La 1re guerre intercoloniale se produit à la fin du 17e siècle, entre les colons britanniques et les colons français. Nous pouvons affirmer qu'elle est le prolongement en Amérique de la Guerre de la ligue d'Augsbourg, en Europe. Louis de Buade, Comte de Frontenac est le gouverneur de la Nouvelle-France, à l'époque.
*À noter que les colonies s'affrontent entre elles lorsque leurs métropoles sont en conflit.
Les enjeux, en Amérique, sont le contrôle de la pêche du golfe du Saint-Laurent et de la fourrure des Grands Lacs et de la baie d'Hudson. C'est la première des guerres coloniales entre les colons français de la Nouvelle-France et les colons anglais de la Nouvelle-Angleterre.
La 1re guerre intercoloniale se termine à la fin de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg. Mais, notons qu'entre 1698 et 1701, le nouveau gouverneur de la Nouvelle-France, Louis-Hector de Callières, travaille sur un projet visant à rétablir la paix entre toutes les nations amérindiennes et les colons français afin de sécuriser le commerce des fourrures.
Les Cinq-Nations iroquoises sont les grandes perdantes de cette 1re guerre intercoloniale, car elles ont encaissé de lourdes pertes humaines.
« Après quatre années d’intenses négociations multilatérales et plus d’un siècle de guerres, Montréal fut, en 1701, le haut lieu de la conclusion d’une grande paix regroupant environ 1 300 ambassadeurs représentant une quarantaine de nations amérindiennes habitant un immense territoire depuis l’Acadie jusqu’aux abords des Prairies et depuis le bassin de la Baie James jusqu’au Missouri. La paix fut conclue entre le grand réseau d’alliance huron-outaouais regroupant des nations de la vallée du Saint-Laurent, des Grands-Lacs et du Mississipi et les Français d’une part et, d’autre part, la Ligue iroquoise des Cinq Nations, de son vrai nom la ligue des Haudenosaunis, c’est-à-dire des habitants de la Maison Longue. »
Source : La fondation Lionel-Groulx
Cette carte de la Nouvelle-France (vers 1700) nous permet de constater l'immensité du territoire américain sous la domination française. Néanmoins, nous pouvons constater que les principales villes de la Nouvelle-France se concentre dans la vallée du Saint-Laurent, où est installée la majorité des 25 000 Canadiens français.
Nous pouvons également constater que les colons britanniques sont confinés à la côte est de l'Amérique, ce qui tend à créer des tensions territoriales avec les colons français.
Le territoire contesté, pour sa part, est une zone où le commerce des fourrures est pratiqué par les Français et les Britanniques, causant d'importantes tensions.
Cette deuxième guerre intercoloniale est le conflit américain se rattachant à la Guerre de Succession d'Espagne.
Le conflit oppose, une nouvelle fois, les colons britanniques et les colons français sur plusieurs fronts :
Les colonies anglaises de Nouvelle-Angleterre affrontèrent les forces françaises et amérindiennes basées en Acadie et au Canada. La ville de Québec fut attaquée à plusieurs reprises par des expéditions britanniques. L'amiral Walker, par exemple, a tenté une attaque de Québec (en 1711) par le Saint-Laurent, mais 8 navires se sont échoués, entraînant dans la mort plus de 850 soldats. La capitale de l'Acadie, Port-Royal fut quant à elle prise en 1710. Finalement, les Français et leurs alliés amérindiens menèrent des attaques contre des forts au Massachusetts
À Terre-Neuve, les colons anglais basés à St. John's se disputaient le contrôle de l'île avec les Français. La plupart des opérations militaires se réduisaient à des raids de destruction. Les Français capturèrent St. John's en 1709, mais les Britanniques la réoccupèrent rapidement après que les Français l'eurent abandonnée.
Le traité d'Utrecht de 1713 mit fin au conflit. La France abandonna l'Acadie, la Baie d'Hudson et Terre-Neuve, qui deviendront des possessions britanniques.
*(Raisons de se faire la guerre)