La reconnaissance des libertés et des droits civils

Mise en contexte

Les libertés et les droits civils sont le fondement de la constitution des États démocratiques. Malgré leur portée universelle, reconnue par la Déclaration universelle des droits de l’homme, ces libertés et ces droits ne profitent pas à tous également. Aussi de nombreuses voix s’élèvent au 20e siècle pour que ces libertés et ces droits civils soient reconnus pour tous sans distinction de sexe ou de l’origine ethnique. 

Les luttes pour la conquête des libertés et des droits civils s’expriment dans divers contextes. Trois sont proposés à l’enseignante ou l’enseignant : le mouvement féministe, le mouvement de lutte contre le racisme institué et le mouvement de décolonisation. 

Cette année, nous aborderons le mouvement de lutte contre le racisme institué.

Concepts à l'étude

Mise en contexte

Le 20e siècle est celui de la lutte pour les libertés et les droits civils pour plusieurs groupes d'individus. Parmi eux se trouvent les femmes, les Juifs, les anciennes colonies d’Afrique ainsi les populations noires des États-Unis et de l’Afrique du Sud. Dans les lignes qui suivront vous sera présentée la lutte des Noirs contre de la ségrégation raciale aux États-Unis et contre le régime d'Apartheid en Afrique du Sud.

En 1948, l'Organisation des Nations Unies a reconnu que tous les humains de la planète avaient des droits fondamentaux. Ces droits sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme.  Il y est mentionné que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». On y mentionne également que « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne». Puisque les Noirs sont des êtres humains à part entière, de vastes mouvements pour l'obtention de droits voient donc le jour suite à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

Droits civils

1.La lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis

1.1. Situer dans Le temps et l'espace

Mise en contexte

Le 20e siècle est un siècle d'espoir pour les Afro-Américains. L'esclavage, aboli par le Président Lincoln en 1865, laissait présager l'amélioration de leurs conditions de vie. Cependant, il n'en est rien. Les discriminations basées sur la race ont perduré dans de nombreux États pendant plusieurs décennies. 

Les États du sud et de l'est, dont l'économie reposait sur l'esclavagisme, vont tour à tour adopter des mesures ségrégationnistes afin de réduire les droits que possèdent les Afro-Américains. L'ensemble des lois ségrégationnistes sont connues sous le nom des Lois Jim Crow.

Source de l'image : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social.

1.2. La Ségrégation raciale

Qu'est-ce que c'est ?

La ségrégation raciale correspond à la séparation physique des personnes selon leur race, dans les activités quotidiennes, dans la vie professionnelle, dans la vie en société, dans l'exercice de leurs droits démocratiques, etc. La ségrégation peut être présente dans les lois, comme ce fut le cas aux États-Unis entre 1877 et 1964, mais aussi dans la vie de tous les jours.

Dans les États ségrégationnistes, les Noirs et les Blancs doivent vivre séparément et ne possèdent pas les mêmes droits civils. Les Noirs ne sont donc pas égaux aux personnes blanches. Ils n’ont pas accès aux mêmes écoles, plusieurs universités leurs sont interdites, ils n'ont pas accès aux mêmes emplois, aux mêmes salaires et leur droit de vote est entravé par des règles inventées afin de les en empêcher. Cela va même jusqu'à l'interdiction de s'asseoir dans les premiers sièges de l'autobus, section réservée aux populations blanches. La ségrégation y est appliquée de manière stricte.

Limiter le droit de vote des Noirs

Les municipalités et les États du Sud mettent en œuvre une série de règlements visant à limiter le droit de vote des Noirs. Elles imposent des frais d’inscription électorale très élevés, qui empêchent les Noirs et les Blancs les plus pauvres de se présenter aux urnes. Enfin, ils rendent obligatoire des tests de connaissances afin de limiter l’inscription aux listes électorales et exclure les Noirs peu instruits. 

Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social

Comportements interdits dans les États ségrégationnistes :

1.3. Lutter contre la ségrégation raciale

1.3.1. L'affaire Rosa Parks

« Le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une jeune couturière de l’Alabama, prend place à l’avant d’un autobus de la ville de Montgomery. Or, cette section est réservée uniquement aux Blancs. Malgré les demandes répétées du conducteur, elle refuse de céder sa place à un passager blanc. Elle finit par se faire arrêter par la police et reçoit une amende de 15$ qu’elle conteste. Pour la soutenir, le pasteur Martin Luther King Jr., un partisan des moyens d’action non violents, organise une campagne de boycottage contre la compagnie d’autobus. Cette campagne se poursuit pendant 381 jours. En novembre 1956, la Cour suprême déclare que la ségrégation raciale dans les autobus va à l’encontre de la Constitution des États-Unis. »

Source du texte : André Kaspi, Les Américains, tome 2 : Les États-Unis de 1945 à nos jours, Paris, Éditions du Seuil, 1986, p. 462-463.

Saviez-vous que neuf mois avant l'acte de défiance de Rosa Parks, il y a eu Claudette Colvin, une Afro-Américaine qui, le 2 mars 1955, a refusé de céder sa place dans un autobus à une passagère blanche ? Cette jeune femme s'est battue pour les droits des personnes noires en Alabama, l'un des États les plus ségrégationnistes des États-Unis.

1.3.2. Martin Luther King

Militant pour les droits civiques des Noirs, Martin Luther King est devenu le symbole de la lutte non-violente contre la ségrégation aux Etats-Unis, par des actions comme le boycott des bus à Montgomery. Il supporte Rosa Parks lors de ses démêlés avec la justice et prêche pour la fin de la ségrégation raciale. Le 28 août 1963, il prononce un discours devant 250 000 personnes qui marque l'histoire : I have a dream.  Le message est fort. Il y raconte son rêve, celui d’une Amérique fraternelle où les Blancs et les Noirs se retrouveraient unis et libres.

Les marches de Selma

Le dimanche 7 mars 1965, 600 personnes environ entamaient une marche vers Montgomery, capitale de l'État, pour affirmer leurs droits électoraux. Seulement 2% des Noirs de Selma exerçaient alors leur droit de vote. Bloqués dans leur progression sur le pont Edmund Pettus, à la sortie de la ville, ils furent violemment chargés par la police qui donna l'assaut. La répression sanglante de cette marche (retransmise en direct à la télévision) bouleversa l'Amérique.

Deux semaines plus tard, plusieurs milliers de personnes, dirigées par le pasteur Martin Luther King, quittaient de nouveau Selma pour rejoindre la capitale de l'Alabama, à près de 90 km de là, où elles arrivèrent en un large cortège après plusieurs journées d'une marche entrée dans l'histoire. À l'arrivée, ils étaient plus de 50 000 personnes.

