Territoire autochtone du Québec et du Canada

Mise en contexte

Le territoire autochtone est une réalité contemporaine présente dans plusieurs parties du monde. L'angle d’entrée privilégié ici est celui des territoires autochtones nordiques ayant établi une convention avec le gouvernement du Québec ou du Canada. 

Qu'est-ce qu'un territoire autochtone ?

Un territoire autochtone est occupé par des citoyens issus d’une Première nation qui revendiquent l’autonomie sur ce territoire. À la suite d’ententes établies entre les gouvernements du Canada ou du Québec et certains peuples autochtones, les territoires sont soumis à une juridiction autochtone dans presque tous les domaines. 

1. Qui sont Les autochtones ?

La Constitution canadienne divise les peuples autochtones du Canada en trois groupes : Les Premières Nations ou Amérindiens, les Inuits et les Métis.

Les Premières Nations

Les Premières Nations, sont les Autochtones prédominant en Amérique du Nord au sud de l'Arctique. Elles représentent 64% de la population autochtone du Canada.  

Les Inuits

Les Inuits sont un groupe d'Autochtones vivant dans les régions arctiques de l'Amérique du Nord. Ils ne sont pas considérés comme étant des Premières Nations, puisque leurs ancêtres seraient arrivés en Amérique plusieurs millénaires après l'arrivée de ceux-ci. 

Les Métis

Les Métis sont un peuple autochtone du Canada descendant à la fois des Amérindiens et des Européens. En effet, la nation métisse est née de mariages anciens entre des femmes cries, ojibwées et saulteuses et des Canadiens français et anglais.  

2. Les 11 nations autochtones du Québec

Nations autochtones du Québec

Il y a onze nations autochtones vivant au Québec. Huit sont de la famille des nations algonquiennes : Abénakis, Algonquins, Attikameks, Cris, Malécites, Micmacs, Innus, Naskapis, deux de la famille des nations iroquoises, Hurons-Wendat, Agniers (Mohawks), et enfin les Inuits. 

Source : Gouvernement du Québec

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique iroquoienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique algonquienne

Famille linguistique iroquoienne

Famille linguistique inuite-aléoute

Peuple autochtone

Un peuple est considéré comme étant autochtone, selon l'Organisation des Nations Unies, si trois critères sont respectés : 

Réserve amérindienne

Les réserves sont des parcelles de terre qui ont été réservées pour des Premières Nations par le gouvernement du Canada. Les Premières Nations sont l’un des trois groupes de peuples autochtones au Canada, les deux autres étant les Métis et les Inuits. Les Métis et les Inuits ne possèdent pas de réserves. 

La principale raison de cet état de fait est que le système des réserves est encadré par la Loi sur les Indiens

Source : Encyclopédie canadienne

Conseil de bande

Le Conseil de bande est un organisme, entièrement autonome, qui doit respecter certains règlements et dispositions de la Loi sur les Indiens. Il a des pouvoirs dans les domaines de l'éducation, des services sociaux et de la santé, etc. Ces pouvoirs leur permettent de prendre des décisions librement, sur leur territoire. 

Source : Gouvernement du Québec

Les peuples autochtones revendiquent des droits ancestraux, c'est-à-dire les pratiques, les traditions et les coutumes qui caractérisent leur culture et qui étaient exercées avant l'arrivée des Européens. Il s'agit de droits que certains Autochtones au Canada détiennent parce qu'ils utilisent et occupent depuis longtemps les terres de leurs ancêtres.

3. Les cris

3.1. L'histoire des cris

Pendant des milliers d’années, les ancêtres des Cris sont dispersés sur la majorité de la superficie boisée qu’ils occupent toujours. Connus sous le nom de Ndooheenou (nation de chasseurs), les Cris suivent les migrations des animaux afin d’obtenir de la viande pour se nourrir et des peaux et des os d’animaux pour fabriquer des outils et des vêtements. Ils voyagent en canot durant l’été, en raquettes et en toboggan pendant l’hiver. Ils vivent dans des huttes en forme de cône ou de dôme, revêtues de peaux d’animaux. La plupart des Cris considèrent toujours la chasse comme un élément important de leur culture et leur mode de vie. La chasse et le trappage d’orignal, de  caribou, de lapin et d’autres animaux sont passablement répandus dans les communautés cries.

