (bolcheviks)" et il entend "édifier un ordre socialiste". Excepté la brève période de "communisme de guerre" (1918-1920), le communisme n'a été en URSS qu'une promesse toujours repoussée, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de l'horizon en 1991.

Est-ce à dire que la Révolution de 1917 n'avait rien de communiste? Le mot de "communisme" ne doit-il être associé à l'expérience soviétique que pour stigmatiser un projet qui aurait été totalitaire dès l'origine?

L'exposé est visible à ce lien.

Les révolutions russes et l’historiographie : entretien avec Christian Beuvain et Jean-Guillaume Lanuque

revue Dissidences, à lire ici

« Le tableau présenté au public est en train de changer. Il n’est plus réduit à l’« histoire d’un crime » et à l’« histoire de ses victimes » que je voyais dominer il y a un peu plus d’un an quand je finissais mon livre. Je suis content de constater qu’on présente de nouveau l’histoire des acteurs de la révolution que j’appelais de mes vœux... »

« Lénine, une autre histoire de la révolution russe » de Cédric Tourbe (co-écrit avec Michel Dobry et Marc Ferro) - Critique

Cahiers du mouvement ouvrier, n°73-2017

Ce film documentaire qui rompt résolument avec le discours dominant en France depuis une bonne vingtaine d’années sur 1917 est à voir et à faire voir, même si certains éléments sont tout à fait discutables... À lire ici.

Dernier cégétiste et premier communiste : Raymond Péricat et la Révolution russe (1914-1921)

Autour de 1917 : la Russie de guerres en révolutions (1914-1921), AFR – La Sorbonne, 25 mars 2017

Secrétaire de la Fédération Cgt du Bâtiment avant 1914, Raymond Péricat a fondé un Parti communiste en France dès le printemps 1919, un an et demi avant le Congrès de Tours. Entre temps, il s'était farouchement opposé à l'Union sacrée pendant la guerre et s'est prononcé pour la Révolution russe dès mars 1917 car il y voit la réalisation de son idéal. Son parcours de 1914 à 1921 éclaire les engagements de tout un milieu d'ouvriers révolutionnaires, mais aussi la politique de l'État français pour empêcher l'extension de l'incendie qui venait de l'Est.

Canevas de l'exposé à télécharger ici.

The Revolution of 1848 in Western Ukraine in Soviet Historiography

Constructing Academic History in Soviet and Post-Soviet Countries, Genève, 8-9 Mars 2017

Most of the accounts of the 1848 events in Western Ukraine are written in the spirit of national history, wether it is Polish or Ukrainian. I found only three chapters in a book about 1848 in Europe where all communities were described in their interactions without presenting one as a hero and the other one as a foe, a book where even Jews not forgotten. It was published by the Soviet Academy of Science in Moscow in 1952, a year or so before Stalin’s death, when his dictatorship was turning into complete paranoid craziness.

The aim of this paper is maybe not to explain this little miracle, but to describe what made it possible and to follow onward the historiographical destiny of 1848 in Galicia until the proclamation of Ukraine’s independence.

Slides of my presentation here.

“O czarismo estavacondenado antes ainda da revolução de 1917” & "Mulheres russas serão as quartas a votarem na Europa e as sextas no mundo"

Diario de Noticias, 8/03/2017

La Commune soviétique

Gare de l'Est, Cycle 1917, février 2017

Il y a 100 ans, la Révolution de février puis surtout d’octobre 1917 et l’arrivée au pouvoir des bolcheviks emmenés par Lénine allaient profondément bouleverser la Russie, mais aussi le monde entier. À l’occasion de cet événement et des différentes commémorations qui auront lieu cette année, Gare de l’Est consacre un cycle d’émissions dédiées à cette révolution aux immenses conséquences.

Cette émission évoque l’une des premières créations sociales des révolutionnaires, la Commune qui visait à la mise en place d’habitats collectifs communautaires. Cette organisation sociale avait pour objectif d'instaurer un communisme radical touchant tous les aspects de la vie.

1917 vu de France : prudence et méfiance

in L'Histoire, «1917 : les révolutions russes», n°432, février 2017

«Pas facile dans un pays en guerre avec l'Allemagne de comprendre les événements qui se déroulent en Russie. Déféction d'un allié pour les uns, libération pour les autres...». Sur la réception des événements en France, entre une majorité hostile, même à gauche, et une minorité enthousiaste qui subit la répression.