Sa mort

Martin Luther King est assassiné le 4 avril 1968, à Memphis, à l'âge de 39 ans. Il s'y trouvait afin de soutenir les éboueurs noirs locaux qui étaient en grève depuis le 12 mars afin d'obtenir un meilleur salaire et un meilleur traitement. Les Afro-Américains étaient payés 1,70 dollar/heure et n'étaient pas payés quand ils ne pouvaient pas travailler pour raison climatique, contrairement aux travailleurs blancs.

1.4. l'obtention de droits civils

La lutte pour les droits des Noirs obtient de grands succès dans les années 1950 et 1960. Le gouvernement fédéral adopte plusieurs lois pour garantir une plus grande égalité aux Noirs aux États-Unis. Voici les principales :

LE CIVIL rIGHTS aCT de 1964

Aux États-Unis le Civil Rights Act de 1964 est une loi votée par le Congrès des États-Unis et promulguée par le président des États-Unis Lyndon B. Johnson le 2 juillet 1964, mettant fin à toutes formes de ségrégations, de discriminations reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine nationale.

Cette loi est majeure pour faire disparaître toutes les formes juridiques de ségrégation mais elle est, aussi, l'ouverture à une société inclusive qui permettra une valorisation et une reconnaissance du rôle des Afro-Américains à la culture et aux sciences dans la société américaine.

Source

Le voting rights act de 1965

Le Voting Rights Act de 1965 contient de nombreuses clauses qui encadrent le droit de vote. On garantit que tous et chacun, ayant l'âge minimum, auront le droit de vote. La section 2 de cette loi interdit à tous les États d'imposer des lois électorales qui entraîneraient une discrimination envers une minorité, qu'elle soit raciale ou linguistique. De plus, on interdit les tests d'alphabétisation et d'autres moyens qui privaient les minorités de leurs droits.

Source

2. La lutte contre la ségrégation raciale en Afrique du Sud

2.1. Situer dans le temps et l'espace

Mise en contexte

Débutons à partir de la colonisation de l'Afrique du Sud. Cette région d'Afrique a d’abord été colonisée par les Néerlandais puis, suite à la guerre des Boers (1899 à 1902), par les Britanniques. 

Basé sur la ségrégation raciale, le régime de l'apartheid instauré en 1948 donnait aux Afrikaners (descendants des colons européens) tous les pouvoirs politiques et économiques. Prévues au départ comme temporaires, ces mesures ségrégationnistes furent progressivement traduites en lois. 

Les lois adoptées prévoyaient le développement séparé des deux communautés : la première composée des Zoulous, Bantous, Indiens et Métis; la seconde des Blancs à qui ont interdisaient les mariages mixtes. De plus, on leur imposait d'habiter dans des maisons séparées. Cette dernière loi entraîna le phénomène des « bantoustans », c'est-à-dire des banlieues où les différents groupes ethniques sont maintenus dans une extrême pauvreté. Les terres, dans une proportion de 70%, étaient d'ailleurs réservées aux populations blanches. Apartheid signifie, en afrikaans, « Vivre à part ».

Source

Afrique du Sud

Carte des principaux bantoustans

Bantoustan à Cape Town

2.2. Le régime d'apartheid

Lois ségrégationnistes

Les  conditions de vie des  populations  noires  et  métisses  étaient  inhumaines. La  ségrégation raciale était présente dans  toutes  les  sphères  de  la  société : dans  les  transports  publics,  l’éducation,  l’économie, etc.  Les  mariages  mixtes  sont interdits,  la  possession  d’un  passeport  identitaire  était  aussi  obligatoire  sous  peine d’emprisonnement. Voici quelques exemples :

2.3. Lutter contre l'apartheid

2.2.1. Nelson Mandela

Nelson Mandela (1918-2013) est né dans une famille royale de la nation des Xhosas, la deuxième plus importante d’Afrique du Sud. Il fait de brillantes études de droit et s’implique rapidement dans des mouvements politiques. En 1942, alors âgé de 24 ans, il devient membre du Congrès national africain (ANC), qui lutte contre la domination politique de la minorité blanche du pays. Lorsque le régime de l’apartheid devient officiel en 1948, il s’engage dans une résistance active et non-violente. En tant qu’avocat, il vient également en aide gratuitement aux Noirs les plus défavorisés.

Source : Marianne Giguère, Service national du RÉCIT

De la lutte pacifique à la lutte armée

Le massacre de Sharpeville, en 1960, bouleverse ses principes. Il délaisse sa stratégie de non-violence et fonde le Umkhonto we Siswe (La Lance du Peuple), un réseau d’action qui prône la lutte armée. Parmi les actions réalisées, il y a l'explosion de lieux comme des bureaux du passeport intérieur ou des bureaux du gouvernement. Néanmoins, il s'assure qu'il n'y a jamais de blessé ou de mort. 

Ennemi juré du régime de l’apartheid, il est bientôt arrêté et condamné à la prison à vie, en 1964. Il devient le prisonnier politique le plus connu et le plus populaire de son époque. C’est aussi le prisonnier politique qui connaîtra la plus longue détention jamais vue.

Source : Marianne Giguère, Service national du RÉCIT

2.2.2. Le massacre de Sharpeville

79 hommes, femmes et enfants sont morts et au moins 180 autres personnes ont été blessés lorsque la police a tiré sur une foule de manifestants dans un canton près de Vereeniging. Le photographe Ian Berry, présent sur les lieux, a dit : Je suis retourné à la voiture, et les flics ont ouvert le feu. J'ai vu ces enfants courir vers moi, et au début, j'ai pensé qu'ils ne faisaient que tirer à blanc ... Ce n'est qu'au moment où ils ont commencé à tomber autour de moi que j'ai réalisé qu'ils tiraient de vraies balles dans le dos des gens.

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2.2.3. La détention de Nelson Mandela

Mandela et ses compatriotes sont envoyés dans une prison à sécurité maximale sur l’île Robben en 1964. Aucune personne blanche n’est emprisonnée sur l’île Robben. Mandela y passe 18 de ses 27 années d’emprisonnement, avec d’autres prisonniers politiques qui sont gardés dans une section distincte. 

Sur l’île Robben, les dures conditions de détention visent à briser la volonté des prisonniers. C’est la couleur de la peau qui détermine les droits des prisonniers. Les prisonniers noirs sont moins bien nourris que les prisonniers indiens/asiatiques ou que les personnes de couleur ou métisses (de « races mêlées »). Les hommes noirs sont forcés de porter des shorts et des sandales, même l’hiver, tandis que les hommes indiens et métis peuvent porter des pantalons et des chaussures. 