Source : Richard J. Preston, Nehiyawak (Cris), Encyclopédie canadienne, 

Après l’arrivée des Européens, la participation à la traite des fourrures pousse les Moskégons en direction de l'ouest, dans les Plaines. À cette époque, plusieurs Cris demeurent dans la forêt boréale et la région de la toundra vers le nord, où une culture stable subsiste. Ils continuent de dépendre de la chasse à l’orignal, au caribou, au gibier de plus petite taille, à l’oie, au canard et de la pêche du  poisson, qu’ils préservent en les séchant au-dessus du feu. Les Cris font également le commerce de la viande, des fourrures et d’autres biens en échange contre des outils en métal, de la ficelle et des biens européens. Les Cris des plaines échangent le canot contre des chevaux, et vivent principalement de la chasse au bison. 

Photo : Henri Vaillancourt, 1977

3.2. Les cris et le Nord-du-Québec

Jamésie

La Jamésie correspond à la partie sud de la région administrative du Nord-du-Québec, à l'exception des villages et des terres réservées aux Cris. 

Kativik

Kativik est un territoire qui couvre entièrement le Nunavik, où vivent les Inuits du Québec ainsi que le village naskapi de Kawawachikamach. Kativik englobe toute la portion au nord du 55e parallèle à l’exception des terres cries de Whapmagoostui.

Eeyou Istchee

Eeyou Istchee couvre le même territoire que l'Administration régionale crie et est composé de 8 villages cris et de 9 terres réservées. Au total, plus de 14 500 Cris vivent sur le territoire du Québec.

3.3. Eeyou Istchee

Eeyou Istchee, territoire traditionnel des Cris, comprend onze communautés cries et plus de 300 zones de trappage, de chasse et de piégeage. Ce territoire traditionnel, d’une superficie de plus de 400 000 km2, correspond aux 2/3 de la taille de la France. Il est situé principalement dans le Nord-du-Québec et comprend les terres sur la rive est de la Baie James et au sud-est de la baie d’Hudson, de même que les lacs et les rivières qui s’y déversent. De plus, ce territoire traditionnel comprend des terres ontariennes.

Voici la répartition de la population des principaux villages cris d'Eeyou Istchee, par ordre d'importance :

4. Les ententes signées avec le gouvernement provincial

La Convention de la Baie-James et du Nord québécois

En 1975, les Cris signent, avec les Inuits et les gouvernements du Québec et du Canada, la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ).

Ce « traité moderne » permet au gouvernement québécois de poursuivre et de terminer la construction des barrages hydroélectriques dans la région de la Baie James. Il reconnaît en contrepartie des droits particuliers aux Cris et aux Inuits et s’engage à verser une indemnité de 225 millions de dollars, étalée sur 20 ans. Cette indemnité leur permet de prendre en charge le financement du secteur de la santé et des services sociaux, du secteur de l'éducation, etc

Source

Dans les années 1980 et 1990, les Cris soutiennent que l’État québécois ne respecte pas la Convention de la Baie-James et du Nord Québécois de 1975. Devant les tribunaux, les Cris affirment que le gouvernement provincial et les entreprises privées ne les consultent pas suffisamment en ce qui concerne l’exploitation des ressources hydroélectriques, minières et forestières. Pour répondre à ces revendications, le gouvernement péquiste de Bernard Landry amorce de nouvelles négociations avec la nation crie au début des années 2000.  

Avec la signature de la Paix des Braves en 2002, les Cris s’assurent de collaborer au développement économique du Nord-du-Québec, de recevoir une part des retombées financières (3,6 milliards de dollars sur une période de 50 ans) et d’administrer leurs finances avec une plus grande autonomie. Cette entente de nation à nation met ainsi un terme aux contestations juridiques des Cris et elle permet à l’État québécois de lancer la construction d’un complexe hydroélectrique sur la rivière Eastmain. 

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social.

4.1 Le projet de la Baie James et le développement durable

Un projet qui ne respecte pas le développement durable

Bien que l’énergie hydraulique utilise une ressource naturelle et renouvelable, l’implantation de complexes aussi grands que celui de la Baie-James a tout de même des conséquences environnementales sur tout le secteur : inondations, perte du territoire pour les animaux et les communautés autochtones et augmentation du mercure dans l’eau (rendant ainsi les poissons et les gens qui les mangent malades).