Octobre 1917 : sacralisé, fossilisé, détesté

in Politis, « Révolution(s) », Hors-série n°65 (déc. 2016 - jan. 2017)

Les représentations françaises de la Révolution russe ont changé au gré de notre propre histoire politique et sociale.

Parution en ukrainien de La Révolution de 1917 : Un Regard français - Un Siècle d’interprétations et de représentations (éd. Nika Tsentr)

Ouvrage composé de : Les révolutions communardes de 1919 en Ukraine (Thèse, 2007) et La révolution de 1917 : un siècle de débats en France (La Fabrique, 2016)

Sur un sujet encore brûlant, le lecteur ukrainien sera peut-être surpris de trouver ici la contribution d’un historien français, contribution s’inscrivant qui plus est à contre courant de l’opinion dominante. J’espère d’abord, que le public ukrainien qui a déjà eu accès au Livre noir du communisme et au Bolchévisme à la française, deux ouvrages sous la responsabilité de Stéphane Courtois, aura envie de découvrir un point de vue différent. Il trouvera ici un autre regard tant sur les événements qui ont suivi 1917 (Les révolutions communardes de 1919 en Ukraine) que sur les tensions politiques et culturelles provoquées en France par cette révolution (La révolution de 1917 : un siècle de débats en France). Au lecteur de se faire un avis : la confrontation de points de vue opposés est la condition première de toute vie démocratique.

La suite de l'introduction en français à ce lien.

De la guerre civile de 1919-21 à celle de 2014-16 : le destin de quelques monuments prolétariens en Ukraine

Journée d'étude Patrimoines et cultes prolétaires : Monuments, statues et plaques commémoratives du mouvement ouvrier,

Vendredi 23 septembre 2016 à Genève

Canevas illustré de l'intervention à ce lien.

Commemorating an event that never occurred: Russian October in Soviet Ukraine in the 1920’s

International conference The InternationalEchoes of the Commemorations of the October Revolution(1918-1990)

Switzerland, University of Lausanne, Géopolis (Room: 2227) 14-16 September 2016

As a matter of fact, оctober/november 1917 in Ukraine was not a time for revolution nor for upheaval: as the old state apparatus was continually challenged by various self-proclaimed local institutions since february, one could only witness on november 20th the creation of the Ukrainian National Republic by the Central Rada in response to the bolsheviks’ coup. Even though a Ukrainian soviet republic was firstly proclaimed on december the 25th 1917, the communists didn’t take over Ukraine until the beginning of 1919 and their power was only secured in 1920 in the course of a cruel civil war.

Nevertheless October was a crucial part of the identity and mythology for the ukrainian bolsheviks as it was for their russian counterparts. From the very beginning, October was celebrated and commemorated in red Ukraine, regardless to its fairly remote nature.

We would like to emphasize this paradox by studying commemorating practices in the early 1920’s. We will analyze how the Central committee of the Communist Party of Ukraine monitored the anniversaries of October from 1921 to 1927.

Slides of the presentation here.

La Révolution russe, une histoire française – Lectures et représentations depuis 1917

Parution aux éditions La Fabrique, janvier 2016

En France, la révolution russe est devenue un repoussoir, le moment fondateur d'un totalitarisme aussi terrifiant que le nazisme. Elle n'est plus envisagée que sous l'angle de ses victimes, aussi bien dans le discours public que dans les manuels scolaires.

Éric Aunoble retrace la réception de l'événement en France depuis 1917 – comment L'Humanité, aux mains des socialistes d'Union sacrée, vilipende la révolution bolchevique ; comment le Parti communiste, créé dans la foulée d’Octobre, impose une lecture de plus en plus stalinienne, se mariant après la Seconde Guerre mondiale avec le discours déterministe de l’Université. Ainsi sont étouffées les voix dissidentes, celles des premiers communistes français, familiers de Lénine et Trotsky. L’usage politique de 1917 se dessèche et Mai 68 ne voit réémerger que des clichés du bolchevisme (qui témoignent toutefois de l’importance de l’événement dans la culture populaire).

Au long d’un siècle, la révolution russe a été lue en fonction du contexte politique français. Ainsi s'explique le retournement qui s'est joué, de l'engouement au dénigrement et à l'effacement d'aujourd'hui, quand triomphe le conservatisme et son rejet de toute "culture révolutionnaire".

Présentation, table des matières et recensions.

