Les idées libérales et républicaines découlant des révolutions française et américaine deviennent de plus en plus populaires au sein du Bas-Canada au début du 19e siècle. De plus, la structure démocratique mise en place avec l'Acte constitutionnel est contradictoire avec ces principes, ce qui tend à attiser les flammes entre la population et l'élite coloniale. De plus, la rivalité existant entre deux partis politiques, le British Party et le Parti patriote, divise les francophones et les anglophones du Bas-Canada. Une crise agricole dans les années 1830 et un refus de la part de la métropole d'apporter des changements constitutionnels contribuent également à alimenter la grogne qui règne dans le Bas-Canada. Les tensions sont vives et l'embrasement est sur le point d'arriver.
En 1806, Pierre Bédard alors chef du Parti canadien, fonde le journal Le Canadien : un journal destiné à diffuser les idées du parti et ses revendications. Parmi ces idées, on retrouve la responsabilité ministérielle (voir plus bas). Les Canadiens ont désormais un outil pour répliquer aux journaux anglophones (Quebec Mercury, Montreal Herald, Montreal Gazette). Le journal et ses idées ne plaisent pas aux Britanniques. En 1807, le nouveau gouverneur James Henry Craig fait emprisonner Bédard. Les presses du journal sont saccagées.
Responsabilité ministérielle (gouvernement responsable) : On parle de responsabilité ministérielle ou de gouvernement responsable lorsque les membres du Conseil exécutif sont choisis parmi les membres de la Chambre d'assemblée (qui sont tous déjà élus). Les membres du Conseil exécutif doivent ensuite rendre compte de leurs décisions à la Chambre d'assemblée.
Louis-Joseph Papineau (1786-1871)
Est un brillant avocat, seigneur et homme politique canadien. Il devient le chef du Parti Patriote en 1826. Le Parti Patriote revendique des réformes profondes des institutions démocratiques. Il est l’homme politique le plus influent de son époque.
Dans les années 1830, le Parti patriote, ayant à sa tête Louis-Joseph Papineau, se radicalise. Influencé par les idéaux du républicanisme, le Parti patriote revendique une participation plus active des citoyens dans la vie politique ainsi qu'une plus grande représentation de la population au sein du gouvernement. La mise en place d'un gouvernement responsable (responsabilité ministérielle) devient un enjeu de taille pour les députés canadiens.
Leurs principales critiques sont :
Au début des années 1830, plusieurs débats font rage à la Chambre d'assemblée et opposent les députés canadiens et britanniques. Ces débats concernent principalement le financement des canaux, les droits de douanes et l'utilisation des subsides (Voir plus bas).
De plus, certains membres du gouvernement, appelés la Clique du Château, sont corrompus et profitent du jugement favorable du gouverneur à leur endroit. Le gouverneur, quant à lui, en plus de pouvoir utiliser son droit de veto pour renverser les décisions prises par les députés, ne consent toujours pas à accorder la responsabilité ministérielle. Dans ce contexte, la colère des membres du Parti patriote ne fait que grandir.
Les subsides sont des subventions (des fonds) que l'État accorde à des entreprises ou à des personnes afin de les soutenir.
Source : Allo Prof
En 1834, les membres du Parti patriote écrivent 92 Résolutions, document officiel qui sera envoyé à Londres. Ce document dénonce, entre autres, la corruption présente dans le système politique, qui privilégie une minorité britannique, ainsi que le manque d'efficacité de l'administration et du système de justice de la colonie. Les demandes du Parti patriote y sont également présentées. En voici une liste exhaustive :
Les « 10 résolutions Russell de 1837 » sont en réponse par Londres aux revendications des francophones, plus de 3 ans après l'envoi des 92 résolutions. Déjà que l'attente fut longue, la réponse jeta de l'huile sur le feu :
De plus, Londres jette toujours plus d’huile sur le feu en autorisant le gouverneur à puiser dans les revenus de la Chambre d’Assemblée sans consulter les élus du peuple.
Louis-Joseph Papineau et les membres du Parti Patriote sont essentiellement appelés à choisir entre la soumission à la métropole et la révolte.
En 1837, les membres du Parti patriote organisent plusieurs assemblées populaires au Bas-Canada. Lors de ces assemblées, les Patriotes prennent la parole devant des centaines, voire des miliers de personnes, et dénoncent les 10 Résolutions Russell et les politiques du gouvernement.
Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote, incite la population à boycotter les produits britanniques. Cette mesure a pour but de nuire aux marchands britanniques, mais aussi de priver les gouvernements de la colonie et de la métropole des revenus des taxes et des droits de douanes.
Le 23 octobre 1837, l'Assemblée des Six-Comtés, organisée à St-Charles-sur-Richelieu, attire plus de 5000 personnes. Devant la foule, Papineau prône une approche pacifique. Cependant, certains députés du Parti patriote sont d'avis qu'il est temps de prendre les armes, comme le proclame d'ailleurs Wolfrid Nelson au cours de cette même assemblée.
Source : Allo Prof
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