Le projet ne peut donc pas être catégorisé de durable, puisqu'il ne répond pas au critère environnement du développement durable.

Conséquences du projet de la Baie-James

Ce projet a chamboulé la faune et la flore du territoire et continue de le faire dans de plus grandes proportions. Certaines rivières se sont vu détournées, d’autres ont vu leur débit considérablement réduit ou augmenté. Il y a eu des inondations sur les territoires entourant les lacs et les rivières affectés. La faune établie sur le territoire a été diminuée de façon significative. Tout l’écosystème et le mode de vie des Cris, qui a pris 8000 ans à se développer, en a été grandement affecté. Les Cris sont de moins en moins en mesure de chasser, trapper et de pêcher dans les territoires affectés par ces changements.

Bien que les Cris ont obtenu un gain économique, causé par la mise en valeur plus efficace du territoire, ce projet a eu des conséquences majeures sur le mode de vie des Cris.

Social

Lors de la construction des barrages et des réservoirs hydroélectriques, il arrive qu'Hydro-Québec doive inonder des territoires ancestraux destinés à la chasse, la pêche et le piégeage. Pour les Autochtones, cette situation est problématique, car il existe un lien très puissant entre leur culture et leurs activités traditionnelles. 

En outre, les Autochtones et le gouvernement s'entendent la majeure partie du temps, en échange d'indemnité financière, mais cela a des impacts importants sur le maintien de leur culture.

Environnemental

La mise en eau des réservoirs hydroélectriques entraîne, dans le milieu aquatique, une transformation et une mise en circulation du mercure déjà présent dans la végétation et les sols inondés. Il en résulte une augmentation de la teneur en mercure des poissons, un phénomène qui peut s’échelonner sur une période de 10 à 35 ans selon les espèces de poissons et les types de réservoirs. 

De plus, le recours massif aux grands barrages par le Québec alourdit de 8 millions de tonnes le bilan des gaz à effet de serre (GES) du Québec, selon une étude de Global Forest Watch Canada (GFWC), car ces émissions ne sont pas pris en compte dans le bilan de la province.

Économique

Lorsqu'il y a un développement hydroélectrique sur un territoire autochtone du Québec, le gouvernement négocie avec les peuples concernés afin de s'entendre. 

Le gouvernement offre alors :

C'est ce qui s'est passé lors de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (1975) et lors de la Paix des Braves (2002).

Ainsi, le développement d'un aménagement hydroélectrique peut être positif, d'un point de vue économique, pour les communautés autochtones.

5. Se déplacer au Nord-du-Québec 

Route transtaïga

La route Transtaïga est une route gravelée qui traverse une partie de la taïga dans la région subarctique du Nord-du-Québec, au sud-est de la Jamésie. Elle est longue de 582 kilomètres vers la Centrale Brisay et de 84 kilomètres supplémentaires le long du Réservoir de Caniapiscau. Au bout de cette route extrêmement isolée, la ville la plus proche est à 745 km. 

La Route Transtaïga bifurque de la Route de la Baie-James au kilomètre 544. Elle a été conçue comme un lien assurant la desserte routière du réseau des centrales hydro-électriques d'Hydro-Québec disposées le long de la Grande Rivière et de la rivière Caniapiscau. 

Route du nord

La route du Nord est une route gravelée du Nord-du-Québec qui relie Chibougamau à la Route de la Baie-James. 

La route fut inaugurée en 1993. Sa construction est alors principalement motivée par le développement du projet hydroélectrique de la centrale Eastmain-1, sur la rivière Eastmain. Elle permet également d'ouvrir le secteur à l'industrie forestière. Il n'y a aucun service situé à proximité de cette route extrêmement isolée à l’exception du village cri de Nemaska, au km 296. 

Route de la Baie-James

La Route de la Baie-James est une route isolée longue de 620 km qui traverse la région de la Jamésie dans le nord-ouest de la province du Québec. Elle constitue le prolongement nordique de la route 109 et relie les villes de Matagami et de Radisson. La route est pavée du début à la fin, entretenue et déneigée en hiver. 

