Béton d'argile

Environmental-clay-based concrete

Le programme de recherche C2D2 – Environmental-Clay-Based-Concrete a été fondé par le ministère français de l’écologie et a rassemblé différents partenaires : laboratoires de recherche, fabricants, industriels, constructeurs,… (Budget 1.2M€). Ce programme s’est déroulé sur 3 ans, avec pour but de mettre au point une solution pour transformer de la terre crue, matériau complexe et peu stable, en béton d’argile parfaitement écologique car recyclable à l’infini.

La recherche s’est orientée sur un transfert de technologie du domaine du béton de ciment vers le béton d’argile : contrôle de la granulométrie, utilisation de dispersants et de superplastifiants, méthodes de coagulations permettant un durcissement accéléré du matériau et donc l’enlèvement rapide du coffrage.

La texture de la terre dépend entre autre du pH du mélange, si l’eau utilisée n’est pas au bon pH, il y a formation d’agrégats. Avec l’utilisation de dispersants, la résistance mécanique devient 2 fois plus élevée du fait que les molécules sont mieux ordonnées (voir image ci-dessus).

La matière première du béton d’argile est les particules argilo-calcaire récupérées des carrières, lors du lavage des agrégats. Ces particules étaient jusque-là des déchets non valorisé des carrières.

Un autre axe de recherche a été celui de l’association d’un liant argileux avec des fibres végétales de chènevotte (chanvre) pour développer des matériaux à haute performances hygrothermiques. Sur ce principe, des panneaux sont développés pour servir de cloisons et d’autres plus épais pour l’isolation.

Des recherches dans ce domaine continuent à se faire, en particulier dans les laboratoires de l’INSA de Lyon. Suite à ce programme, l’entreprise BE Terre, bureau d’étude de construction en terre crue, s’est créée (http://www.be-terre.fr/).

Ce nouveau béton d'argile environnemental a été mis en œuvre en octobre 2013 sur le chantier de la Maison des Marais à St Omer (Pas-de-Calais): 60m3 de béton d'argile ont été produits en centrale à béton, transportés en camion toupie, déversés dans des coffrages et vibrés, de la même manière qu'un béton de ciment. C'est une première en France, pour un béton à base de terre. Une demande d'ATEx de type B a été déposée auprès du CSTB pour valider la réalisation de murs porteurs avec ce même produit sur le chantier de la Maison intergénérationnelle de Manom (Moselle).

Le rapport complet de ces recherches est disponible sur le site du Craterre.

Sessions Q/R

Quels sont les freins au développement du béton d’argile aujourd’hui en France ?

    • Encore quelques freins scientifiques mais surtout des freins normatifs.
    • Manque de personnes formées à tous les niveaux (architectes, ingénieurs, main d’œuvre,…)
    • Nécessité d’une plus grande collaboration entre la recherche et l’industrie
    • Le coût est encore trop élevé car actuellement besoin de beaucoup de main d’œuvre, les techniques de mise en œuvre sont encore à améliorer

Auteurs de la publication résumée ici : Mariette MOEVUS-DORVAUX, Lucile COUVREUR, Laëtitia FONTAINE, Romain ANGER, Patrice DOAT, Lionel RONSOUX, Yves JORAND, Christian OLAGNON, Sandrine MAXIMILIEN