Un territoire protégé est un espace naturel organisé autour d’un projet d’aménagement pour assurer la protection du patrimoine naturel et des écosystèmes, sa gestion et son développement économique. Certains parcs, assurant la protection de phénomènes reconnus pour leur valeur exceptionnelle ou en voie de disparition, sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il importe de considérer la recherche d’un équilibre entre la fréquentation de ces parcs et la protection du milieu naturel. Un seul type de territoire protégé a été retenu pour étude, le parc naturel.
Situées dans l’océan Pacifique, à environ 1000 km du continent sud-américain, ces dix-neuf îles et la réserve marine qui les entoure constituent un musée et un laboratoire vivants de l’évolution uniques au monde. Au confluent de trois courants océaniques, les Galápagos sont un creuset d’espèces marines. L’activité sismique et le volcanisme toujours en activité illustrent les processus qui ont formé ces îles. Ces processus, ainsi que l’isolement extrême de ces îles, ont entraîné le développement d’une faune originale - notamment l’iguane terrestre, la tortue géante et de nombreuses espèces de pinsons qui inspira à Charles Darwin sa théorie de l’évolution par la sélection naturelle à la suite de sa visite en 1835.
Source : Unesco
Elles comprennent 127 îles, îlots et rochers, dont 19 de grandes tailles (îles). Ces îles ont une superficie totale de 8000 km2. On y trouve un parc national qui couvre 97% du territoire ainsi qu’une réserve naturelle de 133 000 km2.
Les îles Galápagos se sont formées à la suite d’éruption volcanique survenues il y a plusieurs millions d’années. Leur relief est plutôt montagneux. On y trouve de nombreux cratères de volcans, dont celui du mont Wolf, un volcan actif de 1700 mètres d’altitude.
Qu'est-ce que le patrimoine ?
Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir.
Qu'est-ce que l'UNESCO ?
Il s'agit de l'Organisation des Nations pour l'éducation, la science et la culture. Elle a pour mandat de contribuer à l'édification d'une culture de la paix, à l'éradication de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel par l'éducation, les sciences, la culture, la communication et l'information.
La géologie de l’archipel s’étend des fonds marins jusqu'au-dessus du niveau de la mer où les processus biologiques se poursuivent. Trois plaques tectoniques majeures – Nazca, Cocos et Pacifique – se rencontrent au fond de l’océan, ce qui est d’un grand intérêt géologique. En comparaison avec la plupart des archipels océaniques, les Galápagos sont très récentes, les îles les plus grandes et les plus jeunes, Isabela et Fernandina, ayant moins d’un million d’années [...] de récentes éruptions volcaniques, de petits mouvements sismiques et l’érosion constituent des éléments essentiels à la compréhension du mystère des origines des Îles Galápagos.
Les îles présentent une diversité d’espèces assez élevée pour un archipel aussi jeune et des espèces emblématiques tels que les tortues géantes et les iguanes marins, les espèces les plus septentrionales de pingouins au monde, les cormorans aptères (ne pouvant voler) ainsi que les pinsons de Darwin et les moqueurs des Galápagos.
L’isolement de l’archipel des Galápagos a permis le développement d'une faune et d’une flore unique aux îles composées d'espèces endémiques (uniques aux îles) comme l’iguane marin ou le pinson de Darwin.
C’est en 1835 que Charles Darwin visite les Îles Galápagos et élabore la théorie de la sélection naturelle, un aspect incontournable de la théorie de l'évolution. Il explique qu'un oiseau d’une même espèce qui possède une caractéristique qui l'avantage pour se nourrir, un bec plus long par exemple, tirera profit de cette particularité et la transmettra à sa descendance. Avec le temps, cette caractéristique sera commune à l’espèce sur l’île et leur permettra d’évoluer et de survivre sur l’archipel.
Bien que les Espagnols eurent découverts les îles Galápagos depuis le 17e siècle, c’est Charles Darwin qui les a rendues célèbres. En effet, ce naturaliste britannique, à bord du Beagle en 1839, a recensé de nombreuses espèces d’animaux et de plantes endémiques sur les îles. Il en a conclu que les espèces animales et végétales se sont développées de manière unique en raison de leur éloignement du continent sud-américain.
