L'émergence d'une civilisation

Mise en contexte

Une civilisation est un ensemble de sociétés qui partagent des éléments communs, tels un territoire, des institutions, une culture, etc. L’invention et la diffusion de l’écriture, vers 3 300 ans av. J.-C, sont liées au développement des premières civilisations. L’étude de l’émergence de la civilisation mésopotamienne est l’occasion de lier l’apport de l’écriture à l’organisation d’une société. 

Concepts à l'étude

L'apparition des premiers grands foyers de civilisation

Grâce à l'archéologie, nous pouvons nous accorder sur l’existence de huit foyers de civilisation s'étant développés indépendamment les uns des autres :

La Mésopotamie et le Croissant fertile

Entre le Tigre et l'Euphrate

La Mésopotamie se situe dans le Croissant fertile, au croisement de trois continents : 

Cette région comporte deux fleuves importants : le Tigre et l’Euphrate. Tout d'abord, la terre qui s’y trouve est très fertile grâce au limon apporté par la crue de deux fleuves. 

De plus, la proximité des cours d’eau permet la construction de canaux qui serviront à fertiliser les sols et à augmenter la production agricole. Tous ces facteurs contribuent à une production agricole abondante et à une augmentation de la population. Finalement, le Tigre et l'Euphrate peuvent être utilisés afin de se déplacer sur le territoire.

La croissance du nombre de personnes a obligé ces derniers à se regrouper en cités-États. 

Situer la civilisation mésopotamienne dans le temps

L'invention de l'écriture

Mise en contexte

Vers 3 500 av J.-C., en Mésopotamie, les Sumériens ont voulu conserver les traces de biens qu’ils possédaient et qu’ils échangeaient. ​Ils ont gravé sur des tablettes d’argile fraîche des dessins représentant des nombres, des mots, des objets, des idées. On appelle ces signes des pictogrammes : la première écriture était née.​

L’écriture sumérienne était néanmoins très compliquée. Elle a donc été simplifiée au cours des siècles suivants et les dessins ont été remplacés par des signes en forme de clou ou de coin. Pour reproduire cette forme, les Mésopotamiens utilisaient un roseau à bout triangulaire appelé calame. C’est ainsi que l’écriture cunéiforme est née et notons qu'elle comporte près de 600 signes.

L'écriture cunéiforme, d'abord utilisée dans un but commercial, est devenue essentielle pour répondre à différents besoins dans les domaines religieux, administratifs, scientifiques, etc.​

Les supports sur lesquels l'écriture est produite vont considérablement changer avec les années. Le papyrus et le parchemin viendront remplacer la tablette d'argile. Ces nouveaux supports permettent de tracer plus facilement les symboles et d'améliorer la compréhension du message que l'on veut transmettre.

Un métier particulier

Le scribe écrit à la main des textes administratifs, religieux et juridiques ou des documents privés. Puisqu'il est l'une des rares personnes à savoir écrire, il possède un statut particulier. Le prestige lié à ce métier lui donne une place enviée dans la hiérarchie sociale.  

L'utilité de l'écriture dans la société mésopotamienne

Le code Hammourabi

Afin de faire régner l'ordre dans les villes mésopotamiennes, Hammourabi, le roi de Babylone, a fait graver l'ensemble de ses lois sur une stèle en basalte (pierre). Il y inclut même les jugements, qui varient en selon le statut social du coupable. 

En fixant ses lois, il rend la justice plus équitable et permet sa diffusion, grâce aux scribes, à travers tout son royaume.

L'écriture avait ainsi une fonction politique et judiciaire.

Le cadastre

Les premiers cadastres apparaissent vers 3000 avant J-C. Ils servaient à marquer les divisions territoriales et à déterminer à qui appartenait la propriété.

L'écriture avait donc une fonction économique et administrative.

L'Épopée de Gilgamesh

L’Épopée de Gilgamesh est un récit de la Mésopotamie. Elle fait partie des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité. Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile, elle raconte les aventures de Gilgamesh, roi d'Uruk. Les historiens ne s'entendent pas sur sa réelle existence, mais ce récit fait véritablement de lui une divinité infernale de la Mésopotamie.

L'écriture a ici une fonction religieuse, car elle raconte le récit mythique de Gilgamesh

La Stèle de Mesha

La stèle de Mesha est une stèle de basalte (pierre) sur laquelle est gravée une inscription remontant à l'époque du roi Mesha. Le texte est composé de trente-quatre lignes et est datée de 850 avant J-C. Elle raconte les victoires de Mesha au cours de sa révolte contre le royaume d'Israël. 

L'écriture est ici utilisée afin de montrer la puissance du roi Mesha. Elle a donc une fonction politique.

La tablette Plimpton 322

Cette tablette, dont la rédaction daterait d’environ -1800, comporte un tableau de nombres cunéiformes rangés dans 4 colonnes sur 15 lignes. 

