L'expansion du monde industriel

Mise en contexte

Les besoins liés à l’industrialisation et à la croissance économique entraînent les puissances industrielles dans une course pour la possession de colonies au cours de la seconde moitié du 19 siècle. Les continents asiatique et africain seront presque entièrement partagés entre quelques États européens. La colonisation a des conséquences importantes sur le développement économique et social des territoires dominés. 

Les concepts à l'étude

Avant de débuter : L'afrique précoloniale

Avant de débuter ce chapitre, il importe de rappeler que plusieurs nations habitent et peuplent l'Afrique. Il s'agit du berceau de l'humanité et l'Homme s'y trouve depuis plusieurs dizaines de milliers d'années. Des empires y ont existé, d'autres y ont vu leur chute. Le commerce y est florissant et de nombreux échanges s'y font. Néanmoins, ce n'est pas l'image qu'en ont fait les colonisateurs européens.

1.L'exploration du continent africain

À la recherche de ressources naturelles

Les expéditions visant l’exploration du continent africain se multiplient au 19e siècle. En effet, des explorateurs tels que David Livingstone, un pasteur britannique, cartographient progressivement l’Afrique. Financés par les métropoles européennes, ceux-ci sont à la recherche de richesses et de voies de circulation naturelles du continent africain (fleuves, rivières, etc.) L’objectif est de coloniser progressivement le territoire afin de s’approprier les matières premières, dont les industries européennes ont tant besoin. 

En effet, l'industrialisation de l'Angleterre, puis de la France, de l'Allemagne et des États-Unis fait pression sur la demande en ressources naturelles. Les États entrent alors en compétition afin de mettre la main sur celles-ci (zinc, plomb, fer, caoutchouc, coton, etc.).

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social.

David Livingstone

Pour le compte de l'Angleterre, David Livingstone part pour l’Afrique en 1840. Il a entrepris de nombreux voyages et fut le premier à traverser l'Afrique d'est en ouest. La durée de cette traversée fut de 4 ans. Il a lutté, tout au long de ses voyages d'exploration, à mettre fin à l'esclavage, toujours présent sur le continent africain.

Henri Morton Stanley

Ce voyageur britannique a été envoyé comme journaliste en Turquie, en Abyssinie et en Espagne, avant de se rendre en Afrique. En 1870, on l’a envoyé à la recherche de David Livingstone, qu’il a d’ailleurs retrouvé sur les rives du Tanganyika. Après son retour en Angleterre, Stanley a reçu la mission de diriger d’autres expéditions en Afrique centrale. En 1874, il est reparti vers les lacs Victoria et Albert, il a également descendu le fleuve Congo, avant de retourner en Angleterre en 1878. En 1879, il est reparti avec le défi de développer le commerce le long du Congo.

Source : Allo Prof

2. La création d'empires coloniaux

Étendre son influence

La colonisation de l'Afrique est également motivée par un désir impérialiste de plusieurs États européens. Ils veulent étendre leur puissance et leur influence sur tous les continents et toutes les régions du globe. Chacun des pays européens souhaite dominer l'autre et posséder tous les territoires non revendiqués. Ils ne considèrent aucunement les populations locales qui y habitent depuis des millénaires. 

Parmi les objets de désir, il y a évidemment l'accès aux voies commerciales et aux ressources naturelles. Néanmoins, les États européens souhaitent aussi contrôler certains lieux stratégiques afin d'avoir des avantages marqués sur les autres États.

Impérialisme : C'est une politique qui vise l'expansion d'un pays par la domination d'un territoire étranger. En somme, un pays soumet un territoire étranger par la force et exploite sa population et ses ressources.

3. La conférence de Berlin

La conférence de Berlin (1885)

La conférence de Berlin, qui s'est tenue de novembre 1884 à février 1885, fut organisée par le chancelier Bismarck (Allemagne) afin d'établir les règles qui devaient présider à la colonisation de l'Afrique. En effet, depuis 1880 environ, le mouvement des explorations était devenu très politique. 