Bonnes feuilles sur le site de la revue Contretemps.

La Pologne, un sujet soviétique? Itinéraires cinématographiques et personnels (1939-1945)

Journées d’étude

« Circulations intellectuelles en temps de guerre - Espace européen et Union soviétique (1939-1945) »,

IHTP / Paris 8, 17-18/06/2015

Canevas de l'intervention à ce lien. Sur l'image de la Pologne dans le cinéma soviétique de la guerre et sur la figure de Wanda Wasilewska.

Dix jours en attente de cessez-le-feu

Gare de l’Est - Cahiers des Mondes de l'Est n°4, mai 2015 ;

«Kiev, Sainte-Sophie, le 3 février

Une quarantaine de jeunes en treillis sont alignés sur deux rangées sur la place entre le monument à Bogdan Khmelnytsky et l’entrée de la cathédrale, au centre symbolique de Kiev. Ils ont l’air très jeunes ; parmi eux, une fille, qui a encore les joues pleines de l’enfance et des couettes attachées par des boules en plastique. Quelques photographes autour d’eux semblent attendre quelque chose. ...»

Ukraine : Les intellectuels d'ici et la guerre de là-bas

article pour le Comité de vigilance sur les usages publics de l'histoire (CVUH), 22 mars 2015 ;

L’anniversaire de la chute de Viktor Ianoukovitch a montré combien le débat d’idées sur la question ukrainienne était clivé en France. Les prises de positions «pro-ukrainiennes» ou «pro-russes» dans l’espace médiatique sont l’expression d’une réelle fracture dans le monde intellectuel français, affrontement où les historiens et les références historiques jouent un rôle non négligeable en fournissant des arguments à l’un et l’autre camps. En passant en revue les arguments des antagonistes, je n’essaierai pas de me prévaloir d’une expertise, la mienne, qui serait supérieure à celle de tel ou telle ; je voudrais plutôt dégager de façon critique des postures et un rapport au pouvoir au fond aussi semblables d’un bord à l’autre que les déclarations sont opposées.

"Alexandre Parkhomenko" (Leonid Loukov, 1942) : L’usage de la guerre civile en Ukraine pour la mobilisation patriotique

Colloque La propagande de guerre soviétique à l'écran, 1939-1946, Cinémathèque de Toulouse, mars 2015

Le Donbass est à feu et à sang. C'est une guerre civile doublée d'une intervention étrangère. Les représentants de cette grande puissance se livrent aux manipulations les plus cyniques des antagonismes locaux. Heureusement d'héroïques volontaires se sont levés pour défendre leur patrie et les acquis de leur récente révolution. Ils sont dirigés un militant de longue date de la cause du peuple.

Le film qui raconte cette histoire est projeté en 1942. Il s'agit de "Alexandre Parkhomenko" de Leonid Loukov sur un scénario de Vsevolod Ivanov, retraçant la geste d'un bolchevik devenu commandant rouge, combattant largement en Ukraine pendant la guerre civile de 1918 à 1921. Pour mobiliser la population soviétique dans la "Grande guerre patriotique" on utilise paradoxalement des éléments plus liés à l'affrontement des classes qu'à celui des nations. On tentera de voir quels usages de l'histoire révolutionnaire ont été faits pour arriver à cette fin et comment ils participent de la définition d'une identité ukrainienne soviétique.

«Communistes, aux armes!»: les unités à destination spéciale (TchON) au sortir de la guerre civile en Ukraine (1920-1924)

article dans les revues Amnis, Revue de civilisation contemporaine Europes/Amérique, n°14 (2015) et

Hispania Nova, Revista de Historia Contemporánea, nº 13 (2015),

Dossier "Les guerres civiles, réflexions sur les conflits fratricides à l’époque contemporaine (Europe-Amérique)",

