vaccin anti-HPV : uniquement féminin ?

La grande majorité des hommes et des femmes sont infectés par les papillomavirus humains (HPV) au cours de leur vie. Concernant les hommes, l’infection anale par les HPV et ses manifestations cliniques (lésions précancéreuses, cancers, condylomes anaux) sont plus fréquentes chez ceux ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et en particulier ceux infectés par le VIH. […] Le Haut Conseil de la Santé Publique rappelle également que l’augmentation de la couverture vaccinale des jeunes filles reste la priorité pour la prévention des maladies liées à l’infection par les HPV et qu’une couverture vaccinale élevée chez les femmes procure une protection indirecte chez les hommes hétérosexuels.


Haut Conseil de la Santé Publique, (février 2016),

Vaccination des garçons contre les infections à papillomavirus, Collection Avis et Rapports.

Le rapport du HCSP indique qu’il y a une protection des hommes induite par la vaccination des jeunes filles et des jeunes femmes : c’est l’immunité de groupe qui permet d’atteindre un niveau de couverture vaccinale élevée. Le rapport nous informe aussi que l’extension de la vaccination aux hommes hétérosexuels est très rarement une stratégie coût-efficace interessante.

Dans une méta-analyse récente, Drolet M et al. estiment que le risque de survenue de condylome (verrues génitales) chez les garçons âgés de moins de 20 ans est réduit de 44 % (10 % ; 53 %) lorsque que la couverture vaccinale des filles est supérieure à 50 %, sans effet de groupe démontré lorsque cette couverture d’immunitée est inferieure à 50 % chez les filles âgées de 20 ans (pages 13 à 15 du rapport ci-dessus).

Les études médico-économiques basées sur la vaccination des hommes comme stratégie supplétive à la vaccination des filles concluent que l’extension de la vaccination aux garçons n’est pas un coût- efficace (pages 19 à 22 du rapport ci-dessus).