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Les conditions de détention

Condamnés aux travaux forcés, Mandela et ses compagnons militants passent plus de dix ans à casser des cailloux dans une carrière de chaux. Le contact avec le monde extérieur est presque totalement coupé. Quand Mandela arrive à l’île Robben, il a droit à une lettre et à une visite de 30 minutes tous les six mois seulement. On lui refuse l’autorisation d’assister aux funérailles de sa mère, décédée en 1968, et de l’un de ses fils, victime d’un accident de voiture en 1969. Il a dû attendre 21 ans pour pouvoir serrer de nouveau sa femme Winnie dans ses bras. Ses deux filles ont dû attendre d’avoir 16 ans pour le voir.

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2.2.4. La libération de Nelson Mandela

Le 7 juillet 1988, il est finalement libéré de prison, mais il demeure en résidence surveillée jusqu’en février 1990, alors que le nouveau président Frederik de Klerk fait appel à lui pour restaurer la paix au pays. Il a ainsi passé 27 ans en prison et sous surveillance avant d'obtenir une véritable liberté.

Les deux hommes vont travailler ensemble à l’abolition de l’apartheid et à l’établissement d’une véritable démocratie en Afrique du Sud. Ils obtiendront le prix Nobel de la paix en 1993. En 1994, Nelson Mandela est le premier Noir élu président de la République d'Afrique du Sud.

La privation des libertés et des droits 

1.Du traité de Versailles à l'invasion de la Pologne

1.1. Introduction

À l’issue de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles est signé entre l’Allemagne et les Alliés. Ce traité est très sévère envers l’Allemagne qui est désignée comme grande responsable du conflit et se voit imposer de lourdes conditions de paix. Entre autres, elle doit payer des réparations aux Alliés, subir des pertes territoriales et se voit limiter dans ses effectifs militaires. Perçu comme une humiliation par les Allemands, le traité de Versailles est un des facteurs permettant à Adolf Hitler de diffuser ses idées nazies avec autant de succès après la guerre. 

Source : Grenier, J. et collaborateurs, 2020.

Après avoir vainement tenté de prendre le pouvoir par un coup d’État en 1923, Hitler rédige en prison le livre qui sera la base de son programme politique : Mein Kampf (Mon combat). Dix ans plus tard, alors que l’Allemagne subit encore les contrecoups du traité de Versailles, il profite du climat morose de la Grande dépression pour se faire élire après plusieurs tentatives infructueuses. 

Source : Grenier, J. et collaborateurs, 2020.

Élu chancelier en 1933, Hitler installe un régime autoritaire et se débarrasse de ses opposants politiques. L'arrivée d'Hitler au pouvoir permet la fin des batailles de rue en éliminant d'abord la menace communiste. Les effectifs de la police sont aussi renforcés par l'incorporation d'organisations paramilitaires nazies. Les nazis centralisent et financent généreusement la police pour qu'elle puisse mieux lutter contre les bandes criminelles et assurer la sécurité de l'État. 

L'État allemand augmente les effectifs de la police, intensifie la formation et modernise leur équipement. Les nazis offrent aux forces de l'ordre toute latitude en matière d'arrestations, d'incarcérations et de traitement des prisonniers. La police lance aussi des actions préventives, c'est-à-dire qu'elle procède à des arrestations sans disposer des preuves requises pour une condamnation au tribunal, et en fait, sans la moindre supervision judiciaire. 

Source

Hitler applique une politique antisémite (inspirée par la haine des Juifs). Il ne respecte pas plusieurs clauses du traité de Versailles, notamment en procédant à la remilitarisation de l’Allemagne dans le but de reprendre ce qu’il juge être l’espace vital nécessaire au IIIe Reich allemand. 

Source : Grenier, J. et collaborateurs, 2020. 

1.2. L'Anschluss 

L'Anschluss est l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en mars 1938. Cette annexion était interdite par le Traité de Versailles imposé à l'Allemagne en 1919. Cette application de la politique expansionniste d'Hitler, ne provoque que quelques protestations des pays signataires du Traité de Versailles. Le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne fut approuvé à près de 100% par référendum  en Autriche.

Le 12 mars, ils occupent Vienne. Le 14 mars, Hitler est acclamé à Vienne où le lendemain il proclame l'Anschluss. Le 10 avril, le référendum où le oui à l'Anschluss est quasi unanime, met fin à l'existence de l'Autriche indépendante.

1.3. Annexion de la Tchécoslovaquie et Conférence de Munich

En 1938, Hitler brandit la menace d'une guerre en Europe si la région des Sudètes, comprenant une majorité d'Allemands, n'était pas cédée à l'Allemagne. Les Premiers ministres français et britannique, Mussolini (Italie) et Hitler se réunirent lors d'une conférence à Munich, les 29 et 30 septembre 1938. Ils acceptèrent l'annexion de la région des Sudètes par l'Allemagne en échange d'une promesse de paix d'Hitler. La Tchécoslovaquie, qui n'avait pas participé aux négociations, accepta sous la forte pression de la Grande-Bretagne et de la France.

Source

Le 15 mars 1939, Hitler viole l'Accord de Munich et lança une attaque contre la Tchécoslovaquie. Les provinces tchèques de Bohême et de Moravie deviennent alors occupées par les Allemands. La Slovaquie devint un État indépendant, allié de l'Allemagne. La Hongrie intègrent dans ses frontières une partie de l'Ukraine. La Tchécoslovaquie cesse alors d'exister.

Source

1.4. Pacte de non-agression et invasion de la Pologne

En 1939, l’Allemagne signe secrètement avec l’URSS un pacte de non-agression. Cela signifie que la Russie n'interviendra pas si l'Allemagne envahit un autre État. Une fois cette alliance conclue, l’armée Allemande envahit la Pologne. La communauté internationale doit alors intervenir et freine les désirs d’expansion d’’Hitler. Le 3 septembre 1939, La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne, déclenchant ainsi officiellement, la Seconde Guerre mondiale.

Source : Grenier, J. et collaborateurs, 2020.

2. La privation des droits et des libertés des Juifs

2.1. Les lois de Nuremberg de 1935

La loi sur le drapeau du Reich

La loi sur le drapeau du Reich définit l'apparence du drapeau : le rouge, le noir et le blanc, et bien sûr la croix gammée (svastika). Ce drapeau remplace celui de la République de Weimar. 

La loi sur la citoyenneté du Reich

Selon la loi sur la citoyenneté du Reich, pour être citoyen du Reich, il faut être de sang allemand et servir le Reich et le peuple allemand. Cette loi définissait qui était et n'était pas allemand, et qui était et n'était pas juif. 

Les nazis rejetaient la conception selon laquelle les Juifs sont des membres d'une communauté religieuse. Selon eux, les juifs étaient plutôt une race définie par la naissance et le sang.

La loi sur la protection du sang allemand et de l'Honneur allemand

Voici les interdictions faites aux Juifs inscrites dans les Lois de Nuremberg : 

Allemand ou Juif ?