À partir des archives ukrainiennes, l’article étudie les Unités à destination spéciale (Tchasti osobogo naznatcheniya, TchON, 1919-1924) qui sont des détachements armés composés de militants communistes. Pour répondre aux périls de la guerre civile, le pouvoir bolchevique crée différents types de formations armées, qui se distinguent par leur mission spécifique (protection, contrôle, répression...) et leur institution de rattachement (armée, police politique, Parti). Bien que dépendant de l’institution centrale du nouveau régime, le Parti communiste, les TchON ont du mal à se faire une place. En effet, les responsables communistes les plus portés sur la chose militaire ou policière sont déjà absorbés par l’Armée rouge ou la Tchéka. De plus, le caractère non permanent de ces forces supplétives nuit à leur pérennité et à leur visibilité. Dotés d’un cadre permanent pour répondre à ce problème, les TchON perdent largement alors leur originalité opérationnelle de milice de parti. Elle la préserve par contre sur le plan symbolique : être un « communard » des unités à destination spéciale, c’est faire partie intégrante de la communauté du pouvoir. À cheval sur deux périodes, celle des combats et celle de l’ « édification pacifique », ces formations appartiennent à la fois au champ militaire et au champ politique et constituent un observatoire privilégié du rapport entretenu par le PC et ses militants tant avec la violence qu’avec le pouvoir.

Filmer la guerre :les Soviétiques face à la Shoah (1941-1946)

Exposition temporaire au Mémorial de la Shoah, du 8 janvier au 27 septembre 2015

À l’occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’ouverture des camps par les Alliés, le Mémorial de la Shoah propose une exposition exceptionnelle consacrée à l’étude des images de la Shoah filmées par les opérateurs soviétiques.

Dès 1941, dans les pas de l’Armée rouge, les opérateurs soviétiques sont envoyés sur le front et captent les traces du génocide. Les images filmiques de ce crime, que l’Occident a pour la plupart oubliées, n’ont pas été exploitées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comment et dans quels buts ont été tournées, montées et projetées ces images en URSS pendant la guerre ? Pourquoi les Soviétiques ont-ils minimisé, en dépit des faits, la spécificité des Juifs parmi les victimes des exactions nazies ? Que nous apprennent sur la Shoah ces films pour la plupart inédits ?

Entre 1941 et 1945, du fait de la géographie des opérations militaires, seuls les Soviétiques ont pu filmer les traces de Shoah dans toute son ampleur, sa systématicité et la variété des mises à mort. Les centaines d’images montrées dans cette exposition dévoilent l’ouverture des fosses et les traces des exécutions de masse en Europe de l’Est (Babi Yar, Rostov, Krasnodar, Kertch, etc.), la libération des camps de concentration et d’extermination (Klooga, Majdanek, Auschwitz, etc.), ainsi que les multiples procès et exécutions qui suivirent la Libération. Les images réalisées par ces quelque 400 opérateurs, dont le célèbre Roman Karmen, ont permis aux autorités soviétiques de construire une histoire de la « Grande guerre patriotique » au cinéma.

Commissariat scientifique :

Les chercheurs du projet CINESOV - Le cinéma en Union soviétique pendant la guerre, 1939-1949 – Valérie Pozner, Alexandre Sumpf, Éric Aunoble, Victor Barbat, Thomas Chopard, Juliette Denis, Nathalie Moine, Ania Szczepanska, Irina Tcherneva, Vanessa Voisin.

Commissariat général :

Marie-Édith Agostini, Sophie Nagiscarde, Mémorial de la Shoah.

L’Ukraine, une nation impossible entre Russie et Europe ?

Série de cours à l'Université populaire des Hauts-de-Seine (novembre-décembre 2014)

La contestation du «Maïdan» contre un pouvoir autoritaire et corrompu a abouti en quelques mois à une guerre civile entre les nouvelles autorités «pro-européennes» et l’Est du pays, «pro-russe». Indépendante depuis 1991, l’Ukraine est aujourd’hui divisée comme jamais entre ces deux pôles. Devenue ainsi pour son malheur le pivot du continent, l’Ukraine est-elle une nation impossible ? Pour se faire un avis, il faudra le recul de deux siècles d’histoire afin de retracer les aléas d’une construction nationale toujours instrumentalisée par de puissants voisins et peinant à suturer les fractures du tissu social.

Femmes et communistes : Un engagement dans la guerre civile en Ukraine (1918-1919)

dans Laurent Colantonio et alt. (dir.), Genre et Utopie, Autour de Michèle Riot-Sarcey, Presses universitaires de Vincennes, 2014

Continuant à m’intéresser à l’implication des dominés dans le processus révolutionnaire, j’ai voulu me pencher sur les femmes communistes, c’est-à-dire engagées du côté des rouges, qu’elles fussent à ce moment précis membres du Parti communiste ou pas. Plutôt que de s’interroger sur ce que la guerre civile nous apprend sur la situation des femmes, nous essaierons d’envisager comment l’engagement de certaines femmes éclaire les vicissitudes du processus général d’émancipation pendant cette période d’affrontements et de violences extrêmes. À cette fin, nous étudierons les témoignages des militantes conservés aux archives du PC d’Ukraine. Leur itinéraire, réel, sera ensuite confronté au destin de deux héroïnes nées de la plume du plus grand écrivain ukrainien de la période, Mykola Khvylovy.

