Affiche du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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Programme du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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Comité d’organisation :
. Sylvie BALLESTER-RADET : bibliothécaire de la médiathèque de Sens
. Frédéric-Gaël THEURIAU (dir.) : docteur de l’Université François Rabelais de Tours
Comité scientifique :
. Isabelle Rachel CASTA : professeure à l’Université d’Artois d’Arras
. Naïma CHARAFI : docteure en littérature française, directrice du programme de langue et de communication de l’ONU (États-Unis)
. Catherine DOUZOU : professeure à l’Université François Rabelais de Tours
. Gudrun LEDEGEN : Maître de conférences à l’Université de Rennes 2
. Hélène MAUREL-INDART : professeure à l’Université François Rabelais de Tours
. Stéphanie MICHINEAU : docteure en littérature française, chercheuse de l’URLDC à l’Université de Sfax (Tunisie)
. Frédéric-Gaël THEURIAU (dir.) : docteur de l’Université François Rabelais de Tours
Samedi 22 septembre 2012
9h30-10h00 : Accueil des participants
10h00-11h00 : Ouverture du colloque
Daniel PARIS (Sens)
Allocution de bienvenue du Maire de Sens
Frédéric-Gaël THEURIAU (Tours)
Aux origines de l’adjectif « prolétarienne »
11h00-12h00 : sous la présidence de Frédéric-Gaël THEURIAU
Isabelle Rachel CASTA (Amiens)
Nos fantastiques années néo-polar…
François LE GUENNEC (Saint Jean de la Ruelle)
Le Peuple, ferment de Vie dans l’œuvre en prose de Léon-Paul Fargue
Déjeuner libre
14h30-15h30 : sous la présidence d’Isabelle Rachel CASTA
Frédérica ZÉPHIR (Nice)
Panaït Istrati, écrivain prolétaire méconnu
Bernard LÉGER (Saint Clément)
Marcel Garnier, un romancier populaire
15h30-16h30 : sous la présidence de Frédérica ZÉPHIR
Roger KLOTZ (Marseille)
Victor Gelu et ses chansons
François TÉZENAS du MONTCEL (Tours)
Présence indirecte du prolétariat dans L’été 1914 de Roger Martin du Gard
16h30-17h30 : Sous la présidence de Roger KLOTZ
Alice BÉJA (Paris)
Le roman prolétarien américain : un projet impossible ?
Sergueï V. PANOV (Moscou)
Nouvelle humanité : l’action révolutionnaire et le rire soviétique
17h30-18h30 : Sous la présidence d’Alice BÉJA
Eddie BREUIL (Lyon)
De la littérature pour prolétaires : la collection des Classiques du peuple (1950-1975)
Sergueï N. IVASHKIN (Moscou)
Traduction simultanée de Sergueï V. PANOV (Moscou)
L’attente prolétarienne et le temps de la révélation chez Andreï Platonov
Dimanche 23 septembre 2012
9h30-10h00 : Accueil des participants
10h00-10h30 : Ouverture du colloque
Bernard PERNUIT (Sens)
Allocution du Maire-adjoint chargé de la Culture, patrimoine et innovation de la Ville de Sens
10h30-11h30 : sous la présidence de Bernard LÉGER
Nicole DUBUS-VAILLANT (Antibes)
Albert Camus, de la pauvreté à l’engagement ou « l’écrivain à sa vraie place »
Frédéric-Gaël THEURIAU (Tours)
Représentation de la cordonnerie dans l’œuvre de Savinien Lapointe
11h30-12h30 : sous la présidence de Nicole DUBUS-VAILLANT
Jean-Luc DAUPHIN (Sens)
André Gateau, solitaire et solidaire
Yann LE PUITS (Saint-Cyr-sur-Loire)
Bernard Clavel, chantre des classes laborieuses
Déjeuner libre
15h00-16h00 : sous la présidence de Jean-Luc DAUPHIN
Marie-Lise ALLARD (Paris)
Un Conte de Noël : regard d’Anna de Noailles sur les humbles
Éric JACOBÉE (Paris)
Les Neiges du Boulevard Davout de Maurice Cury, récit autobiographique ou roman noir ?
Publicité autour du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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L'Yonne républicaine (22/09/2012)
Photographies du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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Entrée du CREP
Façade du CREP
La salle du CEREP
M. F.-G. Theuriau (directeur du CESL) et M. D. Paris (maire de Sens)
M. F.-G. Theuriau (directeur du CESL) et M. B. Pernuit (maire-adjoint de Sens chargé de la culture, patrimoine et innovation)
La salle de réception du CEREP
Publication des travaux du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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Theuriau Frédéric-Gaël (dir.) et al, La Littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles, Antibes, éd. Vaillant, 2013, 18 euros, ISBN : 978-2-916986-49-4
Note de lecture sur les travaux du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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Revue Cahiers Robinson, n°35, Université d’Artois, 2014, p. 197-199, par Évelyne Thoizet :
Frédéric-Gaël Theuriau (dir.), La Littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles, Centre d’Études Supérieures de la Littérature, CESL actes du colloque de Sens (septembre 2012), Éditions Vaillant, 2013.