La route de la Baie James a été conçue dans le but de permettre à la machinerie et aux travailleurs d’accéder par voie terrestre aux grands chantiers des projets hydroélectriques entrepris au cours des années 1970. La construction de la route a débuté en 1971 et a été complétée en octobre 1974, ce qui a constitué une durée particulièrement courte compte tenu de l’ampleur des travaux à réaliser. La route a été conçue de manière à pouvoir supporter des poids aussi lourds que 500 tonnes. 

air Creebec

Établie en juin 1982, la compagnie aérienne entreprenait son premier envol quelques semaines plus tard, le 5 juillet. À cette époque, les Cris détenaient 51 % de la société et Austin Airways détenait les 49 % restants. C’est en 1988 que les Cris ont acquis tous les actifs de la compagnie aérienne dans ce qui est devenu le plus grand accord commercial entrepris par un groupe autochtone au Canada, portant Air Creebec entièrement sous la propriété des Cris.

Air Creebec emploie maintenant plus de 400 personnes, dont un tiers sont membres des Premières Nations. Cette compagnie opère 18 avions enregistrés auprès de Transport Canada.

Source

Notes de cours trouées

Notes de cours - Se déplacer au Nord-du-Québec - Territoire autochtone.pdf
Corrigé - Notes de cours - Se déplacer au Nord-du-Québec - Territoire autochtone.pdf

Bunker Rad - Les Autochtones

Il y a 1,7 million d’Autochtones au Canada. Pourtant, on a l’impression qu'il n'y a pas beaucoup de contacts entre Autochtones et non-Autochtones. Même si on entend parler un peu plus de leurs revendications, ils restent souvent presque « invisibles » dans certaines sphères de notre société. Par exemple, les Autochtones étaient le 21e grand thème sur 25 abordés dans les médias en 2017, après la cuisine et les automobiles, selon Influence Communication. Rad tente donc de répondre à certaines questions que vous vous posez peut-être au sujet des peuples autochtones.

L'échange : quand un Autochtone et un non-Autochtone se rencontrent | Autochtones | Rad

Kitcisakik : vivre dans la forêt, sans eau courante, en 2018 | Autochtones | Rad

Apprendre la culture autochtone à l'école pour mieux vivre ensemble | Coexister no 3

Une Abénaquise et une non-Autochtone à la défense des premiers peuples | Témoignage | Rad

Les Inuits du Nunavut

1. Situer dans l'espace

Le Nunavut

Le Nunavut, dont le nom signifie « notre terre » en inuktut, est le plus récent territoire à avoir été créé au Canada. C’est aussi le plus vaste et le plus nordique du pays. Son établissement officiel remonte au 1er avril 1999.

Le Nunavut couvre 1 936 113 kilomètres carrés de terre et 157 077 kilomètres carrés d’ eau dans le Nord du Canada; il représente 21 % de la superficie totale du pays. Il est constitué de terres continentales, de la majorité de l’ archipel Arctique et de toutes les îles situées dans la baie d’ Hudson, la baie James (y compris les îles Akimiski et Charlton) et la baie d’ Ungava. 

Le Nunavut compte trois régions : celle du Qikiqtaaluk (île de Baffin), celle du Kivalliq et celle du Kitikmeot. Chacune se caractérise par des différences géologiques marquées et par de subtiles divergences culturelles. Leur environnement et leur faune ont donné lieu à des alimentations et des techniques de chasse différentes, ainsi qu’ à des dialectes de l’ inuktut. 

Source : Atlas des peuples autochtones du Canada

1.1. Iqaluit

La capitale du Nunavut

Iqaluit est la capitale du Nunavut. Cette ville est située près de la pointe nord-est de la Baie Frobisher au sud de l'Île de Baffin. Les langues parlées par les habitants sont l'anglais à hauteur de 41,2 %, le français de 5,4 % et les langues autochtones dont l'Inuktitut et l'Inuinnaqtun à hauteur de 53,2 %. 

Iqaluit a été fondée comme un poste de traite de fourrure dans les années 1940 et est devenue la capitale du territoire en 1999, lorsque le Nunavut a été créé. La ville est le siège du gouvernement du Nunavut et abrite de nombreuses institutions gouvernementales, y compris l'Assemblée législative du Nunavut.