Les nazis se tournent vers la généalogie pour établir la notion de race : les personnes ayant au moins trois grands-parents nés dans la communauté juive étaient considérées comme juives. Ce statut  racial se transmettait aux enfants et petits-enfants. 

Cette définition juridique des juifs en Allemagne concernait des dizaines de milliers de personnes qui ne se considéraient pas comme juives ou qui n'avaient aucun lien religieux ou culturel avec la communauté juive. Par exemple, les personnes converties du judaïsme au christianisme, ou celles dont les parents ou grands-parents s'étaient convertis au christianisme étaient considérées comme juives. La loi les privait désormais de la citoyenneté allemande et les dépouillait de leurs droits fondamentaux.

Source

Il n'y a pas que l'Allemagne ...

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux pays alliés ou dépendants de l'Allemagne promulguèrent leurs propres versions des lois de Nuremberg. Dès 1941, l'Italie, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie, la France et la Croatie avaient toutes adopté une législation antijuive semblable aux lois de Nuremberg en Allemagne.

2.2. Exode massif

Départ vers les pays limitrophes

En janvier 1933, il y avait environ 523 000 Juifs en Allemagne, ce qui représentait moins de 1% de la population totale du pays. La population juive était essentiellement urbaine et environ un tiers des Juifs allemands vivait à Berlin. La première conséquence de l'arrivée au pouvoir des nazis fut une importante vague d'émigration (près de 40 000 personnes). L'émigration fut en grande partie à destination des pays européens voisins (France, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Tchécoslovaquie et Suisse). La plupart de ces réfugiés furent plus tard arrêtés par les nazis après leur conquête de l'Europe occidentale en mai 1940.

Source : United States Holocaust Memorial Museum, L’émigration des Juifs allemands, 1933-1939, en ligne, consulté le 19 janvier 2024.

Les événements de 1938 provoquèrent une augmentation brutale de l'émigration des Juifs. L'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en mars, l'augmentation des agressions contre les Juifs au printemps et à l'automne, la Nuit de Cristal (Kristallnacht) en novembre et la confiscation des biens juifs qui s'ensuivit, provoquèrent une augmentation importante des demandes de visas. Malgré la difficulté de trouver une destination d'accueil, environ 36 000 Juifs quittèrent l'Allemagne et l'Autriche en 1938 et 77 000 en 1939. En 1938-1939, dans le cadre d'un programme connu sous le nom de Kindertransport, la Grande-Bretagne accepta de recevoir en urgence 10 000 enfants juifs non accompagnés de leurs parents. 

En septembre 1939, environ 282 000 Juifs avaient quitté l'Allemagne et 117 000 avaient quitté l'Autriche annexée. Parmi eux, 95 000 avaient émigré aux Etats-Unis, 60 000 en Palestine, 40 000 en Grande-Bretagne, 30 000 en France et environ 75 000 en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. Plus de 18 000 Juifs du Reich purent aussi trouver refuge à Shanghai, en Chine, ville alors sous occupation japonaise. À la fin de 1939, il restait environ 202 000 Juifs en Allemagne et 57 000 en Autriche annexée, dont beaucoup de personnes âgées. En octobre 1941, lorsque l'émigration des Juifs fut officiellement interdite, le nombre des Juifs encore en Allemagne était tombé à 163 000. L'immense majorité des Juifs qui restèrent en Allemagne fut assassinée dans les ghettos et les camps nazis durant la Shoah.

Source : United States Holocaust Memorial Museum, L’émigration des Juifs allemands, 1933-1939, en ligne, consulté le 19 janvier 2024.

3. Déroulement de la Seconde Guerre mondiale

Présentation du conflit

La Seconde Guerre mondiale est un conflit majeur qui a eu lieu entre le 1er septembre 1939 et le 2 septembre 1945. Elle opposait deux camps : les Alliés et les puissances de l'Axe (voir la carte de droite)

Les opérations militaires se sont déroulées d'abord en Europe de l'Ouest puis en Europe de l'Est. Elles se sont ensuite étendues à l'Asie et en Afrique du Nord. Jusqu'en 1942, les pays de l'Axe ont été victorieux. La guerre a également eu lieu sur mer, principalement entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

Pendant cette guerre l'Allemagne nazie et le Japon se sont livrés à des atrocités contre les populations civiles des pays qu'ils occupaient, en particulier en Europe avec la liquidation de la population de confession juive.

Source : Vikipédia

3.1. Événements détaillés

1939

DIMANCHE, 3 SEPTEMBRE

Après un ultimatum donné à l’Allemagne de retirer ses troupes de Pologne, l’Angleterre à 11 heures et la France à 17 heures déclarent la guerre devant le refus de Hitler d’obtempérer. La Deuxième Guerre mondiale est en marche.

SAMEDI, 9 SEPTEMBRE

Sur la recommandation du Premier ministre Mackenzie King, le Canada déclare la guerre à l’Allemagne. Ce sera un point important car la force économique et productrice du Canada en plus de ses soldats comptera pour beaucoup dans la victoire finale.

VENDREDI, 29 SEPTEMBRE

Après un combat héroïque, la Pologne capitule devant l’Allemagne. Les lanciers polonais à cheval contre les panzers n’avaient aucune chance.

JEUDI, 30 NOVEMBRE

Après avoir rompu les pourparlers avec la Finlande, les Russes passent à l’attaque et envahissent le pays. Le général Mannerheim les tiendra en échec un bon moment au grand dam de Staline. Hitler y verra un signal de faiblesse de l’armée rouge ce qui le fera sous estimer dangereusement leur puissance plus tard.

1940

MERCREDI, 21 FÉVRIER

À Auschwitz, les travaux de construction de quatre camps de concentration commencent.

MERCREDI, 13 MARS

À 11 heure ce matin, les Finlandais ne pouvant plus résister plus longtemps à l’attaque russe, cessent le feu et signent le traité de paix avec l’URSS. 

MARDI, 9 AVRIL

Hitler déclenche l’opération Weser, l’attaque contre le Danemark et la Norvège. Pour cette opération, il fit appel au général Falkenhorst un après midi lui demandant de lui soumettre les plans pour la fin de la journée. Falkenhorst prit alors un atlas et étudia la carte de Norvège et soumit son plan à Hitler. Tout se fit dans la même journée.

VENDREDI, 10 MAI

À 5h35, c’est le début de l’offensive à l’Ouest. Deux corps d’armée allemands attaquent les Pays Bas, la Belgique et le Luxembourg. Les plans de l’attaque selon les historiens auraient été conçus par Von Manstein. 