Université de Genève 2014-2015 :

Cours : De la "Petite Russie" à l'Indépendance : l'Ukraine du XIX° s. à nos jours

Séminaires :

1er semestre : Lieux de mémoires et figures patrimoniales en Ukraine contemporaine.

2d semestre : L’Ukraine depuis 1991, une société au sortir du système soviétique.

* * *

Le studio d’actualités d’Ukraine (UkrKinoKhronika) à l’épreuve de la guerre

Intervention au Colloque "Surmonter la guerre. L'industrie du cinéma en URSS, 1939-1949"

Bibliothèque Eisenstein, Moscou, 16-17 juin 2014 (dans le cadre du projet ANR CINÉSOV)

Je m’intéresse au studio d’actualités d’Ukraine (l’UkrKinoKhronika) depuis un travail sur « La soviétisation de l’Ukraine occidentale aux actualités filmées (1939-1949) » (présenté en octobre dernier). Le destin des studios d’actualités d’Ukraine présente un double intérêt du point de vue de la guerre qui se déroule : un intérêt objectif (l’Ukraine est une fois de plus sur la ligne de front ce qui implique des problèmes d’évacuation, reconquête, reconstruction) ; un intérêt subjectif (articulation du national et du soviétique dans la « grande guerre patriotique »).

Sur la base de sources sont essentiellement kiéviennes (archives du studio au TsDAMLM, archives de l’État et des syndicats au TsDAVO, archives du Parti au TsDAGO), j’essaierai de voir comment une institution, l’UkrKinoXronika, réagit à la guerre, tente d’y survivre et de se reconstruire à l’issue. Il s’agit donc d’une histoire collective et non de celle de trajectoire personnelles, comme un essai d’histoire institutionnelle sur la constitution d’un esprit de corps.

Luttes politiques et lutte symbolique dans l'espace public en Ukraine

Article sur le site du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire (CVUH)

16 mars 2014

Dans les événements qui agitent l’Ukraine depuis la fin de l’année dernière, les symboles et les références historiques sont des armes que les camps en présence utilisent autant que les gourdins et les armes à feu. Il a semblé intéressant d’en faire un début de catalogue à partir de photos et de vidéos de presse.

Ce texte a fait réagir Perrine Poupin, une chercheuse spécialisée dans les mouvements sociaux en Russie. L'échange que nous avons eu sur la liste de diffusion Monde Russe éclaire quelques autres aspects de la question.

Juif, Soviétiques et Ukrainiens : nationalités et assignations d'identité dans les films d'atrocités, depuis les pogroms de la guerre civile jusqu’à la Shoah

(avec Thomas Chopart du CERCEC)

16-17 décembre 2013 aux JOURNEES D’ETUDES

«FILMER LES CRIMES DE L’ENNEMI : IMAGES SOVIETIQUES»,

Organisées dans le cadre du programme ANR « Cinésov, 1939-1949 », 2013-2015

Making Revolutionary Proletarians out of Ukrainian Peasants : Bolsheviks’ Implementation of Class Struggle in the Countryside in 1919

at Historical Materialism’s Tenth Annual Conference « Making the World Working Class » (7-10 November, SOAS, London)

Between February and April 1919, tens of agricultural communes (kommuny) are created in the newly conquered Kharkov region. With the support of the bolsheviks’ party, communes became forms of political and social mobilization of the lowest class of the rural society. Landless peasants and day-laborers viewed themselves as proletarians, discussed endlessly about the contribution of their communes to a socialist economy yet to be built or about the revolution in Germany. Hence they showed their willingness to be a part of the great workers’ uprising taking place in Europe then. These first communes were swept away by the advance of the white army within a few months and the coming back of the Reds in 1920 did not bring a new bloom of communes. Both Soviet and western historiography assert that the “communards” are uprooted or outcast, and since 1991 the communes’ rejection by the majority of peasants is unanimously presented as another proof of the failure of the bolsheviks’ implementation of class struggle in the countryside. I would like to challenge this statement on the basis of archival material giving some insight about poor peasants’ self-consciousness.

