Domaines de recherche

Le Centre, organisation internationale, apolitique, a des membres chercheurs (titulaires ou non) du monde entier sans distinction de langue, de religion, de politique, mais dans le cadre des valeurs s’inspirant de l’Humanisme. Ce courant culturel, philosophique, philologique n’est pas apparu de prime abord dans notre civilisation européenne moderne. Le premier humanisme du monde date en réalité du troisième millénaire avant notre ère avec la civilisation Égyptienne qui plaçait l’homme au cœur de ses préoccupations. En effet, au XXVe siècle avant Jésus-Christ, existait un texte connu sous le nom d’Enseignement de Ptahhotep dont le contenu fut recopié intégralement sur le « papyrus Prisse » : il y est question de recherche de perfection morale, de beau langage, de bonne connaissance de l’âme humaine, de modération, d’amour du travail, d’une vie heureuse, de la sagesse, du savoir-vivre, du sens de la responsabilité, de la vérité et de l’éthique. Ainsi donc, l’Égypte, qui était riche en productions littéraires, artistiques, philosophiques, scientifiques, proposait déjà une sorte de modèle humaniste balisant la conduite de l’Homme authentique, sage et honnête. Les grecs, qui sont venus dans ce pays, ont d’ailleurs défendu certaines valeurs de ce courant et un grand voyageur comme Hérodote en témoigne. Ce sont sur ces fondements ancestraux que s’appuyaient les valeurs gréco-romaines, lesquelles se sont diffusées à leur tour pour parvenir jusqu’aux époques modernes et contemporaines. Toute pensée qui tient compte de l’être humain, de sa dignité, de la distinction du bien et du mal, de la recherche de la vérité, de la moralité, du respect de la nature et des diverses formes de vie, par l’intermédiaire des savoirs humains tels que la littérature, la science, la philosophie, incarne l’Humanisme, courant auquel souscrit le CESL.


Même si la monodisciplinarité est présente et parfaitement acceptée, les notions fondamentales de pluridisciplinarité, d’interdisciplinarité et de transdisciplinarité sont recommandées dans les orientations du CESL car s’attacher à un seul domaine semble aller à l’encontre de l’esprit d’ouverture et de décloisonnement. Les travaux doivent entrer en résonnance avec d’autres arts, d’autres disciplines, d’autres époques, d’autres cultures dès lors qu’elles éclairent l’objet d’étude qu’est la littérature. Ces trois derniers niveaux d’interactions disciplinaires répondent ainsi aux Critères d’évaluation des entités de recherches : Le référentiel de l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), de novembre 2014, qui les définit précisément. Un projet pluridisciplinaire, tout en conservant la spécificité disciplinaire d’un objet d’étude, recourt à une ou plusieurs autres perspectives disciplinaires (outils analytiques différents, méthodologies variées, etc.) qui apportent ainsi plusieurs points de vue sur le sujet d’étude par une juxtaposition des regards mais sans dialogue entre eux. Dans celui d’un projet interdisciplinaire, tout en conservant la spécificité disciplinaire d’un objet d’étude, plusieurs disciplines collaborent en dialoguant de manière interactive, combinent leur approche pluridisciplinaire (méthodes, outils, théories, concepts, etc.) et proposent des perspectives différentes et novatrices sur le sujet d’étude. Quant au projet transdisciplinaire, l’étage supérieur de cette interaction tridimentionnelle, il correspond à un système encore plus global qui étudie un objet d’étude n’appartenant pas en propre à une discipline, qui transcende les disciplines en combinant leurs approches pluri- et interdisciplinaires pour aboutir à un savoir les parcourant toutes sans se soucier des frontières des différentes sciences et dont le père de la méthode, née dans les années 1970, est Hédi Bouraoui (York university, Toronto, Canada).


La langue officielle est le français. Néanmoins, dans le cadre d’une volonté d’élargissement linguistique, toute personne parlant une autre langue pourra adhérer et participer aux colloques où, dans la mesure du possible, des traductions simultanées sont prévues.


L’organisation du CESL rassemble plusieurs équipes de recherche ayant chacune un sujet propre mais dans la perspective du domaine et de la stratégie globale adoptés par le Centre. Une équipe prend forme à partir de l'initiative d'un chercheur autour d'une thématique. Par exemple, une d’entre elles est attachée à la rédaction du Dictionnaire littéraire des écrivains d’expression populaire, une autre le fut autour de réflexions sur « Les ressources de l’inspiration sandienne », etc. L’issue finale donne lieu à une publication collective.