La population d'Iqaluit est d'environ 8 000 habitants, ce qui en fait la plus grande ville du Nunavut, bien que le territoire soit très peu peuplé dans son ensemble. La ville est également un centre culturel important pour les Inuits du Nunavut, avec de nombreux événements culturels et artistiques organisés tout au long de l'année.

Relief

Le paysage est englacé pendant huit mois de l’année et on peut voir des bancs de neige sur le pergélisol ainsi que des icebergs plus loin dans la baie de Frobisher si celle-ci n’est pas complètement gelée. Le bouclier canadien est érodé par la fonte et le retrait des glaciers. En été, le sol est rocailleux et on peut découvrir des plaines, plateaux et des collines très peu couvertes de végétation.

Climat

Iqaluit est à la frontière de deux zones de climat polaire : arctique et subarctique. Si on se réfère à la classification de Köppen, Iqaluit a un climat de type toundra. La végétation y est peu présente. On y retrouve des lichens et mousses recouvrant le sol durant tout l'été. En janvier, la température descend occasionnellement en dessous des −35 °C (−60 °C avec le facteur éolien). La température la plus basse à avoir été enregistrée à Iqaluit est −45,6 °C, le 10 février 1967. 

1.2. L'accord du Nunavut

La création du Nunavut

L'Accord du Nunavut de 1999 est un accord historique entre le gouvernement du Canada, le gouvernement du territoire du Nunavut et les Inuits du Nunavut, représentés par l'organisme Inuit Tapiriit Kanatami. Cet accord a créé le territoire du Nunavut, qui est le plus grand et le plus septentrional (au nord) du Canada.

L'accord a été négocié pendant plus de 10 ans avant d'être signé en 1993. Il est entré en vigueur le 1er avril 1999, date à laquelle le territoire du Nunavut a été créé en vertu de la Loi sur le Nunavut adoptée par le Parlement canadien.

L'Accord du Nunavut de 1999 reconnaît les droits des Inuits du Nunavut sur leurs terres ancestrales et sur la gestion de leur environnement, ainsi que leur droit à l'autonomie gouvernementale. Il prévoit également des dispositions en matière de développement économique, de protection de l'environnement et de préservation de la langue et de la culture inuit.

L'Accord du Nunavut de 1999 est considéré comme un exemple de collaboration réussie entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones du pays, et il a été salué comme un modèle pour les accords de règlement des revendications territoriales et des droits des Autochtones ailleurs dans le monde.

Pourquoi est-ce un accord important ?

L'Accord du Nunavut est important pour les Inuits. Tout d'abord, il reconnaît les droits des Inuits sur leurs terres ancestrales et sur la gestion de leur environnement, ainsi que leur droit à l'autonomie gouvernementale. Cela signifie que les Inuits ont plus de contrôle sur leur territoire et leur gouvernance, et peuvent prendre des décisions qui répondent à leurs besoins et à leurs intérêts.

Également, cet accord a été négocié et signé en collaboration avec le gouvernement canadien, ce qui a donné aux Inuits une voix dans le processus de négociation et de prise de décision. Cela a permis de renforcer leur confiance dans le gouvernement.

Dans l'ensemble, l'Accord du Nunavut est important pour les Inuits car il leur permet de protéger leur territoire, leur culture et leur avenir, tout en favorisant le développement économique et la durabilité environnementale.

1.2.1. Le passage du Nord-ouest

Un accord stratégique pour le gouvernement canadien

En 1993, le gouvernement canadien et les Inuits ont signé l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, qui a créé le territoire autonome du Nunavut en 1999. En vertu de cet accord, le Nunavut possède un certain contrôle sur la navigation dans les eaux de la région, dont le passage du Nord-Ouest. Le passage du Nord-Ouest est une voie de navigation maritime importante qui relie l'océan Atlantique et l'océan Pacifique à travers l'Arctique canadien. Le contrôle du Nunavut sur la région signifie que les autorités locales peuvent réglementer les activités maritimes et s'assurer que les navires respectent les normes environnementales et de sécurité.

