Médecin des Troupes coloniales
Puis « Le médecin des Pauvres »
Ambulance Hadfield Spears,
Service de Santé – Hôpital Chirurgical Mobile n° 3
Tibaux Pol est né le 20 juillet 1914 à Givet (Ardennes).
De 1925 à 1930, il est élève au Prytanée militaire de la Flèche.
Après obtention du certificat de Physique, Chimie et Sciences Naturelles (S.P.C.N.) en faculté des sciences, il intègre l'École de Santé Militaire de Lyon en octobre 1933 au sein de la section : Troupes coloniales.
Il est nommé externe des hôpitaux de Lyon puis soutient sa thèse de doctorat en médecine le 6 juillet 1938 sur : Le bubon cancéreux de l'aine. Thèse n° 143, année 1937-1938, Lyon. Il est alors promu médecin-lieutenant.
Il effectue le stage de l'École d'Application du Service de Santé des Troupes coloniales du Pharo à Marseille du 5 janvier au 31 août 1939.
Il est alors envoyé comme médecin-adjoint au centre de dépôt des isolés des Troupes coloniales de Fréjus en attente d'affectation. Il est alors affecté pour emploi à l'hôpital Michel Lévy.
En mars 1940, il est affecté au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST) qui se rallient au général de Gaulle et rejoignent les Forces Françaises Libres le 26 août 1940. Thibaux participe à l’opération du Gabon en novembre et décembre 1940 ayant rejoint l'antenne médicale dirigée par le médecin-commandant Henri Fruchaud.
Affectés à la Brigade Française Libre, il fait ensuite la campagne d'Érythrée mi-janvier 1941.
Pol Thibaux participe à la bataille de Keren du 15 au 18 mars et distingue à la tête d'un poste chirurgical avancé. Il sauve de nombreuses vies malgré la difficulté d'opérer sous le feu ennemi ce qui lui vaut une citation à l'ordre de la Brigade. Au cours de la campagne d'Érythrée, il rencontre Guy Charmot, affecté au bataillon de marche n°4 (BM4).
Il est promu médecin capitaine en décembre 1941.
Il effectue ensuite la campagne de Libye en mai-juin 1942, avec la 1ère Brigade du général Koenig au sein de l'Ambulance Hadfield Spears que commande le médecin lieutenant-colonel Jean Vialard-Goudou. Durant la bataille, il opère toujours dans un poste chirurgical avancé et retrouve Henri Fruchaud. Opérant de nouveau dans des conditions difficiles ses qualités sont de nouveau reconnues et il reçoit une citation à l'ordre de l'Armée.
Après Bir-Hakiem, Fruchaud étant muté, Thibaux prend la direction du poste chirurgical avancé et Vialard-Goudou est remplacé par Jean Vernier.
Ambulance Hadfield Spears à Bir-Hakeim
Restant affecté à l'Ambulance Hadfield Spears il participe à la campagne de Tunisie. À Takrouna, au cours des combats, du 7 au 12 mai 1943 au cours desquels Raoul Béon est tué, il se dépense sans compter et reçoit une troisième citation.
Il reste affecté à l'Ambulance Hadfield Spears lorsque celle-ci est rassemblée à Bizerte puis elle embarque le 20 avril 1944 en direction de Naples. Elle se déploie dans le hameau San Clemente et le 11 mai, après le déclenchement de la bataille de Garigliano elle reçoit un afflux considérable de blessés, Thibaux opérant sans relâche
À partir du 18 mai, après l'enfoncement de la ligne Gustav, l'Ambulance remonte jusqu'au lac Bolsena puis le 24 juin se replie dans les environs de Naples pour préparer le Débarquement en Provence.
Les premiers élèments de l'Ambulance débarque donc aux côtés des commandos d'Afrique sur la plage de Rayol-Canadel-sur-mer et Pol Tibaux débarque le 31 août avec l'Armée B du général de Lattre de Tassigny.
Puis pour le reste de la campagne de France, il est affecté à l'hôpital chirurgical mobile n°3 de la 1ère Division des Français Libres. Il remonte jusqu'en Alsace où, installé en janvier 1945 au Hohwald, il soigne avec les équipes de l'Ambulance Hadfield Spears plus de six cents blessés dus aux combats mais également près de cinq cents hommes victimes de gelures graves liées au rigoureux hiver alsacien.
Le conflit terminé, il est affecté à l'hôpital mixte de Tamatave à Madagascar jusqu'en 1948.
Puis, de 1950 à 1954, il est chef du service de chirurgie à l'hôpital mixte de Nouméa en Nouvelle-Calédonie.
Promu médecin lieutenant-colonel en février 1955, il effectue un court séjour en Indochine avant de faire valoir ses droits à la retraite en juillet 1957 au grade de médecin-colonel.
Il s'installe comme médecin de campagne à Dramont dans le Var où il est surnommé le « médecin des pauvres».
Il décède le 8 décembre 1963 à Fréjus et il est inhumé à Saint-Raphaël (Var).
Ayant épousé Françoise de Juge-Montespieu, il a plusieurs enfants dont un fils François. Celui-ci devient écrivain et dans tous ses romans dont le Guerrier Nu, il raconte l'histoire de son père sous les traits de Pol Marandray et de sa famille.
Officier de l'Ordre de l’Étoile d'Anjouan.
Décorations :
Chevalier de la Légion d'Honneur,
Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945,
Croix de Guerre 39/45 (4 citations),
Médaille Coloniale avec agrafes "Érythrée", "Libye", "Bir-Hakeim", "Tunisie",
Officier de l'Ordre de l’Étoile d'Anjouan (Comores).
Michel Desrentes – médecin en chef (H) – Santé Navale - promotion 1965