Bismarck, qui avait engagé l'Allemagne, avec retard, dans le processus de partage de l'Afrique, entendait imposer des règles, en particulier le libre accès commercial aux grands bassins fluviaux et l'obligation d'occuper effectivement un territoire avant d'en revendiquer la possession. Ce dernier point eut pour conséquence le scramble for Africa, la « course au clocher » : Britanniques, Français, Allemands, Belges, Portugais, Italiens se lancèrent dans l'intérieur de l'Afrique, qui fut partagé par les Européens en moins de quinze ans, au prix de quelques guerres contre les royaumes africains.

Source : Encyclopédie Universalis

3.1. Les territoires africains sous dominations extérieures

Les territoires contrôlés par les Européens - 1910

Comme vous pouvez le constater, le continent africain est dominé par les puissances européennes quelques années avant le début de la Première Guerre mondiale (1914-18).

4. Justifier le colonialisme européen

La supériorité des Européens

L'expression « darwinisme social » désigne l'application de la théorie de la sélection naturelle, en principe réservée au monde animal, à la société humaine. Cette doctrine sociopolitique est apparue au 19e siècle dans les écrits du philosophe et sociologue Herbert Spencer. Il voit dans L'origine des espèces de Charles Darwin la clé qui permettrait de comprendre le développement de la civilisation. 

Sur le plan politique, le darwinisme social a été utilisé pour justifier scientifiquement la domination de l'Afrique par les Européens. Selon cette théorie, les Européens sont supérieurs aux Africains. Il est donc de leur devoir de soumettre les Africains afin de les « civiliser ».

La mission civilisatrice

Pour les Européens, la colonisation de l'Afrique est justifiée par le fait que les Africains sont inférieurs à eux et qu'ils doivent les civiliser, en leur apportant les bienfaits de la civilisation occidentale. 

À l'époque, les notions de supériorité et d'infériorité des races sont omniprésentes. Cette croyance en la supériorité des Européens est notamment renforcée par le fait que l'Europe a connu une révolution industrielle. La civilisation européenne, avec ses nouveaux moyens de transport révolutionnaires, sa culture et ses universités de prestige est vue comme supérieure aux peuples africains. C'est pourquoi les Européens souhaitent imposer leur culture dans leurs nouvelles colonies africaines. 

Source : Allo Prof

4.1. Assimilation et acculturation

L'éducation au service de l'assimilation

Hormis la supériorité militaire, les Européens utilisent l'éducation afin d'assimiler les populations indigènes d'Afrique. Les populations africaines acceptent très mal la présence des envahisseurs européens. Même après plusieurs années, les Européens sont considérés comme des étrangers, qui volent les ressources des Africains. 

Pour faciliter le contrôle de la colonie, les métropoles tentent d'assimiler les habitants en leur imposant leur culture. Les pays colonisateurs construisent donc des écoles, dans lesquelles ils enseignent aux jeunes Africains la langue, la religion, les lois et l'histoire de leur métropole européenne. L'éducation devient alors un outil d'assimilation. La principale conséquence de cette situation est l'acculturation des Africains, c'est-à-dire qu'ils perdent tranquillement leur culture au profit de la culture des Européens. 

Source : Allo Prof

5. Les conséquences du colonialisme

5.1. Le travail forcé

Dans les différentes colonies africaines, les puissances européennes exploitent les ressources naturelles que sont les métaux, le cacao, le caoutchouc, etc. Pour ce faire, elles aménagent des mines, des plantations, des champs ainsi que des infrastructures de transport telles que des canaux (le canal de Suez par exemple) ainsi que des voies ferrées. Ces infrastructures de transport vise l'exportation des ressources naturelles vers l'Europe, là où se trouvent les manufactures.

Ce sont les Africains qui exploitent ces ressources naturelles et qui construisent les infrastructures. En effet, les métropoles contraignent les populations africaines au travail, se rapprochant de l'esclavage. Cette main-d'œuvre, bon marché, subit alors des abus en tout genre : sévices corporels, coup de fouet, mutilations, etc.