LUNDI, 13 MAI

Gudérian franchit la Meuse à Sedan avec le 19e corps. Il enfoncera les défenses alliées à un point où on ne les attendait pas. Arrivant par les Ardennes, territoire impraticable aux chars selon eux, ils pousseront jusqu’à Dunkerque.

DIMANCHE, 26 MAI

Début de l’opération Dynamo à 18h57 qui permettra aux Anglais le sauvetage miraculeux de leur corps expéditionnaire. 338,226 hommes seront sauvés de l’enfer de Dunkerque.

LUNDI, 10 JUIN

L’Italie, dans un geste sans gloire, déclare la guerre à son tour et attaque la France.

MERCREDI, 10 JUILLET

Début de la bataille d’Angleterre par le bombardement sur Swansea. Comme Churchill l’a dit plus tôt  » Ce que le général Wegan appelle la bataille de France est terminée. La bataille d’Angleterre va commencer  ».

MARDI, 13 AOÛT

Début des bombardements massifs de l’Angleterre par la Luftwaffe. Ils s’en prendront d’abord aux aérodromes. 

SAMEDI, 24 AOÛT

La ville de Londres subit son premier bombardement à cause d’une erreur de pilotage (d’autres suivront dans le cadre du Blitz). Ce geste allait être lourd de conséquence pour la poursuite des opérations car les Anglais, en représailles, firent de même sur Berlin ce qui mit Hitler en furie et il ordonna d’abandonner l’attaque des aéroports de la R.A.F. et de se concentrer sur Londres ce qui sauva in extremis la R.A.F. qui était à bout de souffle.

VENDREDI, 27 SEPTEMBRE

À Berlin, c’est la signature du pacte tripartite entre le Japon, l’Italie, et l’Allemagne.

SAMEDI, 12 OCTOBRE

Victoire des Anglais. Ils ne le savent pas mais Hitler renonce à l’opération Otarie. L'invasion de l’Angleterre est reportée au printemps 1941.

Invasion de la France

La campagne contre les Pays Bas et la France dura moins de six semaines. L'Allemagne attaqua par l'Ouest le 10 mai 1940. À l'origine, les commandements britannique et français pensaient que l'armée allemande attaquerait, comme pendant la Première Guerre mondiale par le centre de la Belgique, et ils postèrent donc en urgence des troupes à la frontière entre la Belgique et la France. Mais la Wehrmacht attaqua par les Ardennes au sud-est de la Belgique et au nord du Luxembourg. Les blindés et l'infanterie allemands percèrent les lignes de défense françaises puis parvinrent rapidement jusqu'à la côte Atlantique.

La Belgique et les Pays-Bas se rendirent en mai. Plus de 300 000 soldats français et britanniques furent évacués en Grande-Bretagne, par la Manche, à partir des plages autour de Dunkerque. Paris tomba aux mains des Allemands le 14 juin 1940.

Bataille d'angleterre

Le Royaume-Uni, dirigé par Winston Churchill, continue la guerre en bombardant des villes allemandes, contraignant Hitler à tenter d'envahir l'Angleterre. Un débarquement paraissant impossible dès l'été 1940, Hitler lance une des plus grandes opérations aériennes de l'Histoire. Il faut cependant souligner que durant le cours de la bataille d'Angleterre, la détermination à envahir l'Angleterre n'a pas été constante dans l'esprit d'Adolf Hitler. Par ailleurs, seul Hermann Göring semble avoir été partisan de cette stratégie. 

La bataille d'Angleterre débuta en juillet 1940 et se terminera en mai 1941. L'Angleterre a remporté cette bataille, bien que les bombardements incessants ont détruit de nombreuses vies et ont fait d'importants dégâts matériels.

1941

JEUDI, 6 FÉVRIER

Hitler nomme le général Rommel à la tête de l’Afrika Korps ce qui allait avoir des conséquences désastreuses pour les Anglais qui combattaient avec succès les Italiens en Afrique du Nord. 

JEUDI, 10 AVRIL

Le contre-torpilleur américain Niblack lance des grenades sous-marines sur un U-Boat. C’est le premier engagement militaire entre l’Allemagne et les États-Unis. Bien que les sous-mariniers allemands demandaient le droit de répliquer, ils avaient l’ordre formel de Hitler de n’en rien faire de peur que l’Amérique n’entre en guerre avec eux.

LUNDI, 14 AVRIL

Les divisions allemandes écrasent l’armée sud en Yougoslavie et isolent l’armée grecque en Albanie. Le 17 la reddition de l’armée yougoslave est signée près de Sarajevo. Par cette campagne des Balkans pour venir en aide aux Italiens qui étaient en difficulté avec les Grecques, Hitler repoussa d’un mois son attaque contre la Russie ce qui allait avoir des conséquences néfastes pour la suite de la guerre pour l’Allemagne. Avec sa politique de bombardement de Londres en abandonnant les terrains d’aviation et maintenant ce retard, on peut dire que ces erreurs lui coûtèrent la victoire finale.

DIMANCHE, 22 JUIN

À 3h15 les dés sont jetés, c’est le début de l’opération Barbarossa, l’attaque de l’Union Soviétique. Hitler vient par ce geste de sceller le destin de l’Allemagne qui se terminera par l’écrasement total le 8 mai 1945.

SAMEDI, 19 JUILLET

Les Allemands atteignent les faubourgs de Leningrad et débuteront le plus long siège de l’histoire des guerres qui durera 872 jours.

VENDREDI, 3 OCTOBRE

Hitler annonce à Berlin que l’URSS a été écrasée et qu’elle ne se relèvera jamais. Annonce prématurée.

MERCREDI, 8 OCTOBRE

Le cauchemar commence. Les Allemands rencontrent un adversaire de taille : la boue russe qui laissera bientôt la place à la neige.

VENDREDI, 5 DÉCEMBRE

L’attaque sur Moscou qui n’est plus qu’à quelques kilomètres est arrêtée. Les forces sont épuisées par l’hiver russe. Au désarroi des Allemands, les Russes contre-attaquent avec des forces fraîches venant de Sibérie parfaitement équipée et entraînée pour ce type de combats. Ils doivent reculer et ils ne verront plus Moscou.

DIMANCHE, 7 DÉCEMBRE

Sans déclaration de guerre, les Japonais attaquent Pearl Harbor aux îles Hawaii entraînant par ce geste les États-Unis dans la guerre.

JEUDI, 11 DÉCEMBRE

Roosevelt reçoit la déclaration de guerre de l’Allemagne et de l’Italie. Une décision lourde de conséquences pour l’Axe puisque les États-Unis mettront la défaite allemande et italienne prioritaire à la conduite de la guerre.