Some slides on the topic here.

Faire de l’Étranger un Soviétique grâce au cinéma : L’exemple de la soviétisation de l'Ukraine occidentale (1939-1949)

au colloque Le rapport à l’étranger (groupe de recherche

La fabrique du ‘soviétique’ dans les arts et la culture), 24-26 octobre 2013, Paris, INHA

Avec la conclusion du pacte germano-soviétique en 1939 puis à la faveur de la victoire, l’URSS a procédé à l’annexion de l’Ukraine occidentale. Or, la Galicie, la Boukovine du nord et la Ruthénie, qui avaient relevé respectivement de la Pologne, de la Roumanie et de la Tchécoslovaquie, n’avaient jamais appartenu à l’ensemble soviétique, ni auparavant à la « Petite Russie ». L’intégration de ces territoires à la République socialiste soviétique d’Ukraine dans une « Révolution de l’extérieur » (selon l’expression de Jan Gross) s’est appuyé sur un discours de légitimation culturelle, discours qui s’est particulièrement exprimé au cinéma. Le canevas de l'intervention est visible à ce lien.

Université de Genève 2013-2014 :

Cours : De la "Petite Russie" à l'Indépendance : l'Ukraine du XIX° siècle à nos jours

Séminaires :

1er semestre : L’Ukraine depuis 1991, une société au sortir du système soviétique.

2d semestre : 1914-1953, quatre décennies de violences à l’Est de l’Europe.

* * *

Intervention le 28 novembre 2012 à l'UniGe,

canevas illustré à télécharger ici.

Formation continue « Russie - Europe: une destination commune »

Prôner l’émancipation, instituer la domination :

sur l’expérience d'une commune de jeunes en Ukraine soviétique (1924)

Colloque "Penser l'émancipation", Université de Lausanne, le 27 octobre 2012.

On peut à ce lien regarder l'intervention.

Article dans le numéro 6 (hiver 2013) de la revue Dissidences.

L’Ukraine dans le siècle soviétique: de la Petite Russie à l’indépendance

Université de Genève 2012-2013, cours et séminaire sur

L'Ukraine de 1793 à nos jours :

De la naissance d'une nation aux vicissitudes d'une république.

Programme des cours et bibliographie

Second semestre 2011-2012, à l'Université de Genève, Cours et séminaire sur

De l'empire russe à la Russie soviétique :

une société déchirée

(1917-1921)

Entre 1917 et 1921, la révolution puis la guerre civile ont embrasé l’ex-empire tsariste. Au lieu d’un conflit simple opposant deux camps, la dissolution du pouvoir central fragmente la population selon des clivages sociaux, politiques et nationaux mais aussi de genre et légitime une lutte à mort entre les groupes ainsi définis.

Dans le même esprit qui a présidé aux cours du premier semestre, il s’agira de reprendre l’histoire de ces cinq années de bouleversements afin d’en dégager tant les potentialités que les déterminations.

Programme des cours, bibliographie...

... et documents à lire ici.

Images du travail et des travailleurs en Ukraine et en URSS

Lundi 16 janvier 2012 aux Lundis de Lunévile (organisés par Didier Francfort - Institut d'histoire culturelle européenne Bronisław Geremek) sur le thème "Et voilà le travail !" : voir un canevas illustré de l'intervention, ici.

La revue Komunarka Ukraïny (1932-1934) : La femme ukrainienne dans la fabrique de l’homme soviétique

vendredi 16 décembre 2011, pour le colloque "La Fabrique du Soviétique dans les arts et la culture" organisé par Marie-Christine Autant-Mathieu (CNRS, Arias) et Cécile Vaissié (Rennes 2), avec le soutien de la Fondation Maison des sciences de l’Homme et du Centre franco-russe de recherche en sciences humaines et sociales de Moscou.

«Organe de la section centrale des ouvrières et paysannes du PC(b)U», la Communarde d’Ukraine s’adresse à de larges masses de femmes, censément peu conscientes, et tente de faire leur éducation sociale et politique pour qu’elles intègrent à part entière la société socialiste nouvelle. Ce parti-pris pédagogique est patent dans la sollicitation des lecteurs/lectrices à envoyer à la revue leurs poèmes, nouvelles et croquis. Les manuscrits sont lus et critiqués dans le cadre de la «consultation littéraire» et, le cas échéant, publiés. Les archives de cet atelier d’écriture conservent une centaine de manuscrits et leurs recensions, donnant à voir comment se fabrique un imaginaire soviétique. Un canevas illustré est visible ici.

