Repenser le long XIX° siècle (1789-1914)

Séminaire annuel (M2, doctorat)

Histoire intellectuelle, Paris 8 - EHESS

Organisé par

Michèle Riot-Sarcey, professeur, Université Paris 8

2ème et 4ème vendredi du mois de 17h00 à 20h00 (salle 8, 105 boulevard Raspail) à partir du 23 octobre 2009

Penser l’histoire à travers les discontinuités

Depuis longtemps déjà l’écriture de l’histoire linéaire est malmenée, mais y échapper reste difficile car la continuité historique s’inscrit naturellement dans le récit. De ce point de vue, elle impose sa loi au genre de l’histoire, quelle que soit la méthode d’interrogation des sources.

Or, nous souhaiterions nous écarter de cette forme de lecture du passé en réfléchissant sur les discontinuités historiques, à la manière de Walter Benjamin (auteur, en particulier, du Livre des Passages, Paris capitale du XIXe siècle). Ce qui suppose, dans un premier temps, de comprendre comment l’histoire se fabrique entre ordre et horizon des possibles (au sens ordinaire des utopies). La quête d’historicité des idées et des expériences — individuelles et collectives —, peut nous permettre alors de retrouver les enjeux d’un passé dont les aspérités sont le plus souvent gommées.

Au cours des séances du séminaire, avec nos invités : historiens, littéraires, philosophes, musicologue, historiens de l’art, spécialistes de la création artistique, nous tenterons de regarder, au plus près, les moments clé du passé auquel nous donne accès l’examen des multiples formes d’expression des discontinuités.

Programme :

- Vendredi 23 octobre :

Introduction du séminaire par Michèle Riot-Sarcey

Comment penser les discontinuités en histoire.

- Vendredi 13 novembre :

Philippe Ivernel (Université Paris 8)

Des discontinuités chez Walter Benjamin.

- Vendredi 27 novembre :

Sophie Wahnich (CNRS, Labo du Laios, Ehess)

1792, ce qui était encore possible.

- Vendredi 11 décembre :

Pierre Serna, Guillaume Mazeau (Université Paris I)

Été 1793, discontinuité ou rupture.

- Vendredi 8 janvier :

Antoine Picon (Université Harvard, Ecole des Ponts et Chaussées)

Villes et architecture : continuités et discontinuités.

- Vendredi 22 janvier :

Marc Berdet (Université Paris I)

La double clôture de l’utopie (1830-1848).

- Vendredi 12 février :

Florent Perrier (Imec)

Utopie et déroute, l’ordre pris de court.

- Vendredi 26 février :

Eric Aunoble, (post doc, Paris)

« Les fameuses années 1920 »,

Dialogue avec Olivier Le Trocquer, Michèle Riot-Sarcey

- Vendredi 12 mars :

Uri Eisenzweig (Université Rutgers).

Les années 1892-94: irruption du non-sens dans l’histoire de la République?

- Vendredi 26 mars :

Jean-Paul Olive (Université Paris 8)

Tradition et oubli dans l’expressionnisme atonal viennois.

Berg, Schoenberg, Webern.

- Vendredi 9 avril :

Christian Derouet (Musée national d’art moderne, commissaire de l’exposition Kandinsky)

Les discontinuités dans l’œuvre de Kandinsky.

- Vendredi 14 mai :

Miguel Abensour (Paris 7)

Lire Pierre Clastres à la lumière de Nietzsche.

- Vendredi 28 mai :

Gisèle Berkman (Collège International de Philosophie)

La pensée de la discontinuité dans l’œuvre de Maurice Blanchot.

- Vendredi 13 juin :

Michèle Riot-Sarcey (Université Paris 8) / Maurizio Gribaudi (Ehess)/ Jacques Guilhaumou (Université de Provence)

De la Révolution à 1968, dialogue à propos des discontinuités.