Opération barbarossa

Avec 134 divisions (25 000 chacune) et 73 autres prêtes à être déployées à l'arrière du front, les Allemands envahirent l'Union soviétique le 22 juin 1941, soit moins de deux ans après la signature du pacte germano-soviétique. 3 groupes d'armées, comptant plus de 3 millions de soldats, appuyés par 650 000 soldats alliés de l'Allemagne attaquèrent l'Union soviétique sur un large front s'étendant de la mer Baltique jusqu'à la mer Noire. 

La surprise tactique fut presque totale car les dirigeants soviétiques s'étaient montrés sourds aux avertissements donnés par les puissances occidentales sur la montée en puissance de l'armée allemande à la frontière occidentale de l'URSS. L'armée soviétique fut dans un premier temps débordée et une grande partie de l'armée de l'air fut détruite au sol. Des millions de soldats soviétiques furent encerclés, privés d'approvisionnement ou de renfort, et contraints à la reddition.

Source

Attaque de Pearl Harbor

C’est à 7 heures et 55 minutes le matin du 7 décembre 1941 que les avions de l’armée japonaise sont apparus dans le ciel de la rade qui abrite la base navale américaine de Pearl Harbor dans l’archipel des îles d'Hawaï.

En deux vagues successives et en moins de deux heures, les aviateurs japonais infligent des dommages importants à la marine et à l’aviation de l’armée américaine. Le bilan des pertes humaines se chiffre à 2403 Américains tués et 1178 blessés. La moitié des victimes se retrouvent sur le cuirassé de l'USS Arizona qui a été coulé.

La flotte américaine du Pacifique voit une grande partie de ses avions et 20 de ses navires détruits. La plupart des navires endommagés ont cependant été réparés.

Les Japonais ont néanmoins été négligents lors de l’attaque. Par exemple, ils n’ont détruit ni les grands réservoirs de pétrole ni les infrastructures, comme les cales sèches, dans lesquelles les navires pouvaient être réparés.

Cette attaque fait pencher l'opinion publique américaine vers une participation armée dans la Seconde Guerre mondiale.

1942

SAMEDI, 18 AVRIL

Le colonel Doolittle lance un raid surprise en décollant du porte-avions Hornet avec 16 B-25 pour bombarder Tokyo. Leur exploit sera célébré avec éclat par les Américains qui avaient besoin de se remonter le moral après l’attaque de Pearl Harbor.

SAMEDI, 6 JUIN

Victoire des Américains à Midway. Grâce à l’interception des codes japonais, ils étaient prêts et les attendaient. La bataille se termina par la destruction des 4 porte-avions japonais qui ont participé à l’attaque de Pearl Harbor : Akagi, Kaga, Hiryu, Soryu. Ce fut un désastre pour la marine japonaise qui ne s’en remit pas. Les Américains perdirent le Yorktown dans cet engagement.

MARDI, 30 JUIN

Rommel atteint El Alamein avec la 90e division légère. Ce sera le point culminant de sa poussée en Afrique du Nord. Il aura un adversaire de taille sous peu : le général Montgomery.

JEUDI, 9 JUILLET

En Russie, Hitler divise son groupe d’armée sud en deux. L’attaque se fera séparément sur le Caucase et Stalingrad.

MERCREDI, 12 AOÛT

Le général Montgomery prend le commandement de la 8e armée en Afrique du Nord. Les protagonistes sont en place pour la bataille d’El Alamein que les Anglais gagneront.

MERCREDI, 19 AOÛT

Débarquement à Dieppe par les forces canadiennes qui se solde par un affreux massacre. Les Canadiens auront 667 morts, 218 disparus, et 1894 prisonniers. À peine 2000 des 5000 soldats canadiens reverront l’Angleterre. Cette opération dirigée par Lord Mountbatten fut un fiasco total. Quoiqu’on dise qu’elle servit de leçon pour les futurs débarquements, c’était cher payé.

VENDREDI, 23 OCTOBRE

Montgomery lance l’attaque de El Alamein par un violent tir d’artillerie. Il parviendra à repousser l’Afrika Korps jusqu’en Tunisie.

DIMANCHE, 8 NOVEMBRE

Les alliés déclenchent l’opération Torch, le débarquement à Alger, Oran, et Casablanca. Parmi eux, un nouveau général, Patton. C’est le début de la fin en Afrique du Nord pour les Allemands.

SAMEDI, 21 NOVEMBRE

Le général Joukov qui dirige maintenant les Russes à Stalingrad, déclenche l’opération Uranus, l’encerclement de la 6e armée (allemande) de Von Paulus.

1943

DIMANCHE, 31 JANVIER

Les Allemands se rendent. Stalingrad sera le Waterloo des Allemands. Ils ne s’en remettront jamais. C’est maintenant l’heure de la retraite. L’époque des grandes victoires allemandes est révolue.

JEUDI, 15 AVRIL

Les Soviétiques rejettent le blâme sur les Allemands pour la fosse commune découverte contenant les corps de près de 5 000 Polonais assassinés d’une balle dans la nuque. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait d'un acte russe lors de l'invasion de la Pologne.

SAMEDI, 17 AVRIL

Grâce à la connaissance des codes japonais par les Américains, une embuscade est tendue et exécutée par une escadre de P-38 Lightning qui abat l’avion G4M Betty de l’amiral Yamamoto. Il est tué sur le coup. C’est une lourde perte pour le Japon.

MERCREDI, 12 MAI

Von Arnim et Cramer, les chefs de l’Afrika Korps se rendent et mettent fin à la campagne d’Afrique du Nord.

SAMEDI, 10 JUILLET

Le débarquement de Sicile a débuté. C’est maintenant le tour des Italiens et Mussolini est inquiet car les combats s’approchent de l’Italie.

DIMANCHE, 25 JUILLET

Le roi d’Italie renvoie Benito Mussolini et l'Italie négocie la paix avec les alliés.

DIMANCHE, 1 AOÛT

Le PT-109 de John Fitzgerald Kennedy est éperonné par le contre-torpilleur Amagiri aux îles Salomon. Il réussira à sauver son équipage et deviendra président des États-Unis.

JEUDI, 2 SEPTEMBRE

Hitler nomme Albert Speer ministre de l’armement et à la production de guerre. Grâce à son génie créateur, Speer réussira un tour de force avec l’armement et contribuera au prolongement de la guerre.

MERCREDI, 8 SEPTEMBRE

L’Italie se rend sans condition, mais les Allemands avaient flairé le coup et avaient déjà occupé et désarmé l’Italie.

JEUDI, 28 OCTOBRE

Goebbels admet que l’armée rouge a enfoncé les défenses allemandes et que l’URSS représente un énorme danger.

DIMANCHE, 21 NOVEMBRE

Les Américains rencontrent une résistance farouche à Tarawa, prélude de ce qui les attend à Iwo Jima et Okinawa. 