Fidèle à l’orientation pluridisciplinaire et transdisciplinaire du CESL, l’ouvrage, dirigé par Frédéric-Gaël Theuriau, croise des perspectives fécondes sur la littérature prolétarienne en offrant au lecteur un itinéraire historique, sociologique, poétique et politique. Il s’ouvre sur une définition de la littérature prolétarienne qui met en lumière, à partir de l’étymologie de l’adjectif « prolétaire », les grandes étapes historiques de la notion, de l’Antiquité romaine jusqu’aux XIXe et XXe siècles. Frédéric-Gaël Theuriau veut ainsi inscrire le mot « prolétaire » et la réalité qu’il désigne dans une histoire à la fois lexicale, individuelle, sociale et politique : c’est donc aussi une histoire de la littérature prolétairenne qu’esquisse avec une grande clarté l’ensemble de l’ouvrage, sans se limiter à la seule littérature française.
Comment définir cette littérature prolétarienne par rapport à la littérature populaire ? Quels sont les problèmes posés par l’articulation entre la littérature et le prolétariat, entre le travail du poète et celui de l’ouvrier ? Telles sont les deux questions qui structurent cet ouvrage solidement charpenté : la première partie porte logiquement sur la littérature d’expression prolétarienne et sur les auteurs issus de la classe sociale laborieuse et pauvre : des figures majeures souvent méconnues sont ainsi redécouvertes dans l’ordre chronologique. La deuxième partie de l’ouvrage regroupe des articles qui s’interrogent sur la littérature prolétarienne au sens générique tandis que la troisième pose le problème de la littérature prolétarienne qui n’émane pas du peuple.
Centrée sur l’auteur prolétarien, la première partie contourne l’écueil de la critique biographique. Elle subordonne en effet la relation entre vie et œuvre aux problématiques de l’engagement et du témoignage et s’efforce de dégager la poétique originale des œuvres : F.-G. Theuriau ouvre la galerie des auteurs prolétariens sur le chef de file de la poésie sociale et par suite prolétarienne, Savinien Lapointe (1812-1893), écrivain cordonnier, en faisant apparaître le lien original entre le travail de la chaussure et celui du texte. Roger Klotz met en évidence l’inventivité et la truculence de la langue provençale de Victor Gelu (1806-1885), boulanger et chansonnier marseillais engagé dans les luttes de son temps, dont il cite et commente de nombreuses chansons. Frédérica Zéphir souligne la position singulière de Panaït Istrati (1884-1935), ouvrier vagabond d’origine roumaine, reconnu par des écrivains tels que Romain Rolland puis abandonné à cause de sa lucidité à l’égard de l’URSS et de son courage. Yann Le Puits s’intéresse à Bernard Clavel (1923-2010), romancier issu du peuple écrivant pour le peuple des histoires de prolétaires (de paysans, d’ouvriers, d’artisans) sur les thèmes du travail et des valeurs de la solidarité, notamment dans Miserere (1985). Bernard Léger montre comment Marcel Garnier (1890-1971) a pu être à la fois plombier-chauffagiste en Bourgogne et auteur de poésies, de pièces de théâtre et de romans. Quant à Jean-Luc Dauphin, il ouvre le journal encore inédit qu’André Gateau (1921-1997) a tenu de 1949 à 1997 et qui témoigne d’une vie écartelée entre usine et poésie, solidarité et solitude.
La deuxième partie s’attache à la spécificité générique de la littérature prolétarienne dans une perspective non chronologique. Dans son article sur le néo-polar des années 1970-2000, Isabelle Rachel Casta s’interroge sur ce nouveau genre hérité du roman policier : même si peu d’écrivains français de néo-polars sont issus de la classe prolétarienne, ils ont tenté d’infléchir les valeurs politiques de droite du roman policier. Ce néo-polar hérite-t-il alors de la littérature prolétarienne ou bien propose-t-il simplement une variation du genre policier protéiforme ? L’analyse des marqueurs génériques, des voix représentées et du thème de la ville permet de répondre à cette question. Le second article est consacré au roman prolétarien américain : Alice Béjà pose d’emblée la question de sa possibilité puisque la société démocratique américaine est habituellement définie comme une société sans classes. Pourtant la construction de l’identité américaine au cours du XXe siècle et l’émergence des « radicaux » posent le problème d’une littérature prolétarienne spécifiquement américaine ou bien importée d’URSS. L’étude des figures du vagabond, du radical, de l’artiste et de l’étranger dans les romans américains des années 1920-1950 éclaire la position singulière des romanciers prolétariens à l’égard des valeurs capitalistes de la société. Les deux articles suivants étudient une littérature prolétarienne attendue : celle de la Russie. Sergueï Panov et Sergueï Ivashkin s’intéressent à la manière dont certains écrivains russes de la première moitié du XXe siècles ont cherché à créer une nouvelle forme littéraire : pour S. Panov, Blok, Khlebnikov et Zoschenko cherchent à susciter l’action par le verbe poétique et par le rire qu’il peut provoquer ; pour S. Ivashkin, Platonov a transformé les idées marxistes dans son roman Tchevengour (1929).