Premier semestre 2011-2012, à l'Université de Genève, Cours et séminaire sur

L’invention du « soviétique » :

pratiques, discours et représentations

(1917-1929)

Il y a vingt ans avait lieu « l’effondrement de l’empire soviétique ». L’expression, désormais consacrée, renvoie immanquablement à la « chute de l’empire romain ». Or, si tout le monde sait où se trouvent Rome et ses ruines, il est plus difficile de définir le « soviétique » et de donner un sens à ses vestiges, encore largement visibles. Cette série de cours et de séminaires propose donc une archéologie un peu particulière, dont l’objet – encore proche dans le temps – est devenu très éloigné dans la conscience collective.

Nous tenterons de remonter aux sources de cette étrangeté, dans les années Vingt. L’étude thématique de pratiques sociales, de discours et de représentations en formation entend donner à voir, dans leurs décalages, non seulement ce qui devait arriver mais aussi les possibles qui ne sont pas advenus.

Programme des cours, bibliographie...

... et documents.

Une histoire rêvée du communisme chez André Kourkov,

Viktor Pélévine et Valéry Zalotoukha

à la conférence internationale «LES REPRÉSENTATIONS HISTORIQUES ET LA RÉÉCRITURE DU PASSÉ DANS LA RUSSIE POST-SOVIÉTIQUE», les 12, 13 et 14 mai 2011 à l'institut européen de l'Université de Genève. Voir le programme.

Des dernières années du régime soviétique à nos jours, la littérature russe a vu fleurir les dystopies, les uchronies et autres essais « d’histoire alternative ». Ces textes ont déjà fait l’objet d’études et leur volonté de revanche sur un passé et un présent – voire un avenir ! – frustrants est patente. Je voudrais attirer ici l’attention sur un genre bien moins fourni mais peut-être plus subtil, où les auteurs intègrent une fiction à caractère fantastique dans les cadres connus de l’histoire soviétique « réelle », les faits historiques avérés n’étant pas niés mais altérés et / ou réagencés. Dans La Mitrailleused’argile [Čapaev i Pustota] de Viktor Pélévine, La grande Campagne de libération de l’Inde [Velikij pohod za osvoboždenie Indii] de Valéri Zalotoukha et la Géographie d’un coup de feu isolé [Geografija odinočnogo vystrela] d’Andreï Kourkov, nous observerons au prisme de différents legs culturels le rapport qu’entretiennent ces fictions avec l’histoire russe et soviétique pour tenter de déterminer ce qu’elles peuvent apporter à notre compréhension d’une période révolue.

On peut lire à ce lien un canevas illustré de la communication.

« Cabaret politique » sur l’Ukraine contemporaine : dialogue avec l’écrivain André Kourkov

organisé et présenté par Didier Francfort, dans le cadre du Festival «Passages» à Lunéville (10 mai 2011).

L'otcherk, genre littéraire ou outil de contrôle social ?

« La Fabrique du Soviétique, dans les arts et la culture », journée d’études le 2 avril 2011 à l’INHA, 2 rue Vivienne, 75 002 Paris.

Lors de mes recherches, j'ai été confronté à de nombreux textes littéraires publiés dans la presse. Il s'agit de textes courts, dont le sujet est adapté au public visé par la publication (femmes, étudiants, paysans, milieu cultivé...) et qui véhicule un contenu propagandiste. La majorité d'entre eux appartient au genre de l'otcherk (narys en ukrainien). Empruntant au reportage les procédés du réalisme, il y ajoute la narrativisation. L'apparence de réalité et l'impression d'évidence qui se dégagent des textes participent à la fabrication du consensus et à la conformation des attitudes.

Des écrits qui entendent modeler la vie ne laissent pas d'interroger le rapport entre la création et la réalité. Ainsi le thème de la famine apparaît dès 1930, dans la fiction et sur un mode grotesque, comme si les écrivains ne se contentaient plus d'accompagner les évolutions politico-sociales mais les anticipaient.

« Les succès méconnus d’une agriculture socialiste (URSS, années vingt) »

Gavroche, Revue d’histoire populaire, n°165 (01-03/2011)

Une agriculture collectivisée est-elle viable économiquement ? L’expérience soviétique semble prouver que non… Mais il est possible de contester cette idée reçue en s’intéressant aux premiers kolkhozes, dans les années 1920. Fondé sur les archives de la région de Kharkov (alors capitale de l’Ukraine soviétique, région agricole s’il en est), cet article se propose de passer les kolkhozes au banc d’essai économique, après avoir évalué l’intervention de l’État soviétique dans ce secteur.