MERCREDI, 1 DÉCEMBRE

Fin de la conférence de Téhéran entre Roosevelt, Churchill et Staline qui se sont entendus pour les opérations futures de 1944. De cette réunion sortira la décision de la capitulation sans condition de l’Allemagne ce qui aura pour effet de donner à Goebbels des arguments pour déclencher la guerre totale.

VENDREDI, 10 DÉCEMBRE

La 1e division canadienne se joint à l’offensive sur le port d’Ortona en Italie. Ce sera un des plus durs combats menés par l’armée canadienne qui devront affronter les « paras », troupes d’élites

La conférence de Téhéran

De gauche à droite : Staline (URSS), Roosevelt (États-Unis) et Churchill (Angleterre)

La conférence de Téhéran, qui se déroula du 28 novembre au 1ᵉʳ décembre 1943 durant la Seconde Guerre mondiale, fut la première rencontre réunissant Churchill, Roosevelt et Staline, soit les trois principaux dirigeants des Alliés. Une décision politique et deux décisions militaires importantes y furent prises :

Source

1944

VENDREDI, 21 JANVIER

Première conférence d’Eisenhower avec les chefs militaires chargés de préparer le débarquement de Normandie. Le jour « j » approche.

DIMANCHE, 23 JANVIER

Débarquement allié à Anzio. Quand ils se mirent en marche, les Allemands avaient eu le temps de leur opposer les forces nécessaires pour les contenir. Ils réussirent même à les repousser jusqu’aux plages où ils furent sauvés par les canons de la marine.

JEUDI, 27 JANVIER

Le siège de Leningrad est enfin terminé. Il aura duré 872 jours et causé la mort d'un million de personnes.

SAMEDI, 8 AVRIL

Une salve de 324 coups de canons marque l’arrivée de l’armée rouge en Roumanie et en Tchécoslovaquie.

JEUDI, 1 JUIN

Le message suivant est diffusé aux français par la BBC  » Les sanglots longs des violons de l’automne  » suivi le lundi 5 juin par  » Blessent mon cœur d’une langueur monotone » c’est le signal que le débarquement de Normandie débutera dans les 24 heures. La résistance doit commencer les opérations de sabotages.

MARDI, 6 JUIN

Ça y est, le débarquement débutent. C’est en Normandie que les alliés ont choisi de frapper. Les jours du Troisième Reich sont maintenant comptés.

JEUDI, 20 JUILLET

À Rastenburg, quartier général d’Hitler, une bombe vient d’exploser. Hitler s’en tire miraculeusement, sauvé par un gros pied de table de chêne qui se trouvait entre lui et la bombe déposée là par le colonel Von Stauffenberg. Les officiers devront dorénavant laisser leurs armes à sa garde SS ainsi que leurs porte-documents avant d’être admis en sa présence.

VENDREDI, 25 AOÛT

Paris est enfin libéré après plus de quatre ans d’occupation. L’honneur en fut donné au général Leclerc qui y fit une entrée triomphale ainsi que le général De Gaule.

VENDREDI, 1 SEPTEMBRE

Jour d’émoi pour l’armée canadienne. Ils ont l’honneur de s’emparer de Dieppe, théâtre de leur défaite en août 1942. Ils défileront la tête bien haute, au pas, avec la musique militaire les accompagnant à travers les rues de la ville.

MARDI, 3 OCTOBRE

Les Américains enfoncent la ligne Siegfried au nord d’Aix-la-Chapelle

DIMANCHE, 15 OCTOBRE

La mort de Rommel est annoncé comme étant survenu des suites de ses blessures en Normandie. Nous savons aujourd’hui que c’est Hitler qui a ordonné son suicide pour sa présumée participation au complot du 20 juillet.

JEUDI, 19 OCTOBRE

L’armée russe fait son entrée en Prusse orientale.

SAMEDI, 16 DÉCEMBRE

À 5h30, Hitler lance l’opération « brouillard d’automne », l’attaque des divisions Panzer dans les Ardennes en direction du port d’Anvers dans le but de couper les armées alliées en deux et répéter l’exploit de 1940. Les fonds de tiroir ont été grattés pour cette opération et Hitler y joue ses dernières cartes. Il sera arrêté autour de Bastogne. Les alliés se remettant de la surprise et le beau temps revenant, les forces aériennes alliés reprirent le contrôle et repoussèrent les Allemands sur leurs lignes de départ. 

Le débarquement de Normandie

1945

MARDI, 16 JANVIER

Hitler installe son quartier général dans le bunker sous la chancellerie du Reich à Berlin. 

LUNDI, 5 FÉVRIER

Les troupes du général Joukov atteignent Küstrin sur l’Oder, à 75 kilomètres de Berlin.

JEUDI, 12 AVRIL

Le président américain Roosevelt meurt avant d’avoir joui des efforts qu’il a déployé pour gagner la guerre.

LUNDI, 30 AVRIL

Adolf Hitler et sa femme Eva Braun se suicident et leurs corps sont incinérés dans la cour de la chancellerie où ils seront retrouvés par les Russes.

MARDI, 8 MAI

Après plus de 6 ans de combats, les canons se taisent sur une Europe dévastée. L’Allemagne capitule, la guerre est finie pour en Europe.

MERCREDI, 23 MAI

Le gouvernement de l’amiral Donitz qui avait été désigné par Hitler dans son testament comme son successeur est arrêté à Flensburg. Plusieurs de ses membres seront traduits en cour pour crime de guerre aux procès de Nuremberg.

JEUDI, 21 JUIN

Okinawa tombe après des combats suicidaires qui coûtèrent 49 151 hommes aux Américains et 190 000 Japonais militaires et civils.

LUNDI, 6 AOÛT

Le bombardier Enola Gay avec au commande le colonel Tibbets largue la bombe atomique « Little boy » sur Hiroshima à 9h30.

JEUDI, 9 AOÛT

Le bombardier B-29 Great Artist largue la deuxième bombe atomique « Fatman » sur Nagasaki.

MARDI, 14 AOÛT

C’est terminé. Le Japon capitule et signera la paix dans la baie de Tokyo à bord du cuirassé Missouri, aux mains du général McArthur.

4. Le Ghetto de Varsovie

Le 12 octobre 1940, les Allemands instituèrent la création d'un ghetto dans Varsovie. Tous les résidents juifs de la [capitale polonaise] devaient s'installer dans une zone que les autorités séparèrent du reste de la ville en novembre. Le ghetto fut entouré d'un mur de plus de 3 mètres de haut, surmonté de fil de fer barbelé et étroitement gardé de sorte à éviter toute circulation depuis et vers l'extérieur. On estime à 400 000 Juifs la population du ghetto, en incluant les Juifs venus de villes voisines forcés à y déménager. Les résidents devaient vivre sur une superficie d'environ 300 hectares, avec une moyenne de 7,2 personnes par pièce.