5.2. Les limites territoriales et l'augmentation des tensions

Lors de la Conférence de Berlin, les États européens se sont séparés l'Afrique. Ce faisant, ils ont créé des colonies qui ne tiennent pas compte des ethnies locales, ce qui crée des tensions entre les peuples africains. Profitant de la tension entre les ethnies, les Belges favorisent les Tutsis au détriment des Hutus dans la colonie du Ruanda-Urundi. La création de frontières qui ne respectent les populations locales, puis les avantages qu'ont donné les Belges aux Tutsis, ont favorisé l'émergence de la crise contemporaine et du génocide de 1994 au Rwanda.

5.3. Collaborer

Certains Africains vont collaborer avec les colonisateurs. En échange de leur aide pour gérer la colonie et éviter les soulèvements, les Européens leur donnent des privilèges. Ces Africains occupent des postes administratifs importants et ont de meilleurs conditions de vie. Les Britanniques vont donner de l'argent et des avantages à certains chefs tribaux pour acheter leur loyauté et servir leurs intérêts. S'ils refusent ces privilèges, ils devront faire du travail forcé et les colonisateurs trouveront d'autres Africains afin de tenir les postes importants.

5.3. S'opposer

Dans certaines colonies, des révoltes surviennent. On s'oppose à la colonisation du territoire par les Européens. La puissance militaire des colonisateurs est cependant trop forte. Dans le Sud-Ouest africain allemand (la Namibie actuelle), les Héréros se sont soulevés contre les colonisateurs allemands. Suite à cela, ils sont victimes d'une sévère répression : l'Allemagne envoie des soldats dans la colonie. La population héréros passe alors de 80 000 à 15 000 personnes en l'espace de 10 ans. 

6. La 1re guerre mondiale et les colonies européennes

L'exemple de l'Armée d'Afrique

L’Armée d'Afrique, pour la France, était l’un des plus importants contingents, principalement avec ses unités militaires venues d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Le recrutement concernait aussi l’Afrique noire. Les tirailleurs sénégalais en sont l'un des exemples les plus célèbres.

Si les effectifs n’étaient en rien comparables à ceux engagés dans le conflit, leurs actions n’en demeuraient pas moins capitales. Ces hommes vaillants et courageux étaient souvent envoyés en première ligne. Ils ont participé à de nombreuses batailles historiques, comme celles de la Somme ou de Verdun.  

Les colonies étaient, en quelque sorte, des viviers à chair fraîche pour les tranchées.

La 1re guerre mondiale

Situer dans le temps - Un Genial.ly par Ann Martin

L'assassinat de l'archiduc  François-Ferdinand met le feu à la poudre !

L’Empire austro-hongrois possédait les terres de la Bosnie. L’héritier du trône d’Autriche, François Ferdinand, est alors en visite en Bosnie. Le 28 juin, à Sarajevo, l’héritier et sa femme sont assassinés par un jeune nationaliste serbe, Gavrilo Princip. 

Rapidement, tous les dirigeants se sont sentis concernés par cet événement. L’Autriche a immédiatement soupçonné la Serbie d’avoir organisé cet assassinat. L’Autriche souhaitait également diminuer la puissance des Serbes dans les Balkans. L’Allemagne, alliée de l’Autriche, lui a alors conseillé de faire preuve de fermeté et de réagir fortement à cet affront. Les deux puissances alliées avaient pleinement conscience du risque de guerre, mais ce risque était jugé limité. D'ailleurs, l’Allemagne était convaincue que la Russie n’allait pas apporter son soutien aux Serbes.

Le 23 juillet, l’Autriche a envoyé un ultimatum à la Serbie. L’une des clauses de cet ultimatum impliquait que les autorités autrichiennes pourraient participer à l’enquête liée à l’assassinat. Cet ultimatum a été immédiatement refusé par la Serbie. Sentant les risques de guerre s’accentuer, le Royaume-Uni s’est proposé à trois reprises, soit chaque jour entre le 25 et le 27 juillet, comme médiateur. Cette tentative fut vaine puisque l’Autriche a officiellement déclaré la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. 

La Grande Guerre

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Le jeu des alliances

La déclaration de guerre de l'Autriche à la Serbie a entraîné une succession d’alliances et de déclarations de guerre. Le 29 juillet 1914, la Russie, avec le soutien de la France, envoyait ses troupes militaires en Serbie. Le 1er août, l’Allemagne déclarait la guerre à la Russie avant de déclarer la guerre à la France le 3 août. 