Les animaux les plus reconnus des Galápagos sont sans doute les tortues géantes qui portent le même nom que l’archipel. Le nom des îles a d’ailleurs été influencé par la présence de ces immenses tortues terrestres. En effet, en voyant la forme inhabituelle de la carapace de ces tortues, les Espagnols leur ont donné le nom de Galápagos, qui allie les notions de tortue et de selle dans le même mot. Ce nom leur est venu parce que ces tortues ont une carapace qui rappelle la forme d’une selle. On retrouve un peu plus d'une dizaine d'espèces de tortues géantes sur les îles Galápagos. Malgré leur grande taille, ces tortues conservent la même carapace toute leur vie, ce sont les écailles de celles-ci qui grandissent au fur et à mesure qu'elles grandissent. Ces animaux peuvent ainsi peser jusqu’à 250 kilogrammes et vivre plus de 150 ans.
Source : Allo Prof
Fait intéressant à noter : Le 24 juin 2012, une des espèces de tortue géante des Galápagos s'est éteinte. Georges le solitaire, le dernier représentant de l'espèce, est décédé. Il avait plus de 100 ans.
Bien que moins connu que les pinsons de Darwin ou les tortues géantes des Galápagos, l'iguane marin (Amblyrhynchus cristatus) est une espèce emblématique de ces îles. Elle est non seulement unique parce qu'elle est endémique de ces îles, mais surtout elle est la seule représentante de son groupe à avoir un mode de vie amphibien. Son alimentation, à l'âge adulte, est uniquement composée d'algues rouges et vertes qu'elle trouve sur les fonds marins. Elle est donc inféodée aux côtes, que ce soient des plages ou des falaises. Les mâles vont plus souvent se nourrir en s'éloignant de quelques mètres des côtes et en plongeant à plusieurs mètres de profondeur. Les femelles et les juvéniles se nourrissent plus souvent sur les rochers battus par l'eau.
Si une seule espèce semble exister, elle se subdivise en plusieurs sous-espèces selon les îles. On en compte aujourd'hui 11.
Source : Miralles et al. , 2017.
Le Fou à pieds bleus mesure en moyenne 81 cm de long et pèse 1,5 kg. Les femelles sont légèrement plus grandes que les mâles. Cet oiseau possède des ailes d'une envergure pouvant atteindre 165 cm et une queue de forme triangulaire. Son cou est épais et fort. Ses yeux jaunes sont placés de chaque côté du bec et orientés vers l'avant ce qui permet une excellente vision binoculaire. Le mâle possède un iris d'un jaune plus intense que celui de la femelle. Le Fou à pieds bleus a les narines fermées de manière permanente, spécialisées pour la plongée : il respire par les coins du bec.
Cet oiseau se trouve sur les îles Galápagos (50 % de la population), dans le golfe de Californie, au large de la côte ouest du Mexique et sur les îles le long de la côte de l'Équateur et du nord du Pérou. Le Fou à pieds bleus est un oiseau marin qui n'a besoin d'aller à terre que pour se reproduire sur les côtes rocheuses.
« Depuis quelques années, des organismes écologistes détectent par satellite des navires qui pêchent illégalement dans des réserves marines. Ils peuvent maintenant identifier ceux qui emploient fort probablement des esclaves [...]. En juillet 2020, 300 navires chinois spécialisés dans la pêche à la seiche se sont rassemblés à la limite de la zone maritime protégée des Galápagos, en Équateur. L’un après l’autre, ils ont fermé leur balise SIA pendant quelques jours, probablement pour pêcher illégalement à l’intérieur de la zone protégée, selon Oceana. ». La pêche illégale peut avoir des conséquences sur la biodiversité marine, mais également sur les espèces terrestres qui s’alimentent d’espèces marines.
« [...] le président équatorien Guillermo Lasso a signé le décret créant une nouvelle réserve naturelle baptisée "Fraternité". Cette réserve marine de 60 000 km2 s'ajoute à la réserve de 138 000 km2 existant depuis mars 1998, célèbre notamment pour ses tortues et sa très riche faune marine. L'archipel équatorien, [...] compte désormais 198 000 km2 de zone marine protégée. La nouvelle réserve, au nord de l'archipel, s'étend jusqu'à la frontière maritime du Costa Rica. Elle forme un corridor marin qui se connecte à la zone protégée de Cocos (Costa Rica), suivant un couloir naturel de migration de la faune marine. [...] Cette nouvelle réserve "garantira la survie de 40 % des espèces marines du monde", a assuré le président colombien Duque. »
[...] visiter le paradis a un prix : les vols depuis Quito ou Guayaquil sur la côte Pacifique avoisinent les 400$; et pour un séjour d’une semaine dans l’archipel, comptez 2000$ à 7000$. L’affluence n’a cependant cessé de croître, jusqu’à atteindre 245 000 visiteurs par an. Pour les autorités, c’est le maximum du supportable, sous peine de mettre en danger l’écosystème des îles, et cette limite pourrait bientôt être inscrite dans la loi.