Ces nombres peuvent être associés à ce que l'on appelle aujourd'hui des triplets pythagoriciens, c'est-à-dire des nombres entiers a, b et c qui vérifient la relation a2 + b2 = c2, donnée par le théorème de Pythagore, comme 3, 4 et 5. 

L'écriture cunéiforme a ainsi une fonction culturelle, car elle permet la diffusion du savoir et l'avancement des connaissances.

Source : Wikipédia

Le Code d'Hammourabi : plus que de simples lois

Le Code d’Hammourabi est l’un des plus anciens codes de lois écrites jamais trouvés. Il fut réalisé sur l’initiative d’Hammourabi, roi de Babylone, vers 1730 av. J-C. Ce code recense, sous une forme impersonnelle, les décisions de justice du roi. Les différents articles du Code d’Hammourabi fixent différentes règles de la vie courante. Le roi installe plusieurs stèles représentant ce code dans son royaume, afin que toute personne puisse connaître la loi. Cette tactique permet au roi de mieux contrôler l’ensemble de sa population.

Le Code d’Hammourabi contient 282 articles. Ces lois couvrent les nombreuses facettes de la vie de tous les jours : agriculture, commerce, famille, vols, propriété, etc. Selon ce code, le coupable doit recevoir le même traitement que celui qu’il a fait à sa victime. Ce principe symbolise l’expression populaire : Œil pour œil, dent pour dent.

Quelques articles du Code Hammourabi

« Si un homme a volé le trésor du dieu ou du palais, cet homme est passible de mort, et celui qui aurait reçu de sa main l’objet volé est passible de mort. » 

« Si un enfant a frappé son père, on lui coupera les mains. » 

« S'il a frappé le cerveau d'un esclave d'homme libre, on lui coupera l'oreille. »

« Si un homme a frappé le cerveau d’un homme de condition supérieure à lui, il sera frappé en public de 60 coups de nerf de bœuf. »

« S’il a brisé un membre d’un homme libre, on lui brisera un membre. » 

« Si (une femme) ne prend pas garde à soi et est sorteuse, dilapide sa maison, discrédite son mari, cette femme on la jettera à l’eau. »

Les Cités-État : indépendantes les unes des autres 

La Mésopotamie regroupe plusieurs villes qu'on appelle cités-États, c'est-à-dire des villes qui possèdent les mêmes pouvoirs qu'un pays actuel. 

Elle est en mesure de prendre toutes ses décisions de façon indépendante par rapport aux autres territoires. En d'autres mots, une cité-État possède son propre gouvernement, ses propres lois et ses propres institutions. 

Même si les cités-États mésopotamiennes ont des modes de fonctionnement différents, on y retrouve souvent des institutions et des infrastructures semblables. Par exemple, le roi habite généralement dans un palais qui est entouré de fortifications. On retrouve également d'autres bâtiments comme un marché et des temples et des ziggourats.

Source : Allo Prof

La hiérarchie sociale mésopotamienne

La religion mésopotamienne

La religion

La religion mésopotamienne est une religion polythéiste (plusieurs dieux). Les dieux mésopotamiens représentent les forces de la nature, les sentiments et des qualités telles que la ruse et l'intelligence. 

De la même manière que la société mésopotamienne, la religion est très hiérarchisée. En effet, chaque divinité a son rôle et ses responsabilités. De plus, les dieux ne sont pas tous aussi puissants les uns que les autres. 

Les dieux et déesses de la religion mésopotamienne ressemblent beaucoup aux êtres humains. Effectivement, ils ont une apparence et des caractéristiques humaines (qualités, défauts, forces, faiblesses, émotions). La grande différence entre les dieux et les humains est l'immortalité des divinités. 

Source : Allo Prof

Les ziggourats et les prêtres

Dans les cités-État mésopotamienne, le culte (hommage rendu à un dieu) s'exerce dans les ziggourats ou dans les temples. Ces derniers sont considérés comme les résidences des dieux. On y pénètre dans le plus grand respect. Dans ces lieux sacrés, on y pratique des cérémonies, des sacrifices et on y dépose des offrandes aux dieux.

Ainsi, les prêtres ont un grand rôle à jouer dans la société mésopotamienne. En effet, ils sont considérés comme les intermédiaires entre la population et les dieux.

Enlil est l'un des dieux principaux de la religion mésopotamienne. Il est considéré comme le roi des dieux, divinité suprême du panthéon mésopotamien. C'est lui qui, par ses décisions, attribue la suprématie aux rois humains, qui lui accordent donc une place de choix dans leurs offrandes et leurs inscriptions commémoratives.  

Le commerce en Mésopotamie

Un approvisionnement nécessaire en matières premières

Le commerce est souvent défini comme une activité importante pour les Mésopotamiens, vu que la région où ils vivent est pauvre en matières premières (pierre, métal, bois de qualité). Les marchands ont ainsi un grand rôle pour cette civilisation. En effet, l'approvisionnement de nombreuses ressources naturelles passe par eux.

De leur côté, les Mésopotamiens échangent surtout le textile (tissus), le poisson et les céréales contre, par exemple, de l'étain provenant d'Iran ou contre du cuivre provenant d'Anatolie.

