« On parle davantage de ce qui peut faire scandale que de ce qui fonctionne »

Question : Pourquoi selon vous, les manifestations post-vaccinales sont une source de controverse aujourd'hui ? Ce ne serait pas des effets secondaires mais, on vaccine et plusieurs années plus tard, une maladie se déclare comme la sclérose en plaques avec le vaccin de l'Hépatite B. Ce qui se déclare des années après et qui, on s'en rend compte, peuvent être liées au vaccin.

C'est lié aussi selon moi au fait qu'aujourd'hui, on est dans notre société moins victimes d'épidémies gravissimes ou de gens qui sont handicapés à cause de la polio. On a moins de morts, on a moins de choses spectaculaires et la population a moins peur de la maladie que du vaccin. Selon moi, ça joue. Et le 3e élément, c'est qu'au niveau des médias, je pense qu'on parle davantage de ce qui peut faire scandale que de ce qui fonctionne. Donc, on oublie dans les médias de dire que grâce à la vaccination, presque plus personne ne meure du tétanos et les seules qui en meurent sont celles qui ne sont pas vaccinées d'ailleurs ; que grâce à la vaccination, il n'y a quasi pas de cas de poliomyélite aujourd'hui ...

Il y a aussi une dimension émotionnelle dans la capacité à chercher, trouver et comprendre, trier les informations et il y a aussi la dimension socio-culturelle-environnementale puisque chacun de nous a grandi en apprenant avec des gens qui se sont occupés de nous et ça nous donne des habitudes.

Gaëlle MANSON COUËDEL

Question : Pensez-vous que la controverse autour de l'obligation vaccinale puisse être due à un manque de compréhension du grand public sur les sujets scientifiques ?

Alors, de ce que j'ai pu observer, je pense que toute cette question est très complexe. Je pense que les éléments scientifiques sont précis et parfois peu connus, il est vrai. Je pense aussi que les personnes qui sont contre la vaccination, peut-être, crient fort et donc sont entendues davantage que d'autres. Donc, il y a une dimension médiatique qui entre en compte avec je pense aussi une responsabilité des médias à vouloir peut-être vendre des sujets qui font un peu polémique même s'il y a des choses qui passent sur les réseaux sociaux en dehors de la responsabilité des médias. Je crois donc que c'est très complexe parce que, quand on a pas d'éléments vraiment tangibles et rationnels, une information, surtout si elle est polémique, va venir directement agiter notre cerveau émotionnel. Donc, si on avait une appréhension, ou même si on en avait pas, ça peut faire naître cette appréhension. Ensuite c'est plus facile de trouver des raisons d'avoir peur donc, je pense vraiment que là, on touche à des questions aussi de littératie ; la dimension émotionnelle, les habitudes, et puis la capacité à faire le tri dans une masse d'informations protéiformes, et puis avec un accès aujourd'hui à des forum de discussions où on trouve des choses très angoissantes. On se demande la façon dont les gens cherchent ...

Gaëlle MANSON COUËDEL