Puisque les changements climatiques entraîne la fonte des glaces de l'Arctique, le passage du Nord-Ouest est de plus en plus accessible pour les navires commerciaux. Le Nunavut a donc un rôle important et veille à ce que la navigation se fasse de manière sûre et durable et en protégeant l'environnement fragile de l'Arctique.

Nous pouvons donc affirmer que le Canada avait intérêt, en 1992, à mettre en place les conditions nécessaires à la création du Nunavut afin de prendre le contrôle de ce passage stratégique à travers l'Arctique canadien.

2. Situer dans le temps

3. Se déplacer au Nunavut

Les liaisons aériennes

En l’absence d’infrastructure routière et maritime, ce sont les liaisons aériennes qui fournissent au Nunavut un lien vital avec le sud. Bien qu’il y ait une piste d’atterrissage dans chaque collectivité, les plus petites d’entre elles se trouvent limitées quant au nombre et à la taille des avions qu’elles peuvent recevoir. Avec l’aide du gouvernement du Canada, le Nunavut investit dans l’infrastructure aéroportuaire aux aéroports locaux et explore des options pour accroître la capacité de l’aéroport d’Iqaluit, une porte d’entrée importante pour le territoire. 

Prenez note qu'il coûte tout près de 2500$ pour se rendre, aller-retour, de Montréal à Iqaluit. L'abordabilité du transport aérien est donc un enjeu très important pour les Inuits.

Source : Gouvernement du Nunavut

Le transport maritime

Le transport maritime par cargo ne permet malheureusement pas le déplacement des Inuits. En effet, ce mode de transport est principalement utilisé afin de livrer des marchandises aux différentes communautés inuites et ce, uniquement l'été. En hiver, cela est impossible en raison des glaces.

Cela a également un lourd impact sur le prix des denrées essentielles, comme le démontrera l'article ci-dessous.

3.1. L'insécurité alimentaire

Au Canada, lors de l'année 2017-18, près de 4,4 millions de personnes souffraient d'insécurité alimentaire. Parmi ces personnes, les habitants des régions nordiques du Canada sont plus à risque. Les femmes et les enfants des peuples autochtones y sont particulièrement vulnérables. Au Nunavut, c'est 57% des Inuits qui vivent une situation d'insécurité alimentaire.

Au Nunavut, l'insécurité alimentaire est causée par :

Les conséquences de l'insécurité alimentaire sont très graves. Cela peut avoir des effets graves sur la santé physique et mentale des Inuits, causer de la malnutrition, des infections, des maladies chroniques, etc.

4. Les contraintes d'aménagement

Au Nunavut, on construit les habitations en fonction d’un sol et d’un pergélisol devant demeurer solide sous la maison pour empêcher les fondations de bouger. 

Mais depuis que les changements climatiques ont fait leur apparition, le pergélisol commence à fondre dans des régions où cela ne se produisait pas auparavant, ce qui rend les fondations moins stables. Malgré d’excellents progrès réalisés dans la recherche et la science entourant le dégel du pergélisol, l’incertitude demeure quant à la stabilité éventuelle de certains bâtiments au Nunavut. 

Il y a du pergélisol partout au Nunavut, bien qu’il soit généralement plus épais et plus froid à mesure que l’on s’éloigne vers le nord. En règle générale, plus la température du pergélisol est basse et moins il y a de risque de dégel du pergélisol par suite des changements climatiques. Mais même dans les collectivités les plus au nord, on constate un dégel du pergélisol et les maisons se déplacent à mesure que la couche active s’épaissit et que la glace dégèle sous le sol. 

4.1. Les maisons sur pilotis

Construire un bâtiment en climat arctique est beaucoup plus complexe que ce que nous connaissons au sud du Québec et du Canada. En effet, il serait impossible de couler une fondation classique dans le pergélisol du Nunavut, car cela causerait des dommages irréversibles au ciment. 

Par répondre à ce défi, plusieurs bâtiments commerciaux et résidentiels d’Iqaluit reposent sur des pilotis en acier ancrés jusqu’à 30 pieds de profond dans le sol.  Cela permet de protéger les bâtiments d'un mouvement de sol lié au réchauffement du climat et à la fonte du pergélisol.

Photo : Ron Wassink