Patrimoine en terre crue

Etats-Unis

Le pisé aux Etats-Unis, étude de cas : le couvent des Ursulines de San Antonio au Texas

Une enquête de terrain de 6 mois, entre 2012 et 2013, réalisée dans plus de 20 états des Etats-Unis, a permis de recenser de nombreux ouvrages en pisé (400 sites visités), répartis sur l’ensemble des Etats-Unis.

Cette répartition fait plutôt la preuve d’initiatives individuelles que de réelles dynamiques globales et est aussi indépendante du climat, contrairement à d'autres techniques constructives en terre crue comme les adobes (sud-ouest), les mottes de terre (Grandes Plaines) et le tabby (sud-est) plus localisées géographiquement.

La répartition éparse des sites construits en pisé s'explique par un matière première rudimentaire (la terre pouvant être riche en gravier), et par une mise en oeuvre qui reste climatiquement moins contraignante que d'autres techniques comme l'adobe.

Les débuts de l’importation de la méthode du pisé se fait avec la traduction des cahiers de François Cointreau. Le 1er bâtiment recensé date de 1810.

Le couvent des Ursulines date quant à lui de 1851 et a été construit en pisé par des français du fait de la difficulté de se procurer des pierres. Ces murs font 51 cm d’épaisseur avec une terre argileuse contenant naturellement des modules de caliche (chaux). Les fondations du couvent sont en pierres. Le bâtiment est composé de 2 niveaux de 3.5 m chacun.

Les cas de pisé rencontré au Etats-Unis démontrent d’un certain nombre de techniques hybrides témoignant du métissage des cultures précolombiennes, africaines et européennes. Ce qui permet de remettre en question certaines aires historiques et culturelles jusqu’ici établies et de réhabiliter l’apport réel, dans ce domaine, de certaines minorités.

Le couvent des ursulines dans les années 60 (© H.A.B.S.)

Auteurs de la publication résumée ici : Elsa RICAUD, Grégoire FERRAND