Article à télécharger ici.

"Apôtres" ou "patrons" : les instructeurs de l'Union des coopératives artisanales en URSS sous la NEP

Communication le samedi 27 novembre 2010 aux journées de rencontre « De l'utopie à l'entreprise : Imaginaires et réalités de la coopération ouvrière en Europe occidentale et orientale. XIXe-XXe s », organisées par l'association La Fraternelle à la Maison du peuple de Saint-Claude (Jura, France). L'histoire de La Fraternelle, plus vieille coopérative ouvrière de France, est consultable ici.

publié dans Utopies et entreprises : Imaginaires et réalités de la coopération ouvrière en Europe du XIXe au XXIe siècle (éd. Alain Mélo), Presses de l'Université de Franche-Comté, 2015.

Le destin du mouvement coopératif dans la révolution russe a fait l'objet de représentations contradictoires : longtemps présenté comme une des voies menant nécessairement au socialisme, on y a vu plus récemment une forme d'expression de la société civile que le bolchevisme aurait vite bâillonnée. Peut-être faudrait-il d'abord constater que les formes de coopération qui existaient en Russie puis en URSS n'avaient pas grand chose en commun avec leurs homologues occidentales.

Comme le terme de "coopération ouvrière" ne désigne pas en russe une association de production, nous nous pencherons plutôt sur les coopératives artisanales. A la lecture des archives de l'Union des coopératives artisanales constituées dans les années Vingt dans la région de Kharkov (Ukraine), elles apparaissent écartelées entre la modestie des objectifs de leurs sociétaires, l'ambition idéologique des instructeurs qui les encadrent et les exigences impérieuses mais changeantes de l'État soviétique.

"Les fameuses Années Vingt", une période de réaction ?

Dialogue avec Olivier Le Trocquer et Michèle Riot-Sarcey, vendredi 4 juin 2010, dans le cadre du séminaire "Repenser le long XIX° siècle".

Dans un texte intitulé "Les fameuses Années Vingt", Theodor Adorno mettait en cause l'aura qu'on donne aux années 1920 dans le domaine artistique : loin d'être une décennie d'innovation et de libération, on constate plutôt la répétition des procédés élaborés juste avant 1914 et ce dans une ambiance de retour à l'ordre.

Adorno écrivait sur l’Allemagne de Weimar, mais la question vaut d’être posée pour l’URSS également. Le propos, centré sur les arts, peut-il d’ailleurs être étendu aux sphères politiques et sociales ? N'y-a-t-il pas là une des clés pour comprendre l'échec de la vague révolutionnaire de 1917-1921 et la marche vers les totalitarismes ? Cela suppose de revisiter l'activité des avant-gardes politiques et artistiques autour de la Première guerre mondiale.

« Entre deux feux » : les dramaturges de la Renaissance ukrainienne et la Révolution (1919-1932)

Communication pour le colloque « Ecriture/réécriture de l’histoire. La révolution mise en scène », à Rennes 2 du 10 au 13 mars 2010, organisé par Francine Maier, Christiane Page et Cécile Vaissié.

Comme dans toute l’URSS, la thématique révolutionnaire a marqué l’expression théâtrale en Ukraine dans les années vingt. Une dizaine de pièces sur les événements révolutionnaires ont été écrites entre 1919 et 1932. Elles constituent un corpus significatif qui reflète la complexité historique de la période (succession de guerres plus que rupture révolutionnaire univoque) mais aussi l’histoire personnelle de leurs auteurs (pris entre les engagements nationaliste et communiste et les contraintes de la carrière littéraire). L’esthétique est aussi une question brûlante de la culture ukrainienne du temps, avec l’affrontement entre les avant-gardes et les réalismes, naturaliste d’abord puis "socialiste".

« Cabaret politique » sur l’Ukraine contemporaine : dialogue avec l’écrivain André Kourkov et l'historien Etienne Thévenin

organisé et présenté par Jean-Pierre Thibaudat et Didier Francfort, dans le cadre du Festival «Passages» à Nancy (17 mai 2009).

AUNOBLE_2021 Personal Trajectories Polish Leftists.pdf