Source du texte : United States Holocaust Memorial Museum, Varsovie, en ligne, consulté le 19 janvier 2024.

Cerné par un mur d’enceinte qu'ils ont bâti eux-mêmes et soumis à une surveillance stricte et brutale, les Juifs de Varsovie sont coupés du reste du monde. A l'intérieur du ghetto, la vie oscille entre le combat désespéré pour la survie et la mort qui guette du fait de la faim et de la maladie. Les conditions de vie sont effroyables et la surpopulation insoutenable. Il y a 6 à 7 personnes par pièce en moyenne et la ration alimentaire journalière équivaut au 1/10 l'apport calorique minimum requis.

Surpeuplé, le ghetto devient un foyer d’épidémies mais les institutions de la communauté juive, en premier lieu le Judenrat et les organismes d'aide sociale, sont incapables d’enrayer l'hécatombe. Plus de 80 000 Juifs meurent dans le ghetto. En juillet 1942 ont lieu les premières déportations vers le camp d'extermination de Treblinka. Lorsque les premiers ordres de déportation sont donnés, Adam Czerniaków, le président du Judenrat, refuse d'établir les listes des personnes à déporter et au lieu de cela, il se suicide le 23 juillet 1942.

5. La conférence de Wannsee

L'élaboration de la solution finale

Le 20 janvier 1942, quinze hauts fonctionnaires du parti nazi et de l'administration allemande se réunirent dans une villa de Wannsee, dans la banlieue de Berlin, pour discuter de la mise en œuvre de ce qu'ils appelèrent « la Solution finale à la question juive ». Le Général Heydrich annonça que la « Solution finale » concernerait environ 11 millions de Juifs en Europe. Il ajoutait ainsi, aux Juifs résidant dans les pays européens contrôlés par l'Axe, les populations juives du Royaume-Uni et des nations neutres (Suisse, Irlande, Suède, Espagne, Portugal et la partie européenne de la Turquie). Pour les Juifs résidant dans le Reich allemand et qui gardaient le statut de sujets de l'Empire allemand, les lois de Nuremberg serviraient de base pour déterminer qui était juif. 

Source : Encyclopédie multimédia de la Shoah

6. Les camps de concentration et d'extermination

Les camps de concentraTION

On nomme un camp de concentration un lieu fermé de grande taille créé pour regrouper et pour détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions. Cette population peut se composer d'opposants politiques, de résidents d'un pays ennemi au moment de la déclaration des hostilités, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, de civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre.

Source : Wikipédia

LES CAMPS D'EXTERMINATION

Les camps d’extermination nazis étaient des centres de mise à mort à grande échelle, dont « les opérations s'apparentaient par certains égards aux méthodes de production complexes d'une usine moderne ». Créés et organisés par le régime nazi d'Adolf Hitler, sous la responsabilité opérationnelle d'Heinrich Himmler et de son adjoint Reinhard Heydrich dans le seul but d'exterminer un maximum de victimes dans un minimum de temps, ils firent près de trois millions de victimes, juives dans leur énorme majorité, assassinées au moyen de chambres à gaz. Maillon essentiel de la Shoah, ils prirent le relais des fusillades de masse perpétrées par les Einsatzgruppen. 

Source : Wikipédia

auschwitz en vidéos et à travers l'actualité

Suggestions cinématographiques

La dame en or - 1h49

Ayant fui l'Europe pendant la guerre, Maria a vécu presque toute son existence aux États-Unis. À la mort de sa soeur aînée, elle désire récupérer les oeuvres d'art de sa famille qui ont été dérobées par les nazis. Ces pièces inestimables qui comprennent plusieurs peintures importantes de Gustav Klimt se trouvent dans un musée de Vienne. Convaincre les autorités semble une tâche impossible, ce qui ne décourage pas la dame âgée. En compagnie d'un jeune avocat dont les descendants ont également souffert pendant la Seconde Guerre mondiale, ils s'envolent vers l'Autriche? 

La liste de Schindler - 3h17

Evocation des années de guerre d'Oskar Schindler, fils d'industriel d'origine autrichienne rentré à Cracovie en 1939 avec les troupes allemandes. Il va, tout au long de la guerre, protéger des juifs en les faisant travailler dans sa fabrique et en 1944 sauver huit cents hommes et trois cents femmes du camp d'extermination de Auschwitz-Birkenau. 

Le pianiste - 2h30

Durant la Seconde Guerre mondiale, Wladyslaw Szpilman, un célèbre pianiste juif polonais, échappe à la déportation mais se retrouve parqué dans le ghetto de Varsovie dont il partage les souffrances, les humiliations et les luttes héroïques. Il parvient à s'en échapper et se réfugie dans les ruines de la capitale. Un officier allemand, qui apprécie sa musique, l'aide et lui permet de survivre. 

La vie est belle - 2h02

En 1938, Guido, jeune homme plein de gaieté, rêve d'ouvrir une librairie, malgré les tracasseries de l'administration fasciste. Il tombe amoureux de Dora, institutrice étouffée par le conformisme familial et l'enlève le jour de ses fiançailles avec un bureaucrate du régime. Cinq ans plus tard, Guido et Dora ont un fils: Giosue. Mais les lois raciales sont entrées en vigueur et Guido est juif. Il est alors déporté avec son fils. Par amour pour eux, Dora monte de son plein gré dans le train qui les emmène aux camps de la mort où Guido veut tout faire pour éviter l'horreur à son fils... 

Le garçon au pyjama rayé - 1h30

Seconde Guerre mondiale. Bruno a tout juste 9 ans lorsque son père, un officier nazi remarqué par le Führer, se voit confier le commandement du camp de concentration d'Auschwitz. Le petit garçon n'apprécie guère de devoir quitter la belle et grande maison de Berlin pour se retrouver dans une demeure isolée et triste. De sa chambre, il aperçoit des hommes, des femmes et des enfants tous vêtus de pyjamas rayés. Personne ne lui explique qui ils sont, mais l'innocence aidant, il va se lier d'amitié avec un enfant juif... 

La femme du gardien de zoo - 2h04

Jan Zabinski et son épouse Antonina s'occupent du zoo de Varsovie en Pologne. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, ils sont incapables de quitter le pays. Même s'ils ont perdu la majorité de leurs animaux, le couple continue à prendre soin de cet endroit qui abritera les bêtes du zoologiste allemand Lutz Heck. Le jour, Jan parcourt le ghetto, nettoyant ses déchets en dissimulant des Juifs dans son camion. Cette population rescapée peut ainsi se cacher au sous-sol de la demeure des Zabinski. C'est Antonina qui garde le fort en l'absence de son mari et elle usera de nombreux stratagèmes afin de ne pas attirer l'attention sur ses invités.