La dernière partie de l’ouvrage pose de nouveau le problème de l’auteur prolétarien en examinant cette fois-ci les œuvres des auteurs qui ne sont pas issus du prolétariat mais qui lui réservent une place importante : tel est le cas de Léon-Paul Fargue, d’Anna de Noailles et de Roger Martin du Gard. François le Guennec analyse la notion de frontière entre deux mondes qui traverse la vie et l’œuvre de Léon-Paul Fargue, piéton de Paris, et qui donne lieu à de nombreuses variations. Marie-Lise Allard choisit d’analyser précisément un Conte de Noël d’Anna de Noailles pour définir la position originale de cette grande aristocrate sensible, qui dénonce les injustices d’une société dans un récit empathique. Quant à François Tézenas du Montcel, il montre comment Roger Martin du Gard, grand bourgeois cultivé, a ouvert une brèche à la littérature prolétarienne dans son roman-fleuve Les Thibault en construisant le personnage de Jacques Thibault, jeune bourgeois dépaysé et vagabond, qui incarne les idées de Jaurès à la veille de 1914. Nourri de citations extraites de la vaste correspondance de Martin du Gard, cet article jette une lumière nouvelle sur la position de l’auteur par rapport au prolétariat à un moment historique important du XXe siècle. Albert Camus semble d’abord faire figure d’intrus parmi ces auteurs non prolétariens : n’est-il pas issu d’une classe sociale très défavorisée, comme le rappelle Nicole Dubus-Vaillant en retraçant son itinéraire d’enfant pauvre, puis de journaliste ? Pourtant, après avoir distingué Camus des intellectuels de gauche de son époque, elle s’interroge sur la position de Camus par rapport à la littérature ouvrière et met au jour une nouvelle fracture entre la littérature « vraie » et l’autre. Enfin, Éric Jacobée s’intéresse à un roman plus contemporain, Les Neiges du boulevard Davout de Maurice Cury (1988) : dans le même esprit transgénérique qu’I. Casta, il montre que le problème générique posé par ce roman inclassable (entre autobiographie, récit poétique et roman noir) contribue à approcher l’originalité de la littérature prolétarienne.
Cet ouvrage stimulant invite ainsi à découvrir ou à redécouvrir une littérature inventive qui ouvre un vaste champ de lectures et de recherches à la croisée de diverses disciplines.
Note de lecture sur les travaux du colloque international à Sens (89100)
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles
Remerciements à M. Paris (maire), M. Pernuit (maire-adjoint) et Mme Ballester-Radet (bibliothécaire de la médiathèque municipale)
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Revue Le Rocambole, Amiens, Les Amis du Roman populaire, 2014, n°67 p. 141, par Daniel Compère :
La Littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles. Sous la direction de Frédéric-Gaël Theuriau. Éd. Vaillant, 2013.
Le Centre d’Études Supérieures de la Littérature et la Ville de Sens (Yonne) ont organisé en septembre 2012 un colloque sur « La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècles » dont voici les actes publiés.
La notion de littérature prolétarienne se veut, ici, large, comme l’indique Frédéric-Gaël Theuriau dans son introduction. Elle comprend, d’une part, la « littérature prolétarienne », issue d’auteurs n’appartenant pas au prolétariat, qui met en scène cette classe sociale à travers des récits, des personnages qui la représentent ; et, d’autre part, la « littérature d’expression prolétarienne », issue d’écrivains prolétaires, qui expose souvent les préoccupations de cette classe laborieuse.
Aussi trouvera-t-on dans ce recueil des oeuvres assez différentes. La seconde acception est représentée par des études sur la cordonnerie dans l’oeuvre de Savinien Lapointe (Frédéric-Gaël Theuriau), Victor Gelu (Roger Klotz), Panaït Istrati (Frédérica Zéphir), Bernard Clavel (Yann Le Puits), Marcel Garnier (Bernard Léger), André Gateau (Jean-Luc Dauphin).
La deuxième partie aborde la littérature prolétarienne au sens générique : le néo-polar (Isabelle Rachel Casta), la question du roman prolétarien américain (Alice Béja) ou soviétique (Sergueï Panov et Sergueï Ivashkin).
Et la troisième partie du recueil explore la première acception de la littérature prolétarienne : le peuple vu par Léon-Paul Fargue (François Le Guennec), Anna de Noailles (Marie-Lise Allard), Roger Martin du Gard (François Tézenas du Montcel), Albert Camus (Nicole Dubus-Vaillant) et Maurice Cury (Éric Jacobée).
Connus ou oubliés, ces écrivains des XIXe et XXe siècles se sont faits les chantres de la misère, des campagnards, des artisans laborieux ou des ouvriers des grandes cités. Un bel exemple d’études où chacun trouvera matière à réflexion.