Une guerre de tranchées

Les tranchées

Dès septembre 1914, les soldats ont dû aménager des tranchées pour s’y protéger. L’aménagement et l’amélioration des tranchées sont des tâches qui ont duré jusqu’à la fin de la guerre. Sur le front, les tranchées étaient la seule protection possible face aux obus et aux balles. Sillons creusés dans la terre par les soldats, les tranchées s’avéraient toutefois inefficaces contre les torpilles et les gaz. 

C’est pour cette raison que l’aménagement des tranchées incluait souvent des abris et des niches dans les parois. Plusieurs tranchées étaient plus complexes et incluaient un réseau de communication, des parapets, des murs de béton, des barbelés et des pièges. Les soldats des tranchées devaient non seulement combattre les tirs des ennemis, mais devaient également survivre dans la boue, le froid et l’humidité. Les murs pouvaient en tout temps s’effondrer et s’écrouler. Le sol mou rendait tous les déplacements plus lents et plus éprouvants.

Les veilleurs de nuit devaient toujours être à l’affût des troupes ennemies et des bombardements. Les tranchées étaient parallèles à la ligne ennemie et servaient à la fois de protection et de camouflage. Elles étaient reliées entre elles par des boyaux, perpendiculaires à la ligne de front, qui servaient à la circulation des hommes et du matériel. La zone entre les tranchées des différents camps était surnommée le No man’s land.

Source : Allo Prof

La 1re Guerre mondiale en baladodiffusion

L'année 1914

Par Laurent Turcot

L'année 1915

Par Laurent Turcot

L'année 1916

Par Laurent Turcot

L'année 1917

Par Laurent Turcot

L'année 1918

Par Laurent Turcot

L'homme de l'année T.1 Le soldat inconnu

Le 11 novembre 1920, devant la Nation française toute entière, un soldat inconnu que l'on dira « déshérité de la mort » est installé dans une tombe sous l'arc de Triomphe de la place de l'Étoile à Paris. Il deviendra le symbole de tous les morts pour la France, tombés durant la Première Guerre Mondiale. Ce jour là, un officier se souvient. 

Le capitaine Joseph Sorbier se souvient de son passé de propriétaire d'une cacaoyère en Côte d'Ivoire, d'un ouvrier exploité nommé Boubacar qui va s'engager sous ses ordres dans l'armée coloniale. Il se souvient de ces combats en Afrique, puis en Europe. De l'hécatombe du Chemin des Dames, mais également d'une amitié qui va lentement se tisser entre deux hommes que tout oppose, tant par leur couleur de peau que par leur philosophie. Il se souvient de ce qu'aucun autre homme ne peut se souvenir : la véritable identité du soldat inconnu.

Infographies sur la 1re guerre mondiale

La décolonisation de l'Afrique (1950 à 1976)

Les conséquences de la décolonisation

La formation de nouvelles nations indépendantes a créé les pays du tiers-monde (pays sous-développés et en voie de développement). Au moment où ils émergeaient, ces nouveaux pays ont immédiatement affirmé leur indépendance par rapport à la dualité des blocs de la guerre froide.

Après l’obtention de l’autonomie politique, plusieurs des nouvelles nations étaient confrontées à des conflits ethniques et religieux, dont les fondements étaient nés pendant la période coloniale. Certains de ces conflits ont débouché sur des génocides (l'exemple du Rwanda est pertinent). La démocratisation y est d’ailleurs encore difficile. Plusieurs pays ayant obtenu leur indépendance à cette époque sont encore aux prises avec des problèmes de dictature et des gouvernements totalitaires.

Les pays du tiers-monde sont alors dépendants des pays riches puisqu'ils sont encore trop endettés et dépendants de l’agriculture pour pouvoir développer une économie rentable et dynamique. De manière générale, les pays du tiers-monde ont un taux de natalité élevé, un bas niveau de vie et beaucoup de pauvreté. C’est pour cette raison que la plupart des anciennes colonies entretiennent des liens politiques importants avec la métropole. D'ailleurs, la culture et la langue de l’ancienne métropole influencent encore ces jeunes pays. L'acculturation a fait son oeuvre.

Source : Allo Prof