👉 Disposer de la localisation exacte des antennes est une information essentielle lorsqu’on s’intéresse aux simulations et aux expositions pour les bâtiments situés à moins de 40 m des antennes.
👉 On trouve cette information dans les Dossiers d’Information Mairie (DIM), sur la page qui contient le plan de masse du projet d’installation des antennes.
👉 Ci-dessous, le plan de masse d’un projet d’antennes Free, comportant trois couples d’antennes (faisceau fixe et faisceau orientable) d’azimuts respectifs : 300°, 30° et 140°.
Ce projet d’installation d’antennes sert ici d’exemple, mais il est possible de trouver des configurations similaires chez tous les opérateurs.
👉 Les antennes ont été positionnées dans Google Earth à partir des informations provenant du DIM. Dans un but de simplification, trois localisations ont été retenues, une par azimut. Les antennes à faisceau fixe et les antennes à faisceau orientable partagent donc la même position en fonction de l’azimut de leur axe.
👉 Pour chaque antenne à faisceau fixe, trois plans verticaux sont représentés dans Google Earth :
Le plan central définit la direction de l’axe de l’antenne.
Les deux plans latéraux définissent les directions à –3 dB de l’antenne.
👉 L’angle complet entre les deux directions à -3 dB est ici de 65°.
👉 L'angle complet entre les 2 directions à - 3 dB est ici de 65°.
👉 La façade des Bâtiments A et B fait un angle de 112° avec la direction du Nord. L'angle entre l'axe de l'antenne d'azimut 30° et la façade vaut donc 82° : la façade fait presque un angle droit avec l'axe. Â
Avec cette configuration gĂ©omĂ©trique, il est logique d'attendre sur la façade A et B une exposition maximale proche de l'axe d'azimut 30°, et cela quel que soit le type d'antenne.Â
Il est possible aussi d'anticiper une distribution des Expositions sur la façade qui soit presque symĂ©trique de part et d'autre de l'axe.Â
👉 La Carte d'Expositions fournie par l'opérateur dans son rapport de simulation pour l'antenne 5G 3500 MHz ne montre pas :
Un maximum d'Exposition proche du POI1Â
Une symétrie des expositions de part et d'autre de l'axe de l'antenne tracé à partir des informations du DIM.
Au contraire, le maximum d'Exposition sur la carte se trouve dans la partie Nord-Ouest du bâtiment A.Â
On notera aussi que les expositions au niveau de la façade dans la partie Sud-Est du bâtiment B sont relativement Ă©levĂ©es. Elles sont comprises entre 2 V/m et 3 V/m (tâche de couleur verte).Â
👉 Cette distribution des intensités des Expositions est surprenante compte tenu du positionnement des antennes et des axes fourni dans le DIM !
⚠️ Cette non-conformité entre les informations du DIM et la carte d'exposition provenant du rapport de simulation s'explique par la position des antennes dans la simulation.
Par ailleurs, il est rappelĂ© que les flèches Ă©paisses de couleur noire sensĂ©es reprĂ©senter les antennes et leur axe sur les cartes d'exposition sont ajoutĂ©es en post traitement. Elles ne sont donc pas forcĂ©mment fiables et n'indiquent pas prĂ©cisĂ©ment les positions utilisĂ©es pour les antennes lors de la simulation. Â
👉 Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les opérateurs réalisent souvent leur simulation en regroupant les antennes en une seule localisation. Ce regroupement peut être fait même quand celles-ci sont distantes de plusieurs mètres voire plusieurs dizaines de mètres.
La localisation qui a sans doute Ă©tĂ© utilisĂ©e dans la simulation est renseignĂ©e dans le rapport de simulation.Â
👉 ReportĂ©e dans Google Earth, la localisation du site FREE se trouve Ă proximitĂ© de l'extrĂ©mitĂ© du toit (Balise de couleur verte), Ă l'ouest des tois localisations indiquĂ©es par le plan de masse du DIM.Â
👉 On comprend alors pourquoi l'antenne Ă faisceau orientable gĂ©nère des expositions encore significatives (entre 2 V/m et 3 V/m derrière un simple vitrage) sur les derniers Ă©tages de la façade de l'immeuble B. Avec une localisation correcte des antennes, les expositions sur la façade B auraient Ă©tĂ© bien plus faibles.   Â
Les expositions publiées par les opérateurs dans leurs rapports de simulation reposent sur une position géographique unique, celle du futur site.
Cette position est indiquée dans le DIM (Dossier d’Information Mairie) et reprise dans le rapport de simulation.
Elle représente le centre du support d’antennes, et non la position exacte de chaque antenne.
La position du site telle qu’indiquée dans le DIM (ou utilisée dans les simulations opérateurs) ne correspond pas toujours au barycentre réel des antennes figurant sur le plan de masse.
Dans certains cas, cette position unique peut être clairement décalée par rapport au groupe d’antennes installé sur le bâtiment.
C’est précisément le cas du site FREE du 23 rue Jean de Beauvais (Paris) :
les trois antennes principales (azimuts 300°, 30° et 140°) sont toutes situées à l’est du point géographique officiel du site.
Autrement dit, la coordonnée utilisée dans la simulation ne reflète pas la position physique du support d’antennes, mais un point administratif de référence, souvent centré sur la parcelle ou le bâtiment déclaré.
Ce décalage — de quelques mètres à plusieurs dizaines selon les cas — peut influencer la position apparente des zones d’exposition maximales dans les cartes simulées, en particulier pour les bâtiments voisins immédiats (moins de 40 m) :
le lobe principal est parfois décalé latéralement de plusieurs mètres par rapport à la direction réelle,
les niveaux de champ simulés peuvent être sous-estimés ou mal localisés à l’intérieur des bâtiments,
des effets de masque peuvent être ajoutés ou supprimés, modifiant localement les expositions,
certains bâtiments peuvent être placés à tort en dehors du lobe principal d’une antenne,
et les comparaisons avec des modélisations utilisant des données géométriques précises (par exemple dans Google Earth) révèlent souvent des divergences systématiques.
À mesure que la distance au site augmente, ces erreurs de positionnement deviennent progressivement moins sensibles : au-delà d’environ 100 à 150 m, la superposition des lobes issus de positions proches produit des différences négligeables sur l’exposition moyenne.
Pour les sites comportant plusieurs groupes d’antennes (par exemple deux bâtiments distincts ou des toits séparés de plus de 50 m), les opérateurs créent alors plusieurs sous-sites dans leur base de simulation, chacun avec sa propre position géographique.
Enfin, les opérateurs appliquent également :
une discrétisation verticale des points de calcul (typiquement tous les 3 m : 1,5 m – 4,5 m – 7,5 m … 19,5 m – 22,5 m …),
et parfois un lissage vertical du champ pour adoucir les transitions artificielles entre niveaux.
Ces traitements numériques peuvent réduire localement les valeurs maximales simulées, en particulier à proximité des axes de faisceaux.
En résumé, pour toute analyse détaillée ou comparaison avec la réalité du terrain, il est indispensable de :
replacer les antennes Ă leur position exacte issue du plan de masse du DIM,
utiliser leurs azimuts et inclinaisons réels,
et interpréter les cartes d’exposition fournies par les opérateurs comme des représentations moyennées, non strictement localisées.