Exposition (2) 2018

Femmes de lettres, femmes du peuple dans la tourmente des révolutions et des conflits mondiaux à Blois (41000)


Le lycée Notre-Dame des Aydes (www.nda41.fr/), 7 rue Franciade à Blois, a accueilli une exposition organisée et commentée par Frédéric-Gaël THEURIAU et Vincent BOBILLOT durant quatre semaines dans son CDI, du lundi 5 au vendredi 30 novembre 2018. Presqu'une dizaine de classes, accompagnée de professeurs - Sandrine BLIN (lettres), Vincent BOBILLOT (sciences humaines), Ségolène CATROUX (documentaliste), Laurence BARON (documentaliste) -, a ainsi pu profiter des explications sur les écrivaines issues des classes laborieuses présentes dans le Dictionnaire littéraire des écrivains d'expression populaire mis gratuitement en ligne (cesl2010.fr.gd/Dictionnaire-litt-e2-raire-des--e2-crivains-d-h-expr-.--pop-.-.htm) autour du thème de la tourmente des révolutions et des conflits mondiaux. Ce fut l'occasion de commémorer le centenaire de l'Armistice du 11 novembre 1918. Certains de ces auteurs furent inscrits dans le descriptif des lectures et activités à présenter à l'épreuve anticipée de Lettres pour l'oral du Baccalauréat général, notamment en 2017, 2018 et 2019.

La Révolution française a notamment favorisé l'émergence des premières femmes de lettres comme Elisa Mercoeur (1809-1835) et Elisa Fleury (1795-1862) qui connurent les orages révolutionnaires de 1830 et 1848. Marie Carpantier (1815-1878) se lança dans l'instruction dès 1834 et devint directrice de la première salle d'asile qui était l'équivalent de l'école martenelle, nom qu'elle proposa d'ailleurs en 1847 au Ministère de l'Instruction publique qui accepta. Louise Michel (1830-1905), quant à elle, défendait la cause des femmes durant la Révolution de 1848, s'engagea dans le conflit entre la France et la Prusse (1870-1871) en tant qu'ambulancière et participa aux évènements de la Commune de Paris (1871) en tant que communarde. Enfin, la couturière Marguerite Audoux (1863-1937), prix Femina 1910 pour son roman Marie-Claire, publia De la ville au moulin en 1926 et Douce Lumière en 1937 où certains chapitres évoquent la Première Guerre mondiale. On retrouve l'annonce de la mobilisation, les lettres de soldats, le monstre qui broie les os humains (Grosse Bertha), les tranchées, les morts, le travail des femmes s'occupant des blessés, les traumatismes comme l'obusite, les stigmates après le conflit.

Outre la présentation de ces autrices emblématiques et de bien d'autres comme Maria Favier, témoin des deux Guerres mondiales, les conférences avaient toutes un axe d'approche différent voulu par Frédéric-Gaël THEURIAU (à gauche) : la Première Guerre mondiale en premier lieu, ensuite les différentes formes d'engagement depuis 1789 : l'instruction, la littérature, les révolutions, la question sociale, la politique, le féminisme, le patriotisme, l'engagement forcé, les langues (et dialectes), etc. Monsieur Vincent BOBILLOT (à droite) apporta les éléments plus historiques dans la vitrine sur la Grande Guerre avec quelques objets dont les lunettes et un briquet en forme de livre en métal doré ayant appartenu à son arrière-grand-père engagé dans le conflit. Le grand ouvrage qu'il apporta présentait la chute d'un zeppelin allemand abattu par un tir de canon français.