« Plusieurs mesures existent déjà pour limiter l’impact du tourisme de masse. Les habitations humaines sont concentrées sur 3 % des terres émergées. Le reste de l’archipel équatorien est protégé par un Parc national et se visite à travers des itinéraires encadrés. Les touristes contribuent à sa conservation en ayant un droit d’entrée. Pour limiter son impact environnemental, le principal aéroport est alimenté aux énergies renouvelables. »
« Le prix de l’accès au parc national des Galápagos, patrimoine naturel situé au large de l’Équateur, va augmenter en 2024 afin de préserver l’environnement des îles. Ce coût d’entrée va doubler pour les étrangers (de 100 à 200 dollars) et sextupler pour les Équatoriens (de 5 à 30 dollars), dans le but de réguler le tourisme de masse, qui a en ce moment un effet négatif sur les îles (introduction d’espèces envahissantes et de pénuries alimentaires), a expliqué le ministre du tourisme, Niels Olsen.
Les autorités assurent que la mesure, qui entrera en vigueur dans 6 mois et rapportera jusqu’à 40 millions de dollars, bénéficiera aux administrations locales, et par extension aux habitants des îles qui vivent du tourisme.»
Inauguré en 1964, le centre de recherche Charles Darwin est géré par la Fondation Charles Darwin. Sa mission principale est de mener des recherches scientifiques et de promouvoir la conservation des écosystèmes des Galápagos. Il accueille environ 125 000 visiteurs par an, offrant des programmes éducatifs pour sensibiliser le public à l’importance de la conservation. Les expositions incluent des informations sur les espèces locales et les défis environnementaux.
En tant que plus grande station de recherche des Galápagos, le centre collabore avec des scientifiques du monde entier pour étudier la biodiversité et les écosystèmes de l’archipel. Il abrite des collections d’histoire naturelle et des laboratoires pour la recherche marine et terrestre. Le centre est célèbre pour son programme d’élevage de tortues géantes, notamment le projet de réintroduction des tortues dans leur habitat naturel. Plus de 7 000 tortues ont été relâchées grâce à ces efforts.
Diminuer le nombre de points d'accès aux Îles Galápagos, par voies aérienne et maritime, afin de réduire les risques d'introduction de nouvelles espèces envahissantes.
Réglementer les activités de pêche de loisir.
Contrôler le nombre de touristes venant sur les Îles Galápagos.
Appliquer des mesures de quarantaine aux bateaux de croisière et aux cargos circulant entre les îles et entre le continent et les Galápagos.
Lutter contre la propagation des espèces envahissantes liée aux mouvements de personnes et de marchandises entre les îles et entre les Îles Galápagos et le continent.
Accroître le personnel et les infrastructures aux points de départ sur le continent et aux points d'entrée sur les Îles Galápagos afin d'exercer une inspection efficace.
Renforcer les capacités dans la détection précoce et l'éradication des espèces envahissantes provenant du continent ou des autres îles.
Tout ce qui compose l’archipel des Galápagos est unique : les courants marins, la géologie et les espèces animales. Pourtant, tout ce qui fait la renommée des Galápagos est maintenant en péril. Le fragile équilibre naturel est menacé par la présence de l’homme.
Que ce soit l’implantation colonisatrice amorcée par l’Équateur ou les bateaux touristiques qui envahissent les îles, les animaux des Galápagos ont peine à y survivre. Aujourd’hui, environ 18 000 personnes habitent sur les îles Galápagos et la population augmente de 8% par année. L’environnement est modifié et les animaux ne peuvent s’adapter à des modifications aussi rapides. Des troupeaux de chèvres implantés par les humains épuisent les ressources végétales dont se nourrissent les espèces sauvages, des hordes de chiens errants ont éliminé un groupe d’iguanes, des braconniers continuent de tuer des tortues pour leur chair, les bateaux polluent l’eau dans laquelle évoluent les espèces marines, etc.
La situation est alarmante si aucune action n’est prise pour protéger mieux cet archipel naturel unique au monde. Pourtant, le gouvernement de l’Équateur encourage encore le peuplement des Galápagos et le tourisme de masse continue de se développer autour des Galápagos.
Source : Allo Prof
Différents aménagements ont été réalisés dans le parc des îles Galápagos afin de faciliter le passage des touristes et de protéger la biodiversité de ces îles. Tout d’abord, des sentiers balisés, des passerelles et des escaliers ont été aménagés afin de permettre aux visiteurs de circuler dans les îles sans nuire à l’environnement. De plus, des panneaux ont été installés afin de sensibiliser les gens à l’importance de la conservation d’un tel lieu.