Le commerce local existe aussi pour assurer l'approvisionnement des centres urbains en produits agricoles provenant de la campagne.

Le transport des marchandises : plutôt facile

Les marchands / commerçants utilisaient les atouts de la Mésopotamie afin de transporter les marchandises sur de longues distance. En effet, la présence de nombreux fleuves dans cette région de la planète facilite les déplacements. 

Afin de pouvoir voyager via ceux-ci, les Mésopotamiens construisent des barques faites de roseaux et des galères de bois (pour les longues distances).

Lorsqu'ils sont obligés de transporter les marchandises à pied, les Mésopotamiens font appel aux animaux. En effet, l'âne est souvent utilisé. Ce dernier tire un chariot, innovation technique importante et permise grâce à l'invention de la roue. 

Applications d'apprentissage

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Découvrir l'Égypte antique grâce à la réalité virtuelle

Les temples d'Abou Simbel ou Grand Temple de Ramsès

Les temples d'Abou Simbel sont deux temples de l'Égypte antique creusés dans la roche situés près d'Abou Simbel, dans le Sud de l'Égypte, au nord du Lac Nasser sur le Nil, à environ 70 kilomètres de la deuxième cataracte.

Construits par le pharaon Ramsès II, (XIXe dynastie) pour commémorer sa victoire à la bataille de Qadesh, ils étaient destinés à son culte ainsi qu'à celui de dieux égyptiens et de son épouse Néfertari.

Ces monuments sont classés patrimoine mondial par l'UNESCO.

Source : Wikipédia

Ce dernier choisit de bâtir le temple qu'il se consacrait à lui-même sur un site occupé par deux grottes où se tenait le culte de divinités locales. Le souverain réaffirmait ainsi que la Nubie faisait partie intégrante de l'Empire égyptien. Le grand temple possède quatre statues colossales creusées dans la roche, soudées à la falaise, qui représentent Ramsès II assis avec la double couronne de la Haute et de la Basse-Égypte. Entre les jambes du pharaon, et de part et d'autre de celles-ci, sont représentés princes, princesses, ainsi que la reine Néfertari, debout et de dimensions beaucoup plus réduites.   

La cour de Ramsès II

Entourée de 74 colonnes papyriformes à chapiteau fermé sur deux rangées, elle se nomme « temple de Ramsès aimé d’Amon, réuni à l’éternité ».

Les statues en granit rose du ka royal sont placées entre les colonnes. Une seule est en granit noir. Aux côtés du roi, son épouse.

Dans l’angle nord-ouest subsiste un petit sanctuaire comprenant  trois chapelles dédiées à la triade thébaine.

Ce sanctuaire peut être considéré comme la « matrice » de l’édifice, sorte de dépôt de fondation à ciel ouvert. Il est lié au renouvellement de l’être de Pharaon lors de sa fête de régénération.

L'entrée du temple de Louxor

Le temple de Louxor est relié  à celui de Karnak par une longue  allée  bordée de sphinx, cette avenue n'est pas encore visible dans toute son intégralité, mais les travaux de mise à jour se poursuivent.

L'avenue aboutit à l'entrée du temple de Louxor, marquée par le monumental pylône construit par Ramsès II. Sur ce pylône, qui présente un front de 65 mètres de long , on voit des bas-reliefs qui racontent la campagne militaire que Ramsès II conduisit contre les Hittites.

Il y avait autrefois, en avant de cette entrée, deux obélisques de Ramsès II. Il ne reste plus aujourd'hui, que celui de gauche, haut de 25 mètres; l'autre à été transporté en France en 1833.

Le Sphinx de Gizeh

Le Sphinx de Gizeh est la statue thérianthrope qui se dresse devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh, en Basse-Égypte. Sculpture monumentale monolithique la plus grande du monde avec 73,5 mètres de longueur, 14 mètres de largeur et 20,22 mètres de hauteur, elle représente un sphinx couchant. Réalisée vers -2500, elle serait attribuée à Djédefrê, l'un des pharaons de la IVe dynastie, représentant son père le pharaon Khéops. 

Source : Wikipédia

La pyramide de Khéops (9 minutes en français)

La pyramide de Khéops est un monument construit par les Égyptiens de l'Antiquité, formant une pyramide à base carrée. Tombeau présumé du pharaon Khéops, elle fut édifiée il y a plus de 4 500 ans, sous la IVe dynastie, au centre du complexe funéraire de Khéops se situant à Gizeh en Égypte. Elle est la plus grande des pyramides de Gizeh.

Elle était considérée dans l'Antiquité comme la première des Sept Merveilles du monde. Seule des Sept Merveilles du monde à avoir survécu jusqu'à nos jours, elle est également la plus ancienne. Durant des millénaires, elle fut la construction humaine de tous les records : la plus haute, la plus volumineuse et la plus massive.

Source : Wikipédia

Visite 3D de la tombe de Ramsès VI

Chroniques hebdomadaires d'Evelyne Ferron - Historienne